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Le week-end prolongé de l’Ascension s’offre à nous et à cette occasion, nous étions « obligés » de remettre le couvert côté aventure ! C’est ainsi que nous est venue l’idée de partir faire le tour de Belle-Île-en-Mer pour y randonner avec nos chiens !
Depuis notre retour du Cap Nord, nous nous demandions quel serait notre nouveau type d’aventure pour l’arrivée des beaux jours. Malgré un printemps maussade, nous ne désespérions pas de trouver le créneau idéal afin de tester nos nouveaux joujoux…
En effet, pour son anniversaire, j’ai offert à Marine un de sac de randonnée, ou plutôt de trekking dirons-nous ! Mais ce que je ne savais pas, alors, c’est qu’elle avait pour moi, cette même idée sur sa liste de cadeaux, gardée secrète ! Du coup, je n’ai pas tardé à avoir le mien aussi…
Avec ça, nous n’avions plus qu’à trouver l’endroit idéal pour tester la randonnée sur plusieurs jours… Car la micro-aventure en autonomie était, jusqu’ici, une corde manquante à notre arc d’aventuriers en herbe. C’est donc après des recherches sur la toile que nous avons arrêté l’endroit idéal pour notre initiation : Belle-Île-en-Mer, île bretonne située au large de la presqu’île de Quiberon dans le Morbihan (56) !
Un bon mois avant le départ, alors que nous faisions part de notre projet à des copains, ces derniers nous ont alertés : « Attention, les traversées pourraient bientôt être complètes ! ». Étant piétons, nous pensions avoir le temps de réserver… Mais non ! En effet, le choix des horaires était déjà fortement limité.
Sur le site de la Compagnie Océane, nous avons dû choisir entre les deux bateaux restants : 08h00 ou 13h00… Sans grande hésitation, nous choisissons le départ à l’aube en espérant que le beau temps soit au rendez-vous ! Il faut dire que nos précédentes aventures ne nous ont pas (ou peu) épargné d’un point de vue météo, alors on croise les doigts.
Et puisque Marine (alias Miss Bons Plans) cherche méticuleusement les codes promo avant tout achat sur Internet… Elle nous a dégotés une remise de 30% (BOLDAIR23) et l’on s’en sort ainsi avec un total de 65,60 € (remise déduite). Ceci pour un aller-retour entre Quiberon et Le Palais (port principal de Belle-Île-en-Mer) pour 2 adultes et 2 chiens.
C’est le mercredi 17 mai 2023, après une bonne journée de travail, que nous filons vers l’île préférée de Laurent. 🎶 Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante, Saint-Vincent, loin Singapour… C’est bon, vous l’avez bien en tête ?
Avant ça, nous devons tout même affronter les premiers bouchons de la saison… Alors que le GPS nous annonçait moins de trois heures de route entre Laval et l’embouchure de la presqu’île, il nous en faudra une de plus pour atteindre notre but.
Et ce retard ne nous plaît guère, car nous avons réservé une table dans la jolie guinguette Canailles à Saint-Pierre-de-Quiberon. Celle-ci est tenue par le frère d’un ami qui nous a indiqué un endroit calme et gratuit pour laisser notre véhicule durant notre virée sur Belle-Île-en-Mer : près de l’église Saint-Pierre, au cœur du village !
Même si ce parking se situe à 4 kilomètres de l’embarcadère, cela ne nous inquiète pas du tout : nous irons (en course) à pied ou en stop !
En attendant, nous nous régalons chez Canailles, qui a la particularité de servir plusieurs petits plats, à la façon de tapas espagnoles pour 6 à 10 euros environ. Nous partageons différents mets et savourons la cuisine traditionnelle et revisitée qui fait le bonheur de nos papilles ! C’est un véritable régal et ça change de ce que nous avons l’habitude de manger au restaurant. En prime, l’ambiance guinguette est vraiment sympa : on leur décoche la note de 5 étoiles sur Tripadvisor !
Il est déjà 22h00 et nous décidons de nous rapprocher de l’embarcadère avec le van. De cette manière, je pourrai, demain matin, déposer ma meute près de la gare maritime avant de ramener le camion à Saint-Pierre. Nous éviterons ainsi les bouchons à l’aller, car il y a de nombreux touristes à se rendre sur l’île en ce long week-end de l’Ascension. Ils laissent alors leur voiture sur les parkings payants de Quiberon (entre 40€ et 50€ pour 4 jours de stationnement) tandis que nous préférons dépenser notre argent autrement… Un bon resto par exemple !
À 23h00, dans le van : plus de son, plus d’image ! Le réveil est programmé pour 06h00 le lendemain matin et tout le monde y trouve son compte. Encore une fois, c’est Madjo qui nous décoche le premier ronflement de la soirée 🐽… Elle est décidément imbattable !
🧭 27,34 km
🥾 711 mètres D+
🐾 06h46 de marche
À peine sommes-nous endormis que le réveil sonne déjà en ce matin du jeudi 18 mai 2023… Le soleil peine à se lever, mais ce n’est pas notre cas. En 45 minutes, nous avons réalisé la balade des chiens, dévoré un petit-déjeuner et la team est déposée près du port… Me voilà ainsi de retour à 07h00, sur notre parking repéré la veille. Je démarre en footing pour rejoindre la nationale tout en tendant le pouce pour tenter d’intercepter une voiture.
La première est la bonne : moins de 500 mètres après le parking, je suis déjà à bord d’un véhicule qui me mène directement au port ! Marine est surprise de ma rapidité et se voit déjà participer à Pékin express… J’aurais dû traîner la patte, car quand elle a une idée en tête, il n’est pas simple de la déloger ! On va déjà tenter la traversée de Belle-Île-en-Mer et on verra ensuite (poke pour Didine : non n’envoie pas de dossier de candidature pour nous, merci) !
Je retrouve rapidement Marine assise devant la gare. Elle a pris les devants pour acheter un second petit-déjeuner et des sandwiches pour ce midi. Forcément, en ce jour férié, rappelons-le, nous avons laissé un rein contre ce modeste panier repas !
Beaucoup de touristes sont déjà aux abords du quai et nous y apercevons un grand nombre de randonneurs, parés, eux aussi, pour l’aventure. Autant dire que nous ne serons pas les seuls sur Belle-Île-en-Mer ce week-end ! À 08h00 pétantes, le bateau largue les amarres et après 50 minutes de traversée, il nous débarque au port du Palais : une traversée simple et efficace, comme on les aime.
Nous n’avons plus qu’à nous nous lancer avec nos sacs respectifs de 13,5 kg et 15,5 kg ! Il faut dire que nous ne savons pas trop à quoi nous attendre en termes de difficultés… Mais rapidement, les côtes de l’île nous annoncent le topo. Nous enchaînons alors les montées/descentes dans un cadre idyllique ! Les paysages sont magnifiques et les eaux turquoise nous font rapidement oublier les premières douleurs liées à la mise en route.
Quant à nos chiens, ils sont aux anges ! Après nous être extirpés de la ville en laissant derrière nous le fort Vauban, nous les libérons de leur laisse pour leur donner pleine liberté. Les nombreux randonneurs croisés sur notre week-end ont toujours été ravis de les voir ainsi se balader et nous n’avons eu aucune remarque à ce sujet. Un vrai plaisir, assez important à nos yeux pour le signaler.
L’île est d’ailleurs plutôt dog-friendly. En témoignent les gamelles d’eau laissées à l’égard des animaux par les commerces ou les habitants, ou encore, les plages autorisées aux chiens en haute saison tous les matins ! En effet, ces dernières ne sont interdites qu’entre 13h00 et 19h00 lors de la période estivale… Les chiens peuvent donc profiter eux aussi d’un rafraîchissement matin et soir : chapeau bas à la municipalité !
La faim se fait finalement ressentir et nous stoppons notre effort dans la ville Sauzon avec 13 kilomètres au compteur. Le soleil est au rendez-vous et nous trouvons un banc face au petit port pour dévorer nos sandwiches et quelques fruits achetés à la supérette du village. Peu nombreux sont les commerces sur l’île, alors nous avons avec nous des provisions, mais profitons de quelques plaisirs quand cela est possible !
Quant à l’eau, c’est également un casse-tête ! En effet, sur le sentier, il n’existe pas de source d’eau potable pour se ravitailler. Il faut donc jongler entre lieux touristiques, cimetières, toilettes publiques ou encore les locaux… C’est, en somme, assez limité, car l’île reste (et pourvu qu’elle le demeure) très sauvage ! Nous transportons ainsi 4,75 litres d’eau repartis dans nos bouteilles plastiques (pour plus de légèreté) que nous approvisionnons au fur et à mesure en ville ou chez les autochtones (toujours très coopératifs) !
La reprise, après une petite heure de pause, est dure. Surtout pour Marine, qui a un adducteur qui coince, depuis une semaine. Mais vous le savez déjà, elle a la tête dure et se remet donc en route, en boitillant, le temps que les muscles s’échauffent à nouveau.
Après 5 kilomètres, le terrain est déjà moins accidenté, et nous atteignons l’extrémité nord-ouest de l’île : la Pointe des Poulains. Sur place, nous y retrouvons un phare, un fortin et un mémorial à l’effigie de Sarah Bernhardt, artiste tombée en amour pour cette île sauvage ! Le sentier devient alors plus plat… Et quand je dis « plat » je n’exagère pas ! Car, en effet, on y trouve notamment un terrain de golf ! On s’y serait bien arrêtés pour bivouaquer, sans pour autant être certains que ce soit bien perçu.
Finalement, la fatigue nous gagne après une vingtaine de kilomètres parcourus. En prime, nos réserves d’eau font grise mine et nous ne sommes entourés que d’eau salée. Il est donc temps de la jouer stratégique pour rejoindre le village le plus proche et ainsi se réapprovisionner.
C’est après 26 kilomètres que nous gagnons (enfin) le petit village de Bordelann. Au loin, nous apercevons un homme en train de jardiner et saisissons l’opportunité pour lui demander de l’eau ! À cette occasion, tandis que Marine garde les chiens dans la rue, je prends le temps de papoter avec lui. Il me raconte qu’il va tenter de faire le tour de Belle-Île-en-Mer en moins de 24 heures lors du solstice d’été : le 21 juin (le jour le plus long de l’année en France). Un défi qui m’inspire, bien évidemment ! Il me fait alors part de la première difficulté à laquelle il sera confronté : trouver de l’eau régulièrement !
Alors que nous reprenons la direction du GR340, nous passons par un sentier. Au bout de celui-ci, un petit espace d’herbe avec un terrain plat nous tend les bras. C’est « pépito » pour un bivouac ça, comme dirait notre acolyte belge ! La toile de tente y est montée en un rien de temps : c’est comme le vélo, les vieilles habitudes, ça ne se perd pas !
Les chiens dévorent leurs croquettes tandis que je m’attèle à la préparation du repas du soir. Au menu : nouilles chinoises au bouillon et quelques tranches de saucisson sec. Ce n’est pas le menu du siècle, mais ça a le mérite de consommer peu d’eau et de bien remplir l’estomac ! Après une douche sommaire (300 ml d’eau pour deux), c’est à 20h00 que nous nous retrouvons tous les quatre sous la tente pour sombrer très très rapidement !
Malgré cela, nous aurons une petite frayeur à 21h38, heure à laquelle Marine me réveille en sursaut : deux femmes parlent à côté de la tente. N’Lou est aux aguets, mais n’aboie pas. Nous écoutons ce qui, au final, ne semble être que de simples marcheuses. Si elles nous avaient voulu du mal, après tout, elles nous auraient déjà attaqués ! Un réveil qui nous aura tout de même tirés d’un bon début de nuit réparatrice… Heureusement, la fatigue ne nous tient guère éveillés bien plus longtemps ! Zzzz…
🧭 24,00 km
🥾 558 mètres D+
🐾 05h57 de marche
En ce vendredi 19 mai 2023, je me réveille en ayant récupéré dix heures de sommeil dans la musette. Pour Marine, c’est bien plus, car elle s’est, pour une fois, écroulée avant moi ! Et c’était bien calme…
Le réveil matinal programmé à 07h50 nous permet de profiter du calme plat où seul l’écho des goélands nous parvient. En guise de petit-déjeuner, nous dévorons de la brioche, quelques carrés de chocolat et le traditionnel café. À l’issue de ce festin (#blague), nos réserves d’eau sont déjà basses. Lorsque nous quittons notre campement aux alentours de 09h00, notre première mission consiste donc à trouver de l’eau dans l’un des hameaux du coin.
Les locaux sont vraiment accessibles et dès la première maison, nos bouteilles sont remplies sans hésitation. Nous pouvons donc regagner le sentier côtier dont nous nous étions éloignés pour nous ravitailler et ainsi poursuivre notre route vers le sud de l’île.
Les dix premiers kilomètres se poursuivent sur un terrain relativement plat contrairement à la journée de randonnée de la veille. La portion entre la Pointe des Poulains et les Aiguilles de Port-Coton s’avère donc peu vallonnée. Ceci n’est pas pour déplaire à notre dos et nos hanches qui, petit à petit, se réadaptent à l’effort.
En contrebas des falaises, l’océan nous séduit toujours autant par ses nuances de turquoise et de bleu nuit… Le soleil, bien présent, y est aussi pour quelque chose. D’ailleurs, il nous chauffe bien la couenne celui-ci… Et nous devons encore quémander de l’eau ! Cette fois-ci, nous visons la seule maison de touristes du coin : les jeunes parisiens allongés sur leur transat, répondent par la positive. Ouf ! Je prends goût à cette démarche d’aller vers les gens et cela me donne l’occasion de discuter un peu avec eux. Notre micro-aventure a, en prime, de quoi faire causer et ça me fait sourire ! Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on part randonner autour de Belle-île-en-Mer avec deux chiens…
L’heure du repas approche et nous comptabilisons 13 kilomètres au compteur autour de 13h00. La barrière psychologique de la demi-journée de marche est franchie et nous pouvons donc nous poser pour le déjeuner ! Par chance, un sémaphore se dresse devant nous et il nous abrite alors à la fois du vent et du cagnard. À défaut de supérette, nous tapons dans nos réserves pour concocter un taboulé accompagné de jambon cru ! Il y a bien un jour où nous finirons malades avec notre jambon sous vide hors frigo… En attendant, protégé dans nos affaires, il est, on ne peut plus apprécié ! Nos habitudes de voyageurs à vélo, aux grosses réserves de bouffe sont fortement chamboulées avec ce trek minimaliste de 3 jours…
Pour l’après-midi, c’est un changement total de décor auquel nous faisons face… Et il faut dire que c’est souvent le cas sur Belle-Île-en-Mer : c’est d’ailleurs cela qui fait toute la beauté de l’île ! Nous revenons à une végétation plus dense avec de nombreux vallons entre les criques que nous traversons ou contournons : il n’en faut pas plus pour faire crisser nos tendons ! Pour autant, le plaisir est toujours là. Après avoir bien crapahuté, nous parvenons aux abords d’un hameau qui s’appelle, s’il-vous-plaît, le “Grand village”… Ça ne s’invente pas !
Marine trouve ridicule mon idée de rallier la ville la plus proche à pied tous ensemble… Je la laisse donc partir en stop pour parcourir les 5 kilomètres aller/retour et nous dégoter le dîner ! Elle assure le coup en sollicitant un remplissage d’eau en amont au sein du village et part les mains dans les poches (et le pouce en l’air) vers la petite ville de Bangor… En l’attendant, je m’octroie une pause à l’ombre avec les chiens.
Encore une fois, le stop est d’une simplicité déconcertante. Grâce à 3 voitures différentes de Bellilois (dont une sans permis !), elle atteint son objectif en peu de temps et revient 45 minutes plus tard avec plein de provisions pour les prochains repas… Sans oublier en bonus, quelques bonbecs pour le moral !
Alors que nous reprenons notre chemin, nous rencontrons Martin, la quarantaine, qui pratique le trek depuis 8 ans ! Papa de 3 enfants, il quitte le cocon familial une fois par an pour se réaliser à travers sa passion en randonnant en solitaire ! Un chouette type avec qui nous partageons notre route pendant quelques kilomètres.
Tandis qu’il se pose après 35 kilomètres dans les pattes, nous décidons d’ajouter encore quelques kilomètres à notre compteur. C’est ainsi que nous poursuivons donc notre chemin en pensant bien nous recroiser à nouveau demain !
Nous finirons cette journée avec 24 kilomètres sur un petit coin d’herbe avec une vue encore incroyable. Il est 18h30 environ et c’est en effet l’heure de poser nos “valises” ! Après un rapide montage de tente dans la brise, j’abandonne mon trio pour trouver à nouveau de l’eau ! Et oui, c’est un véritable défi quotidien et nous avons la chance d’être plusieurs pour effectuer des aller-retour à vide… J’allonge ainsi ma journée de 3 kilomètres pour remplir notre vache à eau de 6 litres !
Enfin, ce sera sûrement moins simple que prévu : le village où j’arrive est désert… Je sillonne les rues en espérant apercevoir quelqu’un dans son jardin avant de toquer aux portes. Après 10 minutes à errer, je salue une dame qui s’apprête à rentrer chez elle. Ravie de pouvoir m’aider, elle m’invite dans sa cuisine et me raconte comment elle vit sur sa Belle-Île-en-Mer avec le va-et-vient des touristes.
D’après elle, nous avons choisi la meilleure période, car l’île est au top de sa floraison avant que le soleil ne vienne assécher voire brûler les différentes plantes. Mais ce week-end de l’Ascension est aussi la pire période pour les locaux qui voient débarquer des centaines de touristes. En effet, l’afflux est important car, il se dit que l’île se visite en 4 journées… Alors banco pour tous les randonneurs et autres visiteurs !
De retour au camp, Marine a attaqué la préparation du repas. Et je peux vous dire que ce soir, nous mangeons comme des rois ! Au menu :
Autant dire que nous finissons la soirée avec un ventre bien rempli !
Demain, nous devrions boucler le tour de l’île sans trop de souci… Mais d’ici là, un gros dodo s’impose ! Il est 21h00 et nous fermons tous les deux les écoutilles, lutant sur notre liseuse respective pour découvrir la suite de l’intrigue de notre polar (« Le cri » de Nicolas Beuglet) ! Car en effet, nous lisons (par hasard) le même livre chacun de notre côté… Mais Marine m’a déjà mis quelques pages dans la vue ! Paraît que si je ronfle cette nuit, elle me réveille en me susurrant le nom de la prochaine victime à l’oreille ! J’ai intérêt à me tenir à carreau !
🧭 20,69 km
🥾 722 mètres D+
🐾 05h25 de marche
Pour ce samedi 20 mai 2023, le réveil matinal est à nouveau de rigueur. Et oui, aussi simplement que cela, nous dévoilons le secret de notre forme olympique ! Malgré tout, le vent souffle encore fort et nous ne pouvons pas nier que la nuit a été agitée sur notre bord de falaise. Autant en cours de randonnée, ça rafraîchit le moteur, mais pour le démontage de la tente, c’est une tout autre affaire…
Alors que nous finissons de plier notre paquetage, Martin passe le long du sentier et nous salue ! Après avoir affronté la tempête de la nuit, notre rando-pote est déjà en route pour boucler son tour de Belle-Île-en-Mer dès ce soir… Pas de marge, car son bateau quittera le port demain matin à l’aube ! Nous nous souhaitons une bonne journée tout en pensant bien se recroiser plus tard, au détour d’une pause !
Le plat pays de l’île est définitivement derrière nous et nous entamons une très longue descente, prémices de la bien belle montée à suivre… La difficulté de ce GR340, est bien celle-ci : descendre le long de chaque crique, contourner chaque bras de mer et remonter sur les falaises… Puis recommencer encore et toujours !
Le premier objectif de la journée est de rejoindre la petite ville de Locmaria où nous referons le plein en eau et en nourriture pour le reste du périple. Nous y parvenons autour de midi et déboulons sur une placette où restaurants et commerces se mêlent dans un certain brouhaha de touristes… Elle est loin la tranquillité de notre GR…
Nous apercevons Martin, installé à la terrasse d’un restaurant, attendant son plat de moules-frites. Alors que remplissons nos gourdes et profitons de faire une petite lessive dans les toilettes publiques, Marine finit de me convaincre de manger un truc “bon” ! On se laisse tenter : direction la crêperie du coin.
Nous nous joignons donc à Martin pour partager ensemble ce moment de repas et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on s’est régalé ! Marine se laisse tenter par une belle galette chèvre et miel tandis que je dégomme mes moules-frites… Tout droit venues de l’île Dumet (oui oui, celle que l’on aperçoit depuis la plage de Quimiac, chez mes beaux grands-parents) ! On se régale !
Après une pause de deux heures et le plein de courses réalisé, nous repartons pour (digérer) BOUCLER cette troisième journée de marche. En compagnie de Martin, celle-ci passe plus vite encore et nous motive tous les trois au gré des discussions ! Ancien cycliste amateur et désormais triathlète, les sujets de discussion ne manquent pas pour faire passer le temps et oublier les premières douleurs.
La côte nord que nous longeons à présent est un peu moins sauvage mais toujours aussi belle : une vraie petite Côte d’Azur. Après 20 kilomètres de marche, Marine commence à grincer des dents ! Ses adducteurs sifflent alors que nous tombons sur un magnifique spot bivouac. Notre journée s’arrêtera ici et il ne nous restera plus que 6 kilomètres à parcourir demain ! Et au moins, nous avons un endroit plat et au calme pour dormir loin de l’agitation du Palais, ville centrale de Belle-Île-sur-Mer, d’où nous reprendrons le bateau demain à 14h15 ! On est larges !
Nous quittons donc Martin qui quant à lui, quitte l’île à l’aube avec le ferry de 06h30 ! Nous aurons probablement l’occasion de le recroiser puisqu’il habite à deux pas de chez les grands-parents de Marine en Loire-Atlantique.
Marine monte le campement tandis que je suis de mission eau ! Je pars donc en vadrouille vers le village le plus proche à un petit kilomètre de marche ! Ce soir, c’est un signe du destin qui me permet de tomber sur mes sauveurs ! En effet, une cycliste vient de chuter à vélo devant une habitation, rien de grave heureusement… Mais en bon opportuniste que je suis, j’ai sollicité les habitants qui se sont portés au secours de la pauvre malheureuse… C’est ainsi que mes bouteilles et ma vache à eau sont à présent plein !
Me voilà donc avec 7 litres de flotte a porter pour rejoindre notre spot ! En quelques minutes, je suis de retour et nous engageons notre rituel du soir : douche (avec 300 ml d’eau et pas une goutte de plus) puis préparation du dîner. Au menu du soir : sandwiches de pâté et bouillon de poule au vermicelle.
Nous sommes les rois du monde depuis notre promontoire… Peut-être que ce soir nous aurons l’occasion de voir le coucher de soleil sans nous endormir avant… Je n’en dirais pas plus, mais le fait est que l’on n’a toujours pas de photo pour prouver quoi que ce soit si vous voyez ce que je veux dire… Bercés par le vent et le bruit des vagues, nous sombrons pour cette dernière nuit de bivouac !
🧭 6,20 km
🥾 190 mètres D+
🐾 01h26 de marche
Nous y voilà… Dimanche 21 mai 2023 : dernier jour de cette micro-aventure randonnée. Nous méritons pour cela un réveil plus tardif afin de retarder, en quelque sorte, cette échéance ! Nous traînons un peu sur le campement, tandis que les premiers marcheurs entament déjà leur journée.
On décolle, enfin, de notre lieu de bivouac vers 09h30. Marine souffre toujours au niveau des adducteurs et la remise en route est longue… Le temps pour son corps de se réchauffer. Ceci est dû à une vilaine blessure qu’elle se traîne depuis 15 jours…
En route, nous apprécions la beauté des derniers paysages traversés, découvrons un immense réservoir d’eau potable (le plus grand de l’île) avant de boucler le circuit de ce GR340 ! Nous l’avons fait : le tour de Belle-île-en-Mer avec nos chiens et surtout notre première randonnée en autonomie. Nous en sommes ravis !
Ce tracé se résume brièvement à ces quelques chiffres :
🧭 78,20 km
🥾 2135 mètres D+
🐾 19h35 de marche
L’objectif est bel et bien rempli. Je ne sais pas si nos chiens se rendent compte du chemin parcouru, mais ils ont grave assuré. J’imagine qu’ils ont également apprécié toute cette liberté que nous leur avons offerte ! Et ce qu’il faut souligner aussi, c’est qu’avec tous leurs allers-retours et leurs divagations reniflage, ils ont sûrement des bornes en plus dans les pattes !
Ce qui est d’autant plus grisant à l’heure du bilan, c’est de me dire que Marine doutait de ses capacités… Cette idée de randonnée itinérante, coincée dans un coin de notre tête depuis l’Amérique du Sud, a vraiment vu le jour. À l’époque, nous découvrions les “camps de base” dans les grands parcs nationaux emplis de randonneurs follement équipés ! Alors, nous avions du mal à nous imaginer partir avec tout ce matériel sur le dos… Sans parler des croquettes qui représentent, à elles seules, près de 4,5 kilos dans nos bagages (560 grammes / chien / jour) !
Alors… Je le dis haut et fort : bravo à nous quatre pour ce défi relevé haut-les-pattes !
À peine arrivés au Palais, Marine se rue dans la charcuterie du coin et fait une razzia pour nourrir nos estomacs. Après un complément à la boulangerie et la supérette, nous posons nos fesses endurcies face au port pour déguster nos sandwiches en attendant le bateau.
Les randonneurs s’agglutinent au compte-goutte en attendant le va-et-vient des ferries qui se remplissent un à un. Cette petite île retrouvera sa tranquillité dès ce soir ! Nous nous apprêtons à monter sur notre embarcation quand nous sommes interpellés par un couple. Il s’agit de Juliette (et son conjoint Thibault), une ancienne collègue de Marine. Ils viennent, eux aussi, de terminer le GR340 autour de Belle-Île-en-Mer. Nous avons à peine le temps de papoter 5 minutes qu’il nous faut déjà monter à bord.
La traversée ne dure que 50 minutes, mais c’est bien assez ! Elle nous semble durer une éternité entre les mioches surexcités (Marine va définitivement se faire ligaturer les trompes) et les vacanciers qui saoulent nos chiens exténués qui ne veulent qu’une chose : se reposer ! Nous devons redoubler de stratagèmes pour que personne ne les approche ou ne leur marche dessus… Autant dire que tout ce petit monde devrait se mettre à la randonnée pour se détendre un peu plus ! Finalement, la corne de brume du bateau sonne… Telle une délivrance !
Ni une, ni deux, nous débarquons au milieu du troupeau et je laisse ma meute sur le quai pour filer vers notre camion. Je tente le stop dès la sortie du port, mais malgré le grand nombre de véhicules en circulation, ça ne mord pas ! Ma stratégie, sac sur le dos, n’est peut-être pas la plus payante… Ou alors c’est l’odeur qui me fait défaut après 4 jours sans douche !
Après 2 kilomètres de marche, une femme seule s’arrête au milieu de la route pour m’embarquer avec mon paquetage. L’aller-retour m’aura pris quarante minutes avant de nous diriger tous ensemble vers la maison ! Par chance, nous sommes un peu plus épargnés par les bouchons qu’à l’aller… Après 03h30 de route, nous apprécions notre confort quotidien et fonçons sous la douche ! Nous sommes fatigués mais contents d’avoir pu expérimenter ce nouveau mode de déplacement. Je suis déjà convaincu par cette découverte et j’ai déjà hâte de rechausser mes godillots pour, prochainement, fouler de nouveaux sentiers.
Toutefois, le retour à la maison nous montre aussi que Madjo a souffert en silence… En la papouillant pour nous assurer qu’elle n’a pas d’épillets sur elle, nous découvrons “sous ses aisselles”, de petites croûtes liées aux baignades, roulades dans le sable et frottements de son harnais. Le parfait combo pour créer des irritations. Nous rasons les poils de la zone sensible à la tondeuse, désinfectons ses blessures de guerre et la munissons d’une de mes chemises fétiches afin de protéger les plaies d’un éventuel grattge. Autant dire qu’elle est dépitée, mais sera ainsi plus vite remise sur pattes !
Le mot de la fin sera pour les humains accompagnés de poilus : prudence sur Belle-Île-en-Mer avec vos chiens ! L’île est sublime et regorge de trésors visuels comme j’ai pu le démontrer tout au long de cet article… Toutefois, elle présente aussi quelques dangers par la présence d’épillets, de chenilles processionnaires ou encore de falaises abruptes le long des sentiers…
C’est pourquoi, il est essentiel d’être attentif lors de sa randonnée sur l’île. Nous avons apprécié la zénitude des gens rencontrés, la possibilité de profiter des plages avec nos loulous ou encore du bivouac toléré hors saison. Cette île avait tout pour plaire et nous a conquis ! Alors, comme nous, découvrez-là, en toute sécurité et prenez en plein les yeux !
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2 Comments
Bien sympa de pouvoir vous suivre ainsi dans vos périples tout aussi performants les uns que les autres, et agrémentés de bien belles photos.
Merci pour celà , sans compter que pour les « baroudeurs en herbe » vous êtes une mine d’informations utiles.
Encore une super aventure avec les Loulous 🐕🦺🦮. Grand bravo à vous quatre pour ce courage ! Bisous ❤️👍👍👍