Un week-end à Palerme

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C’était pourtant pas l’idée initiale !

« Alors ce week-end en Turquie ? »

« Ah nan, finalement on a fini en Sicile ! »

Je tannais mon amie Claire depuis des années pour visiter Istanbul lors d’un week-end filles… Mais bien qu’elle ait fini par accéder à ma demande, tout ne s’est pas passé comme prévu ! Pourtant on avait tout booké : le vol, les hôtels, la navette aéroport. Et nous avions un programme au cordeau pour nos deux jours sur place.

C’est à ce moment précis qu’un séisme de magnitude 6.2 s’est invité à la fête le jeudi 24 avril 2025. Pour les personnes sur place, plus de peur que de mal avec cette terre qui « se réveille ». Pour nous autres, européens, les médias prennent le relais pour dépeindre des scènes de fin du monde (ou presque). Dans ces conditions on se pose plusieurs questions : qu’en est-il des répliques ? Est-ce secure de partir ? Est-ce que l’on aura l’esprit serein sur place lors de nos visites ? Chacune y pense mais aucune de nous deux ne veut prendre la décision d’annuler notre virée. Finalement, à demi-mot, nous décidons de voir nos options bis.

Deux des trois hôtels sont annulables sans frais. La navette aéroport n’est pas encore payée et finalement nous pouvons changer nos billets d’avion. Pour la modique somme de 110€ / personne. 00h38, jour du départ : « je me couche tôt pour être en forme », sortez le pipeau… Nous nous activons pour trouver une destination bis avec la même compagnie :

• Barcelone : déjà fait
• Rome : aussi 
• Palerme : pourquoi pas… c’est où ça d’ailleurs ?!

Destination Palerme, en Sicile

Nous voilà en possession de nos billets pour rejoindre l’île de la Sicile, située au pied de la botte italienne… Quasiment au même niveau que la Tunisie. Alors que nous avions prévu des tenues longues pour la Turquie, il reste à revoir un peu le contenu de la valise du sac-à-dos-qui-passe-en-cabine en virant pantalon et châle pour remplacer par short et casquette ! 

C’est ainsi que j’annonce au réveil à Damien : « au fait, je pars en Sicile finalement ». Il me connaît, ça ne l’étonne pas plus que ça ce changement de dernière minute ! Nous voilà donc chez Tartine & Rustine pour une journée bien remplie avant que je ne lâche mon poste à 14:30. Je récupère mes covoitureurs et nous filons vers Orly pour rejoindre Claire et attraper le vol dans les temps ! 

Nous avons le temps de refaire le point sur nos petites vies respectives avant d’embarquer pour Palerme… Où nous atterrirons 2h30 plus tard. Par chance le Airbnb réservé dans la nuit a bien accepté nos nuitées. Il nous conseille de prendre un taxi à notre arrivée tardive pour rejoindre son logement dans le centre-ville. Le trajet est annoncé pour 65€ environ avec l’équivalent du Uber local (Welcome Pickups). C’est pas donné. Y’a aussi l’option bus… On verra sur place ! 

Mesdames et messieurs, ici Palerme !

Après un vol mouvementé (je me suis permise de ramener un mioche infernal qui courrait dans l’allée centrale à ses parents avec un regard qui en disait long sur le niveau de négociation possible…), nous voilà sur le tarmac !

Avec nos sacs-à-dos, nous gagnons rapidement la sortie et tentons, à l’aide de Google Maps de choper l’un des derniers bus circulant entre l’aéroport et le centre-ville, opéré par la société « Prestia & Comande ». Nous trouvons l’arrêt et découvrons un bus déjà bien rempli et une file d’attente déjà en place. On va bien voir ce que ça donne. Au pire il y a juste à côté une option de partage de taxi vers le centre-ville (8€ / tête, pour 5 personnes minimum). 

Plusieurs personnes nous passent devant, ayant déjà leur billet réservé. Les italiens sont bien rencardés. Et nous, avec ce retournement de situation de dernière minute, on n’a pas anticipé grand-chose. Au final le bus est plein et on nous redirige vers le suivant, en partance 30 minutes plus tard. On ne sait pas où il va, et on est perturbés par Monique qui insiste pour que Guillaume la lui « mette bien au fond » (sa valise). Elle tente de parler italien au chauffeur mais ce n’est pas fameux.

On comprend que comme nous, elle sait pas si elle est dans le bon bus avec son boy et ses trois mioches… Mais au moins, de notre côté, nous avons la décence de nous taire ! On règle 6,50€ / tête et on suit l’avancée de Google Maps et une fois tout le monde descendu à la Stazione Centrale, nous quittons le bus pour rejoindre notre Airbnb… Assez épuisée de la longue journée pour ma part, avec une hâte : prendre une douche et me mettre au lit !

Au cœur du centre historique 

Sans le savoir, nous empruntons l’artère principale (la via Maqueda) pour rejoindre notre petit appartement. Malgré l’heure tardive, c’est encore animé par les badauds qui traînent dans les rues. Nous ne traînons pas et en moins de 10 minutes, nous nous retrouvons devant une immense porte Via del Bosco, où visiblement il n’y a pas qu’un seul Airbnb (au vu du nombre de boîtes à clés…). 

Le problème c’est que notre hôte m’a envoyé une photo de la boîte avec le code mais la photo ne s’affiche plus 😅 et bien sûr je n’ai pas retenu le visuel ! Nous voilà donc dans un Escape Game géant à essayer notre code sur chaque cadenas. C’est bon ! Nous obtenons la clé et pouvons enfin nous reposer après tout ce tumulte ! 

« Je mets pas de réveil, de toute façon je me réveille toujours tôt » me dit Claire au moment d’éteindre les lumières. C’est ainsi que j’ai émergé à 09h58… Pour ce qui est de profiter pleinement de la journée dès les premières lueurs on repassera, mais la nuit de sommeil fait du bien et recharge les batteries (pas que celle de la pomme… 📱) ! 

Direction la réserve naturelle de Capo Gallo

Dimanche 27 avril 2025, jour 1 : nous commençons la découverte du coin en nous rendant sous un beau soleil à la Riserva Naturale di Capo Gallo située au Nord-Ouest de l’île à une trentaine de minutes de bus de Palerme. Google Maps nous aide bien pour organiser nos déplacements et nous chopons les enchaînements de bus dans des timings tout à fait acceptables, sans grande attente. Pour ce qui est des tarifs, il faut compter 1,80€ / personne pour 90 minutes. 

Une fois parvenues du côté de Mondello, nous décidons de longer la plage où les eaux turquoises donnent envie de piquer une tête… et nous arrivons à l’entrée du site de la réserve naturelle mais le symbole « piéton interdit » nous questionne. Avant de découvrir qu’en réalité l’entrée est payante : 1€ / personne (et davantage en vélo, moto, voiture ou van). Nous nous acquittons de la somme pour finir notre balade dans ce petit écrin de verdure entre monts pierreux et eaux cristallines en contrebas ! 

Après cela, il fait faim… et trouver le bon spot sans fruits de mer, en bord de plage n’est pas aisé ! Nous finissons par dénicher un camion pizza bien réputé et dégustons ce mets italien que j’aime tant. Pour une fois, je change de ma traditionnelle recette pour tenter une version « parmigiana » avec aubergines tandis que Claire dévore une version à la mortadelle et à la pistache ! Le ventre plein, nous savourons une boisson sur la plage (un granité maracuja pour moi) avant de nous remettre en route. 

Sur les hauteurs du Monte Pellegrino 

Nous décidons de prendre de la hauteur en rejoignant le Monte Pellegrino. Pour y accéder, deux possibilités : un sentier piéton (compter 2h00 d’ascension) ou la route et ses nombreux virages. Nous avons opté pour cette seconde solution et n’avons pas regretté le point de vue et la balade qui s’en est suivie. 

D’abord, nous avons découvert le sanctuaire au sommet (Santuario di Santa Rosalia) érigé au cœur de la roche, avant de choisir la voie pédestre pour redescendre. Entre végétation, pavés et sentiers, nous avons beaucoup apprécié le cadre, propice pour papoter à nouveau et bénéficier d’un beau panorama sur la ville. 

De quoi se ressourcer en pleine nature avant de rejoindre « les bruits de la ville et des klaxons et la douce sonnerie du téléphone » (je ne pensais pas citer Trio un jour, mais cette chanson vient de me faire écho) ! Car il faut dire que la conduite ici, c’est quelque chose. Le klaxon est utilisé à tout va, les passages piétons sont loin d’être des traversées sécurisées et ça se gare n’importe comment au milieu de la route, sur les trottoirs, sur les zébras… Personne ne fait de créneaux à Palermo ! 

À l’assaut du centre-ville de Palerme 

Après notre échappée belle, nous voilà sur le porte (la Cala) où nous profitons d’une terrasse pour boire un verre au soleil. Et nous découvrons alors que le service est payant. 1,50€ / personne pour le « couvert ». Et il en va de même dans tous les restaurants (cela variant de 1€ à 2,50€ pour ceux que nous avons pu voir). C’est un détail mais qui rentre en compte dans le prix des plats, souvent attractifs j’ai trouvé ! Malgré le côté touristique de la ville, les tarifs restaient très corrects ! 

Nous avons donc déambulé aux environs de la l’avenue principale (Via Maqueda) et pris le temps de découvrir plusieurs lieux historiques. En dehors de ces beaux bâtiments très bien entretenus, j’ai été surprise par l’état de délabrement de nombreux immeubles d’habitation. Je n’en ai pas forcément de photos, mais ça dénotait vraiment de l’image que je me faisais (et que j’avais déjà pu apprécier) de la belle architecture à l’italienne. Idem pour l’état des rues où l’odeur d’urine est très présente, tout comme les déchets…

Heureusement, ces détails ont vite été oubliés quand nous nous sommes attablées chez Vucia (un restaurant sicilien) pour déguster des planches délicieuses ! Nous voulions goûter de tout mais doutions de nous être bien fait comprendre sur les quantités commandées et redoutions un peu la note. Au final, ils nous avaient bien compris, c’était juste super copieux et en prime c’était Happy Hour et nos cocktails étaient offerts ! La régalade ! Une glace plus tard, nous avons regagné notre Airbnb pour une bonne nuit de sommeil avant d’attaquer une nouvelle journée !

Quelques visites avant et pendant la pluie 

Lundi 28 avril 2025, jour 2 : ce matin, j’émerge autour de 08h30 et je me décide à filer arpenter la ville en courant. J’avais prévu mes affaires, alors autant les utiliser. Je file à jeun dans les rues de Palerme, au petit bonheur la chance et je découvre les « cadavres » des soirées bien arrosées de la veille. Entre les pavés omniprésents, un peu humides de pluie et les débris de verre, cela explique peut-être qu’il n’y ait aucun coureur… Ou alors on ne court pas dans les mêmes quartiers ! J’apprécie néanmoins la découverte sous cet autre angle avant de rejoindre Claire et filer ensemble pour la journée.

La météo annoncée s’oriente vers de la pluie et nous sommes rapidement sous une fine bruine. Ce n’est pas cela qui va entacher notre enthousiasme ! Nous trouvons un café pour le petit-déjeuner (NonnAnge) et dégustons un brookie, des pancakes et un cappuccino avant de poursuivre nos déambulations en direction du Jardin Botanique. Nous nous laissons tenter par la visite couplée à celle du musée Zoologique (8,5€ pour les deux / personne). À vrai dire, on n’avait pas vraiment prévu ces deux visites mais avec la météo qui s’est gâtée, on était bien contentes de s’abriter un peu. 

Le Mercato Ballarò

Finalement, nous avons fini par rejoindre le célèbre marché de la ville (Mercato Ballarò). Je m’attendais à des halles gourmandes où nous pourrions déguster quelque chose sur le pouce mais il n’en est rien. Celui-ci est en réalité un véritable marché avec divers stands et s’étend dans une grande ruelle. Toutefois, les étals de nourriture sont bel et bien présents et je me laisse tenter d’entrée de jeu par une mozzarella artisanale. On repassera sur les conditions d’hygiène autour de cette pratique mais j’aurais goûté l’authenticité de la street food palerméenne (ça se dit ça ?!). 

D’un coup, l’orage s’annonce et les trombes d’eau nous tombent dessus. Nous sommes trempées et nous décidons de rentrer nous sécher / poser à l’appartement et nous avons la bonne surprise de découvrir que celui-ci n’est qu’à quelques centaines de mètres d’où nous nous trouvons. Nous attrapons de quoi grignoter (des arancine : boulettes de risotto panées, des courgettes en sauce et des fraises) avant de foncer sous la pluie. 

Le reste de l’après-midi ne sera pas sous le signe des visites car malgré les prédictions météo à notre portée, la pluie ne cesse pas. Nous en profitons pour bouquiner, faire quelques jeux de société, réserver nos billets de bus pour l’aéroport et dénicher un bon resto pour le dîner. 

Ciao Palermo !

19h00 tapantes, la pluie cesse et nous ne tardons pas à nous remettre en route pour profiter de la dernière soirée dans la ville. Nous commençons par filer manger, les arancine du midi ne m’ayant pas laissés une fameuse impression. Et ce soir c’est pizza (ou pizze au pluriel ici 🤌🏻). Et pour le coup, nous avons trouvé une véritable pépite (restaurant Timilia). Je savoure une des meilleures pizzas (ouais je ne me fais pas au pluriel à l’italienne) de ma vie composée de toutes pièces (margherita, option jambon cru affiné 30 mois et stracciatella) tandis que Claire reste fidèle à sa composition mortadelle / pistache ! 

Nous ne tardons pas dans les rues ce soir, et après une délicieuse glace de chez Ruvolo, nous rentrons au Airbnb, bien décidées à laisser le réveil nous tirer de nos songes à 03h20 (même timing qu’un Ironman quoi…) ! 

La nuit est aussi courte que la fin de mon roman (qui laisse à désirer 😏) et nous voilà dans le bus que nous avons bien fait de réserver, direction l’aéroport ! J’écris ces derniers mots alors que nous atterrissons à Orly d’ici quelques minutes sous un soleil radieux. Un bon week-end de déconnexion… Malgré tout il est 08h25, Damien et Laura sont déjà au taquet et sur le pied de guerre chez Tartine & Rustine et à présent, je n’ai plus qu’à arriver à temps pour le service du midi pour qu’ils m’accordent peut-être une autre échappée belle de la sorte prochainement 😝

Un résumé du week-end ?! 🇮🇹👯‍♀️🍕🤌🏻💦😍