Danemark | Entre Blokhus et Kvissel

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Une météo peu clémente aujourd’hui !

La nuit dans le shelter s’est bien passée : pas froid, pas mouillés… Mais par contre le vent a fait ses siennes en soufflant dans la bâche que nous avions installée pour nous protéger ! Du coup c’est bruyant ! En ce jeudi 26 mai 2022, nous nous réveillons à 07h30 comme chaque matin mais nous traînons un peu de la patte ce matin. On a peur du temps et de la météo qui s’annoncent aujourd’hui !

Finalement, à notre grande surprise, le ciel est dégagé… Par contre ça souffle sacrément fort et d’après nos infos météo sur des téléphones raides en batterie, ça vient de la côte ! Nous aurons donc le vent d’ouest qui soufflera sur notre gauche ! La journée s’annonce donc costaude pour les 68 kilomètres prévus pour l’étape. L’objectif ? Rejoindre l’est de Hirtshals au Nord du Danemark pour ensuite nous hisser jusqu’à la pointe nord du pays demain…

Le plus grand château de sable du monde

Nous quittons les joyeux lurons de la veille et fonçons vers le centre ville dès 09h15. Nous y découvrons le plus grand château de sable du monde cuvée 2021, haut en couleurs, au profit de l’Ukraine 🇺🇦 ! Il s’agit d’une sculpture de 21 mètres de haut et pesant près de 5000 tonnes ! Elle a été bâtie dans cette petite station balnéaire de Blokhus avec pour objectif d’écraser le précédent record du Guinness Book… Le précédent plus grand château de sable du monde mesurait en effet 17,66 mètres, et avait été construit en Allemagne en 2019.

Son créateur, le néerlandais Wilfred Stijger, a été secondé par trente des meilleurs sculpteurs de sable au monde. Le château a été construit selon la forme d’une pyramide pour ne pas s’effondrer : il s’agit d’une méthode couramment utilisée dans le milieu par les experts de ces constructions fragiles. Il a pu être dressé grâce à une construction en bois cachée à l’intérieur (ah bah ouais mais c’est de la triche ça non ?!). Et afin de le rendre plus adhésif, le sable contient 10% d’argile… Et le Guinness valide ? Le prochain autant le faire en béton et l’agrémenter de sable fin non ?

Des bourrasques à 40 km/h !

Après ce petit détour, nous voilà parés pour faire quelques courses ! Rien de bien mirobolant, juste de quoi faire des sandwiches frais pour ce midi… Et j’en profite alors pour étudier une technique dont on nous a souvent parlé… À l’extérieur des supermarchés se trouvent généralement de grands conteneurs “poubelles”. C’est le cas de ce Aldi…

Je prends notre poubelle de la veille, ni vu ni connu et je tombe sur une poubelle remplie de fruits et légumes. Certains font la tête tandis que d’autres sont encore bons ! On nous avait conseillé de jeter un œil dans les poubelles, mais tant que l’on n’a pas vu par soi-même… Difficile d’y croire ! C’est ainsi que nous sommes repartis avec un beau lot de carottes et des poivrons. Ça nous fera bien plaisir de se mettre des légumes frais sous la dent (et rassurez-vous, ici les déchets ne sont pas aspergés de réduits toxiques) !

Nous poursuivons notre route, touchés de plein fouet par les bourrasques qui nous arrivent de côté ! On se cramponne au guidon et on se concentre… Nos deux drapeaux ont d’ailleurs rendu l’âme avec ces vents violents… Damien dit même s’être fait “dépassé” par le drapeau, surprenant ! Nous ferons un stop rapide sur les falaises de Nørre Lyngby avant de finir la route qui nous sépare du célèbre phare de Rubjerg Knude.

Le phare de Rubjerg Knude

Voilà que soudain, se dessinent au loin les dunes… Celles qui ont récemment déferlé la chronique pour le phare perché à leur sommet… Une sacrée histoire. En effet, le phare de Rubjerg Knude (ou Rubjerg Knude Fyr en danois) est un phare maritime situé sur la côte ouest du Jutland.

Le phare a été construit en 1899 mais a finalement été fermé et n’émet plus de signaux lumineux depuis le 1er août 1968. Ceci du fait de conditions météo défavorables. Ainsi, les bâtiments furent transformés en musée qui dut bientôt aussi fermer lorsque le sable commença à les ensevelir.

Avec la pression du sable, il était prévu que le phare tombe dans la mer autour de 2023. Cependant, le bâtiment étant une importante attraction touristique pour la région, la commune a lancé en 2018 un projet pour le déplacer davantage vers l’intérieur des terres. Ainsi, en octobre 2019, il a été reculé de 70 mètres. Le déplacement prît 04h30, après plusieurs mois de préparation… Sacrée histoire n’est-ce pas ? On aurait pu ne jamais le voir celui-ci !

Après avoir erré dans des chemins pas super adaptés au vélo, nous avons tous les quatre grimpe la dune pour découvrir le phare vu de haut ! La tempête de sable faisait rage au sommet… Les grains nous fouettaient le visage, s’immisçant dans chacun de nos orifices visibles ! Vraiment pas agréable… Le temps de quelques photos avant de redescendre et de le découvrir sous son autre facette, depuis le parking voitures !

Et ce soir, on dort où ?

Il est déjà 14 heures quand nous trouvons enfin un coin au calme pour nous poser pour le déjeuner ! Nous avons pris la décision de bifurquer vers l’Est plus tôt que prévu ! En effet, nous n’irons finalement pas jusqu’à la pointe nord du pays (Skagen) où nous aurions pu voir le croisement dès deux mers (mer du nord et mer baltique) et Råbjerg Mile (d’une littorale mobile d’un km2 et 40 mètres de haut). Après tout, nous avons déjà fait des dunes aujourd’hui et aussi celle du Pyla en 2020 !

C’est donc avec le vent dans le dos que nous envisageons à présent de rejoindre Frederikshavn d’où nous prendrons le ferry pour la Suède ! 45 kilomètres nous séparent de la ville, alors on fera ce que l’on peut aujourd’hui et on verra bien où on atterrira ce soir. C’était sans compter sur un bon dénivelé pour cette suite d’étape, et une nouvelle crevaison de Damien !

Finalement, grâce à l’application Park4night que nous utilisions en van essentiellement, nous découvrons l’existence dun petit camping à la ferme tout près ! Nous y sommes super bien accueillis par Lisbeth et Svend Erik qui nous proposent un coin de terrain avec électricité, douche chaude, toilettes et wifi pour 100 DKK. Nous n’avons plus que 96 DKK en monnaie, et ça passe !

Au vu du vent toujours bien présent, ils nous laissent même accéder à leur vieille caravane pour dormir au chaud et profiter de l’électricité sans galérer sous la tente… On y trouve tout un tas de cadavres de mouches car le ménage n’y était sûrement pas d’actualité mais on s’en fiche, on est au chaud et ça n’a pas de prix (enfin si, 12,90€) ! Bonheur simple pour nous…

Une bolée de pâtes pesto / poulet, une grande balade en forêt pour les chiens et nous récupérons de l’électricité et du réseau après deux jours coupés car notre autonomie reste très limitée en bivouac ! Allez, demain on a un ferry à prendre pour notre sixième pays du voyage. Alors, au dodo et bonne nuit !