Norvège | De Vik à Offersøy

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Enchaînement de ferries dans l’air !

Samedi 16 juillet 2022, ça a beau être le week-end, il ne fallait pas louper son réveil ce matin ! D’ordinaire les matinées au camping ont tendance à être plus longues au démarrage, mais pas ce matin. Et pour cause : un enchaînement de ferries est prévu au programme. Louper le premier pourrait alors avoir un effet domino sur le second. Et bien évidemment, comme nous n’avions pas checké les horaires hier soir, c’est un peu la première douche froide avant le retour de la pluie quand nous vérifions.

Le réveil habituel de 07h30 est de rigueur et le pliage des affaires est en mode express. Entre deux gouttes de pluie, nous plions la tente, dévorons le petit-déjeuner et nous voilà prêts pour affronter les 46 kilomètres avant le premier ferry et nous devons y être pour 13h10. Nous devons donc rouler à 14 km/h pour atteindre l’objectif… car nous décollons à 09h20 et nous devons faire 2-3 courses car demain c’est dimanche ! Par chance, le profil plat de l’étape (une première en Norvège) tombe à pic.

« Hum ça va être tendu »

Nous sommes les premiers à partir et nous sommes bien décidés à réussir notre coup (même si c’est tendu à mon goût). La première heure se déroule à merveille et après c’est plus chaotique : la pluie s’invite et nous donne du fil à retordre. Nous sommes doublé par Emil, le cycliste néerlandais mais c’est tout… Étrangement, les autres copains n’ont pas l’air d’être aussi stressés que nous !

Une nouvelle heure plus tard, nous comptabilisons 33 kilomètres parcourus et il nous reste une heure pour les 13 derniers kilomètres. Ça devrait passer ! Enfin, on voit le « bout » mais il n’est pas question de faiblir maintenant, il nous faut garder notre bon rythme. C’est d’ailleurs sur cette dernière portion que nous doublons Jacqueline, notre retraitée française, qui va droit vers le Cap Nord, elle aussi. Nous la saluons et l’encourageons. Elle note que « Marine m’a mis la misère » tandis que cette dernière trace déjà son chemin.

Finalement, nous arrivons 20 minutes avant le départ du ferry et nous ne sommes pas peu fiers de notre résultat ! Bientôt les copains nous rejoignent et tout le monde est au rendez-vous pour prendre le ferry… Même Stéphane, parti plus tard qui le chope in extremis… Ça s’est joué à une minute près ! J’ai eu le sentiment de vivre une épreuve de contre-la-montre clairement.

Combo double ferry !

Après 20 minutes de traversée sous les yeux ébahis de motards suédois (« Depuis la France ? Avec tout ça et les chiens ? »), c’est reparti pour enchaîner. À nous 17 nouveaux kilomètres de route assez plate pour prendre le dernier ferry de la journée… Le prochain est à 15h40, donc nous avons deux heures devant nous pour boucler cette distance ! Et les kilomètres vont encore se faire sous pluie…

Nous poussons donc car s’arrêter au milieu de nulle part pour manger sous l’eau ne servirait à rien. Il est 14h40 quand nous atteignons le port et par chance un abri de grand luxe est présent pour nous abriter et enfin manger ! Nous sommes les premiers à y arriver tandis que les copains font les courses à la supérette du coin qui ferme tôt le samedi comme nombre d’autres magasins. Étrangement, ici ça ferme à 15-16h alors que chez nous, en France, le samedi est la plus grosse journée dans le commerce ! Il faut donc bien avoir cela en tête !

Par chance nous avons ce qu’il faut pour ce midi et également pour ce soir et demain ! Le nouveau ferry entre Forvik et Tjøtta est un peu plus long : 40 minutes de traversée. Il est interdit de se réfugier à l’intérieur avec les chiens et aussi interdit de rester dans la cale. L’opérateur nous invite à monter sur le pont extérieur dans le vent et la pluie.

Dans le bateau il n’y a que nous : 7 cyclistes ! Autant dire que nous sommes restés au chaud avec les chiens et les copains près de la sortie pour ne pas abuser… Marine a même profité des toilettes pour sécher ses fringues une par une au sèche main et repartir à sec !

A la recherche d’un refuge pour la nuit

Avant le ferry, Marine a passé un coup de fil aux deux prochains campings sur notre route. C’est notre nouveau mot d’ordre (et idem pour les copains) : s’il pleut, on roule mais on dort au camping le soir pour pouvoir se réchauffer ! Du coup, les deux ont de la dispo pour des tentes mais le premier (à 8 kilomètres) n’accepte pas les chiens dans la salle commune. Ouch ! Et le second c’est ok mais il est à 27 bornes… bien trop après les 66 kilomètres déjà avalés.

Nous nous relayerons donc au premier camping pour garder nos loulous d’autant plus que la drache reprend de plus belle. Allez, tir groupé dans le premier camping…C’est ainsi qu’après avoir débarqué à 16h30, nous roulons casques baissés et enchaînons ces 8 derniers kilomètres avant d’être enfin « au chaud ».

Marine tente de négocier le prix de l’emplacement et y parvient avec brio ! Au lieu de 200 NOK par tente (20 euros), elle nous l’obtient juste par « on est 5 tentes, vous nous faites un prix de groupe ? » et la nana lui propose 500 NOK pour les 5 tentes… Parfait. Nous avons eu un tarif à 50% sans grand effort. Nous sommes refaits ! A ce prix là, le camping ça peut être tous les soirs…

Après une bonne douche, nous squattons l’espace flambée pour étendre nos vêtements humides et nous abriter avec les chiens… Puis nous les « abandonnons » sous la tente au dodo tandis que nous filons manger ensemble ! Même si on est revenus les checker 5-6 fois comme s’il s’agissait de bébés. Prochain investissement : un doggy-phone ? Après une plâtrée de pâtes au chorizo (un bon 400 grammes de pâtes crues), il est temps d’aller nous aussi au dodo !

Demain est un autre jours et espérons que la pluie nous lâche un peu… Même si à l’heure où je vous écris, je n’y crois guère. Les conditions devraient rester dures encore demain et lundi et peut-être tendre vers du mieux dès mardi… Envoyez-nous de la chaleur s’il vous plaît !