Après une nuit passée en camion sur le bateau (original n’est-ce pas ?), nous sommes réveillés ce matin à 06h30 par les annonces du petit-déjeuner disponible au réfectoire puis la musique reprend dans la foulée avec un air qui dit “debout là-dedans” ! Le soleil est déjà levé et nous sortons sur le pont afin de prendre une bonne bouffée d’air immédiatement suivie par une douche ! Que c’est agréable cette fraîcheur ! On ne se pose plus la question de savoir sa temperature, on se jette sous le jet… De l’eau claire, c’est juste trop bon !
En parlant d’eau, celle du fleuve a considérablement changé. Nous étions partis sur une eau marron : l’eau du robinet et des toilettes en témoignait (contrairement à ce que je pensais hier, non ce n’était pas que le précédent n’avait pas tiré la chasse)… à présent nous naviguons sur une eau bien plus claire, pourvu que ça dure ! On a hâte de pouvoir se baigner et à part dans une piscine pour le moment nous n’avons pas eu cette chance !
On profite de cette eau plus clémente pour laver tout notre linge et de l’air qui circule pour faire sécher tout cela en étendant une corde sur les crochets destinés aux hamacs… il ne faudra pas bien longtemps pour que cela sèche ! Pendant ce temps Damien se prépare un café et l’on prendra un petit-déjeuner en attendant l’arrivée au port de Belem. À défaut de réseau et surtout de data, nous suivrons l’avancée de notre traversée grâce au GPS hors-ligne maps.me dont nous avions téléchargé toutes les cartes d’Amérique du Sud avant notre départ.
On est d’ailleurs surpris de découvrir que l’on remonte à travers les terres, nous qui pensions longer la côte du pays ! C’est intéressant et tout autour de nous on découvre des cabanes isolées, des locaux en barques ou pirogues et surtout une végétation à foison et d’un vert pétant ! N’Lou est toujours adorable et contrairement aux 3 autres chiens qui nous entourent, il n’a pas prononcé un son depuis le départ ! C’est fou de voir comment les brésiliens en sont effrayés, ils n’ont cesse de nous demander s’ils peuvent passer à côté et s’il va les manger… « Cachaou mangé ? » de ce que l’on comprend !
Finalement vers 10h on atteint Belem mais c’est une fausse alerte car cet arrêt là est uniquement pour les passagers piétons. Les marins en profitent aussi pour décharger des marchandises et en recharger d’autres. On patientera près d’une heure sur ce premier arrêt… Heureusement que Loulou a fini par se vider la vessie hier soir sur le pont. Il essayait de me faire comprendre qu’il voulait sortir du bateau en prenant les escaliers dès qu’il en voyait. Puis il s’est résigné à faire pipi à la proue du bateau sur la barrière qui donnait dans l’eau !
À 11h00, le bateau bouge à nouveau et l’on file vers un autre port… cette fois-ci c’est pour nous. Mais comme nous sommes rentrés les premiers, on sortira les derniers ! Oui c’est pas non plus le ferry où tu rentres par l’arrière et sort par l’avant. Va falloir manœuvrer grave ! Dans tous les cas, Damien qui observe tous les mouvements sur le pont me dit qu’il y en a pour un moment… en effet, on mettra roue à terre vers 13h !
Allez c’est mon tour… trois mecs me guident et soudain un autre sorti de nulle part me siffle et me dit de l’écouter lui. Damien confirme. C’est lui « l’officiel » guide ! Il est impressionnant il m’explique en geste de reculer, de braquer de tourner, de redresser les roues… et en effet tout passe ainsi et en quelques minutes, je suis en fond de cale. Ok le camion est sorti de sa place de parking… maintenant va falloir passer sur des planches entre le quai et le navire pour en descendre !
On continue d’être guidés et ça passe tout seul. Au top, le monsieur nous souhaite de bonnes fêtes de Noël et une bonne route ! Et bim pour tous les machos du bateau, je l’ai sorti mon camion et sans problème ! Les hommes étaient impressionnants, ils s’évertuaient depuis ce matin à ne parler qu’à Damien sans me calculer… Allez-y hein, mais le pauvre ne pipe aucun mot ni de portugais ni d’espagnol et c’est pas le français ni l’anglais qui nous aident ici !
Nous entrons à présent dans la ville de Belém et le contraste est saisissant avec ce que nous avions vu jusque là. Nous avions vu la pauvreté et les cotés sales des villes… mais là on entre dans le vif du sujet : les ordures jonchent le sol telle un une décharge… les oiseaux (espèces de dindons géants noirs) et les chiens errent dans les déchets…
On rejoint le front de mer où la température atteint son apogée depuis le début de notre périple : 37 degrés ! Cet endroit est celui où on aurait pu dormir en sécurité mais de toute façon il est trop tôt et on a lu qu’il y avait énormément d’insécurité ici. On nous l’a redit sur le bateau en nous disant : pas de caméra, pas de téléphone, faites attention à vous !
Bon comme on est pas stupides, on va écouter les conseils et de toute manière la ville ne nous inspire pas plus que ça. On fera une rapide sortie pour N’Lou en bord de mer où on est solo et on parcourra les rues de la ville à bord du camion pour voir un peu ce qu’elle cache… Et zou on prend la direction de São Luis. 11 heures de route nous en sépare alors on fera cela tranquillement à notre rythme.
Avant cela : on doit faire le plein. Picco a déjà pris 1060 kms dans la vue avec le précédent plein, sur une consommation moyenne de 6,3 L / 100. On est pas mal du tout ! Ici le plein de 77L nous est revenu à environ 68€… C’est mieux qu’à la maison surtout si on projette de faire environ 60000 kms. Nous en profiterons aussi pour faire des courses avant de reprendre la route au milieu de la cambrousse !
On se prend d’ailleurs une super averse / orage et la route est inondée… Sortir de Belem est bien plus long que nous le pensions… en même temps ça reste une grosse ville : 1,4 millions d’habitants… Allez on a trouvé un supermarché, Marine s’y colle avec l’objectif de trouver quelques trucs pour donner un peu de goût à des pâtes ou du riz si besoin pour ces jours de route à venir. Et des gants de toilettes qui nous seraient bien utiles quand on trouve des douches ou pour une toilette de chat.
Bon j’ai eu beau mimé le gant de toilette au rayon serviette éponge, en vain : ils n’en ont pas. Mais a priori ça se dit quelque chose comme « Luba » si j’ai bien compris ! On verra plus tard ! J’arpente les allées du supermarché « Lider », et ce que je vois c’est parfois des blagues… bienvenue au royaume du plastique… même les patates sont sous vide ! Quant à la caisse : et hop que je mets un sac dans l’autre pour solidifier et presque un produit par sac. Je lui ai fait comprendre de tout mettre dans le même !
Les achats faits, on s’éloignera un peu. A la sortie du parking, le vigile nous demande si on est « aleman ? »… Ça doit être Damien avec ses chaussettes dans les tongs qui l’a orienté vers cette idée… Bon je rigole… il a les tongs certes mais pas les chaussettes quand même 🤪 ! On se posera un peu plus loin pour savourer des sandwiches pain / avocat / poulet rôti. Ce dernier fera de l’œil à N’Lou qui aura aussi droit à sa part de viande. Après tout il voyage lui aussi… et ça creuse la route !
On repart sous un bel orage dont les éclairs nous impressionnent… J’aime pas trop l’orage depuis petite (j’avais 8 ans je pense) car je dormais à l’époque sous les combles où j’avais une chambre au top, jusqu’à un matin où en ouvrant le vélux on avait constaté que la foudre était tombée sur la maison des voisins localisée à l’arrière de notre jardin (on avait un long jardin heureusement)… L’image m’est restée en tête depuis du toit en fumée tout creusé comme si une météorite était tombée dessus pendant la nuit. Autant dire que les jours d’orage, je n’ai plus jamais dormi dans ma chambre ensuite !
Finalement, après encore quelques kilomètres et de route longée de publicités à la limite de l’érotisme… nous nous arrêterons dans une station service (merci l’application iOverlander) avec accès douches, eau potable et même wifi (c’est Damien qui s’est chargé d’aller voir le staff pour demander le mot de passe à défaut d’un point restaurant ouvert cette fois).
A noter qu’avec cet orage, qui se calmera rapidement après notre arrêt, on s’est pris -15 degrés dans la journée entre le front de mer de Belém (37 degrés) et l’intérieur des terres (22 degrés à 16h50). Cela m’a permis d’appuyer ma théorie : « Tu vois Damien, je t’avais bien dit d’acheter un(e) polaire » !
On se préparera un petit repas à base de pâtes, que l’on accompagnera des restes de notre demi poulet et d’un pesto à notre façon « roquette mixée et ricotta » ! La cuisine nomade / camion, ça commence à prendre forme !
Après cela, on se battra avec le blog qui malgré le bon réseau wifi ne veut pas se mettre en ligne… c’est rageant ! Donc je le répète : pas d’inquiétude si l’on ne donne pas de nouvelles, c’est le manque de réseau qui nous joue des tours. A savoir aussi qu’entre les villes (et il y en a peu…), nous n’avons AUCUN réseau : « aucun service » est constamment écrit en haut de nos téléphones… Heureusement qu’on a notre GPS hors ligne « maps.me » : il nous sauve la mise !
Allez, bonne nuit ! 😴
4 Comments
Coucou les amoureux en France on râle quand on voit une crotte de chien au sol 😂faites attention aux microbes bonne continuation bisous à vous trois
Encore merci pour ce récit, les photos et les bonnes nouvelles. Pensons bien à vous et gros bisous 😘 ❤️❤️❤️😜 demain réveillon, il ne manque que vous deux 🙃
Sans ces oiseaux 🦅 la quantité de détritus serait bien pire. C’est que ça boulotte grave ces bestioles !
Et pour les toutous, le Brésil est un gros marché, plutôt de petits chiens, surtout dans les villes. On a une usine depuis très longtemps dans l’état de Sao Paulo 🐶👍
Ah oui on est tombés sur des croquettes de chez toi !!!