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Damien a dit « mais vas-y », N’Lou n’était pas contre et Mika a renchéri « faut qu’elle parte, on s’embête sur insta »… Voilà comment un après-midi qui se voulait ordinaire s’est transformé en une micro-aventure direction Perros-Guirec. A ce moment-là, je me suis dit « au diable le couvre-feu » ! Nous trouverons bien comment nous adapter pour profiter pleinement de cette occasion de (re)découvrir notre beau pays.
Voilà donc comment sur un coup de tête, en tout début d’après-midi, j’ai commencé à rassembler nos affaires. Ni une ni deux, les draps sont installés, les affaires empaquetées et la première vitesse passée… C’est sans compter sur Damien parti faire du vélo sans ses clés de maison ! Mais quand nous nous en sommes aperçus, j’étais déjà loin et il a été secouru par nos voisins… qui avaient un double (merci Yves et Anne-Marie) !
Cette tentative loupée de nous faire faire demi-tour est derrière nous et nous poursuivons notre route ! Malgré ma volonté d’arriver à bon port dès ce soir ce sera un peu juste si je veux que N’Lou ait une promenade avant 18 heures… Après cela, nous devrons rester dans le camion, couvre-feu oblige. Je décide donc de me rabattre sur Paimpol pour la nuit avant de rejoindre demain Perros-Guirec.
J’ai repéré un spot à Paimpol qui ne semble pas mal du tout pour dormir via l’application Park4night. Il s’agit d’une véritable pépite pour trouver des bons plans dodo, mais aussi des points d’eau, des douches, des toilettes… Néanmoins, malgré la beauté du lieu, je le trouve un peu isolé avec un van hippie qui semble installé là à l’année. Je préfère donc regagner le centre-ville et une aire de camping-car gratuite, un peu moins glamour mais visiblement safe.
Avant ça, j’ai failli en faire une belle ! Ayant trouvé des toilettes publiques, j’en ai profité pour me soulager. C’était sans compter sur un coup de tête en l’air qui m’a fait poser mon téléphone sur un rebord et l’y oublier. Après quelques centaines de mètres en voiture, panique à bord ! Demi-tour toute… J’ai foncé vers les toilettes et j’ai retrouvé mon bien, avec mes deux cartes bleues et de l’argent liquide dans la coque. Bah oui, sinon c’était pas drôle 😱 !
Nous voici donc dans le van, à manger nos croquettes et notre pomme-baguette… Ça me rappelle notre voyage en Scandinavie fin 2019 quand il faisait vite nuit noire le soir ! On a fait notre petite vie, un peu de lecture et rapidement au dodo… C’était sans compter sur l’escapade pipi qui m’aura valu de me retrouver les fesses à l’air devant le seul pecno qui se balade en période de couvre-feu !
* Faire comme si de rien n’était… Regarder les étoiles… Rire intérieurement *
Nous avons dormi comme des loirs. Et ce, malgré la pluie battante et les averses de grêle qui se sont abattues sur la carrosserie pendant la nuit. Certes, ça nous a réveillés, mais ça roupillait sec de nouveau quelques secondes après. N’Lou ne s’est pas fait prié pour se glisser à mes côtés sous la couette, avant de se mettre en travers de lit et être indélogeable.
Oui je fais partie de ces gens incompris qui se contorsionnent pour dormir afin de ne pas déranger leur animal… Je subis d’ailleurs cela toutes les nuits avec le chat qui se colle à moi, me poussant inlassablement vers Damien… qui se plaint alors de ne plus avoir de place dans notre lit King Size… Quelle vie cruelle.
Malgré tout, c’est sous le soleil que nous partons un peu après 9 heures, visiter la ville de Paimpol en ce samedi 13 mars 2021. Il fait bon mais le vent suffit à nous sortir de notre état de torpeur après cette nuit reposante. Nous découvrons le petit centre qui s’étend autour du port, principale attraction de cette ville des Côtes-d’Armor.
Pour l’histoire, le nom de Paimpol vient du breton « Pen » (qui signifie extrémité) et « poul » (qui signifie étang). En français on traduirait donc cela par« la tête de l’étang ». En effet, autrefois, Paimpol était une presqu’ïle où se nichaient de nombreux étangs. D’ailleurs, lors des grandes marées, plusieurs quartiers de la ville se trouvaient alors inondés.
Allez roule ma poule, avant que le mauvais temps ne reprenne la main, on file ! En effet, la météo annonce des éclaircie en fin de matinée, mais après ce sera la tempête. Malgré cela, quand nous sommes en chemin entre Guingamp et Perros-Guirec, c’est la déferlante !
J’ai ouÏ dire qu’on pouvait avoir 4 saisons dans la même journée, ça se vérifie ! Du vent à écorner les bœufs, de la grêle, de la pluie battante, de la neige (ok, c’est le poissonnier qui avait vidé son étal mais quand même) puis soudain du soleil… A n’y rien comprendre ! Enfin cela dit, nous n’allons pas nous en plaindre.
Sur les bons conseils d’une amie, nous nous sommes dirigés vers l’extrémité ouest de la ville. Nous démarrerons notre marche au port de Ploumanac’h, niché au cœur de la côte de granit rose. Mais avant d’y arriver, nous avons pu surplomber celle-ci avec une vue dégagée, bien que venteuse sur le sentier des douaniers en contre-bas. C’était de la folie… En quelques minutes, la météo venait de complètement tourner à notre avantage.
Allez, puisque je me suis posé ces questions, et que j’ai cherché les réponses… C’est cadeau : la minute culture elle est pour moi !
Le sentier des douaniers, également connu sous le nom de GR 34, était autrefois utilisé par les douaniers pour lutter contre la contrebande. Il s’agit d’un chemin de plus de 2000 km qui borde les côtes bretonnes (étendues) depuis le Mont-Saint-Michel jusqu’à Saint-Nazaire…
Côté Perros-Guirec, il relie la plage de Trestaou à l’Est au port de Ploumanac’h à l’ouest, il s’agit d’ailleurs de l’une des balades les plus prisées des Côtes d’Armor. Nous allons bientôt voir pourquoi au vu des paysages somptueux que l’on y retrouve !
Il y a fort fort longtemps, s’élevaient ici des montagnes encore plus hautes que les Alpes (ouais !). Et sous celles-ci, existait du magma en fusion qui a rempli de vastes poches souterraines. Avec le temps, celui-ci a refroidi, donnant naissance à du granit qui a cristallisé, fissuré et laissé l’eau s’infiltrer au fur et à mesure des années. C’est ainsi que le passage de l’eau a petit à petit façonné le granit sous forme de boules. C’est l’érosion qui a permis la mise à nu des chaos de rochers.
Quant à la couleur rose… Il s’agit d’une combinaison unique de trois minéraux : le mica qui pour une touche de noir, le quartz et enfin le feldspath qui lui donne sa couleur rose.
De là, après s’être pris une grosse averse (oui oui en dix minutes de temps…) et avoir fait après un faux départ de 50 mètres… Nous avons décidé d’attendre la prochaine éclaircie et le timing a ensuite été parfait. Nous avons rapidement rejoint le sentier piéton où les chiens sont autorisés en laisse ! Il n’y avait pas grand monde et la balade a commencé de façon parfaite avec des couleurs splendides !
J’étais déjà venue sur Perros-Guirec il y a quelques années, mais j’avais clairement loupé ce côté… Qui pourtant s’avère être le plus joli mais aussi le plus sauvage. Nous avons donc crapahuté en direction du Phare de Mean Ruz que nous avons rapidement aperçu au loin. Sur le chemin, des paysages superbes, enjolivés par la flore des landes environnantes.
Nous avons même pu profiter d’une baladescalade sur la plage de la Bastille (face au château de Costaérès) où les chiens sont tolérés en basse-saison. De quoi permettre à N’Lou de se dépenser bien comme il faut !
Nous voilà arrivés à la hauteur de ce joli phare qui tire son nom d’une expression bretonne signifiant pierre rouge. Depuis celui-ci, où le vent souffle terriblement fort, nous profitons d’une vue directe sur le Château de Costaérès, l’Île Renote et l’archipel des Sept-Îles. N’Lou apprécie les rafales et sa queue prend fonction de manche à air. De là-haut, une dame nous dira combien elle est émue de notre complicité alors que nous parcourrons le chemin retour à ses côtés.
Finalement, nous poursuivons nos pérégrinations en direction de la plage de Trestaou pour rejoindre le Récif de la Roche Branlante. Cette dernière tenant en effet en équilibre précaire sur un amas de différentes structures granitiques. En chemin, nous profiterons d’une averse pour nous abriter à proximité de la Cale de Porz-Kamor servant aux interventions des sauveteurs en mer de Perros-Guirec.
Finalement, après 6 kilomètres de balades, nous regagnerons la voiture pour aller visiter un autre coin breton ! Nous n’avions rien de prévu au programme, mais le pif ça a du bon aussi. Un peu comme en voyage, on se retrouve à nouveau libres comme l’air, avec pour seule contrainte, le couvre-feu !
Après nos pérégrinations sur la côte de granit rose, nous quittons Perros-Guirec vers un autre point d’intérêt : Trebeurden ! Ce n’est pas très loin et tout aussi fascinant comme paysage. A peine arrivés sur place, nous remarquons des jeunes gens un peu alcoolisés qui nous font signe de ralentir avant de s’esclaffer. Je ne les calcule pas et me gare… Mais les voyant rester pas loin du camion je ne suis pas sereine.
En fait, quelques minutes plus tard, quand arrive une camionnette très similaire à mon Picco en dérapage (contrôlé) au frein à main, je comprends… Ils pensaient s’adresser à leur pote en demandant de ralentir, et vu l’as de la conduite que c’est… Je préfère m’éloigner ! Nous irons donc nous garer un peu plus loin et contournerons ces prodiges en passant par la plage avant de regagner le sentier de randonnée.
Nous avons ensuite voulu grimper sur l’île de Millau car par chance c’était marée basse et le sol était dégagé… Mais celle-ci est interdite aux chiens alors nous avons rebroussé chemin pour profiter plus longtemps d’une balade sur la plage et des formations rocheuses. Parmi elles, celle du Père Trebeurden se détache, me faisant penser aux singulières silhouettes de l’île de Pâques au Chili.
Il s’agit d’un colosse de pierre sculpté par les éléments au fur et à mesure du temps. Celui-ci prend la forme d’un personnage au sourcil ombrageux. A défaut d’avoir posé les pattes sur la vraie île de Pâques, Loulou aura eu le privilège de poser avec LA star bretonne !
Finalement, dernière étape du périple avec un stop à Guingamp. Le centre-ville me semblait très joli, mais… C’était sans compter sur la présence de la gendarmerie dans toutes les rues pour escorter une manifestation d’intermittents du spectacle. Au loin j’entendais de la cornemuse et je me suis dit qu’il s’agissait sûrement d’un divertissement sur la place centrale. En plein COVID-time j’ai été naïve. Malgré tout ils avaient enfilé leurs plus beaux déguisements et ça semblait assez convivial…
Pour autant, N’Lou n’a pas du tout été fan et je ne l’ai pas reconnu… Queue entre les jambes et la folle envie de déguerpir, nous nous sommes donc vite éloignés. Nous avons fini par un tour dans le vieux château Pierre II datant du début du 11ème siècle avant de revenir dans le centre une fois la manifestation terminée.
Après cela, il était temps pour nous de rejoindre nos contrées pour ne pas louper notre soirée mensuelle Foire A La Saucisse ! C’est la soirée où on déplie le canapé-lit pour dormir dans le salon avec les chiens… La transition douce pour N’Lou après notre week-end en amoureux ❤️ !
A bientôt pour de nouvelles aventures
4 Comments
Bien belle balade encore une fois . Plein de photos magnifiques….. bisous aux explorateurs 😘👍❤️
Une belle virée sur un coup de tête… en granit qui illustre ce que disait Antoine de Maximy « Le voyage c’est pas forcément d’aller loin, c’est d’aller ailleurs » 🙃
Très belles photos avec le top model 🤩
Entre Damien qui zape ses clefs, et toi ton tel dans les toilettes XD vous étiez pas un peu perturbés d’être l’un sans l’autre ? <3
Vous avez fait une très jolie balade et la couleur de l'eau avec la roche, un très beau mélange !
A bientôt ma langouste !!!
Ahah.. se séparer le temps d’un WE devient difficile !!!