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En ce vendredi 08 avril 2022, nous nous réveillons après une bonne nuit de sommeil sous la tente au milieu du gîte en rénovation. Enfin avant cela je panique, il fait déjà jour et … mince le réveil n’a pas sonné ? Mais non rien à craindre nous sommes dans le timing, il nous reste 10 minutes pour finir notre nuit de 10 heures…
Chantal et Bernard nous ont annoncé la veille nous amener les croissants et c’est en réalité tout un plateau repas qu’ils nous déposent de bon matin : café, croissants, confiture, baguette fraîche et même du beurre… de quoi partir l’estomac bien rempli pour cette rude journée qui s’annonce. En effet la pluie tombe drue depuis le réveil (et cette nuit déjà)… Mais pas trop le choix, il faut y aller, nous n’allons pas élire domicile ici.
De derniers remerciements passés à nos hôtes et nous décollons. Apparemment il va y avoir des côtes… et en effet ça démarre à moins d’un kilomètre d’où nous dormions pour rejoindre le bourg voisin ! Elle est horriblement casse-pattes et impossible pour moi de la passer. Je mets donc le pied à terre et commence à pousser mon vélo tandis que Damien s’envole vers le sommet. Mon pauvre Loulou, tu as mal choisi ton équipage !
Au loin, je vois Damien échanger avec le conducteur d’une voiture. Il s’agit de Ben, avec qui j’avais échangé sur Instagram qui est venu nous trouver sur la route pour un petit coucou. Il nous attendra quelques centaines de mètres plus loin sur le parvis de l’église… tout juste le temps pour moi de remonter sur ma monture, même si pour l’air fier on repassera !
Nous échangeons quelques minutes et découvrons même que nous avons des connaissances communes. Après tout l’Orne et la Mayenne ne sont pas si éloignés comme départements. Enfin, douce attention de sa part, il nous offre des bonnets qui nous serviront déjà un peu plus tard sur la route. Une association avait été montée en local pour son jeune fils de 13 ans atteint de la mucoviscidose. Les bonnets sont donc à l’effigie de la lutte contre la maladie et ainsi nous penserons à eux en les portant.
Nous nous quittons sur une photo avant de prendre connaissance du parcours à venir… Car Ben est cycliste et aussi fin connaisseur du coin. Il nous explique en bref le parcours qui nous attend et les côtes que nous allons subir dans les 15 prochains kilomètres. Au moins nous sommes fixés, nous allons avoir droit à de véritables montagnes russes… Après par contre, ce ne sera « que du bonheur, un penalty » ! Allez, c’est parti !
Après déjà quelques belles grimpettes isolées, nous découvrons la beauté du paysage normand qui nous entoure. L’herbe semble dénaturée tellement elle est verte (merci la pluie) ! Mais le paysage, je ne m’y attarde pas… Car au détour du lieu dit du Fouc se dresse devant nous mur.
D’abord. j’entends Damien me crier « laisse tomber, descends du vélo » et je découvre par moi-même le chantier… Damien grimpe et à deux reprises ce jour viendra me rejoindre pour pousser le vélo sur la fin de la montée. Et pour cela il laisse Madjo patienter sagement dans sa cariole en haut de la côte. Elle doit vraiment se demander ce qui se passe…
Au détour d’une descente, nous apercevons une cyclo arriver au loin. Je crie « quel beau temps pour du vélo » mais elle répond « Salou saaa va » avec un accent anglais… Une sacrée warrior en tout cas !
Dans la foulée, nous retrouvons enfin la voie verte tant attendue avec du vrai beau goudron… On ne nous avait donc pas menti ! Nous attendions de le voir pour le croire et nous sommes aux anges d’autant plus que la pluie s’est un peu calmée ! Enfin presque… Car c’est évidemment quand on dit cela que les choses « sérieuses » commencent…
Nous nous sommes ainsi retrouvés autour de midi sous une énorme averse. Rien pour nous couvrir. Les arbres environnants ne peuvent pas nous servir d’abri et rien à la ronde… L’orage gronde et nous n’avons plus qu’à continuer d’avancer. Nous sommes trempés jusqu’aux os, nos pieds flottent dans nos chaussures et Damien tremble de tout son corps… Après avoir trouvé refuge sous un pont en plein courant d’air, nous avançons pour tenter de trouver un meilleur abri… C’est ainsi que nous nous retrouvons à squatter le grand abribus pendant un peu plus d’une heure.
Au programme : changement de chaussettes, emballage des pieds dans des sacs poubelles pour les imperméabiliser et nous essayons de nous réchauffer. La soupe chaude sera le summum… un régal par ce temps ! Après une bonne pause on se remet en route pour traverser un tunnel où la discrétion est de mise. La raison ? Une colonie de chauve-souris y a élu domicile ! A part les pignements de N’Lou, nous serons tous très calmes.
La route se poursuit en mode « warrior » activé pour les 30 kilomètres restants jusqu’à Caen. C’est long ! A un moment, nous réalisons que nous roulons les yeux tellement rivés sur les sacoches jaunes à cause de la pluie, que l’on croirait voir des étoiles quand on relève la tête du guidon : drôle d’impression !
Enfin, les premières maisons se dessinent et nous franchissons les limites de la ville. Pour l’anecdote, nous sommes tellement humides qu’il m’est impossible de faire fonctionner le tactile de mon téléphone pour chercher notre route. C’est donc avec mon nez que « je clique » pour essayer de retrouver l’adresse où nous rendre.
Cela amuse une cycliste arrêtée sur la piste cyclable a côté de nous : « Vous êtes perdus ? ». Elle nous explique alors rejoindre la fameuse rue sainte Anne et nous suivons ses indications. Mais finalement, nous la voyons faire demi-tour et revenir près de nous en disant « mes indications étaient trop nazes, je vous emmène » ! Quelle gentillesse, nous sommes touchés !
Cest finalement a bon port (au coffee shop Le Mug où Damien, notre hôte de ce soir, nous a proposé de nous abriter en attendant sa fin de service entre 19h30 et 20h30. C’est ainsi trempés et dégoulinants que nous arrivons et demandons à le voir.
Il nous dit de rentrer nous mettre au chaud et que nos vélos peuvent rester en sécurité dehors. On essuie les chiens du mieux que l’on peut et on sécurise a minima les vélos avant de choisir ce qui nous ferait plaisir sur la carte. Tout y semble délicieux et réconfortant après cette rude journée de pluie.
Au final ce sera crumble banane / chocolat + chocolat viennois pour moi tandis que Damien se laisse tenter par une tarte au chocolat et un café viennois. On savoure pleinement des délicieux mets et Damien nous régale en prime refusant que nous payons quoi que ce soit… Il nous dit qu’il a aussi voyagé à vélo et tient à son tour à rendre la pareille. Dans ce cas, le repas de ce soir est pour nous !
A 19h00, frais, repus et réchauffés, nous quittons le café pour faire quelques courses. Après cela, nous rejoignons Thomas, un ami que Damien héberge en ce moment directement à l’appartement. Nous faisons connaissance et papotons en attendant d’être au complet pour déguster des délicieuses pâtes poulet chorizo (#valeursure) tout en refaisant le monde autour du voyage !
Une belle soirée et encore deux très belles rencontres ! Nous avons déjà hâte de rentrer à la maison pour rendre nous aussi la pareille via ce réseau Warmshowers… Damien nous laisse d’ailleurs sa chambre et son lit ce soir pour que nous soyons bien et s’enfuit vers 23h pour dormir chez une amie. Nous sommes au sec, dans un vrai lit et ce après une bonne douche chaude.
« La vie est faite de belles rencontres. Merci la vie ❤️ » (citation de la grande Didine sur notre porte des toilettes de la maison)
5 Comments
Une journée bien arrosée encore !!! Le soleil va revenir……… bisous et bravo encore à vous 4 !❤️👍😍
Bon v bien finir par ne plus avoir d’eau dans le ciel 😁 Faudra faire le bilan des tonnes de pâtes à la fin 😋 Bravo à toute l’équipe 👏
Incroyable ce tunnel à chauve souris ! Cela a dû être dur entre le froid et la pluie, j’imagine le bonheur de la soupe chaude… courage un jour vous aurez trop chaud 😉
😉🥰😘👏👏💪💪
De vrais courageux fous!! Épatants les copains! 🎩
C’est avec un immense plaisir que je retrouve chaque jour Marine et Damien et les enfants. J’aimerais en faire autant, mais !!! Gros bisous et à demain.
Charlette