Ce matin, le gong retentit à 6h pour Claire et je bénéficie d’une demi-heure de rab pour douche anticipée la veille… mais ça pique ça pique ça pique… Le petit-déjeuner s’engloutit rapidement, les bagages sont chargés dans le coffre du 4×4 et on démarre en direction de Þingvellir (qui se prononce T-hing-vel-lir).
Ce sera notre premier stop de ce qui est appelé « le Cercle d’Or » et qui regroupe trois points d’intérêt stupéfiants dans le sud-ouest de l’Islande : le parc national de Thingvellir (inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO), la zone géothermale de Geysir et la cascade de Gullfoss. Patience, patience, j’y arrive, mais un par un…
Il nous faudra deux heures pour rejoindre le parc national, ce qui nous permettra de chanter à tue-tête avec nos voix de crécelles pousser la chansonnette sur quelques variétés françaises ! Et qui vaudra aussi un flash à Marine alors à 75 max pour ce qui semblait être 70 et non 90… nul ! Affaire à suivre !
Sur la route les températures descendent de plus en plus et l’on atteint les -6 degrés en arrivant dans une zone toute blanche et où le brouillard s’est frayé un chemin. C’est magnifique et l’on ne pensait pas, ni l’une ni l’autre, voir autant de neige courant octobre !
Suivant le GPS, nous arriverons au visitor center, mais pas le principal, ce qui nous vaudra une rencontre pour demande d’infos avec une nana un peu étrange, assurément pas habituée à rencontrer trop de touristes…
Une fois parquées au bon endroit, le parking payé (750 ISK pour une voiture soit environ 5,50€), nous pouvons débuter notre visite. A noter que le parking c’est pas un parking pour petits malins ! Ils ont des caméras qui prennent les plaques en photo à l’entrée du site et ensuite à la sortie. Le paiement se fait par une borne dans le visitor centre et le système a dès lors en mémoire si le paiement est ok ou non, mais aucun ticket à mettre sur le pare-brise ! Bien pensé !
La visite démarre donc par un point de vue sur le parc depuis les hauteurs. Pour le côté historique, le mot Þingvellir signifie « plaine du parlement » car c’est ici qu’a siégé le premier au monde autour de l’an mille. En effet, les chefs de clans s’y retrouvaient une fois par an pour une « session parlementaire » qui durait environ 15 jours (avec fêtes et concours sportifs à la clé bien entendu). Il débattaient alors dans l’hémicycle, un grand champ de lave protégé par deux grandes falaises parallèles.
Nos grands chefs vikings (au nombre d’une cinquantaine) cherchaient des consensus pour régler les éventuels conflits du pays et en édictaient les lois. Enfin, plus longtemps après, c’est à Þingvellir que les islandais décidèrent de se convertir au christianisme et également dans ce parc que l’indépendance du pays fut proclamée le 17 juin 1944.
Nous déambulons donc dans le parc, longeant la longue faille d’effondrement causée par la dérive des continents : d’un côté la plaque nord-américaine et de l’autre côté la plaque eurasienne qui s’écartent de 5mm par an ! Une jolie balade qui nous fera marcher à notre gré dans le parc pendant un peu plus de deux heures.
Et pour la cascade qui suit, elle a servi de décor pour Games of Throne. N’Lou sera déçu de ne pas avoir assisté à la suite des lieux de tournage après l’épisode croate de cet été où il posait comme les acteurs 🙂 !
Puis nous reprenons la route vers le deuxième point d’intérêt du Cercle d’Or : les chutes de Gullfoss… Mais avant cela nous ferons un stop pour reprendre des forces dans une petite ferme au gros restaurant… pour déguster un hamburger « Icelander » avec bœuf local. Ça revigore ! Et let’s go on repart…
Finalement nous rejoignons Gullfoss sous des paysages enneigés. Pas mal de monde quand on y arrive. C’est fou ça, il va falloir que l’on reparle de la privatisation qu’on avait pourtant demandée avant notre arrivée !
On fera quand même avec, et en descendant les 107 marches qui mènent au point de vue « bas » des chutes : waou… le paysage semble féerique, on se sent minuscules face à Dame Nature ! Nous profiterons de la jolie balade sur les hauteurs avec plusieurs points de vue sur Gullfoss.
Il fait bien frais à proximité de l’eau ! On atteint les -5 degrés… Le débit reste néanmoins très important et impressionnant, on n’arrête pas le débit de la chute de 32 mètres de large si facilement. Le nom qui signifie « chute d’or » vient de l’arc-en-ciel qui enjambe le cours d’eau les jours de beau temps. Pour nous c’est un peu couvert et nous n’aurons pas ce bonus.
La légende dit que seuls deux amoureux qui étaient d’un côté et de l’autre des chutes à garder chacun leur troupeau auraient réussi à la traverser… et la suite on la devine : ils se marièrent et eurent une longue descendance !
Après ces aventures dans la neige où une fois de plus nos crampons ont fait des jaloux, nous rejoignons Geysir à 10 minutes de là… Il s’agit cette fois d’un champ géothermique composé d’un ensemble de sources chaudes (entre 80 et 100 degrés).
Geysir est le geyser islandais qui a donné son nom à tous les autres, et dont le terme vient du verbe islandais gjósa signifiant « jaillir » (source : Wikipedia).
Le moment tant attendu sur ce site est le geyser nommé Strokkur. Celui-ci jaillit toutes les dix minutes environ offrant un spectacle grandiose à plusieurs mètres de hauteur ! D’abord une grande bulle de forme à la base avant d’exploser en une grande colonne d’eau et de vapeur !
17h, il est temps pour nous de rejoindre notre logement airbnb que nous ne pouvons que conseiller : Skyggnir bed & breakfast à Fluðir ! C’est super organisé et très propre… Nous aurons accès à l’une des six chambres de la maisonnée ainsi qu’à un salon et une cuisine spacieuse très agréables. après une boisson chaude et un temps à profiter du salon, nous nous ferons une ration de pâtes !
Alors que nous finissons notre repas, nous voyons un groupe de six personnes habillées chaudement et appareils photo à la main… hum ils ne partent pas en soirée vu comment on est perdus en pleine cambrousse et un peu éloignés du centre ville… Que pasa ? On checke alors la météo et aucun nuage au dessus de nos têtes… malgré cela l’échelle des aurores boréales est à 2/10 et 12% de chance d’en apercevoir au dessus de nos têtes à l’heure où nous sommes.
On est crevées mais dans un élan de motivation on s’habille et on file nous aussi vers 21:30 ! On roule un peu afin de trouver un coin assez sombre car il est recommandé de s’éloigner de toute « pollution lumineuse ». On trouve un premier spot et on s’interroge sur ces formes grisâtres qui oscillent dans le ciel… Wow mais ce sont des aurores peu prononcées mais c’en est !
En effet, sur les photos, les couleurs des aurores boréales paraissent souvent surréelles. C’est que l’oeil humain est moins bien équipé pour la vision nocturne que les capteurs des appareils numériques. À l’oeil nu, les observateurs ne voient bien souvent que de pâles lueurs dans un dégradé de… gris.
La prise de conscience nous rend dingues et on pousse la route pour trouver un meilleur spot plus sombre ! Les chances d’en voir augmentent et l’on est à présent à 22% de chance…
Finalement, on décide de rebrousser chemin (on est rendues à 30 minutes de route du logement) et alors que Claire somnole, je décide de faire un stop pour tenter une photo avec l’aide d’un petit mémo « les aurores boréales pour les nuls » (réglages 3200 iso, ouverture minimum à 3,5 et vitesse d’obturation oscillant entre 15 et 30 secondes).
A défaut de trépied, le toit de la voiture sera la base pour supporter l’appareil ! Et là c’est la révélation… Claire doit se souvenir de me voir bondir sur la route comme un dingue, chantant et dansant ce que j’ai dénommé la danse des aurores 😉 ! C’était fou, vivement la prochaine nuit…
Minuit et demi passé, il est grand temps de faire dodo car on a encore quelques jours devant nous !
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Superbes les photos comme d’hab
Bisous et bon courage pour la suite
❤️😘😘
Magnifiques photos et belle leçon d’histoire. Continuez à m »émerveiller. Merci. Bisous.
Charlette.