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Le réveil sonne, mais avec les jours qui passent et la fatigue qui s’accumule… On ne l’entend plus. Heureusement qu’on n’est pas au boulot en train de justifier un énième retard, ça ne serait peut-être pas passé ! C’est ainsi qu’en ce dimanche 03 juillet 2022, nous nous levons un peu après 08 heures. Juste à temps pour voir arriver deux énormes bateaux de croisière dans notre fjord (oui on s’approprie facilement les choses).
Après avoir vite replié nos affaires sous quelques gouttes de pluie, nous avons laissé passé l’averse il semblerait. Hop, vite un petit-déjeuner avant que les gouttes ne reviennent. La dose de pancakes à la banane fait toujours son effet et nous aurons l’estomac bien rempli. Il est donc temps de décoller. Nous nous dirigeons vers la ville de Stranda où nous prendrons un ferry. Sûrement pas aujourd’hui, mais nous nous en rapprocherons pour demain.
Première difficulté : sortir de notre chemin piéton où sont amassées de grosses pierres. On porte vélos et carrioles et ça passe. Filons à présent avant que les gros nuages ne nous rattrapent. Nous avions le choix entre deux itinéraires pour rejoindre la ville d’Hellesylt : par l’ouest ou par l’est. C’est sur cette deuxième option que nous nous sommes rabattus. La raison ? 10 kilomètres de moins malgré une belle côte « des familles » comme aime à les appeler Damien. Let’s go !
La traversée de la ville de Stryn se passe sans encombre. Personne dans les rues, on dirait que tout le monde dort encore. Ah bah oui tiens, on est dimanche ! Tant mieux, au moins nous ne sommes pas réellement gênés par le traffic. Nous avançons bien ce matin et pour cause, nous avons le vent dans le dos ! On suit notre petit bonhomme de chemin en attendant la grosse côte qui doit intervenir au km 25.
En checkant le GPS car j’aime bien savoir où on va quand même, où on est… Je réalise que nous avons loupé une intersection. Damn it ! Retour arrière, nous avons pris ainsi 4,2 km dans la vue pour retrouver notre bonne route ! Et pas de chance, en faisant machine arrière, on se prend le vent de face et la pluie qui nous collait aux fesses depuis ce matin.
Nous enfilons rapidement nos affaires de pluie et reprenons les guidons au plus vite. C’est rageant mais bon, ça arrive. On contourne donc le fjord pour le longer sur l’autre rive. Et là nous passons un premier tunnel de 1,2 km. Celui-ci n’est pas du tout éclairé et c’est un peu galère. Damien enfile la frontale en cours de route pour que nous soyons plus visibles. À la sortie de celui-ci, quelques centaines de mètres de descente et rebelote : nouveau tunnel… de 3,8 km cette fois ! 😱
Heureusement ce nouveau passage souterrain est bien mieux aménagé ! Il dispose même d’un bouton à l’entrée pour signaler la présence de cyclistes. On appuie dessus et hop on s’engage pour une belle montée ! Il nous faudra 35 minutes pour le traverser en comptant les évacuations de secours pour passer le temps. Aucune voiture dans celui-ci, j’autorise même N’Lou à courir un peu…
Le tunnel est passé… Les choses sérieuses commencent ! Une grosse côte nous attend à présent et ça démarre direct. Je pars en éclaireur avec N’Lou a mes côtés tandis que Damien et Madjo fermeront la marche… Nous grimpons bien et prenons le premier lacet où la vue est dingue et mérite un arrêt photo ! C’est le moment où une camionnette nous dépasse avec dedans un monsieur tout sourire.
Damien arrive à mon niveau et me dit « c’est du gravier ? ». Je ne comprends pas sa question… car je l’attends simplement sur le bas-côté de la route. A priori le conducteur a dû lui parler mais il n’est pas sûr d’avoir compris. D’après lui, il a dit de laisser le chien en dehors de la carriole que déjà ce serait compliqué de monter ainsi. Euh ok…
Et 300 mètres plus loin, nous comprenons les paroles de ce bon monsieur, qui a dû bien se marrer. Nous sommes dans un cul-de-sac avec pour seule issue un chemin de randonnée aussi balisé VTT… Sérieusement ? C’est quoi ce faux plan monsieur le GPS ?! Damien détache sa carriole et tente de voir si ça passe, mais c’est du gravier, ça dérape… Même en prenant notre temps on ne fera jamais 2,8 km sur ce chemin accidenté.
C’est donc dur à digérer, mais il nous faut faire machine arrière alors que nous avons déjà presque 30 kilomètres au compteur et qu’on a fait une demi-journée de vélo. Nous n’avons plus qu’à retourner vers Stryn pour prendre le fameux itinéraire bis qui se constitue de ladite route avec 10 kilomètres en plus. Autant dire que le raccourci, on l’a un peu mauvaise…
On se trouve un petit abri avec une table de pique-nique pour la pause déjeuner et même une prise pour charger un peu une batterie externe. On a été cool, on n’a pas débranché le défibrillateur de l’autre prise pour gagner en énergie ! Et puis on laisse passer une nouvelle averse avant que Damien, agacé par cette erreur, ne me presse pour repartir. C’est inconcevable pour lui de ne pas avancer, et il faut au moins que l’on revienne à notre point de départ et qu’on gagne quelques kilomètres.
Nous repartons sous la pluie et reprenons les tunnels en sens inverse, par chance ça descend de ce côté. Le plus long (3,8 km), nous le prenons sans pédaler une seule fois à 33 km/h de moyenne en 8 minutes. C’est là qu’on réalise à quel point on avait grimpé, et que le tunnel peut atténuer cette sensation par l’absence de paysages qui défilent et nous prouvent que l’on prend de la hauteur.
C’est vers 14h30 que nous revenons à Stryn pour faire le plein d’eau. On trouve également un sac plein de canettes vides, hop, on l’embarque et on récupère 4€ de consignes ! Ça payera le pot de beurre de cacahuètes… Le tourne et la chance arrive après ce sale début de journée ?
Allez, nous n’avons « que » une cinquantaine de kilomètres au compteur, alors ok continue un peu. Et bim, direct on se prend une côte. Damien m’annonce 3-4 kilomètres de montée, puis se ravise et me dit « table plutôt sur 5 kilomètres ». Le réel je vous le fais en 1000 : 6,5 kilomètres. Ça piquait. Surtout quand un panneau annonce sur la fin une pente à 6% !
Après une petite pause goûter dans un abribus pour reprendre quelques forces et laisser passer l’averse, nous repartons de plus belle. On vise le prochain village en espérant trouver de quoi camper sur la route. Une belle descente s’offre à nous, avec prudence, car la route est bien humide… Malheureusement, rien en chemin et nous craignons qu’en ville ce soit mission impossible. Au loin, j’aperçois une petite cabane et propose qu’on aille y jeter un œil.
L’espace est parfait : face à l’eau, un terrain d’herbe avec un une sorte de théâtre en plein air qui ferait office d’abri. Une grosse averse arrive au loin et l’on n’arrive pas à se mettre d’accord sur où monter la tente. Je veux me mettre sous le théâtre, Damien dit que c’est abusé. Mais il faut agir, alors je prends la tente, Damien garde les piquets, je menace de crever ses roues à l’opinel, il me rend les piquets… et journée pourrie jusqu’au bout, le piquet craque alors que je monte la tente… Troisième fissures et nous n’avions que deux raccords. On répare comme on peut et on est à l’abri tout juste avant la pluie.
La fin de la soirée sera bien calme : après avoir fait tomber une bonne partie des croquettes des chiens par terre dans l’eau… Nous dégustons une soupe pour nous réchauffer, des pâtes avec un peu de rôti de porc chiné hier à la rôtisserie du supermarché. Ce soir, pas de douche car nous restons un peu exposés et nous filons vite sous la tente pour ne pas servir de dîner aux moustiques ! Allez, demain sera une meilleure journée…
3 Comments
Et bien une bonne journée de galère… La pluie en supplément, pas de chance décidément pour vous ! Mais je vous que malgré tout vous gardez la banane 🍌. Espérons que demain pas de fausse route et que le soleil sera de retour….. bisous en tous cas et à demain pour des nouvelles meilleures. ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️
Bon ben au moins vous gardez la banane 😄 Allez demain sera un autre jour 😜
Heureusement que vous avez le mental, car c’ quand même ,sportif vôtre voyage !bisous de mamie 👵