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En ce lundi 04 juillet 2022, voici une nouvelle semaine qui s’annonce. Comme prévu, nous nous réveillons au sec au milieu de notre scène de théâtre en bois. L’agriculteur qui avait commencé à couper son foin la veille, a terminé ce matin à 6h34 ! Les norvégiens et leur soleil qui ne se couche pas… Ça les fait travailler à n’importe quelle heure il faut croire.
Nous replions nos affaires et profitons des tables et du temps agréable pour petit-déjeuner à notre aise. Avant de quitter la ville, un plein de courses et petite lessive à la mano de nos sous-vêtements dans les toilettes du supermarché… Après ça, nous voilà partis pour affronter le premier col de la journée. 14 kilometres de montée à 3-4%. Ça va chauffer les muscles tranquillement.
Marine parvient la première au sommet et tandis qu’elle m’attend, un vieux norvégien, sans doute ancien berger, ne voit pas d’un bon œil le fait d’être là avec notre chien. Il demande à ce qu’on le ramasse dans sa carriole avec des gestes mous et peu agréables ! Aucun mouton n’est dans les parages pourtant et il reste pendant 10 minutes devant nous dans sa voiture à ne pas nous lâcher du regard. Nous laissons tomber et redescendons direct.
Après une longue montée, c’est enfin une longue descente qui nous attend vers le village d’Hellesylt. À midi, nous sommes dans la vallée et profitons d’un coin d’herbe entre deux routes pour pique-niquer. Nous sommes au pied du prochain col que nous n’entamerons qu’après le déjeuner… Et nous n’allons pas descendre au village qui est biiiiien en contrebas. Alors les côtes inutiles, on oublie !
On en profite pour regarder ce qui nous attend pour l’après-midi et constatons que les 8 kilomètres de col sont en réalité deux longs tunnels. Et là, panique à bord : nous ne sommes pas vraiment sûrs que les vélos y soient autorisés… Nous interpellons des motards pour leur poser la question mais ils n’ont pas fait attention… Ce dont ils sont sûrs par contre c’est qu’ils sont « bien raides » ! Ok super… Nous n’avons plus qu’à aller voir par nous-mêmes !
Finalement pas de contre indication. Ouf ! Par contre, ils ne nous ont pas menti les bougres : ça grimpe sévère à l’intérieur. Nous décidons de restez cul-à-cul pour être groupés et le plus visibles possible ensemble. Marine est devant mais notre différence de vitesse dans les montées et le fait que l’on ne puisse pas s’arrêter rend la traversée très compliquée ! C’est dur et long à passer ces 3,8 kilomètres…
Mais nous en venons à bout avec une superbe vue sur le fjord et les montagnes environnantes. Ce tunnel nous aura valu presque une heure de traversée et nous devons à présent enchaîner le second (3,7 kilomètres). Cette fois, je laisse filer Marine avec 15 minutes d’avance. Heureusement, il est bien moins pentu que le premier et se passe comme une lettre à la poste !
Et c’est reparti pour une descente de 13 kilomètres vers la ville Stranda où nous avons un ferry à prendre… Celui-ci tourne toutes les demi-heures donc nous n’aurons pas de mal à l’avoir. Étant prêts à 16h00 et vu que nous dormirons juste de l’autre côté de la rive, nous profitons de prises électriques dénichées en douce pour recharger nos appareils avant la traversée. Nous nous donnons deux heures avant de prendre un bateau.
En attendant, je fais le plein d’eau au cimetière et je décide d’imiter les locaux en sortant la canne pêche (mais aucune prise) ! Marine quant à elle est partie acheter un goûter au supermarché du coin. À la sortie, elle constate un chariot avec plein de tablettes de chocolat. Elle demande si elle peut en prendre. Le caissier dit oui. Elle en prend 4 en pensant que celles-ci étaient gratuites… mais en arrivant près de moi, elle voit un prix dessus et une DLC jusqu’au 08/07… A priori elles n’étaient pas offertes mais juste en promo… La boulette !
C’est à 18h30, que nous arrivons de l’autre côté à Liabygda. Et là pas de bol, on constate que nous avons une belle côte de 4 kilomètres pour atteindre notre spot de nuit. Elle n’était pas du tout prévue au programme celle-ci ! On part un peu dépités car c’est bien raide mais ça fera toujours ça en moins pour demain
Le spot du soir ? Un ancien parking en terre qui sert maintenant d’entreposage de bois au milieu d’une forêt. Ça fera bien l’affaire pour cette nuit ! Les spots bivouac ne sont pas toujours tous instagrammables hein ! Alors que nous nous installons, un fermier débarque en tracteur. Marine va le voir, il fait bonjour en continuant de rouler. Elle lève un pouce pour demander si le bivouac est ok. Il répond par un pouce en l’air. Au top ! Ils sont vraiment cool les fermiers du coin !
Toilette de chat, préparation du dîner (en reversant tout notre chorizo par terre)… Allez, pas grave, c’est la fatigue de la journée, on trie mes épines de sapin, les cochonneries et ca va renforcer nos défenses immunitaires… Heureusement, l’endroit est calme et une fois dans la tente, nous pourrons nous reposer et passer une bonne nuit réparatrice ! Enfin ça, c’était dans la théorie ! Parce qu’en théorie, tout va bien… mais nous sommes en Norvège !
Un troupeau de vaches du champ voisin vient nous rendre visite quelques minutes plus tard. Nous sommes en pleine cuisson de repas et elles sont bien curieuses. Elles sont une petite dizaine autour de nous et peu effrayées pour un sou, au point de venir renifler notre tente, nos vélos et mes caleçons qui sèchent ! N’étant pas trop effrayé des bêtes, je les repousse un peu.
Mais la situation reste gênante et nous ne nous voyons pas forcément dormir avec des bêtes de 600 kilos au pied de la tente. Nous décidons de quitter les lieux. Je protège le campement avec mon bout de bois et mes belles paroles aux vaches « allez les filles, on bouge… C’est chez nous ici… Je ne vous veux pas de mal… Doucement… Recule toi Marguerite » tandis que Marine replie le campement en mode galère et pas hyper rassurée car les vaches s’approchent sans cesse. Elle a peur pour les chiens qui sont enfermés dans la tente.
En effet, nous avons tout de suite mis N’Lou et Madjo dans la tente pour ne pas faire paniquer les vaches. Il est 21 heures quand nous enfourchons nos vélos en pyjama… Et sans savoir où nous allons pouvoir dormir. A peine avons nous fait 400 mètres que la pluie vient pimenter notre soirée… Comme si nous n’avions pas encore assez eu d’aléas pour la journée. Nous cherchons nos kway et vêtements de pluie que nous peinons à retrouver dans ce joyeux bordel fourré à la hâte dans les sacoches et les carrioles…
Nous repérons sur Google Maps une station de ski et espérons pouvoir nous abriter dans un des bâtiments… Pas de bol, c’est chaotique là-bas et nous n’avons aucun endroit au sec. Nous sommes vraiment en galère et je propose à Marine de descendre au prochain village pour dormir en ville. Elle n’est pas forcément pour et je sens bien qu’elle se retient de craquer… Mais il faut y aller, ce soir c’est moi qui gère le dodo !
Après 11 km de descente sous un véritable déluge, nous arrivons ruisselants à Stordal où nous avons enfin droit à une accalmie. Un local nous indique le numéro du camping du village que nous contactons. Ils sont ok pour nous accueillir bien qu’il soit 22h ! Je vous le disais plus haut, les norvégiens, avec ce soleil qui ne dort jamais, ne semblent jamais se coucher eux non plus !
Un petit papy nous accueille au camping et nous facture 150 NOK la nuit + 20 NOK pour deux douches chaudes comprises (un total de 17 euros environ). Ce sera très bien pour se ressaisir et se reposer enfin après cette longue journée. Il est 23h00 quand nous mangeons ENFIN nos pâtes dans un petit local à vaisselle à l’abri de la pluie… Nous tentons de faire sécher nos affaires au max grâce aux radiateurs qui tournent « à plein régime » et après une bonne douche, c’est direct au dodo ! Demain, aucun réveil ne sera déclenché c’est moi qui vous le dit !
2 Comments
Il y a des jours comme ça ,mais demain sera un autre jour et j’espère que ce sera moins difficile pour vous bisous de mamie 👵
Une bonne petite journée de galère !!!! Il vous faut bien du courage à tous les deux entre les montées, la pluie et les tunnels qui n’en finissent pas …. Espérons que demain la journée soit moins galère et que le temps sera de la partie. Gros bisous et bon repos ❤️❤️❤️❤️On pense à vous très fort 💪