Aujourd’hui, j’ai passé la plus belle Saint Valentin de ma vie ! J’y viens, j’y viens…
Notre réveil nous a tiré de nos songes vers 07h20 après une bonne nuit de sommeil, bien que tactiquement parlant, se garer devant l’aire de gonflage des pneus n’était pas le plus judicieux. Faut croire pourtant que les bruits extérieurs sont tous superflus à présent et qu’on a gagné en zenitute vanlife depuis notre passage en Argentine où l’on se sent nettement plus « safe » qu’au Brésil.
Après un petit-déjeuner matinal, le plein de Picco et la publication de l’article d’hier grâce à un wifi défiant toute concurrence, nous reprendrons la route pour les 90 kms restants jusqu’à la frontière. Aujourd’hui c’est « ça passe ou ça casse » avec les papiers de N’Lou et ses croquettes alors on croise les doigts et on va sortir nos plus beaux sourires !
Nous voilà au poste argentin… Allez, on finit les kiwis qu’il nous restait à dévorer, un surplus de vitamines ne fera pas de mal en ce début de journée… tout comme les dernières noix ! Les totos qui pique-niquent à la frontière sous le panneau « Quand vous entrez au Chili, n’importez pas de produits à risque », c’est nous ! Puis niveau douane, cette première frontière et l’heure matinale nous permet de réaliser les démarches très rapidement : tampons, sortie de véhicule, sortie animal de compagnie et hop en deux temps trois mouvements c’est plié !
On peut donc reprendre le chemin de gravillons d’une dizaine de kilomètres qui sépare les deux frontières. Par contre j’ai une crainte qui reste dans mon esprit : en faisant tamponner le papier de N’Lou, j’ai demandé aux argentins jusque quand le document était valable et si je devais repasser chez le vétérinaire.
Verdict : pas besoin de repasser chez le véto, document valide jusqu’au 07/03/2020 (un mois). Et ils ajoutent : c’est seulement pour le Chili qu’il n’est valable qu’une fois… Euh, c’est-à-dire ? Car on a déjà passé une frontière chilienne à l’aller, et la, çà sera donc notre deuxième passage… S’il faut refaire faut le chemin retour jusqu’à la prochaine ville on ne va pas rigoler… Et surtout, on veut arriver à Punta Arenas ce soir pour être dès demain, frais et dispos… On a nos raisons 😉 !
Nous voilà côté chilien à la douane de San Sebastián ! Là encore, la démarche est rapide… Entre les deux frontières, le tout est de ne pas perdre le petit papier remis en Argentine qui prouve que nous avons bien suivi tout le process et chacun y met son tampon (autant dire qu’à la fin, ça ne ressemble plus à rien) ! On fait donc une nouvelle entrée au Chili avec tampon, entrée du Scudo et arrive le tour de Loulou. C’est le même mec qu’à l’aller… celui qui avait épluché les petites lignes des croquettes…
Il nous fait remplir le questionnaire classique (on en a d’ailleurs piqué 4 feuillets pour anticiper nos prochains passages et gagner du temps… eh eh on ne perd pas la main côté organisation n’est-ce pas) puis sa collègue reprend la main. Shit ! Elle reprend tous les papiers de N’Lou, tamponne et nous dit de venir avec le véhicule pour l’inspection. C’est finalement le monsieur qui réalisera celle-ci et quand il me demande les croquettes, je lui souris et lui dis « Vous ne vous souvenez pas de moi ? Il y a quatre jours, on a lu la recette » ! Ça tilte dans son cerveau et yes… allez circulons !
Le check de la joie. On est au Chiliiiiiiiii ! Nouvelles frontières passées sans grande difficulté. Ouf. Allez direction les manchots… rois ! Vous savez, ces bestiaux qu’on a loupé à l’aller car le « parc » était fermé le lundi. Eh bien on se le retente. C’est sur le chemin et on est plutôt bons dans le timing. D’ailleurs, ce sont bien des manchots rois et non empereurs comme nous l’avions annoncé lundi justement. Deux races bien différentes de manchots…
Mais pour cela : on a 15 kms de piste à emprunter (encore) ! On s’élance donc et l’on aperçoit une silhouette humaine qui marche au milieu du chemin. Un auto-stoppeur… ah non UNE auto-stoppeuse. On s’arrête. Elle va à la pinguinera. Allez on l’embarque avec nous. Serrés à quatre à l’avant avec N’Lou, on apprend à connaître Lilla, hongroise de 24 ans qui travaille au Chili comme vétérinaire en stage à l’issu de ses études.
On profitera de visiter la pinguinera avec elle, en laissant N’Lou nous attendre dans le camion cette fois encore… La faune n’était pas adaptée à recevoir un jeune chien plein de fougue. On réalise notre premier paiement CB au Chili, ce qui nous permet de capter le taux de change : 1€ = 865 pesos chiliens. Pas mal, notre guide annonçait une monnaie stable en novembre 2019 et un taux pourtant à 750 pesos chiliens pour 1€ ! On est gagnants et ça nous va bien comme cela.
L’entrée comme dans beaucoup d’endroits en Patagonie est plus élevée pour les étrangers que pour les locaux. Ici nous payerons 3x le prix d’un chilien soit 12000 pesos (soit 13,87€ chacun). Oui le Chili est l’un des pays les plus chers d’Amérique du Sud. Ici ça ne sera pas l’El Dorado argentin… Dans tous les cas, nous profitons pleinement de cette visite avec quelques explications qui nous sont données par une ranger dès notre arrivée sur le site.
Quelques faits sur les manchots rois :
⁃ Ils vivent ici dans une baie calme appelée Baie Inutile. Elle a été ainsi nommé par les conquistadors qui l’ont jugée inutile du fait de son faible fond. Ce qui convient très bien aux manchots car ils n’ont pas besoin de plonger profond pour récupérer de la nourriture !
⁃ La colonie compte jusqu’à 120 manchots rois ici et une dizaine de bébés viennent de naître, nous pourrons donc les observer dans les pattes de leurs parents.
⁃ Les manchots dorment debout, pattes relevés, comme s’ils reposaient sur leurs talons et avec la tête sous leur aile.
⁃ Quand on les voit couchés sur le ventre, c’est généralement qu’ils cherchent à réguler la température de leur corps, mais ils ne dorment pas allongés.
⁃ Leurs principaux prédateurs sont les lions de mer, les phoques, les orques, mais aussi les renards !
Ces infos étaient super intéressantes et Lilla aura l’occasion de nous apporter beaucoup de précisions complémentaires notamment sur les façons de s’accoupler de nombreux manchots… et particulièrement ceux qui vivent en Antarctique. Les mâles de ces « races » offrent à la femelle qu’ils convoitent une pierre afin de la séduire… certaines acceptent, d’autres s’enfuient avec (les vénales) et d’autres les troquent avec les copines ! Les femelles sont aussi très intéressés par le terrier construit par le mâle et observe cela de près. Vachement matérialistes ces manchottes…
Nous observons ces nouveaux manchots avec grand intérêt et découvrons environ 80 individus de l’autre côté d’un petit bras de mer. Les petits sont en effet bien là dans les pattes des mamans. Leur cri ressemble à un petit sifflet très puissant, tandis que le cri des adultes prend le son d’une trompette ! Original. Nous les observerons donc à travers des longues vues pour mieux nous rendre compte de leurs faits et gestes ou encore autour de leur habitat. C’était une belle visite et nous proposons à Lilla de poursuivre la route avec nous car nous allons tout comme elle à Punta Arenas.
Alors les photos qui suivent sont un peu moins jolies (je trouve) mais on voit les manchots (pas les pingouins hein) de plus près. Enjoy 😉
Le trajet se passe à merveille et nos discussions en anglais vont bon train. C’est une sacrée baroudeuse qui pour son âge a déjà parcouru l’Europe en stop en allant précisément jusqu’en Israël ! Elle nous envoie du rêve avec ces belles expériences et nous échangeons durant tout le trajet.
Quand nous arrivons enfin à Punta Delgada où nous devons reprendre le ferry (cela nous permet d’éviter plus de 100 kms de chemin gravilloneux malgré un grand détour de belle route), une nouvelle fois le ferry nous passe sous le nez, en fermant ses portes juste à notre arrivée ! Tant pis, on attrape le prochain et nous réglons le même prix qu’à l’aller : 16400 pesos chiliens (18,96€). En faisant une petite économie car Lilla nous donnera 2000 pesos, prix qu’elle aurait normalement payé en tant que passager en empruntant le bac seule.
Sur le ferry, nous rencontrerons d’autres français (encore spottés par mes soins) avec qui nous aurons l’occasion d’échanger au cours des 20 minutes de trajet : ils viennent de Guadeloupe et voyagent avec leurs deux enfants de 3 et 5 ans pour un an en Amérique du Sud. À nouveau l’école de la vie pour ces pitchouts. On trouve cela génial.
Puis on débarque et l’on se pose quelques minutes pour décorer un sandwich et boire quelque chose sur les coups de 16h. Ça nous redonne des forces pour la fin et alors que Damien trinque à la « Saint Valentin » pour rigoler, Lilla nous dit « Oh désolée de gâcher votre date ! », mais elle voit bien que nous sommes sincères en lui disant que c’est un plaisir de voyager avec elle.
Avant d’arriver finalement à Punta Arenas, on fera un stop dans une ville fantôme pour découvrir quelques bâtiments abandonnés ainsi que deux grosses carcasses de bateaux laissés à rouiller en pleine mer. C’est un peu surnaturel ! Puis nous rejoindrons enfin notre point d’arrivée et laisserons Lilla dans le centre ville avant de nous lancer dans une course folle pour acheter une carte SIM chilienne…
En effet, le forfait free a ses limites et ne capte pas dans ce nouveau pays, enfin si… techniquement il capte super bien mais à 7,50€/MO, vous n’êtes pas prêts de nous relire de sitôt (sachant que rien qu’une photo fait rapidement 3MO… ce sera une lourde cagnotte de remboursement de hors forfait qu’il nous faudra gérer) !
Après une tentative dans un magasin, qui a essayé de me vendre un truc cher à mon goût, j’ai finalement trouvé mon bonheur dans une petite échoppe de type kiosque parisien pour 2000 pesos (merci Lilla pour ce précieux billet qui nous a bien dépanné ici). A ce prix, nous récupérons une carte ENTEL (fournisseur d’accès ici) que nous activerons pour obtenir 1GO d’internet et 30 minutes d’appels sur 30 jours. Et si on a tout bien compris, on est en accès illimité réseaux sociaux (Facebook, Instagram, WhatsApp…). À suivre !
En attendant, on a vraiment un rencard ce soir… Et le rendez-vous est pris pour 20h30 devant une pizzeria. On file la repérer pour nous assurer que nous pourrons dîner avec N’Lou (yes!) puis on file chercher une douche dans la ville pour ce soir ou demain. Bon après 3 stations service, on abandonne pour ce soir et l’on retourne dans le centre nous garer et surtout défouler ce pauvre chien qui n’a pas vécu une grande journée de balade aujourd’hui ! C’était mieux les randos à Ushuaia…
Finalement… l’heure tourne et on se rend à la Mesita Grande, belle pizzeria design de Punta Arenas. Mais avec qui avons-nous rendez-vous ce soir ? Avec 3 personnes que vous connaissez peut-être vous aussi… Les Coflocs (Laurent et Florian), réalisateurs du documentaire « Génération Tour du Monde » (mais aussi Génération WHV et Génération Expat) et également Sam qui est l’un des voyageurs de ce dernier opus ! Ce dernier sera accompagné de sa copine Lise.
C’est de la folie pure, car eux, ce sont ceux qui ont fait basculer la balance pour initier ce voyage. C’est en regardant leur film, et en voyant précisément la trentenaire qui y est interviewée, au pied du Fitz Roy que nous verrons prochainement, que tout s’est joué ! C’est là que je me suis persuadée que le taf, les finances, les attachés… ce n’étaient que des excuses qui m’empêchaient de franchir le cap ! Et c’est dans la foulée de cela que j’ai commencé à regarder les sous que j’avais de côté et entrepris de commencer à épargner au max sur les mois à venir. Le tout a bien mûri pour être où nous sommes aujourd’hui.
Mais ce film, c’est aussi un film que Damien avait vu de son côté. Celui qui au fond de sa tête lui confirmait une envie de voyage, en attentant que la bonne opportunité se présente. Celui que nous avons évoqué et revu ensemble. Et celui encore qui fait qu’aujourd’hui nous sommes là.
Vous l’aurez compris… Loin d’être des personnes anodines pour nous ! Ils tournent en ce moment leur nouveau documentaire sur la « vanlife » (pour lequel nous avions postulé parmi 160 candidats avec la vidéo de présentation disponible sur l’accueil de ce blog). Et pour cela ils étaient en tournage aux quatre coins du monde une nouvelle fois, avant que Sam ne leur propose une virée en Antarctique. Sam, paralysé après un accident de travail est dorénavant le premier tétraplégique à avoir posé ses roues sur ce continent…
Quand j’avais réalisé cela sur les réseaux sociaux… je leur avais envoyé un message en me disant qu’ils avaient dû partir d’Ushuaia pour cette grande croisière et en réalité c’était de Punta Arenas. Laurent m’avait alors dit qu’ils y seraient du 13 (débarquement) au 16 (retour vers Paris) et nous nous sommes tenus au courant pour pouvoir nous y croiser.
Nous avons donc, vous l’imaginez, passé une soirée grandiose avec la compagnie également d’Helene qui avait participé à l’expédition Antarctique avec eux. Nous avons rejoint notre camion vers minuit avec des étoiles plein les yeux… Voilà, vous savez tout de notre belle journée de Saint-Valentin ! Pleine de rencontres, de belles personnes, de bons moments et de belles tranches de vie et de rigolade.
In love with this day ❤️ !
Si vous ne l’avez pas encore vu… Foncez sur YouTube : Génération Tour du Monde !
Allez le lien c’est cadeau :
Generation Tour Du Monde – Le voyage d’une vie
Vous ne regretterez pas de le (re)voir ! Promis.
4 Comments
Superbe la photo officielle. Le sourire les dents serrées, et pour une fois pas le moindre bout de langue à l’horizon 😊👅
Vous avez un compteur pour les pizzas ingérées ? 🍕🤪
On pourrait les compter en effet. Nourriture sûre 🤪🤪
Encore de belles choses a voir au court de cette journée de route. Belles photos et bon reportage…. bisous à vous trois
À très bientôt ❤️😍😍😍on pense fort à vous …..
[…] m’est venu le déclic de cette décision folle… C’est la vidéo ci-dessous des Coflocs sortie le 28 septembre 2018 qui m’a pris aux tripes ! ⚠️ En la visionnant, vous êtes […]