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Un nouveau jour se lève sur Deauville

Samedi 10 avril 2022… Contrairement à ce que je pensais, cette première nuit en bivouac proche de la route et la piste cyclable fut très bonne ! Je mentirais si je disais que je me suis couchée hier sans appréhension… en étant visible, deux options : on s’affiche et on montre qu’on est là mais on peut aussi être « embêtés » ! Quoiqu’il en soit, nous avons bien dormi et avons même dépassé le réveil vu que nous étions bien tous les quatre sous la tente.

Finalement, c’est Damien qui s’est extirpé le premier de la tente pour découvrir l’extérieur complètement gelé. La bache posée sur les vélo est blanche de grivre et tout le raide. Quant aux températures, même si le soleil est présent, elles sont très froides. Je reste pour ma part dans la tente afin de m’habiller et replier les affaires de nuit que je passe à Damien au compte-goutte.

Nous prenons le temps de déplacer la tente sur la voie vélo rapidement afin qu’elle sèche hors de l’herbe et discutons à cette occasion avec une dame en promenade avec ses chiens. Elle nous interroge sur notre nuit au frais et notre périple avec nos propres loulous. En rien elle ne semble choquée que nous ayons dormi ici à proximité de l’hippodrome et en plein centre de Deauville… Non elle se souciait davantage du froid qu’il avait dû faire durant la nuit.

Direction les planches !

Une fois l’ensemble de notre matériel bien sec, nous nous remettons en selle en prenant la direction du centre-ville… Objectif trouver des toilettes ! Car le voyage à vélo c’est chouette mais à certains moments, même si on est très débrouillards… Y’a des périodes moins fun, comme le cycle menstruel féminin ! Non ce n’est pas tabou et faut dire que j’ai commencé le voyage sur les chapeaux de roue : la toux, les genoux et les ragnagnas. Quand ça va repartir ça n’en sera que mieux ! Bref… on a pas trouvé de toilettes alors on s’est offert la solution de repli confort la plus chère de la côte ! Un café et un jus d’ananas en terrasse à Deauville pour la modique somme de 9€ ! Et on n’a même pas eu d’eau pour les chiens à ce prix là !

Une fois allégés de quelques euros, nous prenons la voie des planches de Trouville en roulant sur ces dernières avec nos vélos avant d’accorder un moment de détente à N’Lou et Madjo ! Puis au moment de repartir, nous nous retrouvons face à un cul-de-sac avec plusieurs dizaines de marches. Plus qu’à rebrousser chemin pour quitter la plage et la ville. C’est alors qu’une immense côte nous fait face pour grimper sur les hauteurs. Elle est bien raide mais nous en arrivons à bout non sans mal avec nos chargements respectifs.

Repus à bloc avant le passage du Pont de Normandie

Nous ne pensions pas que le bord de mer puisse être si vallonné… A côté de ça, la Velodyssée c’était vraiment une promenade de santé… quasiment toujours au niveau de la mer (enfin de l’océan…) ! C’est ainsi que nous traversons plusieurs bourgs à flanc de collines avant de parvenir dans un petit village… où par l’odeur alléchés nous nous laissons tenter par des sandwiches américains faits maison en bord de route “la cuisine d’Armelle” !

C’est finalement l’estomac bien rempli et avec quelques grammes de plus dans nos estomacs que nous reprenons la route en direction d’Honfleur, dernière ville avant le Pont de Normandie. Je ne fais pas la fière car l’ouvrage est monumental et va nécessiter de puiser quelques forces pour le grimper comme il se doit.

A Honfleur, nous observons l’effervescence de touristes qui se balade dans les rues d’autant plus qu’il y a une foire ce jour-là… Nous subissons les pavés dans les rues aux abords du joli port où nous étions passés il y a quelques mois… et perdons au passage une des lampes des carioles qui se détache avant d’être écrasée par la voiture qui nous suit. Ouch ! Pourvu que nous n’ayons pas à rouler de nuit (ça devrait le faire)…

Enfin, nous voilà face à la bête… non sans mal pour trouver l’entrée “vélo” car nous avons fait un direct sans suivre la piste cyclable. Nous l’atteignons donc via la zone commerciale pour découvrir la zone cyclo et piétons… Un dernier pipi et nous pouvons nous élancer.

La traversée du Pont de Normandie à vélo !

“J’y vais mais j’ai peur” comme le dirait si bien Balasko ! Damien me laisse partir devant, non pas en “repéreur” mais plutôt pour 1/ être là derrière en cas de pépin et 2/ me permettre d’évoluer à mon rythme sans avoir à le subir… Il n’y a rien de pire que d’être freiné(e) par plus lent que soi dans une ascension et de perdre ainsi son rythme !

La montée se fait doucement mais sûrement… Il vaut mieux ne pas vaciller car la piste cyclable est accolée à la voie rapide à 90 km/h et sans aucune protection. C’est pourquoi certains cyclos empruntent plutôt la voie piéton bien délimitée et protégée… mais pas de chance pour nous, elle est trop étroite pour les carioles. J’avance en oubliant la douleur de mes genoux et en me concentrant droit devant moi. Je compte malgré tout (en perdant le fil plusieurs fois) le nombre de haubans pour m’assurer un objectif (je viens de vérifier il y en a 184 en réalité)… et enfin j’atteins le sommet fière d’être mon effort !

Damien me rattrapera au début de la descente et c’est un peu plus loin, avec le pont en toile de fond que nous prendrons le temps de debriefer de ce passage et de cette vue à 240 mètres de hauteur ! Ça en collerait presque le vertige d’ailleurs de jeter un œil sur le côté à l’arrivée au sommet !

Nous profitons également de savoir ce que nous faisons ce soir. Nous serons à nouveau en ville, et décidons, à défaut de réponse positive de Warmshowers dans le coin, de passer la nuit à l’hôtel pour souffler un peu. L’idéal serait que j’aille voir un médecin demain avec ma toux qui s’aggrave et mes genoux qui me font de plus en plus mal… On trouve un petit truc pour pas cher (31€ la nuit pour nous et 8€ pour les chiens)… et feu il nous reste 14 kilomètres pour l’atteindre.

Le Havre ça se mérite !

Nous voilà sur du plat pour une dizaine de kilomètres avant que les choses sérieuses ne démarrent ! L’itinéraire pour nous emmener vers la ville haute nous donnera du fil à retordre sur la fin (enfin ME… car pour Damien tout semble se passer à l’aise… “this [guy] is on fire”) !

Sur le chemin, nous voyons arriver en face de nous deux cyclotouristes équipés pour du voyage à vélo ! Nous nous saluons et la femme (Cécile) nous lance “vous avez traversé le pont ?” ! Nous comprenons donc qu’ils s’y dirigent et partageons notre expérience de l’instant avec eux. Et soudain elle s’exclame “mais je vous ai vu sur Facebook vous venez de partir et vous voyagez loin avec vos chiens” !

Et c’est la que les choses sont bien marrantes car Cécile et Jean-Luc ont fait le même voyage que nous il y a quelques années et sont également les parents de Camille de @1duvetpour2 que j’adore suivre sur Instagram. De belles aventures à deux et maintenant à 4 avec leurs jumeaux récemment nés ! Nous papotons un peu avant de finir nos trajets respectifs ! Encore une jolie rencontre au gré de la route !

Enfin, nous finirons par arriver à l’hôtel après une grosse montée bien raide et une traversée de tunnel pour atteindre les hauteurs de la ville. Nous allons la mériter notre nuit à l’hôtel et beaucoup l’apprécier. Ce soir personne ne fera long feu ! Enfin… vous verrez bien 🤪 !

Le réceptionniste est au top et nous met les vélos en sécurité, nous donne notre chambre (elle est minuscule… mais nous ne voulons qu’y dormir) et nous met une autre chambre à dispo pour y stocker nos carrioles… On ne sait pas trop où on est tombés, le quartier est pas ouf, les autres “vacanciers” ne semblent pas réellement en être… mais nous serons bien pour la nuit de coupure ! En attendant, une bolée de pâtes au pesto devant les résultats des présidentielles et au lit… Demain on doit trouver un médecin pour l’avis médical et la guérison de ma toux !

Buenas noches !