Ouah… il pique le réveil ce matin en nous tirant de nos songes à 05h20. Et le tout pour la bonne cause : c’est grosse journée randonnée ! Nous avons au programme environ 22 kms à parcourir pour 1000 mètres de dénivelé positif. Nous attaquons la marche phare du parc « Mirador base de las Torres »…
Nous nous étions dis à la base que nous serons sur la piste aux alentours de 06h30. Ce ne sera pas la cas. Nous peinons à nous réveiller car il faut dire qu’il fait 3 degrés à l’extérieur et guère mieux à l’intérieur du camion. Notre source de motivation pour sortir notre bout de nez de sous la couette : les crêpes que Marine a fait la veille !
Depuis quelques jours nous cuisinons et préparons nos petits-déjeuners directement depuis l’intérieur et ce n’est pas déplaisant. La chaleur du gaz nous fait du bien ! Et ça ne sent pas tant que cela malgré tout ! Pas besoin d’immense camping-car pour bien vivre la vie de nomades finalement…
Un café bien noir dans le ventre et un nesquik gardé au chaud depuis la veille dans la thermos… parfaits pour bien débuter la journée et il est de filer. Pour rejoindre la rando, nous avons 30 kms de « ripio » (la fameuse piste en Argentine) . Mais on n’est pas encore partis : on doit faire un stop au coin douche de la veille… Marine pense y avoir oublié son tour de cou tout neuf lors de sa douche de la veille. Bingo (sans commentaire…) !
On en profitera pour finir, par la même occasion, nos sacs pour la journée. Le mien aura la salade de pâtes, jambon, tomates et concombres préparée la veille, la Go pro, deux bouteilles d’eau (une pour pour Loulou et une pour nous), 3 barres de céréales, mon bonnet, mes gants et les fourchettes et ça doit être tout… Marine quant à elle aura son reflex, des barres de céréales, la trousse de secours, les friandises de Loulou, ses gants et bonnet ainsi que la poche a eau de 2 litres. Autant vous dire qu’ils sont bien remplis et optimisés nos petits sacs à dos !
Mais je vous rassure que nous étions plutôt minimalistes comparé à certaines personnes aperçues durant la rando ! Soit chargées comme des bourricots soit pas du tout en tenue… Il faut de tout pour faire un monde me direz-vous.
Le lever du jour a été aussi quelque chose d’exceptionnel ! Un soleil levant face au trois tours de pierre. Une couleur rosâtre rarement vue pour ma part… Nous prenons enfin la piste ! L’aube nous permet aussi d’apercevoir de petits animaux qui finissent leur tournée nocturne ou bien ceux qui la démarre : putois et renards se mêlent aux nombreux guanacos ! C’est vraiment chouette de s’être levés pour ça.
Le début de la randonnée approche, nous nous arrêtons à un poste de contrôle tout juste ouvert pour indiquer notre présence sur le sentier avec notre chien. Un dernier check des papier et c’est parti. Nous nous garons sur un parking, qui en journée est plein, mais nous faisons (pour le moment) partie des plus matinaux ! Un choix stratégique pour éviter l’arrivée des randonneurs utilisant les bus tours pour accéder à la rando au cours de la matinée.
Bien emmitouflés avec toutes nos couches, nous attaquons l’ascension. Enfin, pas encore… deux kilomètres de plat nous mettent en jambe avant d’attaquer les choses sérieuses. Le soleil monte dans le ciel et nous nous découvrons au fur et à mesure pour ne pas avoir trop chaud ! Les vestes et ma polaire seront attachées grâce à des sangles sur le côté du sac (détail important pour la suite) !
Nous avons un très bon rythme mené avec notre éclaireur en chef N’Lou attaché à Marine (et oui laisse obligatoire… mais c’était ce qui était convenu pour l’avoir avec nous). Nous essayons aussi de nous ravitailler régulièrement en eau et barre de céréales / biscroks. C’est justement au cours de la l’un de ces stops que je remarquerai que ma polaire n’est plus attachée à mon sac… elle a dû tomber !
Je décide de continuer ma rando et ne pas me taper les 2 kms max où j’ai pu la perdre. Je crois à la bienveillance des gens qui peuvent la déposer aux différents refuges sur la montée, au poste de garde à l’entrée du parc ou bien tout simplement la déposer sur une balise comme on peut le voir certaines fois avec des gants. Nous continuons donc.
La montée se fait calmement. Nous croisons très peu de randonneurs, un pur bonheur ! Nous arrivons assez facilement aux 3 derniers kilomètres… et surtout LE dernier kilomètre. Et c’est bien sûr là que ça se complique ! Avec encore presque 400 mètres de dénivelé à avaler. Le tracé devient très rocailleux et très technique, l’allure faiblit ! Nous rattrapons sur le chemin deux français (Adrien et Magalie) avec qui nous nous présenterons un peu plus tard au sommet.
Le trio rocheux approche ! Ça sent bon la fin… Un dernier zig zag dans les pierres et nous y sommes. Les 3 montres sont devant nous. Et nous atteignons la base en 3h de montée et 13 secondes ! Un objectif qu’on s’était secrètement fixé alors que la montée est donnée pour 04h à 04h30. Pas peu fiers !
Nous ne sommes qu’une petite trentaine de randonneurs quand nous atteignons la base des mastodontes… dans un grand silence, à observer l’immensité des pics qui se reflètent dans la lagune qui les borde. On se fait une petite séance photos et nous pouvons attaquer nos pâtes vers 11 heures. Ce type de pique-nique : j’adore ! Nous resterons posés là durant une heure et demie et c’est durant cette pause que nous ferons connaissance avec le couple de français qui voyagent eux aussi quelques mois en Amérique du Sud !
La séance photos on vous laisse la découvrir ! Y’a des gens qui réussissent à nous faire des gros plans sur nous sans prendre le paysage… Heureusement que les français ont été là pour rattraper le coup 🤣🤪 !
Il est temps de redescendre car les touristes commencent à affluer en masse. Cette descente sera longue ! Les randonneurs des bus tours sont dans leur montée… c’est donc quelques 300 marcheurs que nous croiserons durant notre descente. D’autant plus que nous sommes ralentis car le chemin est étroit et qu’on laisse priorité à ceux qui sont dans l’effort de la montée… mais aussi par des gens surpris de voir un chien ici et qui nous demandent plus ou moins aimablement si nous avons une autorisation !
Je vous avouerai que depuis 3 jours ça n’arrête pas et cela commence vraiment à casser les bonbons et à être pesant ! Nous sommes aussi stoppés par une personne voyant notre chien et lâchant un « bonjour ! ». Marine allait répliquer que oui nous avions bien les papiers mais il commence a dire « ma copine… ». Ah, il anticipe, elle doit avoir peur des chiens « … arrive et on vous suit sur Instagram, elle voudra sûrement voir N’Lou ». Excellent ! Marine les reconnaît direct « ah vous êtes @lesaventuristes » (Sandy et Thibault) car elle discutait avec ladite copine sur Instagram depuis quelques semaines.
En effet, la vision de N’Lou fait craquer Sandy qui arrive et est très contente de nous rencontrer ! Nous n’avions pas de réseau mais savions qu’on avait des chances de se croiser par ici. Nous avons passé une bonne demi-heure à papoter avant de finir notre randonnée, on espère pouvoir les recroiser sur notre route et prendre le temps de mieux se connaître que dans une montée / descente de randonnée !
La descente se termine lentement… Marine a son petit problème de genoux qui réapparaît, le syndrome rotulien sans nul doute… Rien de grave Danielle ! Quant à moi, je m’arrête à différents postes refuges pour leur demander avec mon petit espagnol si aucun polaire n’a été ramener… sans succès !
Sur le chemin, dans l’un de ces refuges nous apercevons un chien ! Cela nous semble étrange s’ils sont interdits… Mais Marine obtiendra la réponse dans la soirée en échangeant avec un local alors que j’étais sous la douche : cette partie du sentier entre le parking et le premier refuge est privée et n’appartient pas à la CONAF (l’ONF locale)… Du coup ils peuvent faire ce qu’ils veulent car ça ne fait pas réellement partie du parc national… Trop bizarre !
C’est finalement à 15h10 que nous regagnons notre Picco après l’avoir quitté 07h40 plus tôt. Pour nous trois, c’est 22,8 kms que nous avons dans les pattes ! N’Lou est HS et se glisse en rampant sous la voiture voisine pour gratter un peu de fraîcheur à l’ombre.
Il n’est pas trop tard… Nous tenterons bien de passer les frontières ce soir entre le Chili et l’Argentine… Et oui, nous devons repasser en Argentine pour la suite du voyage ! Mais avant cela, nous voulons faire un détour et prendre une douche au spot de ces dernier jours avant de filer car la route n’annonce aucune douche sur notre passage.
Et sur le chemin vers notre spot : oh tiens, encore des auto-stoppeurs ! Voyons où ils vont… C’est en espagnol avec un accent bien français qu’ils nous demandent si nous pouvons les déposer à la Laguna Azul : là où nous allons ! Nous les avons grillé et leur proposons de monter en français ! Nous venons de rencontrer Margot et Benjamin, eux aussi en road trip de 6 mois. Adorables. Que de chouettes rencontres sur ces derniers jours et déjà 5 auto-stoppeurs à notre actif !
Une petite douche (froide pour Marine et chaude pour moi… ça s’est joué à quelques minutes pour que le générateur soit mis en route pour la faire chauffer) et c’est reparti ! Les frontières sont à proximité du parc et je crois que l’on tient ici notre record de passage. En moins d’une heure, nous faisons les formalités chiliennes et argentines, voiture et chien compris !
Il y avait peu de monde et un personnel efficace, très peu tatillon comme on a pu déjà en voir ! Quant aux documents de N’Lou, il semblerait que son certificat de bonne santé et les documents de la SENASA soient encore valides pour ce passage… Nickel, on avait peur de devoir repartir en arrière pour remettre tout cela au goût du jour ! On va pouvoir bien avancer et être assez tôt demain sur El Calafate !
Un des gendarmes du poste frontière nous a conseillé de nous arrêter à Esperanza, une petite ville à 01h30 de route de la frontière pour éviter un chemin de ripio degueu et pour faire un stop essence et ravitaillement dans la soirée. Ce que nous ferons et qui nous permettra de manger un petit sandwich local à la parrilla de la station (barbecue géant) à base de bœuf pour moi et porc pour Marine. L’occasion aussi (ou surtout) de récupérer du wifi au plus grand bonheur de Marine qui commençait déjà à trembler depuis le haut du mirador de las Torres ! 4 jours de blog à publier ça va lui prendre du temps !
Bien installés sur une bonne vieille station gasoil, nous allons recharger les batterie avant de filer vers un nouveau petit coin de paradis ! On adore ce coin… Après la Patagonie argentine, la Patagonie chilienne a elle aussi commencé à nous émerveiller !
Bonne nuit !
4 Comments
Bon et bien une belle journée en somme. Bravo pour l’ascension 👍❤️❤️❤️❤️Bisous 😘
Voilà LA rando topissime dans un écrin magnifique et suffisamment tôt pour éviter le bain de foule. BRAVO à la team N’Lou inclus ! 💪🏼👩🏻🧔🐕⛰️⛰️⛰️
Quatre chapitres de suite ,ça c’est de la lecture et que les paysages sont superbes vous avez de la chance de vivre ces magnifiques moments bisous bisous
Tout 1 fan club pour N’lou bientôt 😊