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En ce samedi 09 avril 2022, le réveil dans un lit est quelque chose que j’avais déjà oublié… Nous avions programmé le réveil à 08h00 tout comme Thomas, le coloc de Damien. Déjà au petit-déjeuner quand nous nous levons, il s’apprête à entamer sa journée de coursier. C’est le métier qu’il pratique depuis 3 ans sur Caen, avant de filer faire un tour d’Europe en van avec sa copine.
Nous sommes assez long à la détente ce matin… Et malgré la nuit au chaud, nos hauts mouillés de la veille, sont partiellement secs tandis que nos chaussures sont encore trempées. Mince alors, mais nous n’avons pas trop le choix. Ça finira de sécher avec le soleil annoncé aujourd’hui. Fingers crossed… Imaginez quand même la motivation pour enfiler du linge et des chaussures humides pour « repartir de plus belle »… proche de zéro !
C’est finalement Thomas qui nous prend en main en nous préparant un petit-déjeuner à base de brioche et confiture toutes deux maison ! Ça va nous requinquer ! Et c’est finalement autour de 10h30, sous un beau rayon de soleil, que nous quittons l’appartement de Damien qui arrive tout juste pour le bye bye avant que nous ne partions. Pas d’accolade par ces temps qui courent mais le cœur y est ! Les gars ont vraiment assuré de nous recevoir.
Rapidement nous rejoignons le canal qui nous mènera vers le port de Ouistreham à 11 kilomètres de là… et par déduction, à la mer donc, que nous verrons ainsi pour la premier fois du voyage. D’ailleurs nous étions tellement impatients de voir les vagues dans le port que nous nous sommes rendus compte trop tard qu’on était dans un cul de sac une fois à Ouistreham ! En effet, il nous aurait fallu bifurquer quelques kilomètres en amont pour passer le Pont Pegasus et atteindre l’autre côté du canal… Les glands !
L’arrivée à Ouistreham nous aura malgré tout permis d’ouvrir les yeux sur les situations des réfugiés qui « campent » aux abords du port. Ils espèrent un passage en Angleterre grâce à l’un des ferries qui quittent chaque jour Ouistreham pour « la terre promise ». Nous découvrons alors à deux reprises (aller et retour) le camp et les bénévoles qui œuvrent à leur côté apportant quelques vivres et surtout des dizaines de bidons d’eau grâce aux associations. Un panneau « camping interdit » a même été modifié à la mano en « réfugiés autorisés ».
Nous voilà donc enfin de l’autre côté du canal où nous retrouvons la Vélomaritime après avoir quitté la Vélofrancette… Le réseau cyclable français est bien complet et nous permet de rouler sur de vraies routes balisées ! Ainsi, la Vélomaritime est une véloroute de 1500 km qui relie Roscoff en Bretagne à Dunkerque dans le Nord. Elle fait aussi partie du réseau européen cyclable et est ainsi la partie française de l’eurovélo 4 (EV4). Cette dernière est la route cyclable de l’Europe centrale… et pourrait nous conduire jusqu’à Kiev en cas de nouvelle erreur d’aiguillage.
Finalement, le détour aura été de 6 kilomètres de bon matin, heureusement que le soleil est là… ça nous apprendra à regarder la carte de plus près la prochaine fois (enfin on dit ça mais on n’apprend rien car chaque fois c’est la même chose et le même constat) ! Dans tous les cas, c’est toujours moins grave aujourd’hui sous le beau temps ! Celui-ci change vraiment la donne et nous fait vivre le voyage d’une manière totalement différente !
L’autre rive rattrapée, nous filons droit vers Cabourg. Nous profitons de l’heure du déjeuner qui nous rattrape rapidement pour nous poser à Merville-Franceville-Plage. Nous trouvons un coin cosy au pied d’un observatoire d’oiseaux qui offre une jolie vue sur les marais environnants. C’est aussi l’occasion de sortir tous nos vêtements encore trempés de la veille pour un séchage à l’ancienne… Chaussettes, caleçons, serviettes et semelles de nos chaussures… Voilà une pause qui fait du bien à tout le monde ! Sandwiches au programme.. on est toujours sur les réserves du départ avec de la charcutaille à gogo !
Maintenant que nous sommes repus, nous pouvons prendre la direction de Deauville ! Et nous savons à peu près ce qui nous attend en terme de route : des toboggans (pour éviter d’utiliser le terme de montagnes russes tous les jours)… En effet, nous avions visité la région il y a un an et je m’étais alors fait la réflexion que faire du vélo dans le coin devait être sympa… Pourtant, à cette époque, j’étais loin d’imaginer que j’allais y retourner avec à vélo chargé de 80 kg de bagages derrière moi ! Je n’avais pas prévu ce genre de sortie dans ma tête…
La vue sur la mer est magnifique avec ce soleil et je prends un max de plaisir. Les genoux de Marine un peu moins… Ils coincent un peu et lui arrachent une grimace à chaque tour de pédale. Nous filons donc doucement mais sûrement vers Deauville. Nous visions Honfleur pour ce soir mais entre ce que le GPS prédit en « route directe » et la voie cyclo, il y a des dizaines de kilomètres d’écart.
La prise de hauteur nous permet rapidement d’avoir de superbes points de vue. Après réflexion, nous décidons que ce soir ce sera notre premier bivouac du voyage. Ainsi, nous anticipons et nous nous ravitaillons en eau dans un club de tennis pour la soirée avant d’acheter un peu de pain. Rapidement, nous sommes sur Deauville et n’avons « plus qu’à » trouver où dormir.
Rapide coup d’œil sur Google Maps… Ce ne sera pas une mince affaire de trouver un endroit au milieu de ces villas pour poser notre tente. Les gazons sont tellement beaux pourtant. On a l’impression d’avoir atterri dans un autre monde… Voitures de luxe, chevaux à gogo, grandes maisons. Et enfin, les 2 hippodromes de la ville nous laissent des abords assez sympa. C’est finalement sur le tard (à 19 heures) nous trouverons un coin qui fera l’affaire.
Nous ne sommes pas non plus super emballés par le lieu… Mais nous venons de pas mal tournée dans la ville et nous ne trouvons pas mieux. Nous sommes très près d’une route extrêmement passante et un sol rempli de mauvaises herbes parfois épineuses… Nous installons notre campement tout de même et nous lançons notre cuisson journalière de pâtes.
Bientôt le soleil couchant et le froid font place nette et nous nous résignons à changer de place. Nous bougeons finalement notre campement non loin du premier mais en nous mettant bien plus à la visibilité des passants… ps par choix mais plutôt car la pelouse y est plus agréable ! Les vélos et carrioles sont quant à eux attachés à un banc public et bâchés pour les protéger de la tentation et de la potentielle future gelée.
21h00, nous nous cloîtrons dans notre tente pour une nuit qui risque d’être bien fraîche au vu des températures annoncées au réveil : 3 degrés à 08 heures ! Ça tombe bien je voulais tester mon nouveau duvet pour températures négatives… Bonne nuit les loulous !
2 Comments
C’est super chouette la Normandie…. Grosse journée encore les cyclistes et bravo . Gros bisous à vous quatre .😊❤️👍
Pénurie d’eau dans le ciel 😁 Enfin ! ☀️