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Je me réveille avec une forme olympique en ce lundi 29/06/2020 ! Cela est sans doute lié à l’excitation de la dernière journée de notre « épopée Vélodyssée » ! A 08h00, comme d’habitude, je suis tout frais pimpant tandis que Marine a du mal à se tirer de son sommeil ! Je ne m’avance guère en disant que c’est surement à cause de l’heure tardive à laquelle elle s’est couchée… Je ne lui répéterai jamais assez que le sommeil est important pour bien repartir… La réponse tant attendue fuse sous l’oreiller « T’es pas mon père ! »…
Bon… J’ai quand même hâte d’entendre de sa bouche que j’avais raison. Même si en réalité elle profite du temps de pliage du bivouac de ce matin que nous avons économisé ! Cela nous permet donc d’être plus tranquilles et de nous réveiller tranquillement.
Après le petit-déjeuner, la fin de séchage des cuissards au sèche-cheveux, nous voici en selle dès 09h40 sous un ciel plutôt menaçant. Pourvu que ça ne tombe pas. Même si on prévoit les kway dans notre paquetage plus léger pour cette dernière étape. Certains diront que c’est de la triche, d’autres y verront là du génie. Après tout, nous avons un toit où laisser des affaires alors pour cette belle étape, tant d’un point de vue paysage que technicité, on ne va pas se compliquer la tâche…
D’ailleurs la maison où nous logeons est pied d’une première bosse… « Jargon cycliste pour dire une grosse pente bien raide » tient à préciser Marine pour les non-initiés ! Et celle-ci, on va devoir la franchir à froid ! Elle a le mérite de nous réchauffer en deux-deux avec son 1,6 km pour 70 mètres de dénivelé… Clairement, le ton est donné pour la journée.
Les villes que nous traversons par la suite sont toutes aussi magnifiques les une que les autres : d’abord Biarritz, puis Bidart, Saint-Jean-de-Luz, Ciboure et enfin Hendaye. D’ailleurs, elles ont un point commun : elles sont toutes reliées par des montées / descentes interminables ! Pas de doute pour nous : cette région marque bien le début des Pyrénées qui se dessinent de plus en plus clairement en toile de fond.
Habitués à nos pistes cyclables bien tranquilles, nous changeons d’environnement sur ce point. Nous circulons aujourd’hui uniquement sur des nationales avec d’assez gros trafics matinaux. La vigilance est donc requise ce matin ! Nous progressons donc à notre rythme dans ce paysage vallonné tout en profitant des splendides panoramas de bord de mer qui s’offrent à nous. L’avantage du voyage lent et des côtes, c’est qu’on en profite plus longtemps.
Nous effectuons notre première pause à Saint-Jean-de-Luz. Ces ruelles nous ont inspiré pour faire un petit détour et entrer dans le centre historique de la ville. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à déambuler sur le pavé basque. Nous avons fait un petit stop dans une boutique déco afin d’acheter un petit cadeau à la famille qui nous accueille durant ces 2 jours. Un truc qui nous a tapé dans l’oeil… Mais chut ! Et nous voilà repartis sur la route !
A la sortie de cette ville, nous nous stoppons tout de même sur le port pour quelques photos. Je dis à Marine que j’en ai marre des photos. ET un local en profite pour nous proposer d’immortaliser un portrait de famille, « même si visiblement Monsieur en a marre ». Ce dernier en a profité pour taper un brin de discute avec nous en nous demandant ce que nous faisions exactement comme parcours ! Il était super enthousiaste et ses exclamations étaient grandioses. Une réponse unique à tout : « Oh joliiiiii » !
Encore 11 petits kilomètre avant d’atteindre notre but : Hendaye ! La route côtière dite de la Corniche est magnifique même si dans l’effort, l’apprécier est parfois compliqué… Alors que nous franchissons une côte et atteignons le sommet, plusieurs autres se dressent dans le paysage qui semble infini…
C’est finalement à 12h15 que nous franchissons la pancarte de la ville d’Hendaye après 17 étapes en selle et une moyenne de 60 bornes par jour. Nous avons décidé de clôturer cette belle épopée directement sur la plage, face aux deux célèbres rochers d’Hendaye, appelés les jumeaux !
Petite séance selfie oblige afin d’immortaliser le moment. Après cela, il ne restera plus qu’à reprendre des forces et s’attaquer au chemin retour… Le même ! Et là nous avons actuellement 29,9 kilomètres au compteur pour juste un peu plus de 400m de dénivelé… Je ressens un peu d’appréhension chez Marine pour la route retour. Mais pas de raison, ça va le faire !
Le stop ne sera pas long histoire de ne pas trop se refroidir car sinon définitivement, le retour sera long et difficile ! Nous prenons exactement le même chemin, ainsi on sait déjà plus ou moins ce qui nous attend. Même si les descentes qui deviennent à présent des côtes nous semblent bien différentes…
Il n’y a rien à dire : ça grimpe quand même sévère et nous redémarrons sur les chapeaux de roue. On se demande bien comment le vivent ceux qui démarrent par le Sud pour remonter vers le Nord. Cette étape pourrait en décourager plus d’un. Et par rapport à ce que nous avons vu jusque là, il y a quand même un concentré de difficulté sur cette dernière étape.
Arrivés à Saint-Jean-de-Luz, Marine prend la décision de quand même emmener N’Lou chez un véto afin que faire un petit check-up santé avec ses blessures liées au épillets. Cela nous permettra sans doute de repartir avec une pommade et de le soigner en mode médecine douce… Cette consultation a pour but de pouvoir le soigner et nous rassurer avant d’entamer la suite de notre itinéraire.
(Hello c’est Marine, je reprends la main sur le récit du jour concernant Loulou…)
Après deux premiers coups de fil infructueux, une clinique vétérinaire nous donne un RDV dans 50 minutes (15h) à 4 kilomètres de là. Cela nous laisse le temps d’y arriver tranquillement. Il s’agit de la Clinique Vétérinaire Croix Basque à Saint-Jean-de-Luz. On y arrive donc avec un peu d’avance pour être reçus par le Docteur Fabrice COLLEIE. J’explique le cas de N’Lou, lui montre les plaies et les boules constatées sur sa peau.
Il commence à l’osculter tout en me parlant de la Vélodyssée. Je n’ai pas trop la tête à cela mais je comprendrais après la façon de procéder : détendre le maître et créer un climat de confiance pour N’Lou. Finalement, il me dit qu’il va falloir l’anesthésier pour l’opérer car il ne peut pas faire cela en pleine conscience de l’animal… Les épillets sont sous la peau et ont pour certains déjà bien progressé et fait leur petit bout de chemin. Ces trucs sont une sacrée plaie et je me sens tellement impuissante d’avoir autant sous-estimé leurs effets.
Il va donc falloir opérer N’Lou. Le vétérinaire m’explique qu’il va le piquer pour l’endormir et que ça peut être très impressionnant mais qu’il ne faut pas que je m’inquiète. Il va tomber net. Je le prends donc dans mes bras tandis qu’il injecte le produit. Effectivement, en quelques secondes, N’Lou part et se met à ronfler. Le véto le prend dans les bras, il a les yeux fermés, la langue qui pend, c’est très perturbant à voir. Et il l’emmène mais je n’ai pas droit de le suivre au bloc… Comment ?
Je suis paniquée de le voir embarquer mon chien ainsi et me réfugie dans les bras de Damien avec les larmes aux yeux. Le véto reviendra quelques minutes plus tard en m’expliquant que mon chien a besoin de lui et qu’il ne fait pas rentrer les maitres au bloc pour une simple et bonne raison : il doit s’occuper des animaux et ne peut pas gérer les émotions de leurs maîtres. La preuve en est de mon état… Il a raison et cela me rassure ainsi expliqué.
C’est long… Nous obtenons des nouvelles régulièrement par l’équipe qui semble très compétente. Au final ce sont 3h30 que nous attendrons tandis que N’Lou est au bloc. Seul le bip bip des machines fait écho aux tic tac de l’horloge qui tourne. Ça fait peur quand même et ce n’est pas confortable comme situation. Finalement, l’opération est finie et N’Lou est placé en zone de réveil.
Je peux alors l’apercevoir rapidement… Il est rasé à plusieurs endroits a des pansements à plusieurs endroits. Ça fait tout drôle de le voir ainsi mais à priori tout s’est bien passé et ces fichues blessures seront vite loin derrière lui. Par contre, il me faut encore attendre dans une autre pièce qu’il se réveille. Les réveils pouvant être brutaux notamment chez les border collies et bergers australiens… Le chien subit un choc en se réveillant, il ne voit pas tout de suite et est perdu. Vivement que je retrouve ma boule de poils.
Le vétérinaire profite du temps de réveil pour nous faire un débrief. Les épillets sont de sacrées cochonneries et il ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de points d’entrée… En plus sur un chien à poils longs, ce n’est pas toujours facile de les distinguer et pourtant N’Lou n’est pas un chien en manque de caresses…
Les 10 prochains jours, il sera sous antibiotiques et 3 jours sous anti-inflammatoires. Nous devrons désinfecter ses plaies une fois par jour et lui mettre une collerette pour qu’il n’apporte pas de germes en se léchant. Quelle galère pour mon pauvre Loulou. Quant au voyage, oui nous pourrions le continuer à condition qu’il reste dans sa chariote… Mais à quoi bon avoir son compagnon en besoin de repos pour parcourir encore des kilomètres. Lui comme nous a besoin de se reposer en cas de coup dur ou de maladie.
Nous décidons donc d’arrêter notre épopée vélo ici… pour le moment. On ne sait pas encore quand ni comment nous allons rentrer. Se faire accepter dans le train avec la collerette en prime va relever du défi à présent. Nous qui avions déjà beaucoup de bazar à trainer… Mais nous allons rentrer ! Demain on va prendre le temps d’étudier les possibilités. L’avantage c’est que nous avons la chance d’être hébergés dans une maison avec de l’espace et de quoi nous poser pour réfléchir. A suivre donc…
On récupère notre loustic, un peu désorienté… Et l’assistance de soins vétérinaire lui met un dernier pansement. Un pansement jaune avec des poules dessus ! Il va faire fureur auprès des femelles avec ses blessures de guerre le bougre !
Bon sinon, il est temps de passer à la caisse… On a aussi fait remplir par le véto les papiers de mutuelle de N’Lou. On a de la chance (je dois avouer) d’avoir souscrit la mutuelle pour N’Lou pour un an en vue du voyage autour du monde à la base… Soit la durée initiale prévue de notre périple en van. Elle est donc toujours active et on verra bien quelle sera la prise en charge.
La facture s’élève à 532 euros et ce malgré les 204 euros de remise effectuée par le vétérinaire. C’est un métier où l’empathie est de mise et il essaye de faire ce qu’il peut nous a-t-il avoué… Nous le remercions vivement, laissons un pourboire à son aide vétérinaire qui a été adorable et nous filons… Quelle journée et quel nez d’avoir choisi de consulter… On a eu la chance de ne pas tomber sur des charlatans mais des gens vraiment compétents…
Avec toutes nos péripéties, il est déjà 19h30, nous avons passé 4h30 au cabinet et nous n’avons rien à manger pour ce soir. Par chance, un supermarché se trouve juste à côté. On va aller acheter quelque chose avant de rentrer.
On charge N’Lou en douceur dans sa cariole en prenant soin qu’il soit installé bien confortablement et clairement il est KO… Il dormira quasiment tout le trajet. Au moins il ne se lèche pas les bobos de cette façon… Car la collerette est trop grande et ne passe dans dans la cariole. Alors Damien la mettra à l’arrière de son vélo dénué de pochettes aujourd’hui (heureusement)… Il a l’air d’avoir un vélo à réacteur à présent !
Nous voilà repartis pour les 14 derniers kilomètres de la journée et ils sont bien difficiles alors que nos muscles sont tous refroidis… On achèvera notamment la montée de tout le village de Bidart avec une belle suée. J’ai pensé plusieurs fois descendre du vélo, mais mon égo n’a encore une fois jamais voulu…
Puis on finit sur la dernière grosse côte vers Bassussarry avant de nous dire qu’enfin nous sommes sortis d’affaire. On achève la journée avec 60 kilomètres au compteur et plus de 800 mètres de dénivelé, le tout à 20h40… Clairement, ça relève de l’exploit pour moi !
Nous y voilà… 18 jours d’aventure(s) qui s’achèvent. Un Loulou encore patraque que l’on câlinera beaucoup ce soir et que l’on forcera à faire ses besoins… Pas facile ! Le tout en attendant 23h qu’il soit enfin de nouveau vigoureux et bien debout sur ses pattes pour manger un morceau !
Nous prenons aussi notre diner avant de filer au lit, bien crevés par cette nouvelle journée riche en émotions. Du vélo intense, de la surprise de la chirurgie et de la pénible mais nécessaire décision à prendre d’arrêter notre voyage à vélo. Ce voyage que l’on a adoré d’un bout à l’autre et que l’on initiera de nouveau c’est certain. On verra où nous mènera le prochain !
Allez, au dodo à présent pour avoir les idées claires demain et trouver LA solution miracle pour nous téléporter en Mayenne avec tout notre chantier (vélos, sacoches, chien lampadaire avec sa collerette et cariole) ! N’hésitez pas à nous partager toute bonne idée…
Pour bonne nuit, les basques diraient « Gabon », alors Gabon !
Les épillets ? Ce sont ces plantes qui quand nous sommes enfants nous adorons… Bah oui car on peut les mettre dans les manches ou les pantalons des copains et avec le mouvement, elles remontent toutes seules !
Ou alors on peut s’amuser à les « plumer » pour les lancer sur les vêtements des copains et ça s’accroche. L’insouciance de l’enfance… Mais à la faveur de la sécheresse, du fauchage, et du vent, les épis de graminées sauvages tombent au sol et éclatent en plusieurs fragments végétaux… C’est ainsi qu’ils deviennent l’ennemi numéro 1 de nos chiens et de nos chats…
Et donc… à ne pas sous-estimer ! Cette petite plante fait de gros ravages, j’en ai à présent pleinement conscience. Et encore nous sommes chanceux qu’ils n’aient pas fait leur bout de chemin dans les oreilles, le pénis, ou encore les yeux ou le museau de notre Loulou.
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EN QUÊTE DE LIBERTÉ
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4 Comments
Bravo mission accomplie….Bravo à vous trois et bon courage à N’lou ❤️❤️❤️Bisous 😘
Encore beaucoup d’émotions, et de surprises inattendues , bisous bisous
Pauvre N’Lou : quelles émotions!🐕🦮🐕🦺
Vous avez assuré !!!! Felicitatioks !
Vous avez eu le bon réflexe et ne t en veux pas tu te pouvais pas savoir que ça ferait tant de ravages.
Rentrez bien, pas de solution la qui me vient :/ du covoiturage avec un camion remorque ? Lol Courage !!!!