Norvège | Entre Sløvåg et Hyllestad

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Les beaux jours seraient de retour !

Après l’épisode du tracteur d’hier soir, pas de nouvelles péripétie pour la nuitée en bord d’eau ! Nous notons toutefois ce matin que la nouvelle vue est très dégagée sans les hautes herbes. La maison du sommet de la colline a à présent une vue dégagée sur notre tente ! Bon bah y’a plus qu’à trouver un nouveau spot pipi un peu plus caché alors 😛

Après un petit-déjeuner, nous ne pouvons plus retarder l’échéance. La matinée commence avec une côte sèche et bien raide qu’il nous faut affronter pour remonter sur la route principale ! Quelques centaines de mètres « seulement » mais Damien se revoit déjà sur un des murs de l’Alpsman… Heureusement qu’il est venu me filer un coup de main sur les derniers mètres. Sinon ça aurait pu être une chute au mega ralenti comme dans les dessins animés.

Après ça, nous suivons la route principale de cette île afin qu’elle nous mène tout droit à 32 kilomètres de là vers un nouveau ferry. Mais avant cela, nous savons après avoir vu le profil de l’étape que deux belles côtes nous attendent. Pour autant, nous avons de quoi nous chauffer un peu les jambes avant avec du plat, quelques tunnels et même un drôle d’abribus contenant un piano ! Sur le chemin, plusieurs fermiers ont eu la même idée que le nôtre d’hier soir : ça fauche à gogo… Le signe que les beaux jours arrivent car une fois fauchée, l’herbe nécessite plusieurs jours de séchage avant de se transformer en marshmallows géants (ou roundballers pour les puristes) !

« Par là c’est raide » !

Depuis deux jours, nous adoptons une nouvelle technique pour rouler… Étant donné que N’Lou et Madjo s’entêtent à ne pas vouloir rouler en dernière position, nous devons feinter ! Nous roulons donc à 500 mètres l’un de l’autre pour éviter les pigneries et leur laisser croire qu’ils sont en tête du peloton. Ainsi ils sont plus calmes et n’aboient pas ou ne pignent pas sans cesse. Cela nous permet de nous reposer mentalement un peu… car déjà la fatigue physique est malgré tout présente !

Après plusieurs enchaînements de montagnes russes, nous prenons une pause encas et réalisons qu’il nous faut vraiment trouver de l’eau. D’ordinaire on est larges avec nos réserves de la veille pour démarrer la journée… mais là rien sur notre route pour recharger ! L’occasion de tester la gentillesse dès norvégiens. J’interpelle un couple dans son jardin qui me remplit directement mes trois gourdes sans hésiter… le mec lavait son camping-car, ça aurait été malvenu un non vous croyez pas ?

Finalement, au détour d’un chemin, nous hésitons sur la suite de l’itinéraire et un local vient de lui-même nous renseigner. Les deux routes nous mèneront au ferry. L’une sur 8 km dont la moitié descension « raide » et l’autre plus douce mais sur bien 20 kilomètres. Allez, on est des fous, on trace tout droit ! Et bien elle est costaud celle-ci et 4,5 kilomètres / 8 ce n’est pas la moitié ! C’est bien plus, surtout en montée. Heureusement de mon côté, j’ai pu faire descendre N’Lou sur certains tronçons pour le soulager. Il a été au top et a bien écouté le « à côté » !

Le prochain ferry !

Arrivés au sommet de la côte, s’ensuit une très belle, pentue et longue descente direction le fjord ! C’est sans aucun doute l’une des plus belles vues de Norvège pour moi (Marine) depuis l’arrivée dans son pays ! Une claque de beauté, je suis scotchée. Les îles au milieu des eaux du fjord, les falaises qui tombent à pic dans l’eau et toute la végétation, c’est sublime.

On se glisse dans la file ferry mais je file aux toilettes et quand je reviens alors qu’il est temps d’embarquer… je vois une famille de cyclos débarquer ! Mais je vous reconnais : les loco trotter que je suis sur Instagram ! Laurent et Coralie voyagent avec leurs enfants Macéo (9 ans), Lalie et Thimothée (jumeaux des 6 ans) et sont sur les routes depuis 11 mois. Il ne leur reste qu’un mois pour rallier Toulouse et pas moins de 3400 kilomètres.

Ils ont deux vélos tandems électriques dont l’un possède aussi un autre vélo en carriole attaché à l’arrière… Comme ça pas de triche, tout le monde pédale… Quant à l’autre, il est suivi d’un énorme panneau solaire pour les rendre le plus autonome possible sur les recharges… Ils font ainsi de belles étapes de 100 à 150 kilomètres alors ça dépote. Tandis qu’ils roulent, les enfants peuvent aussi vaquer à leurs occupations et Macéo lit d’ailleurs beaucoup a l’avant du tandem (ou il est couché). C’est comme ça qu’il m’a spoilé la fin de mon livre du moment : Harry Potter 7 !

Tout ça pour dire qu’après cette heure de papotage, ils se remettent en route et nous attendons toujours le ferry. Mauvaise nouvelle, le suivant n’est que 03h30 plus tard ! Tant pis… On profite de l’électricité de la salle d’attente et je fais nos petites lessives dans les toilettes avant de tendre un fil à linge entre une poubelle et mon vélo ! On est pas bien là ?

Un bivouac au top !

6,7 kilomètres plus loin, nous voilà à nouveau sur la terre ferme ! Au-delà de nos 33 kilomètres (et presque 600 mètres de D+) parcourus ce matin, on ne peut pas dire qu’on a avancé ses masses aujourd’hui… Allez, encore 12 kilomètres et nous aurons un spot sympa pour nous poser ce soir. Du plat, quelques montées / descentes et un petit col en lacets et nous y voilà !

Il s’agit d’un petit parc pédagogique pour les enfants et nous avons même accès à des toilettes et à de l’électricité ! Deux prises sont accessibles dans une grange voisine (oui on checke toujours les bâtiments alentours). Nickel. Alors que j’installe le campement, Damien ré-enfourche le vélo pour se rendre au supermarché a 600 mètres de là. Au menu du soir, il a décidé que ce serait hotdog : notre nouvelle lubie pour changer des fajitas ? Peut-être !

Nous passons une soirée au calme, en tendant d’éloigner les midges grâce à notre répulsif anti-moustiques appliqué sur notre peau… Mais ce n’est que nous donner quelques minutes de sursis. Nous filerons donc à nouveau rapidement sous la tente pour un gros dodo. En prime demain c’est reveil plus tôt pour être sûrs de choper le ferry de 11h55 qui nous attend à 29 kilomètre de là ! Alors au dodo les cyclos…