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2 ans jour pour jour après l’Embrunman 2019 qui nous avait transcendé grâce à Damien et les copains, c’est reparti ! Cette fois-ci, nous rejoignons Embrun dans les Alpes pour supporter 4 grands courageux pour ce défi sportif ! Le « mythe » comme on l’appelle dans le milieu du triathlon leur donnera du fil à retordre… Malgré cela, nos champions se sont débrouillés comme des chefs et méritaient bien d’être encouragés !
Dans un premier temps et à notre grand regret, nous avions dû abandonner l’idée de les supporter en live ! Et oui… Une épreuve à 950 km de la maison, le dimanche, ce ne sont pas des conditions idéales, Embrunman ou pas !
« Et si on prend le camion pour dormir dedans ? »
« Comment ça finalement tu bosses le samedi toute la journée ? »
« Et par hasard, ils pourraient pas changer la date ? Perso, on est dispos le 21/08 »
Mais voilà qu’Adèle (ma belle-soeur au passage) m’informe qu’une place disponible pour descendre en voiture pour un aller-retour sur le week-end… C’est bien tentant ! Damien me dit de foncer car lui bosse samedi et doit s’entraîner une bonne partie du dimanche… Allez, feu alors. N’Lou sera lui aussi du voyage. C’est ainsi que mercredi midi (J-2), un grand branle-bas de combat se met en place. Le départ est fixé à 18h le vendredi 13 août 2021.
Malgré ce fameux vendredi 13 qui en aurait effrayé plus d’un, ce dernier n’a pas raison de nous ! En bonne compagnie, avec Adèle, Maria et Antoine, nous rejoignons les Alpes et atteignons Embrun à 04 heures du matin après un long trajet. Et le week-end ne fait que commencer. Sur place, c’est Gaëlle qui, en pleine nuit, nous accueille avec sa pêche naturelle. Après de rapides retrouvailles, nous ne tardons pas à tomber dans les bras de Morphée pour quelques heures de sommeil bien méritées !
09h30, ça commence à s’agiter dans l’appartement et nous ne tardons à prendre le chemin du marché ! La journée sera placée sous le signe de la détente et des derniers préparatifs ! Après avoir bu un verre en terrasse et profité d’un bon déjeuner, nous prendrons la direction du plan d’eau d’Embrun avec Loulou.
Pendant ce temps, les filles se donnent rendez-vous pour aller déposer leurs montures avant le grand départ de l’Embrunman demain matin. La température est prise à l’entrée du parc à vélos pour assurer la sécurité des athlètes et éviter tout risque de contamination… Bien entendu, tout le monde passe ! Ç’aurait été dommage qu’une telle préparation tombe bêtement à l’eau à cause d’un excès de fièvre dans un contexte COVID !
C’est d’ailleurs pour cause de COVID que l’accès des spectateurs ne sera pas permis aux abords des lignes de départ et d’arrivée. Il nous faudra donc bien réfléchir pour nous placer au mieux et suivre nos champions tout au long de la journée. Mais pour l’instant, place à la détente ! Le plan d’eau d’Embrun dans le prolongement du lac de Serre-Ponçon nous tend les bras sous cette chaleur démentielle.
Ni une ni deux, N’Lou est le premier à l’eau et ne se fait pas prier pour sauter des dizaines de fois avec ou sans les copains. Le mec se prend pour Mitch Buchannon et se tient près à sauter dans l’eau pour sauver le moindre baigneur de son périmètre… D’ailleurs, dédicace spéciale au paddliste qui a voulu nous arroser et qui est lamentablement tombé à l’eau. Il nous aura valu une belle tranche de rigolade celui-ci !
Après une bonne session plongeons et natation, il est temps de préparer le grand jour.
« Eh Gaëlle tu sais que c’est demain l’Embrunman ? »
C’est donc après quelques courses pour les sandwiches des supporters que nous regagnons l’appartement où nous dormirons à nouveau cette nuit ! Maria nous cuisine le plat fétiche de Gaëlle, qui malgré tout a des difficultés à avaler quelque chose (une histoire de persil qui lui a déplu semble-t-il). Qu’on se le dise, la pression et le stress s’installent pour de bon à quelques heures du départ… Ses compatriotes Jimmy, Violaine et Stéphanie prennent eux aussi un bon dernier repas avant d’envisager une (courte mais bonne) nuit de sommeil.
Les filles se font un dernier point téléphonique histoire de s’ajouter un petit coup de pression et vérifient plusieurs fois leur matériel. C’en est trop, Maria prend les choses en main pour Gaëlle ! Nous étalons tout son matériel sur le lit pour la rassurer et lui montrer qu’elle n’a rien oublié.
« T’as vraiment besoin de 2 tubes de vaseline ? » (pour les zones de frottement de la combinaison de natation)
« Qu’est-ce que tu prends pour courir ? Pour faire du vélo ? Et pour nager ? »
Allez, voilà que tout rentre dans la caisse attribuée à chaque triathlète pour rassembler son matériel. Cette fois-ci tout est près, et il ne nous reste qu’à lui souhaiter de réussir à dormir quelques heures jusqu’au réveil prévu à 03h30 ! En espérant que le concert du bar-terrasse voisin cesse rapidement et que la nuit ne soit pas aussi chaude que la précédente… Mais ça c’est une autre affaire. Le temps annoncé pour demain atteint des records et cette canicule sera une vraie plaie pour nos sportifs sur l’Embrunman…
03h32… Bip bip bip !
« Oh putain les gars, je crois que Gaëlle ne s’est pas réveillée !«
C’est mon réveil « de secours » qui nous tire de nos songes, encore un peu trop tôt au goût de tous. Mais si, elle est bien réveillée et s’apprête à sortir du lit pour aller faire pipi. Ouf, on a frôlé la catastrophe ! Autant dire qu’elle n’a pas passé la meilleure des nuits et qu’elle était réveillée bien avant la sonnerie. Tant pis et trop tard, on y est et il faut y aller maintenant. Tout le monde se met à table pour l’accompagner et l’encourager à avaler son sport-déj !
Vient ensuite le moment de se faire tatouer pour apposer son numéro sur la cuisse et le bras. Un numéro qui restera gravé dans les esprits de chacun des participants du jour. Nos champions, aux couleurs (ou non) du Laval Triathlon Club porteront les dossards suivants :
Enfin, à 04h40, il est temps de décoller. Les rues sont encore désertes et la ville encore endormie. Est-ce le bon jour ? L’arrivée aux abords du plan d’eau nous fera comprendre que oui ! Certains athlètes portent leur caisse et s’y dirigent à pied, d’autres déchargent en warnings sur le bas-côté de la route tandis que les derniers s’impatientent dans la file de voitures. Nous nous garons à proximité pour rejoindre le parc à pied.
L’ambiance est moins fun qu’il y a deux ans avec le port du masque obligatoire, la prise de température et les grillages bâchés qui nous empêchent d’apercevoir les sportifs. Quant au huis clos décidé, il nous met lui aussi quelques bâtons dans les roues. Mais malgré ça, nous vivrons l’Embrunman à fond !
Comme dirait mon petit-frère après avoir visionné les JO à nos côtés : « les mecs on dirait un banc de saumons en train de remonter la rivière » ! Sur le coup, il n’a pas tort. Et c’est ce à quoi nous allons assister d’ici peu ! 3 vagues sont prévues pour ce départ sous COVID un peu spécial. Mais toujours est-il qu’il a été maintenu contrairement à l’édition 2020…
Une fois tout le monde bien arrivé, nous pouvons nous aventurer sur une petite jetée afin d’observer au loin le départ. Le premier départ se fera à 05h50 et les suivants à 05h58 et 06h06 :
Finalement, ce sont 943 finishers qui sortiront de l’eau pour la partie natation avant la barrière horaire annoncée à 08h10. Nos champions en seront bien loin en réalisant une natation entre 01h06 et 01h20.
De notre côté, nous ne trainons pas… A défaut de pouvoir les suivre aux abords du plan d’eau, nous décidons de nous placer sur la première côte du passage à vélo. Une fois les 3,8 km de nage avalés pour nos 4 représentants du Laval Triathlon Club, nous nous attendons à les voir surgir à vélo d’une minute à l’autre.
Nous avons pu les suivre tout au long de la journée de différentes manières :
Sur ce dernier, chacun y allait de sa photo ou de son commentaire à chaque checkpoint validé. Une excellente organisation pour ne louper aucune miette du spectacle même pour les plus éloignés !
Finalement, du haut de notre côte, nous verrons passer la tête de la course et il y a du beau monde. L’ensemble des sportifs semble encore assez frais et nombre d’entre eux tentent d’avaler un premier encas… en pleine ascension. Pas simple leur afffaire ! Erwan et Antoine choisissent ce même moment pour les charrier. L’un avec ses pancartes « OPI OMI », « Sommet à 300 mètres » et l’autre avec ses « allez, on met la plaque ». Ça en fera rire plus d’un… Il est encore tôt, et comme je le disais, ils sont toujours frais, alors ça passe bien !
Finalement, c’est Gaëlle qui nous aperçoit la première (oui oui, c’est elle qui nous a vus et non le contraire) ! La voilà à crier « ouh ouh, j’suis là« . Juste le temps de brandir l’appareil photo et de la féliciter qu’elle passe en trombe. Elle a le grand smile et nous semble en pleine forme. Ce sera aussi le cas pour Violaine et Jimmy qui arrivent synchros aux couleurs tangos avant que Steph ne passe, elle aussi, pleine d’énergie ! Ils sont au top ! Nous voilà rassurés…
Les sportifs ont près de 40 kilomètres à parcourir avant que nous ne puissions les voir à nouveau sur le prochain spot visé. Nous aurions probablement pu les suivre en voiture sur cette première partie de parcours, mais nous nous contenterons de les rejoindre au « célèbre » rond-point des Orres. Ce giratoire surmonté de pics jaunes et oranges est symbolique… C’est pour beaucoup de triathlètes, le dernier endroit où ils recevront les encouragements de leurs proches avant de finir leurs 188 kilomètres à vélo.
En effet, alors que nous avons pour objectif de les suivre en voiture sur la partie vélo, beaucoup de supporters ne le feront pas. Certains ne sont pas véhiculés ni même friands de routes de montagne, d’autres n’ont simplement pas conscience que l’on peut conduire sur le circuit vélo de l’Embrunman. Et pourtant, les encouragements sont très importants pour les sportifs. Voir un visage connu, être soutenu et motivé sur les portions difficiles, c’est sacré !
Nous sommes malgré tout interloqués de voir que la circulation se fait dans les deux sens aux abords du rond-point des Orres… Les bénévoles se font un peu marcher sur les pattes et c’est vite le carnage. Voitures et motos s’engouffrent en même temps que les vélos… Nous avons serré les fesses plus d’une fois en voyant tout ce petit monde évoluant sur la même voie et les supporters ont parfois haussé la voix !
Finalement, chacun de nos triathlètes passera avec le grand smile. Déjà 1/5 du parcours dans les pattes… C’est top et nous allons pouvoir reprendre la route en convoi : Antoine, Erwan et Maria dans une première voiture puis Adèle, N’Lou et moi dans la seconde. De cette manière, nous pourrons les soutenir à plusieurs endroits et démultiplier les supporters !
Nous remontons alors vers le bourg de Guillestre puis de Brunisard où nous faisons quelques pauses en chemin pour les encourager dès que nous le pouvons. Nous passons également aux abords des gorges du Guil… La route en corniche est magnifique avec de superbes paysages environnants. Mais nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. D’ailleurs, malgré toute notre attention portée sur la route et les sportifs, nous parvenons à manquer Gaëlle. On se fait vite rappeler à l’ordre car elle ne manque pas d’hurler sur son vélo pour dire « Woooow j’suis là » !
Manoeuvre réussie, nous parvenons à nous arrêter plus loin et à l’encourager sur le bord de la route. Elle n’est qu’à quelques mètres du début du col de l’Izoard et de sa montée qui va s’allonger sur 22 kilomètres. Les premiers « murs », c’est pour maintenant. Nous passons devant les garçons et Maria pour nous poster dans le premier gros lacet du col. D’ici, la vue est dégagée et nous apercevrons au loin la sortie de Brunisard pour ainsi repérer nos sportifs facilement.
Jimmy arrive le premier et semble monter facile ! Il a toujours le smile et n’est pas prêt de le perdre. Nous l’encourageons et nos voisins de palier, des allemands-suisses-québécois prennent le relais (nous n’avons jamais pu déterminer leur nationalité). Ils mettent une sacrée ambiance avec leur musique techno et de nombreux sportifs sourient voire entament quelques mouvements de danse le poing levé.
Soudain Adèle me dit « tu peux zoomer avec ton téléphone sur celui ou celle qui marche à côté de son vélo là-bas ?« … Mais je n’en ai pas le temps, elle démarre (en courant) en trombe. Je ne comprends pas ce qu’il se passe pour qu’elle me plante aussi soudainement. Et j’ai peur sur le moment… En effet, Adèle est sapeur-pompier volontaire. Je me dis alors qu’il doit se passer quelque chose de grave qui la « force » à intervenir.
La chose grave ? C’est Gaëlle qui a un coup de mou et qui a entrepris de marcher près du vélo. Elles arrivent à ma hauteur et Gaëlle semble dépitée, l’Izoard pourtant repéré deux ans plus tôt est plus rude que dans ses souvenirs… C’est normal nous avons envie de lui dire… Car elle a déjà près de 90 kilomètres dans les pattes (sans parler de la natation). Mais ça nous ne le prononcerons pas. Nous la (re)motivons du mieux que possible en lui montrant la vidéo envoyée par l’une des sponsors du LTC. Elle repart à bloc, encouragée également par les supporters suisso-québécois-allemands (bah oui, on ne sait toujours pas).
C’est finalement Violaine et Stéphanie qui arrivent à notre hauteur elles aussi. Toujours avec la banane clouée au bec… Elles progressent chacune à leur rythme avec beaucoup de courage. Elles aussi sont fortement encouragées et nous ne tardons pas à monter dans les prochains virages pour leur coller au cuissard. C’est là que je perds Adèle qui descend de la voiture pour donner de la voix et encourager à nouveau Gaëlle qui peste qu’elle veut du plat !
Eh bien ma cocotte, ce n’est pas pour tout de suite. « Allez Gaëlle », encore 5 kilomètres et tu auras une belle descente. Tandis que j’avance avec la voiture en tentant quelques tags sur la route en chemin, Adèle alterne entre marche avec Gaëlle et course à pied à ses côtés dès que cette dernière remonte sur le vélo.
Parvenue au niveau de la Casse Déserte, un paysage lunaire à 2 kilomètres du sommet, un couple m’interpelle alors que j’attends les filles sur le bas-côté. Ils me demandent ce qu’est cette compétition dont ils voient défiler les sportifs dans l’Izoard… Je leur explique alors le principe de l’Embrunman (et donc de l’Ironman) : 3,8 kilomètres de nage, 188 kilomètres de vélo dont ce col puis ensuite les 42 kilomètres symboliques du marathon.
C’est à ce moment-là que déboulent dans un virage, Gaëlle à vélo et Adèle courant à ses côtés. Le monsieur me lâche alors : « Ah et donc elle, elle a déjà commencé le marathon ?« … Hum nan. Quoique ! Il m’a bien fait rire et voilà que les filles sont déjà reparties. Adèle me dit de monter au sommet sans elle, qu’elle va le finir à pied. Quelle pêche ! Il reste toujours ces fameux deux kilomètres et ça grimpe sec ! Maria et Erwan ne tardent pas à rejoindre Gaëlle pour finir l’ascension. Et c’est une Gaëlle sur sa selle qui franchit le col. Apparement Maria a été très convaincante et il n’a pas fallu répéter à Gaëlle à deux reprises de chevaucher sa monture !
Entre temps, Jimmy, Violaine et Stéphanie sont arrivés au sommet et ont récupéré leur sac de ravitaillement. En effet, chaque athlète peut donner boissons et nourriture dans un sac prévu à cet effet. Il est alors remis par les bénévoles au sommet. On crie son numéro en arrivant pour ne pas perdre de temps. Les filles engloutissent un peu de nourriture mais ne tardent pas trop. Elles sont 30 minutes en avance sur la barrière horaire quand elles quittent le sommet après ce ravito. A présent, place à la longue descente (tant attendue) de 20 kilomètres vers Briançon avant d’attaquer le terrible Pallon !
Après la descente, elles ont encore 25 kilomètres à parcourir pour rejoindre le pied du Pallon à proximité du village de la Roche-de-Rame. Nous croisons Violaine en chemin qui nous affirme que ça va et devant, Stéphanie qui dit que ça fait mal aux fesses. Pour autant elles sont bien conscientes que l’épreuve est loin d’être terminée… Le vélo leur réserve encore (au moins) deux belles difficultés : le Pallon (au km 144) et le Chalvet (au km 181).
Après quelques kilomètres, nous voilà en bas du Pallon… Le « mur du Pallon » comme il est bien souvent nommé. Adèle ne peut s’empêcher de lâcher un « ah oui quand même » et nous le montons en voiture. Il s’agit d’une côte de 1,4 km à 12%… C’est raide et chaque triathlète que nous croisons est au ralenti ! Nous nous garons un peu plus haut en attendant que les filles ne nous rejoignent. Nous encourageons les coureurs, marquons la route de quelques encouragements et incitons les marcheurs à se remettre en selle. Le replat est proche, plus que 400 mètres les gars !
Gaëlle arrive la première. Erwan part à côté d’elle pour la motiver. C’est tellement raide, qu’il lui suffit de marcher pour rester à sa hauteur, c’est pour dire… Bientôt ce sont Violaine et Stéphanie qui arrivent à leur tour. On sent la difficulté sur le visage de nos trois compères, mais elles ne quittent pas leur sourire.
A présent les barrières horaires sont à leurs trousses et il ne va rien falloir lâcher pour parvenir au parc à vélo dans les temps. Nous continuons de les suivre et nous nous séparons finalement au niveau de l’aérodrome de Crépin où vélos et voitures bifurquent. Super… Nous voilà dans les bouchons sur la route direction Embrun. Malgré tout, nous espérons pouvoir les récupérer un peu plus loin au niveau du prochain ravito. Et ce sera bien le cas !
Pour finir, nous voilà de retour sur Embrun. En regagnant le parcours vélo, nous passons aux abords du tracé de course à pied que nous longeons sur plusieurs centaines de mètres. Et par un heureux hasard, nous tombons pile poil sur Jimmy que nous pouvons encourager comme il se doit ! Toujours avec le smile, il dénote aux côtés de certains triathlètes qui ont déjà des allures de zombies… La chaleur est étouffante et ils sont tou.te.s bien courageux.ses de s’adonner à un marathon sous pareilles températures.
Pour les filles, voici la dernière ligne droite. Il reste peu de kilomètres mais ça va monter raide. Nous parvenons à récupérer Gaëlle dans la côte du Chalvet après être passées devant la famille de Violaine qui attend à un point stratégique du village où ils la verront passer. Notre Gaëlle a besoin d’un petit coup de boost et nous lui crions de reprendre le coureur qui est juste devant elle pour la motiver : Christophe (dossard 446).
Elle appuie sur les pédales et ça passe ! Christophe se marre en nous disant qu’elle est bien trop facile. Un vrai regain d’énergie et elle s’attèle à présent au prochain coureur : Laurent (dossard 635). Nous ne les connaissons pas mais nous avons eu plusieurs chassés-croisés avec eux dans la montée et malgré l’obstacle qu’ils étaient en train de surmonter, ils étaient vraiment sympathiques et de bonne humeur. Nous les tiendrons jusqu’au bout et avons été ravies d’apprendre qu’ils avaient terminé leur épreuve dans les temps pour être finishers. C’était mérité !
Après avoir « porté » Gaëlle au sommet, nous réalisons que nous ne pourrons plus encourager ni Stéphanie ni Violaine… Nous ne sommes pas autorisées à redescendre car la route en sens unique pour la course pour les voitures (et fort heureusement pour les sportifs). Nous suivrons donc les infos à distance (merci WhatsApp) en rejoignant le parc à vélos.
Gaëlle est déjà sur le parcours course à pied quand nous arrivons. Nous nous séparons alors en deux groupes. Maria, Antoine et Erwan se sont placés dans la ville, tandis qu’Adèle et moi restons du côté du halage. Notre idée est d’intercepter les filles avant qu’elles ne s’élancent sur le parcours du marathon. L’Embrunman, c’est une folie furieuse. Après tout, on parle tout de même du « triathlon le plus difficile du monde« …
Finalement, Stéphanie arrive au parc, pfiou, le vélo ça c’est fait ! Des personnes de l’organisation s’approchent d’elle et lui proposent un massage qu’elle accepte bien volontiers. La voici aux mains expertes de masseurs avant de se relever pour courir. Pendant ce temps, nous attendons de savoir ce qu’il en est de Violaine. C’est à ce moment-là que l’application fait des siennes et ne veut plus se connecter !
Nous parvenons après quelques minutes à découvrir qu’elle a atteint le sommet du Chalvet. Il ne faudra alors plus traîner. Les derniers kilomètres en distance seront décisifs pour passer sous la barrière horaire placée à 17h20 pour la fin du vélo. Je l’attends devant son emplacement devant le parc et elle ne tarde pas à arriver !
Mes voisins et moi-même l’encourageons de vive voix pour que la transition se passe au mieux. Néanmoins, c’est avec beaucoup d’émotion qu’elle me dit que c’en est fini pour elle. Elle est arrivée à temps pour la barrière horaire, et pourtant elle prend la décision de ne pas partir sur le marathon. C’est essentiel d’écouter son corps : elle est exténuée mais a rempli son objectif qui était de finir sa natation et son vélo. Une vraie championne et nous sommes tous très fier.e.s d’elle. Je comprends qu’il est inutile d’insister.
Quelques minutes plus tard, alors qu’elle est sortie du parc à vélos, nous sommes ravi.e.s de la féliciter. Une superbe prestation et aucun regret à avoir, elle a assuré !
Il reste 3 de nos athlètes en lisse pour devenir finishers de l’Embrunman. Nous allons les marquer à la culotte sur le parcours et leur apporter motivation et soutien ! Tandis que Jimmy entame le dernier tour, les filles sont dans leur première boucle. Il faudra réaliser au total trois boucle de 14 kilomètres. Cette course à pied est particulièrement exigeante avec près de 400 mètres de dénivelé. Et ce n’est pas rien ! Notamment quand arrive la montée vers le centre-ville par la bien nommée « côte du chamois » (une bosse de 500 mètres à 8%).
« On est sur le pied de guerre, on n’est pas venus déserter
Me vends plus tes fausses excuses, ma patience n’a plus de monnaie
Prouve-moi que t’es une machine en enchaînant les fractionnés
Ne t’arrête pas quand t’as mal mais plutôt quand t’as tout donné
Oui tout donné, toujours se relever«
A l’issu de ses 3 tours, nous retrouvons Jimmy tout sourire à l’abord de la ligne d’arrivée. Le voilà au bout de la dernière ligne droite pour devenir finisher de l’Embrunman à 19h56 en 13h50 ! L’émotion est présente que ce soit pour lui, sa femme Emilie ou ses deux enfants qui le voient franchir cette fameuse ligne d’arrivée !
Côté filles, Stéphanie nous prend déjà à partie en entamant sa seconde boucle : « j’vous préviens, le troisième tour, tout le monde marche hein !« . C’est réconfortant de l’entendre déjà parler de la troisième boucle. Néanmoins, les douleurs s’intensifiant au cours de son deuxième tour, elle s’arrêtera là pour son marathon. Ses dernières centaines de mètres se feront accompagnée de Maria partie à sa rencontre pour arriver tout juste hors délais. Elle s’était fixée de finir ces 28 kilomètres et l’objectif est rempli haut-la-main ! Quelle force encore une fois. C’est un superbe parcours réalisé et nous sommes tous admiratifs de son courage et de sa ténacité…
Enfin, Gaëlle entame dans les temps le troisième et dernier tour, cette fois-ci accompagnée d’Erwan. Elle se targue même d’un petit selfie pour nous montrer qu’elle a la pêche. On le sent, et elle aussi : elle va le finir cet Ironman. La ligne d’arrivée de l’Embrunman n’est plus qu’une formalité pour elle. Nous nous plaçons donc sur la dernière ligne droite avant l’arrivée, juste avant le fameux huis clos.
Nous l’attendons impatiemment pour la féliciter et apercevoir le sourire de celle qui aura « tout donné » ! La course n’a pas été simple et nous sommes tellement fier.e.s de la voir arriver avec une énergie décuplée. Ça y est, elle l’a fait. Elle est donc finisher de l’Embrunman 2021 à 21h48 en 15h53 ! Chapeau l’artiste pour cette belle course et cette victoire bien méritée.
Les encouragements ont payé et il est temps pour notre team de supporters de reprendre la route à 22 heures pétantes car demain matin nous devrons être au boulot… Et ce ne sont pas moins de 10 heures de route qui nous attendent ! Nous avons passé un week-end dépaysant et empli d’adrénaline et de dopamine, au coeur de l’action et des derniers préparatifs de cette course mythique qu’est l’Embrunman. Si c’était à refaire ? On referait tout pareil… Même le somme de 04h25 à 05h00 sur une aire d’autoroute au retour pour que nos batteries se rechargent avant de finir le trajet vers Laval !
Bravo Gaëlle, Stéphanie, Violaine et Jimmy de nous avoir fait rêver et d’avoir osé affronter l’Embrunman 2021 !
Vous êtes des héros !
2 Comments
Bravo à tous …..bisous
Chacunes et chacun pourra être fièr(e) de cette journée dans-ton-logis (là où tu vas récupérer !!) y compris la team des supportos toujours au top !