La tempête fit rage cette nuit. Sur les coups de 04h30 du matin, le vent s’est levé avec des rafales à faire trembler Picco. Ils nous restait à peine 03h de sommeil quand nous avons été réveillés par la tempête…
Le réveil autour de 07h a été compliqué alors que la pluie ne cessait de tomber à l’extérieur. Nous avons donc attendu un peu au lit que ça se calme, avec un cours d’espagnol dès le réveil sur la conjugaison.
Pourquoi se lever aussi tôt, me direz-vous ? Aujourd’hui, nous changeons de spot pour se rendre au parc national « Torres del Paine » avec ses trois tours de pierre, visuels incontournables du parc culminant entre 2600 et 2800 mètres d’altitude. Le parc est reconnu pour ses treks allant de 1 à 10 journées en totale autonomie pour certains.
Au vue du temps, nous savions déjà que les randos seraient compliquées aujourd’hui, mais nous pouvons tout de même faire une « visite » du parc en camion avant de nous backer près de la Laguna Azul, une aire tranquille autour de l’un des lacs du parc.
Nous prendrons donc le volant pour 02h de route environ, sans petit-dej afin d’arriver tôt et profiter sur place ! Pas trop de bus sur la route bien que ce parc soit une des attractions principales du pays. Beaucoup parlent d’une gestion assez abusive en soulignant le côté fric et vache à lait des touristes. Faisons abstraction de tout cela…
L’approche du parc est fabuleuse avec les 3 mastodontes de pierre qui, au fur et à mesure de notre avancée, se dévoilent peu à peu ! Nous validons à l’entrée du parc avec les gardes le fait que N’Lou et ses papiers sont bien en règle pour que nous puissions arpenter la zone sans soucis.
Notre itinéraire pour la journée est établi… nous pouvons donc nous lancer sur les pistes de ripio à vivre allure… Celles-ci commencent à être envahies par des mini bus de tours-opérateurs qui nous accompagneront la journée durant !
Nous nous arrêtons au fur et à mesure sur différents points de vue (les miradors comme on les appelle ici) sur lesquels nous observons les magnifiques lagunes à l’eau turquoise : Lago Nordenskjöld, Lago Pehoe, avec leurs hôtels haut de gamme perchés pournoffrir aux clients de très belles vues sans nul doute. De ce que nous avons lu ici et là, une chambre classique peut atteindre 1200€ / nuit. Qu’on est bien dans notre petit camion cosy !
A chaque stop, nous descendons faire nos petits chinois et dégourdir les pattes de Loulou… mais les sorties furent brèves du fait du vent ! Annoncé à 70 km/h par la météo, je peux vous dire pour avoir borné en vélo face au vent depuis quelques années, que celui-ci était bien au-delà de cette vitesse 😱 ! Nous avons d’ailleurs croisé un voyageur à vélo, à côté de sa bécane tentant tant bien que mal d’avancer à côté de celle-ci en la poussant à pied… Quel courage !
Nous irons jusqu’à l’opposé du parc pour atteindre la laguna Grey où nous laisserons reposer le camion pour faire une petite rando d’environ une heure… Les gardiens sont très vigilants ici. Nous avons du refaire un check des papiers du chien avant de nous lancer dans notre parcours. Nous essayons d’être patients et de ne montrer aucun signe d’agacement même si les contrôles se montrent sur tout notre chemin… Les guides d’excursions s’y mettent aussi, sans réelle autorité dans le parc pour autant !
Mais le jeu en vaut la chandelle (on parle de la vue bien sûr)… Au bout d’un petit chemin et le passage d’un pont de singe, nous atterrissons sur les plages de la lagune Grey dans laquelle flottent… d’immenses icebergs ! Agréable surprise… Nous fonçons à travers les bourrasque pour les observer de plus plus près ! Ils sont d’un bleu éclatant ! C’est assez incroyable de voir ces masses de glace flotter ainsi dans l’eau !
Ces morceaux de glace proviennent tout droit d’un glacier situé un peu plus loin « glaciar grey » que l’on aperçoit à peine à travers les nuages brumeux. Nous pourrions nous en rapprocher en bateau mais le prix est décourageant et nous ne comptons pas dépenser toutes nos économies au Chili ! On se contentera donc de réaliser un tour de l’île dénommée « Isla de los hielos » afin de nous approcher du mieux que nous pouvons.
La balade terminée, cest une tempête qui s’abat sur l’île… nous tentons de rejoindre la terre ferme via la grande promenade longue de presque 1km (un peu comme au Mont Saint Michel)… mais malgré nos kways, la pluie est très forte et nos jeans seront trempés. On décide donc de nous abriter et en quelques minutes ça passe, ouf ! Car même N’Lou luttait à avancer contre le vent et manquait de s’envoler (véridique !). On avait jamais vu de vent aussi violent !
De retour au parking, on en profite pour checker rapidement les réseaux sociaux grâce au wifi disponible (aussi lent soit-il), mais n’avons pas pris le temps d’informer nos familles que l’on ne capterait rien pendant trois jours donc qu’il n’y aurait pas de nouvelles… Tant qu’on ne voit pas les hélicoptères du GIGN survoler le parc, on se dit qu’il ny a pas trop d’inquiétudes à avoir…
Sur le chemin du retour qui va nous prendre environ 2h pour les 80 kms qui nous séparent du spot de nuit, nous faisons un arrêt au camping qui dispose dune petite supérette. Les prix définitivement sont abusés et nous ne rentrerons pas dans leur jeu ! Cela nous permettra cependant de ravir deux auto-stoppeurs : un français et un slovènes venus dans le parc avec pour but d’escalader les « Torres ».
On s’accommode pour les faire monter avec nous à lavant tandis que Marine, N’Lou et leurs affaires se poseront à l’arrière. 30 kgs de matériel d’escalade et de camping, 10 jours de nourriture… ils se trainent un âne mort avec eux avec tout ce poids !
C’est en tout cas un réel plaisir d’échanger avec eux en français cette fois car même Gasper le slovène maîtrise cette langue comme un natif… Lui est en étude de médecine sur Ljubljana tandis que le français (le nom nous échappe) est glaciologue et guide de montagne… Il s’est déjà monté 7 fois le Mont-Blanc ! Ça force le respect.
Parler avec eux était un réel plaisir et l’occasion d’en apprendre plus sur l’alpinisme. D’ailleurs, nous découvrons que les Torres sont parmi les plus beaux murs d’escalade du monde. Même « El Capitan » aux USA est un mur moins haut. Apres plus d’une heure de route passée avec les deux compères, nous les déposerons à l’entrée du parc et peut-être les apercevrons-nous sur les parois dans les jours à venir !
Puis cest vers 18h30 que nous rejoindrons la Laguna Azul où nous trouverons pour notre plus grand bonheur un spot herbeux face au lac, avec des douches (chaudes !) un peu plus haut et de quoi laver notre vaisselle dans un vrai évier. Deux petits bonheurs… Il n’y a personne, alors nous faisons notre vie avant de ranger le camion, cuisiner à l’intérieur (car malgré le temps clément de la journée, la pluie revient…) et finalement nous emmitoufler au chaud pour finir notre série avant une grosse nuit de sommeil !
Zzz… ça ronflera bientôt !
5 Comments
Magnifiques photos !
Gros bisous à vous deux et une caresse au fauve ❤️❤️❤️❤️❤️❤️Bon courage pour la suite et couvrez vous bien 😂😂😂😂
La nature (et la cash machine à touristes) à l’état pur avec ces couleurs d’eau et de glace 🤩🏔️ C’est magnifique.
Il est mignon ce petit guaN’aco nain qui mâche du bois 🤣
Définitivement la légèreté de N’lou !
Très belles images et surprenant ces icebergs si bleus : vous avez trouvé le pourquoi de cette couleur ? Bises Isa
On s’est renseignés sur internet :
Parce qu’ils sont faits de glace pure, avec peu de bulles d’air.
La lumière blanche qui pénètre l’iceberg subit une absorption sélective selon les longueurs d’ondes qui la constituent.
Les grandes longueurs d’ondes, comme le jaune et le rouge, sont absorbées en premier, les courtes comme le bleu subsistent plus longtemps 🙂