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Le grand départ arrive pour notre tour du monde ! Alors se pose la question de comment envoyer notre van depuis la France Métropolitaine vers le continent sud-américain. Nous allons vous décrire les étapes depuis la demande de devis jusqu’au process de dédouanement en Guyane française.
Alors que nous entamions les démarches pour notre « tour du monde », nous avions arrêté notre choix sur le fait de partir avec notre propre véhicule. Après tout celui-ci était déjà aménagé à notre sauce et l’on pouvait ainsi partir avec nos effets personnels. Nous avons donc regardé ce qui se faisait en matière de transport pour retrouver notre van « Picco » de l’autre côté de l’Atlantique !
Nous avions d’ores et déjà éliminé la solution du Ro/Ro (Roll-On / Roll-Off, soit “roulier” en français) qui même s’il peut proposer des solutions tarifaires avantageuses, était selon nous moins sécurisé. Le véhicule est, lors de ce genre de transport, manutentionné plusieurs fois (comprendre une par des inconnus), contrairement au conteneur dans lequel un véhicule est empoté au départ et dépoté à l’arrivée.
Avec nos critères, deux sociétés sont donc apparues dans notre moteur de recherche pour réaliser le transport en conteneur :
Nous avons tout naturellement contacté les deux compagnies en communiquant les informations suivantes :
Point départ et point d’arrivée souhaité (nous étions alors partis sur une traversée entre Le Havre et Cayenne par méconnaissance des lignes).
En premier, nous avons eu le retour de Long Cours. Ceux-ci nous ont communiqué un devis clair avec toutes les informations nécessaires. Nous avions néanmoins certaines questions qui feraient, par la suite, l’objet d’un échange téléphonique.
Quant à AGS, le retour s’est fait attendre, le véhicule devait être déposé au dépôt parisien et il devait être vidé de tout colis… KO pour nous qui souhaitions remplir notre camion !
Nous sommes donc restés sur la démarche entamée avec Long Cours, dont nous avions entre temps, eu des échos très positifs par ce qui reste le plus fiable : le bouche à oreille !
Au travers de la conversation téléphonique, Marine a pu échanger avec Vanessa qui a complété les éléments du devis avec des informations assez claires pour nous rassurer (en effet, même travaillant dans le milieu du transport aussi, en maritime Marine était une bille) !
Nos questions portaient sur les points suivants :
Nous allons tenter d’éclaircir tout cela pour que nos questions puissent éclairer la lanterne d’autres voyageurs / expatriés :
il faut compter une vingtaine de jours pour traverser l’Atlantique… mais un peu plus de temps d’immobilisation du véhicule si l’on considère le temps de dépôt en amont et les formalités à l’arrivée. On y ajoute environ 5 jours avant et 5 jours après ! On est donc sur un petit mois.
Quant aux dates… Pas facile de se prononcer sur une date de départ alors que nous n’avions pas encore pris nos billets d’avion (cool Raoul ouais)… Néanmoins, les véhicules voyagent deux par deux dans le conteneur (pour notre taille de van du moins) et logique, c’est le dernier réservé qui pourrait avoir à attendre le prochain départ en cas de nombre impair ! Nous avons appris que vers la Guyane, le départ se faisait chaque samedi S-0 pour une arrivée le mercredi S+3 (soit 19 jours plus tard).
Au départ du Havre vers la Guyane française, le véhicule doit être vide de tout effet personnel (ça ne nous arrangeait pas du tout cette affaire) ! Tandis qu’au départ de Montoir-de-Bretagne, nous étions autorisés à remplir notre camion (le jour du dépôt, on a d’ailleurs pu constater que cela était le cas pour les autres voitures toutes bien remplies… seul leur siège conducteur n’était pas assailli d’objets en tout genre). Nous avons pour cela fourni une liste générale des affaires transportées (vaisselle, linge, nourriture…).
La ligne Montoir-de-Bretagne vers Degrad des Cannes est sûre et il n’y a pas de vols observés. On nous conseille d’éviter de laisser traîner des choses susceptibles d’intéresser les manutentionnaires (simple question de bon sens et de prudence quoi).
Le gérant Stéphane, avec qui Marine avait pu échanger, nous avait conseillé de contacter notre assurance pour savoir si le transport en conteneur était assuré. Ce qui n’était pas notre cas avec la MACIF. Pour assurer pleinement le voyage, nous avons choisi de souscrire à l’assurance optionnelle pour un montant forfaitaire minimum de 90€ (un % calculé selon le montant total « valeur du véhicule + transport maritime »). On préférait se couvrir à fond, en cas de conteneur tombant à l’eau ou de scratch durant le voyage. Ouf, on n’a pas eu à s’en servir !
« 2 à 3 semaines avant le départ c’est suffisant !«
La grosse saison, c’est l’été avec les militaires ou encore les enseignants qui sont mutés dans les DOM-TOM. À ce moment donc, c’est le rush et beaucoup de réservations sont réalisées. Pour nous, en fin d’année, c’était bien plus calme !
Il se fait avant le départ et nous avons pu régler la prestation en carte bleue le jour du dépôt du véhicule.
Il y a un petit temps de latence entre l’arrivée du navire au port, son déchargement et l’enregistrement des marchandises transportées (pour leur traçabilité). C’est donc à partir du lundi qui suit l’arrivée du bateau (soit le 3ème lundi après le départ) que l’on peut récupérer son véhicule. Il peut attendre plus longtemps, mais après des frais de gardiennage seront rapidement décomptés !
Sur place, nous avons eu pour notre van, des frais à régler pour le déchargement du véhicule et diverses démarches administratives à réaliser. Nous avons alors payé 415€.
En parallèle des questions posées à Long Cours, nous avons contacté les douanes guyanaises concernant les taxes d’octroi de mer. Celles-ci étant payables lors de l’importation de produits en Guyane (on développe plus bas la démarche réalisée pour en être exemptés dans le cadre de notre voyage).
Il nous faudra préparer les documents suivants :
Dans notre cas, Long Cours a aussi anticipé les démarches avec les douanes, en nous demandant les documents suivants (matrices fournies pour nous aider à fournir les bons éléments) :
Il est possible de déposer son véhicule jusqu’au mercredi de la semaine du départ. Nous avions pour notre part (pour des questions d’organisation) pris parti de le déposer dès le lundi. On est donc passés directement à l’agence de Long Cours… ce qui nous a permis de mettre des visages sur nos différents contacts : Vanessa, Lola et Stéphane le gérant.
Nous avons ensuite été dirigés vers le port où seul l’un de nous deux a pu aller déposer le véhicule en zone portuaire (après présentation du passeport et accord d’une autorisation temporaire de circuler dans la zone).
Nous laisserons donc là notre véhicule avant son envoi outre-Atlantique… Avant cette grande traversée, nous avions pris soin de le sécuriser en condamnant tous les accès par des planches et des vis. La ligne est dite sûre, néanmoins on ne sait jamais ce qu’il peut passer par la tête des dockers. Nous avons préféré être précautionneux en ne laissant traîner AUCUN objet.
Bye bye Picco le van, tu quittes la France mais nous te retrouverons bientôt sur le continent sud-américain !
Une fois le bateau parti, nous avons réceptionné de la part de Long Cours, la confirmation d’embarquement avec le numéro de conteneur dans lequel notre véhicule voyageait.
Nous pouvions alors suivre les différentes étapes que prenait notre van (Montoir -> Le Havre -> Cayenne) ainsi que son ETA (Estimated Time of Arrival) sur Cayenne.
L’octroi de mer est une taxe française, applicable à la plupart des produits importés. Elle est en vigueur dans les régions d’outre-mer et est perçue par l’administration des douanes.
En écrivant au bureau des douanes de Guyane (pae-guyane@douane.finances.gouv.fr), nous avons pu obtenir les informations relatives à notre situation (transit en Guyane avant un road trip en Amérique du Sud). À savoir :
Dans le cas d’une importation temporaire, vous pouvez prétendre au régime de l’admission temporaire fiscale des moyens de transport destinés à être réexportés.
Ce régime vous permet d’importer votre véhicule de manière temporaire, en exonération totale de droits et taxes, selon les conditions suivantes :
Pour ce faire, nous avons du compléter un formulaire en 2 exemplaires et y joindre notre attestation sur l’honneur.
Ledit formulaire a ensuite été complété et visé par le bureau des douanes de Dégrad-des-Cannes (bureau d’arrivée) puis plus tard par celui de Saint-George de l’Oyapock (bureau de sortie) à la frontière franco-brésilienne.
07h30, nous sommes devant la SOMARIG (l’agent maritime), première étape de notre défilé administratif du jour.
Les documents nécessaires :
Ceci vient complément de la liasse documentaire qu’ils possèdent déjà et qui a suivi le véhicule sur le bateau.
On nous remet divers documents :
On est les premiers… Moi qui m’attendait à ce qu’il y ait la queue devant le bâtiment dès leur ouverture comme un jour de soldes… mais ce n’est pas le cas (a priori, l’hiver est une période creuse ici).
Il est temps de passer à la caisse (qui est en réalité le bureau d’en face) pour régler la facture de 280€ (frais fixes d’importation comprenant notamment les documents, le déchargement et les frais de sanglage). Une fois la facture papier tamponnée « payé », on peut se rendre à l’étape 2 !
(J’ai l’impression de faire partie de l’émission “la chasse aux trésors” à courir sur le parking entre les bâtiments avec ma liasse de documents et mon kway rouge… et oui, il pleut des cordes en ce 16/12/2019 !)
08h15 : Je suis dans le bureau des douanes !
Service import de véhicules
Les documents nécessaires :
L’admission temporaire est un cas un peu particulier que les douaniers ne réalisent pas tous les jours ! J’étais contente que nous ayons pris contact en amont avec eux pour avoir les bons documents en notre possession et gagner ainsi un temps précieux (le dernier dossier de ce type datait de 2017 et ils l’ont ressorti de leurs archives).
Ces documents ont ensuite été remplis par leurs soins pour la partie douane et tamponnés.
Au moment de payer : la carte bleue c’est KO, le terminal ne fonctionne pas. Autres options : liquide ou chèque ! On règlera ainsi par chèque les 55€ dus au bureau d’à côté. De là, nous ressortons également avec une facture annotée « payé » !
Direction le service informatique à présent ! On pousse donc la porte de « Guyane Informatique Portuaire (GIP+) ». Ici, ils sont en charge de la traçabilité informatique des marchandises et ils entrent la déclaration en douane dans leur système informatique.
(Vous voyez le film « L’auberge espagnole » avec Romain Duris qui gère ses papiers Erasmus sur une journée à travers plein de bureaux… 🤪 on a un peu l’impression de vivre cela, mais c’est plus gentillet) !
Les documents nécessaires :
On nous remet un unique document :
(C’est un peu comme dans un jeu vidéo où tu ramasses des objets, tu te doutes que ça te servira à un moment ou à un autre, mais tu ne sais jamais quand exactement 🤪)
09h15 : Direction le Grand Port Maritime. L’accueil me dirige vers un guichet du pôle finances.
Les documents nécessaires :
On s’acquitte ensuite des 79,76€ de frais de stationnement (c’est le tarif utilitaire… il faut compter environ 45€ pour une voiture).
De retour à l’accueil, la secrétaire vérifie que c’est bien payé et on me confirme que je peux retourner à la SOMARIG.
Allez, on tient le bon bout, c’est bientôt fini !
Dernière vérification des documents prouvant qu’on a bien suivi TOUTE la chaîne administrative… On retient notre souffle : c’est bon !
Une personne m’emmène à présent en zone portuaire grâce à l’autorisation remise par la SOMARIG plus tôt dans la matinée.
À présent, c’est Fort Boyard, je dois retrouver la clé de notre véhicule parmi une vingtaine de clés. J’ai hésité : Audi, BMW, Mercedes… Allez je prends quand même notre Fiat Scudo aménagé avec amour !
Au final, je retrouve enfin le van, toujours en France mais sur le continent sud-américain cette fois ! J’en checke l’état général et à part quelques marques jaunies sur la carrosserie (sorte de scotch qui part en grattant), tout est ok !
Je récupère mon passeport à la sortie du port et par réflexe je demande « Et maintenant je dois aller où ? »… Ils rigolent… Bah oui, c’est fini, on est libres ! On a le camion ! En 02h03 tout est plié et c’était pas si sorcier… juste très procédurier !
Nous tenons sincèrement à remercier Stéphane et toute son équipe pour leurs précieux conseils prodigués tout au long de nos démarches.
Nous avons eu affaire à une équipe très professionnelle et à l’écoute de nos besoins et disponible pour répondre à questions (sûrement à répétition). Cela a contribué à nous rassurer pendant tout le process.
Le soutien que nous a apporté Long Cours a été déterminant pour la préparation de notre voyage dont les aspects non négociables étaient de po uvoir partir avec notre véhicule et… également notre chien (mais ça c’est une autre histoire) !
Nous avons déjà prévu de les recontacter pour le retour du van vers la métropole avant de repartir vers de nouvelles aventures 😍 !
Leurs coordonnées :
https://www.long-cours.com/contact/
Et pour un peu plus de lecture, voici notre récit du jour J : celui où nous avons récupéré notre van, enfin, en Guyane française…
8 Comments
Avec Toutes ces informations ,prenez votre courage et partez le terrain est libre suivez Marine ??
Tu peux tout réexpliquer j’ai pas très bien compris… 😂😜😘
Ahaha ! Je suis sûre que si tu relis 2/3x tu le connaîtras par cœur 🤪😘
Merci pour ces infos , pour notre voyage avec Mireille !!!!!!! Picco va t-il mieux ?????? Es ce que le docteur du garage a bien soigné votre monture ? Bisous a plus
Oui c’est bon ! On en dit plus bientôt !
[…] Envoi en conteneur […]
Merci infiniment pour ces précieuses informations qui vont m’être très utiles afin de faire transporter mon véhicule de la France vers la Guadeloupe. Catherine
On prépare notre voyage qui débutera en janvier 2027. Oui je sais, on s’y prend tôt ! Merci pour cet article très informatif! Bonne continuation! Tina