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Alors pour ma défense, je pensais avoir publié cet article depuis des lustres, mais il semblerait que non. C’est bête quand même car il était près deux jours après le passage de frontière !
Voilà, nous avons quitté le plus grand pays d’Amérique du Sud et il est temps d’en dresser notre bilan. Nous avons traversé le Brésil en van du Nord au Sud : de Oyapock (frontière avec la Guyane française) à Iguazú (frontière avec l’Argentine).
Bon pour commencer : les sous, encore et toujours !
Un total de 1929,30€
35 jours sur la route du 18/12/2019 au 21/01/2020
2 adultes 👩🏻🧔🏻 : Marine et Damien
1 chien 🐶 : N’Lou
Le Brésil est un grand pays et il n’est pas facile de projeter un budget sans connaître l’itinéraire d’avance ni même le coût de certains tronçons. Par exemple : comment estimer une traversée de l’amazone pour le van ou encore le prix d’un litre de gasoil ?
Dans notre petit coin de tête on s’était dit qu’il serait top de ne pas dépasser 1000€ par tête et par mois durant ce voyage… Finalement nous y sommes, avec une moyenne de 27,56€ / jour / personne dans ce premier pays.
Ce qui est carrément bien… car si l’on compare aux autres voyageurs sur le site “tourdumondiste”, on est même en-dessous du seuil du « budget à la roots » estimé à 30€ / jour et par personne… Le tout en incluant les dépenses de notre chien !
On peut donc considérer que le défi est relevé 👌🏻 tout en se faisant plaisir. On ne s’est privés de rien ! A notre âge (oh les vieux schnocks) on arrête le régime « noodles » à toutes les sauces (ouais ouais, on est plutôt pâtes de toute façon) et on n’hésite pas à se faire un resto si cela nous chante !
8420 kms parcourus
585,24L de gasoil consommés
6,5L / 100 de conso moyenne sur la période
Prix du gasoil oscillant entre 0,76€ / L et 0,89€ / L
La grande traversée de l’Amazone que nous avons légèrement négociée. 26h de bateau entre Santana et Belém. Une expérience à vivre ! Chien gratuit !
2 nuits d’hôtel (1 à São Luís pour Noël et 1 à Trancoso pour la chaleur)
4 nuitées en camping (3 à Salvador pour nouvel an et 1 à Cinco Pontões)
1 nuit en jardin privé spot iOverlander (Macapá)
3 nuits en tant qu’invités (1 chez Taci et Mateus à Aracruz puis 2 chez Axel à Rio).
Comprend les repas à base de churrasco et les mets plus ou moins locaux (🍕), les cafés, les boissons que nous avons pu déguster !
Les achats en supermarché pour cuisiner qui viennent compléter le drive réalisé avant notre départ… et parfois aussi les courses faites pour remercier nos hôtes de leur accueil (avec des mets plus raffinés : genre du Nutella pour aller sur les crêpes 🤪) !
Ce chien est chanceux, c’est le seul qui revienne avec des souvenirs du Brésil : une brosse, une boite à croquettes, deux nouvelles gamelles et un joli collier local !
Le reste, ce sont des frais véto (consultation suite morsure tique, certificat de bonne santé et 2 vaccins à mettre à jour).
Update du fin mars : la mutuelle ANIMOMUT de N’Lou a fini par rembourser 32,29€ pour les vaccins réalisés… ceci après près de deux mois d’échanges, d’absence de réponses et d’innombrables relances de ma part. Bref je ne les conseille pas du tout… (initialement 114,02€).
Essentiellement nos déplacements Uber dans les grandes villes car méthode très développée et pratique pour nous 3 !
Et aussi, la moto taxi dans les favélas !
Ou encore notre tentative (écourtée) de prendre le bus à São Luís !
Achat de serviettes éponge pour les nuits de fortes chaleurs et d’un nouveau drap housse.
4 lessives facturées
13 douches et 4 pipis payés
Le fourre-tout c’est ici !
On y retrouve l’achat des bonbonnes de gaz, des solvants suite aux tags sur le camion, du ventilateur USB… et 2,01€ « perdus » en argent liquide que l’on ne sait pas expliquer… plutôt honnête !
On en aura vu des tronçons payants… petit à petit, finalement, ça fait une somme assez importante même si ça demeure une part infime du budget !
Notre premiers retrait a été un peu précipité afin de payer au plus vite le bateau entre Macapá et Belém. Nous n’avions pas pu anticiper et nous n’avions pas du tout de liquide sur nous. Nous avons donc subi les frais des banques locales… Par la suite, la banque Bradesco a été salvatrice car sans frais avec notre carte N26 !
Les quelques rares parkings que nous avons eu à régler.
Rien de bien majestueux. Juste un petit clin d’œil souvenir pour nos murs lavallois !
Et de un sirop pour la toux ! Non remboursé par notre assurance car automédication…
Aucun ! En effet on est entrés et sortis du Brésil par voie terrestre.
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#vanlife #couple #ameriquedusud #voyageravecsonchien
(Pour coller à mes précédents bilans, je lui avais demandé ses 3 coups de cœur en quelques phrases et il a été pris par la folie du clavier et a pondu une rétrospective pour nous remettre dans l’ambiance des préparatifs)
Ne me demandez pas pourquoi, mais quand j’ai commencé à imaginer mon voyage en Amérique du Sud avec Marine, le Brésil dans ma tête n’était qu’un pays de passage avant de commencer réellement à savourer notre aventure. Je ne m’étais jamais imaginé y mettre les pieds une fois dans ma vie, sans pourtant avoir de raison particulière à cela.
Cependant il fallait y passer car géographiquement c’était le pays le plus proche de la Guyane française où 1️⃣ le van était facile à dédouaner et 2️⃣ commencer par là-haut nous permettrait de voyager autour du continent avec les bonnes saisons… Allons-y alors !
Lors de mon mois d’arrêt maladie (fichue hernie inguinale), seul à la maison, j’ai décidé de me pencher sur le voyage… Avant cela, ma tête n’y était pas du tout, du fait que je préparais une compétition et que je commençais un nouveau travail. Cet arrêt laissait donc tout le temps à mon cerveau pour s’y plonger tranquillement.
Voyons voir… le Brésil… Mes premières recherches sur le net ont été de voir si des voyageurs en camion avaient déjà traversé ce gigantesque pays et si oui, comment ils avaient procédé et à quelle période…
Peu de résultats en découlent… à vrai dire seulement 1 blog traite de ce sujet… Mais super intéressant puisque ces aventuriers (La vie en mauve) ont le même point de départ que nous et descendent vers le sud ! Je me projette donc à travers leur récit bien documenté en textes et photos.
Les premières impressions ne m’ont pas vraiment réconforté sur le fait de voyager à travers ce pays notamment avec la traversée de la fameuse BR-156 qui s’annonce épique : une piste de 140 kms de terre rouge qui peut se transformer en patinoire et champ de boue à compter du mois de décembre, début de la saison des pluies. Et on y sera quand nous ? Ah mi-décembre… Timing parfait donc 😑 !
Pffff le voyage va bien commencer… J’en parle direct, à distance avec Marine (qui a déjà commencer son voyage en Europe)… Bon elle n’a pas l’air du tout inquiète… elle est déjà dans le délire aventure !
Je parle beaucoup de ces premières impressions mais je vous avoue qu’elles ont hanté mes nuits ! Pour ne pas risquer de rester campé en métropole à cause des « on dit », je décide donc de stopper mes recherches là-dessus ! Je decollerai bien le 11 décembre avec ma darling et notre chien vers la Guyane et comme beaucoup de mes anciens salariés disaient, ce sera « Inch Allah » (si Dieu le veut) !
Les premiers jours d’attente en Guyane pour récupérer le camion sont interminables avec les trombes d’eau qui s’abattent sur le continent. Le fantôme de la BR-156, jusque jusque-là oublié, refait soudain surface…
Le Brésil arrive finalement le 18 décembre. Avec un passage de frontière en deux jours et les ennuis administratifs (papiers véto) qui commencent ! Mais au matin de ce jour, l’aventure commence réellement avec un beau soleil continental ! Certains locaux rencontrés à la frontière nous rassurent déjà sur l’état de la piste ! Allons-y alors… Nous avons la journée devant nous après tout !
Les premiers kilomètres commencent. Au premier abord cela peut paraître compliqué mais finalement avec de la patience et très détendus, cela passe comme dans du beurre…
La grandeur du pays ne peut se résumer en quelques lignes. Nous avons dû traverser une dizaine de régions plus différentes les unes que les autres. Que ce soit au niveau des paysages mais aussi des personnes qui y vivent. Le nord est très particulier et comment dire… très dépaysant et déroutant.
En effet, le climat y est très sec avec un paysage aride et de la terre rouge partout. C’est le genre d’image que je pouvais me faire de l’Amérique. Les villages traversés nous laissent également imaginer que vit ici une population peu aisée. Ils portent sur nous un regard insistant quand nous les croisons au ralenti lors des passages des nombreux dos d’âne du pays… Sans doute curieux de savoir qui nous étions. Oui, le passage de camions aménagés dans leur région n’est pas monnaie courante. C’est ainsi, avec ce sentiment que l’on peut qualifier « d’insécurité » que nous avons découvert nos premiers spots de nuit au sein des stations service, nous qui pensions dormir isolés et face à la mer dans un décor de rêve…
Nous avons dès lors organisé nos étapes journalières avec comme but chaque nuit de rejoindre une station que les voyageurs de l’application iOverlander décrivaient comme « safe« . Nous avons rapidement pris cette habitude qui finalement convenait plutôt bien à notre « confort » et notre mental. Au fond, se savoir dans un endroit passant nous convenait bien à tous les trois à ce moment-là.
En conclusion : J’ai mis beaucoup de temps à écrire ce bilan tant demandé par Marine car je n’arrivais pas forcément à prendre du recul. Je partais avec beaucoup d’appréhension et un priori sur ce pays. Et c’est avec le temps que j’ai appris à l’apprécier au cours de sa traversée…
– Je garderai en tête la gentillesse des brésiliens que nous avons pu côtoyer… Ceux qui nous ont ouvert leur porte, offert à manger ou fait en sorte que soyons en sécurité quand nous les sollicitions lors de nos arrêts nocturnes. D’ailleurs l’attitude brésilienne pour se dire bonjour c’est le « tudo bem » avec le pouce en l’air 👍🏻 et le smile !
– La ville de Rio m’intriguait et on a pu la découvrir sous toutes ses coutures durant 5 jours notamment grâce à @rio_autentico_tours. En effet, notre guide Axel nous a embarqué sur les toits de la ville à travers les favélas. A ce moment, faire de la moto taxi avec N’Lou dans mes bras était insolite et absolument mémorable !
– La gastronomie locale où il nous a été permis de déguster plusieurs spécialités qui nous ont bien plu comme le churrasco, la feijoada, l’açai, le pão de queijo… parmi tant d’autres !
– La traversée de l’Amazone qui a duré 26h, m’a permis de vivre pour la première fois une longue traversée en bateau. En fond de cale et au plus près de l’activité marine et commerçante, des marins et des locaux. Et ce, sur le mythique fleuve amazonien avec sa faune et sa flore qui lui étaient propres.
– Le rocher de Pedra Azul et les sommets Cinco Pontões dans l’état d’Espirito Santo ont été nos premier reliefs et l’occasion de faire les randonnées qui me sont chères. Ça redonnait un peu ce côté nature que nous avions découvert et beaucoup apprécié du côté de la Chapada Diamantina dans le cœur du pays où se mêlaient canyons et cascades.
– Et pour terminer, tout comme Marine : les villes de Salvador de Bahía très colorée et pleine de vie ou encore la merveilleuse Rio de Janeiro avec sa jungle urbaine (plus grande forêt du monde) et les favelas qui la constitue. Ces éléments font de cette grande ville, un lieu unique au monde.
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– L’état des routes ! Non mais c’est pas possible là les gars, faut faire quelque chose… les fossés sur la route que l’on découvre au dernier moment ou encore vos dos-d’âne ton sur ton qui nous ont fait croire perdre Picco plus d’une dizaine de fois !
– Le Brésil est définitivement le pays du plastique ! De là à mettre des Danette en barquette filmée (véridique) faut pas abuser 😫 ! D’autant plus que souvent, les plastiques se retrouvent entre les amas de déchets sur les bords de routes entre électroménager rouille et carcasses de voitures !
– Pendant qu’on est dans les ordures (pas de lien direct mais parce que je tenais à le dire et que je ne sais pas où le placer) : au Brésil on ne met pas le papier toilette dans la cuvette… mais dans une poubelle à côté, c’est… pas habituel pour nous, européens ! Mais eux, leur système d’évacuation n’est pas adapté à se débarrasser de ce type de matériau.
Les brésiliens et la tenue de plage : les nanas ne portent que des strings ici ! Peu importe leur taille, leur âge (qu’elles soient ados, mères ou grand-mères…) ni même leur classe sociale : le string est une institution !
– Le Brésil est le pays de la tong ! En même temps, c’est ici que sont produites les Havaianas. Tout le monde en porte car elles sont très peu chères ici.
– Les selfies et les photos… Oh my god, des barres de rire parfois de voir tout ce joli monde se trémousser pour prendre et reprendre la photo parfaite, c’est insupportable. Ils ont les poses et la technique… des enfants aux petits vieux !
– La musique… Dans le nord du Brésil, nous avons été très surpris par le nombre de voitures munies de baffles énormes… qui remplissent à elles seules le coffre et dépotent en terme de watts des musiques typées reggaeton.
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⁃ Notre premier passage de frontière avec un douanier zélé qui refusait les papiers du chien car non retranscrits en portugais… Heureusement qu’on a pu compter sur l’aide de nos services vétérinaires français et des douaniers guyanais pour nous sortir ce pétrin. Ils nous ont édité les papiers nous évitant ainsi 9h de route pour refaire un aller-retour vers Cayenne.
⁃ Nous avions une grosse appréhension de la « BR-156 » qui du long de ses 110 kms peut devenir totalement impraticable en saison de pluie… et c’est bien entendu là qu’on est arrivés ! Ouf,!on a eu une fenêtre de tir et en un peu moins de 4h on avait bâclé cet horrible tronçon de pics / creux et bouillasse ! Mais bon, ce n’était que partie remise car les autres routes du Brésil sont bien souvent tout aussi catastrophiques surtout dans le Nord du pays !
⁃ On a réussi à s’ensabler grâce à un raccourci maps.me et on a pu compter sur l’aide des locaux pour nous sortir du sable et nous ramener sur le droit chemin !
⁃ Une autre galère, mécanique cette fois, a été l’apparition d’un logo « système injection défaillant » ! Après coup de fil à notre mécano préféré, celui-ci nous a rassuré et nous a conseillé de passer le camion à la valise pour effacer l’erreur ! Ce qu’un garage nous a fait gratuitement malgré près de deux heures passées à inspecter la voiture !
– Les tags sur le van à Rio de Janeiro… On a eu la chance de les faire partir après qu’un étrange Picco-so s’en soit pris à notre camion. Le mec avait quand même sur lui 2 pots de peinture et deux pinceaux 🧐 ! Oui, c’était pas à la bombe graffiti… et pas beau pour couronner le tout !
⁃ Les moustiques… y’a eu une répartition pas très équitable quand il s’est agit de les partager entre les différents continents et pays je pense ! Y’en a beaucoup trop ici…
⁃ La sécurité : les premiers jours ont mis à rude épreuve l’ensemble de nos sens, tous en alerte et par la même occasion la sensibilité de Marine… apportant ainsi au quotidien une dose de stress supplémentaire pas forcément nécessaire. Pour autant nous avions convenu entre nous que si quelque chose ne nous inspirait pas, on n’y allait pas ou on n’y restait pas ! Nous avons également toujours respecté les consignes de base : nous enfermer, avoir un billet sur nous en cas d’agression, avoir le strict minimum dans le sac à dos en journée. Et au final, en réalité, nous ne nous sommes jamais retrouvés dans des situations d’insécurité… une ou deux petites frayeurs liées à des mecs alcoolisés mais rien de très méchant.
⁃ La chaleur qui a définitivement été notre galère la plus récurrente ! Dormir à trois dans un espace de 2,66m3, cloîtrés dans le véhicule avec des températures indécentes et aucune circulation d’air… Là on sort bien de notre zone de confort ! Et l’on comprend à quel point on est chanceux d’avoir accès à tout ce que nous avons à la maison (le plaisir et le confort “basique” d’une douche froide par exemple) ! Car devoir s’endormir par 31 degrés à 23h après avoir avalé une dernière bouffée d’air (chaud) et claqué la porte du camion relève du défi, croyez-en notre expérience ! Et enfin, se réveiller en nage… C’est très dur aussi pour débuter une journée
⁃ Enfin, la barrière de la langue a été complexe par moment mais après s’être habitués un peu à l’accent et aux expressions de visage, avec l’espagnol et le sourire on se faisait assez bien comprendre. Même si les brésiliens ne parlent QUE portugais… et oui, même l’anglais bien souvent ne nous était d’aucun secours !
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Ce chien s’est fait appeler cachalot (« cachorro ») pendant plus d’un mois et a eu très chaud avec sa touffe de poils ! Pour autant, il a pu profiter de bonnes baignades, de roulades dans le sable, de beaucoup de caresses et de nombreux passe-droits 😬 … afin de nous accompagner partout et jusqu’aux sommets !
Pour nous, il était hors de question de nous séparer de lui pour une excursion. C’était donc avec lui ou sans nous… voire exceptionnellement séparés si vraiment nous tenions à une visite comme ce fut le cas pour le parc national de Lençois !
Finalement, il s’est très bien acclimaté malgré un coup de mou sur Rio et une morsure d’une énorme tique. Je peux vous confirmer qu’il a vite repris du poil de la bête après ces deux fâcheux épisodes !