France | Direction Saint-Malo par la Vélomaritime

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Après une première nuit en bivouac réussie avec brio, nous enfourchons nos montures pour la dernière ligne droite ! Aujourd’hui nous rejoignons Saint-Malo à vélo en empruntant la Vélomaritime. C’est là-bas, et plus précisément à Saint-Coulomb que où nous attend notre van Picco enfin remis de ses émotions ! Nous avions dû le laisser derrière nous après un souci mécanique fin septembre. Les retrouvailles s’annoncent donc bienheureuses !

Un bivouac aux portes de la Vélomaritime

Cette première nuit en bivouac s’est déroulée sans encombre. Enfin presque, si l’on omet le réveil en sursaut dont je me serais bien passé ! « Damien ?! C’est quoi ça ? Chuuut ». Marine pensait, en effet qu’un rôdeur s’était approché de notre tente avec une lampe torche. En réalité ce n’était que le reflet des phares des voitures sur la route principale à quelque dizaines de mètres de là. 

À l’aube, le soleil nous réveille un peu plus tôt que prévu. C’est sans nul doute le changement d’heure de la veille qui nous perturbe encore. Aujourd’hui, une dernière étape nous attend en direction de Saint-Coulomb : 45 kilomètres sur un terrain plutôt plat. Nous emprunterons pour cela la Vélomaritime avec un finish le long de la mer comme récompense.

Je sors les chiens de la tente et m’attèle à la préparation du petit-déj et de nos vélos autour de ce campement sauvage. Marine, quant à elle, peine à sortir du sac de couchage… Il faut dire qu’il fait bien froid et qu’il nous faut enfiler des vêtements gelés… Une fois habillée, elle se concentre sur le (re)pliage des affaires comme à son habitude.

Que c’est bon de retrouver nos petites habitudes de voyageurs ! Face à nous, le Mont-Saint-Michel est toujours là, majestueux, sur sa baie. C’est face à lui que nous profiterons de notre petit-déjeuner express avant de remonter en selle : un café avalé, un nesquik gobé et nous voilà sur les routes avec le Mont dans le dos.

La Vélomaritime depuis le Mont vers Saint-Malo

🇫🇷 La Vélomaritime, kézako ?

Avec l’empressement de la préparation, j’en ai presque oublié de dire que ce matin, le soleil est avec nous ! Pas de pluie en cette troisième et dernière journée de week-end à vélo… Cependant le vent est bien présent et ça corse tout autant la sortie que sous une bonne drachme !

Nous voilà donc sur la Vélomaritime, le tronçon français de l’Eurovélo 4 qui s’étend sur près de 1500 km de la Manche à la Mer du Nord tout en longeant les côtes françaises. Un bel itinéraire que nous emprunterons sur une quarantaine de kilomètres afin de rejoindre Matthew, Anne-So et Pixie (@foxy_the_van) pour le déjeuner.

Nous profitons du premier village pour nous ravitailler en eau dans un cimetière. C’est à ce moment là qu’une grosse averse nous tombe sur le coin du nez sans pour autant refroidir nos ardeurs… Cap à l’ouest pour rejoindre les copains !

 🚂 Sur d’anciennes voies de chemin de fer ?

Le début du parcours nous fait emprunter ce que j’imagine être d’anciennes voies ferrées. Nous traversons ainsi les champs de carottes, de choux, de poireaux et autres légumes divers. C’est l’occasion de glaner quelques carottes tombées du camion sans mauvais jeu de mot…

La contrainte du jour (car oui il en faut sinon c’est trop simple) est tout autre… Nous sommes en période de chasse et nous entendons par moment les fusils en action. Autant dire que cela ne nous rassure guère et nous pousse à rouler intégralement avec les chiens dans leur carriole respective… Ceci afin d’éviter tout malentendu avec les chasseurs qui enchaînent les couacs en ce moment. Nous apprendrons d’ailleurs un plus tard dans la journée, qu’un automobiliste s’est pris une balle perdue sur la rocade de Rennes alors qu’il était au volant… Un tir venant d’un chasseur qui se faisait du gibier dans les champs longeant la voie rapide.

Nous poursuivons donc notre route sur les routes sablonneuses et humides des précédents jours de pluie. Régulièrement, nous traversons des petites départementales pour rejoindre de nouveaux tronçons sous de grands arbres… Enfin, et ce n’est pas trop tôt, nous attaquons la dernière portion du voyage en récupérant la route côtière. A gauche toute (pour les vitesses hein, pas sur la route) et nous voilà élancés pour les derniers 20 kilomètres de la sortie… Avec un vente de face mais une vue magnifique !

La fatigue est bien présente et nous serrons les dents face à ce temps breton… Il faut dire aussi que les conditions climatiques hivernales (que nous nous sommes) imposées ne facilitent pas la fin de cette micro-aventure !

Fin de l’étape et bientôt le ravito !

 💪🏻 « Encore un effort […] je suis presque mort »

Tout au long de cette route côtière, nous découvrons les tracteurs et diverses entités qui travaillent sur l’un des principaux sites de mytiliculture de la baie. Celui-ci est particulièrement réputé pour ses moules de bouchot (variété AOP). En plus nous somme en pleine saison car celle-ci démarre en juillet pour se terminer en janvier-février… Mais pour ce midi, nous prendrons le parti d’acheter plutôt quelques huitres (les mois en -BRE étant idéaux pour celles-ci). Ce dernier stop à Saint-Benoit-des-Ondes, marque la limite des 5 km restants pour atteindre notre but !

Une étape plate je vous disais ? Pas vraiment en réalité… Encore un dernier effort nous attend ! Vous voyez ces fameuses portions de route qui passent au-dessus des autoroutes ? Celles qui sont souvent traduites par des montées sèches et dégagées de toute végétation pour nous protéger du vent ? Et bien je vous la fais en mille, c’en est une de cet acabit qui va nous pousser dans nos derniers retranchements !

C’est d’ailleurs le moment que N’lou choisit pour danser la rumba dans sa carriole tandis que Marine lâchait ses dernières forces pour atteindre “le sommet”. Ce qui lui déclenche une ribambelle de mots doux à l’encontre de N’lou ! Car si nous ne l’avons pas encore précisé, la position du chien dans sa cariole change énormément la donne surtout en montée… On pourrait parier les yeux fermés si celui-ci est debout, couché, assis ou même tourné vers l’avant ou l’arrière…

  😁 On retrouve des locaux de l’étape !

Enfin nous arrivons à Saint-Coulomb, fin de la Vélomaritime pour nous ! Une vraie libération après ces 3 jours de pédalage assez chargés ! Il faut dire que nous étions partis en warrior en se mettant un coup de pression en voulant pédaler 80 kilomètres par jour. C’était bien plus que toutes les précédentes étapes réalisées sur la Vélodyssée tout en étant aussi chargés et avec deux chiens cette fois !

Matthew et Anne-So nous attendent dans leur jardin avec leur chienne Pixy. C’est la copine de nos deux loulous et ces derniers ne se font pas prier pour enfin quitter leur carriole ! Tandis que les bêtes s’adonnent déjà à leur jeu favori de course-poursuite, nous posons nos affaires juste avant l’averse, satisfaits du défi relevé et travail accompli !

A notre plus grand plaisir, nos hôtes d’un jour nous ont préparé un repas chaud digne d’un guide Michelin après deux jours consécutifs de pâtes ! Au menu, de délicieuses galettes bretonnes. Nous avons peur de les affoler car nous sommes affamés ! Mais ça va nous saurons nous tenir…

C’est finalement sur les coups de 16 heures que nous plions les gaules et retrouvons notre Picco prêt à repartir sur les routes comme en 40 ! Heureusement que nous étions par le passé bons au Tétris car il faut mettre en place toute une stratégie pour ranger nos deux vélos, nos carrioles, ainsi que nos bagages dans le van ! Tout est dans un état lamentable… Un grand nettoyage s’imposera dans les jours à venir !

Encore une sacrée micro-aventure réalisée non sans mal… Un excellent test pour notre prochaine grande aventure. L’expérience qu’il nous fallait pour affiner notre choix de matériel et notre organisation… À suivre !