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Alors que Damien s’inscrivait à son troisième triathlon XXL, j’ai regardé de plus près ce à quoi il allait se frotter ! C’est ainsi en naviguant sur internet que m’est apparue l’épreuve Alpsman Xperience. Nous sommes alors en Novembre 2020 et le triathlon « sans pression » (pour les intimes) est prévu pour juin 2021. Ni une ni deux, je m’inscris… A cette époque je me dis que je trouverai bien le temps (et un élan de motivation) pour m’entraîner ensuite.
Finalement, il faut avouer que le report de 3 mois dû au Covid n’était pas de trop pour réellement m’y atteler… Et qui plus est avec les beaux jours de retour, plus d’excuse(s) ! M’enfin, ça c’est un autre sujet… Le jour J sur place, au lendemain de l’Ironman de Damien, c’était folklo quand même.
Alors que Damien finit à peine son épreuve la veille, il nous faut déjà nous rendre à l’évidence : demain c’est reparti. Certes l’épreuve Alpsman Xperience ne sera pas aussi intense que celle qu’il a vécue… Néanmoins elle impose de se relever à l’aube et d’être au taquet pour une nouvelle journée. Propres et douchés après un passage furtif dans un camping du coin (merci merci merci), nous pouvons enfin tomber dans les bras de Morphée. Tant pour les chiens que pour nous, pas besoin de berceuse ni de compter les moutons, ça roupille sec en quelques secondes.
Mais quand l’orage a frappé à cinq heures du matin, ça a tout de suite été moins fun ! J’ai demandé à Damien ce que je devais faire et s’il pensait que mon épreuve Alpsman Xperience aurait lieu… N’y pensons pas pour le moment, on verra bien quand il fera jour.
Je me sens épuisée de la journée de la veille à courir partout et à donner de la voix… Mais je serais triste de ne pas pouvoir m’essayer au parcours. Même si mon entrainement est loin d’être à la hauteur de ce que j’espérais, j’ai à cœur malgré tout de m’élancer sur le parcours.
C’est finalement à 07 heures, sous la pluie et dans les bourrasques de vent que je m’apprête à aller retirer mon dossard. En ce dimanche 26 septembre 2021, le maintien de l’épreuve n’est pas assuré. Tout est flou mais je fais comme si…
C’est ainsi qu’à 07h00, je suis sur l’Esplanade afin d’obtenir mon dossard. L’herbe est spongieuse pour rejoindre la tente où se trouvent les bénévoles… J’espère que j’ai une autre paire de chaussettes propres dans le van car j’ai déjà les pieds trempés !
Au retrait du dossard, je me présente et je récupère ma puce. Aucun commentaire n’est fait quant à la météo. Je mets donc les pieds (mouillés) dans le plat : « ça se passe comment avec l’orage » ?
La réponse sur laquelle je n’aurais pas du tout miser « si vous êtes courageux, vous pouvez y aller ». Enfin là, c’est pas tellement une histoire de courage… Mais heureusement, une collègue un peu plus renseignée a rétorqué « non non, ce sont les pompiers qui vont donner le go ou pas, mais préparez vous ». Ah… ! Le départ natation doit se faire sur la plage de Saint-Jorioz à 08h30.
C’est donc sous la pluie qui continue de tomber que les préparatifs se font. Damien se charge de préparer le vélo tandis que j’enfile un maillot de bain sous la combinaison de natation en néoprène. J’ai l’impression d’enfiler un corset d’ailleurs, je n’ai pas encore l’habitude de ce genre de tenue. Et finalement, nous nous rapprochons comme bon nombre d’athlètes vers la plage.
Le vélo est resté dans le van car le parc à vélo n’est pas gardé. Je le récupèrerai tout à l’heure lors de ma transition. L’équipe de l’organisation semble avoir déployé l’ensemble de son énergie pour les courses Xtrem et Half d’hier. Par contre aujourd’hui, ça laisse un peu clairement à désirer et c’est totalement à l’arrache. De plus, la météo n’aide en rien… Je trouve cela tellement dommage car même si nous n’avons pas les mêmes prétentions, nous nous élançons nous aussi sur une belle course avec cet Alpsman Xperience. Chacun à son niveau !
Damien et les chiens m’accompagnent jusque sur la plage mais nous devons bientôt nous séparer. N’Lou apprécie de moins en moins la sono et n’accroche pas avec le mec au micro. Je ne les verrais que bien plus tard, un peu à l’écart mais bien concentrés sur le départ imminent. Enfin, c’est ce que l’on espère… Car tous ces athlètes, les pieds dans le sable, à quelques minutes du départ, n’en savent encore rien.
En effet, l’organisation nous annonce qu’un gros orage est à venir et qu’il va nous falloir patienter encore quelques minutes. Finalement, 25 minutes après l’heure prévue, nous sommes toujours là en rang d’oignons sur la plage. J’ai fait connaissance d’un couple du coin et nous papotons pour oublier que ça caille et qu’il pleut au dessus de nos têtes.
Finalement, le speaker reprend le micro. Il annonce que d’ici 5 minutes nous pourrons prendre le départ… Avant d’ajouter ‘à moins que la course ne soit définitivement annulée ». Ah oui, du 50/50 quoi. Et contre toute attente, le feu vert est finalement donné. Il pleut toujours mais l’orage a dû passer.
Nous nous élançons dans l’eau… doucement. Au fond, ce sont des pierres qui tapissent le sol et non du sable… Alors on y va tranquillement pour finalement se lancer dans le fameux lac d’Annecy. L’eau y est la plus claire d’Europe dit-on, néanmoins le tulmute ambiant de ce matin change un peu la donne.
La question n’est plus de savoir si on voit ou non ses pieds… Mais plutôt d’éviter ceux du traithlète de devant et de se glisser dans un groupe de son niveau. C’est parti pour 1 kilomètre à la nage avec pour objectif les deux grosses bouées au large. Nous devrons les contourner avant de revenir sur la plage pour passer l’arche finale.
Il n’est pas simple de naviguer entre les nageurs sans se laisser déstabiliser par ceux qui nous rentrent dedans ! La moindre distraction est bonne pour relever la tête de l’eau à vrai dire. Où en suis-je ? Je dois encore beaucoup nager avant la prochaine bouée ? Et les premiers ? Je ne suis pas dernière j’espère ? Des petits coups d’oeil furtifs me rassurent : il reste un bon quart de nageurs derrière moi…
Je me concentre comme je peux et replonge la tête dans l’eau pour faire un maximum de crawl… Après tout je n’ai pas tellement le choix car la combinaison que l’on m’a prêtée ne tolère guère la brasse… Elle me ramène les bras à la surface et aide à flotter (merci le néoprène). Mais finalement, j’arrive dans la dernière ligne droite et bientôt j’aurais fini l’une des trois épreuves du jour. Maintenant je suis lancée et les deux autres épreuves s’ensuivront. Step by step, je finirai ce triathlon Alpsman Xperience et « sans pression » !
En 24 minutes 19 secondes, je sors de l’eau et je suis plutôt contente de moi ! Bien mieux que lors de mes entrainements à la piscine ! Je n’ai plus qu’à aller me changer pour la prochaine étape : le vélo !
La transition s’est faite en douceur avec près d’une demi-heure de pause le temps de se changer. C’est là l’avantage de l’Alpsman Xperience ! Nous pouvons à présent attaquer la partie vélo, toujours sous la pluie. Celle-ci se décompose en deux parties : la montée et la descente du col de Leschaux. Soit 27 kilomètres au compteur à l’issue de l’épreuve pour 600 mètres de dénivelé positif.
Quand le coup de sifflet est donné, nous nous élançons. Tant que l’on se prend les gouttes d’eau du pneu de devant, c’est bon signe, on est toujours dans le groupe 😜 ! Pour avoir repéré le parcours une semaine plus tôt, je sais que ça va monter pendant un petit moment et qu’il n’y a pas vraiment de replat… J’y vais donc à mon rythme : l’objectif étant de terminer l’ensemble des épreuves.
Le vent est particulièrement déstabilisant. Je vois les coureurs devant moi tanguer sur leurs montures sitôt qu’un virage est à découvert. On ne monte pas très vite dans le gruppetto (je viens d’apprendre ce mot… c’est plus classe que de dire la « queue du peloton ») alors un coup de vent mal placé pourrait être fatal ! Comme c’était le cas hier, j’apprécie énormément la bienveillance qui se dégage entre les participants. A chaque dépassement, chacun y va de son encouragement pour l’autre. C’est tellement chouette comme ambiance !
Finalement au milieu de ma montée, je retrouve ma team support à Saint-Eustache ! Damien et les chiens sont là avec le van pour quelques encouragements. Il constate que malgré le temps, le sourire est de la partie et je les retrouverai ensuite au sommet. Je continue donc ma progression avec quelques encouragements des bénévoles. Ces derniers ont la pêche et sont à leur poste pour les premiers comme pour les derniers. Allez courage les gars, vous allez bientôt pouvoir remballer 😜 !
Après 13,5 kilomètres de montée, place à la descente. Les personnes présentes sur le parcours nous conseillent de ralentir car la route est très glissante. Pas de risque inutile donc, maintenant que le plus dur est passé, il serait dommage de se ratatiner !
A l’arrivée, j’entends les encouragements de Damien doublés par ceux des copains venus se joindre à lui pour mon arrivée. Ça fait plaisir de les voir et je bénéficie d’un ravitaillement directement sur ma selle grâce à Anna qui m’apporte des TUC, du saucisson et même du coca… Je me rends compte que j’ai une faim de loup. Avec le temps pourri du réveil, je n’ai même pas pris le temps de manger (pas très malin) !
Le vélo se termine donc sur 27 kilomètres réalisés en 01h46. Pour la perf, on repassera mais je suis ravie d’avoir fini cette seconde étape… Quand je revois les photos avec mes yeux tous cernés, je me dis qu’on a vécu une sacrée semaine de dingue sur Saint-Jorioz avec cet Alpsman.
Place à présent à l’épreuve que je redoute le plus et sur laquelle je vais bientôt devoir m’élancer : la course à pied !
Après une nouvelle transition « tranquille », je suis prête sur la ligne de départ… Pas peu fière de porter, à un chiffre près, le même dossard que Damien sur son épreuve de la veille. Tout le monde est prêt pour ce dernier round autour de 12h30.
Ce sont finalement les femmes qui s’élanceront les premières, une minute avant les hommes. Une idée qui n’était d’ailleurs pas forcément judicieux car ces derniers nous ont vite rattrapées… Nous avons ainsi eu droit à un goulot d’étranglement un peu plus loin quand nous nous sommes tous retrouvés tous ensemble à boucher à l’entrée d’un petit pont.
Je progresse à un rythme qui n’est pas forcément le mien, laissant passer à gauche et à droite des participants de cet Alpsman Xperience. Finalement, après 1,5 ou 2 kilomètres sur les 8,3 qu’en compte la boucle, je me décourage. Oui déjà, à même pas un quart de l’épreuve !
Pour autant, pas question d’abandonner. Je sais que je vais finir, j’en suis convaincue… Mais pas forcément en courant 😅 ! La petite voix dans ma tête me dit « mais marche Marine, te fais pas ch*** » ! Mon cerveau l’écoute et mon corps se met à marcher, puis recourir, puis marcher de nouveau, puis rerecourir. A ce rythme là, autant dire que l’on n’est pas rendus ! Et y’a école demain !
Alors que j’entame le retour de cette boucle, je remarque derrière moi un homme qui revient sur moi en courant. Quand je cours, je le distance à nouveau, mais dès que je marche, il se rapproche. N’étant pas très homogène sur ma course, il arrive bientôt à ma hauteur. Comme les autres coureurs, il me lance un encouragement « allez on y va ensemble ». Mes jambes l’écoutent et je me mets à courir à son allure. Nous commençons à papoter et il me fait rire en me disant qu’il se demandait s’il parviendrait à me rattraper avant l’arrivée. Parce qu’a priori quand je courrais j’allais bien plus vite que lui !
Lui, c’est John, un monsieur d’un certain âge, local de l’étape puisqu’il est savoyard. Nous continuons d’avancer en parlant de tout et de rien pour ces 3 derniers kilomètres ensemble. C’est tout vu, nous allons la finir ensemble cette épreuve à présent. D’ailleurs, quand nous arrivons aux abords de l’esplanade, nous entendons le speaker nous crier de nous départager : la ligne d’arrivée est proche ! On se regarde, bah non, on coure ensemble !
Il le comprend et nous invite à prendre nos mains pour franchir la ligne, ensemble. Transcendés et contents de finir, nous crions tout ce que nous pouvons. Probablement un charabia de « ouaaiiiiiissss » victorieux ! Ça me fait bien rire aujourd’hui de voir cette photo et de repenser au moment. Nous étions tellement fiers d’y être parvenus ! Merci John pour cet élan de motivation, ma course n’aurait pas été la même sans toi !
Mon triathlon Alpsman Xperience s’achève à la 193 ème place après 03h08 d’épreuve et une bonne dose d’adrénaline !
Merci Damien, les chiens et les copains pour le soutien ! Je vous promets, je me suis dépêchée quand j’ai vu l’affiche « Allez Marine, on a école demain »… mais je ne l’ai vu qu’à l’arrivée ! 😜
En quelques chiffres, l’Alpsman Xperience 2021, c’était :
Au plaisir, et peut-être à une prochaine 😉 !
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8 Comments
Toujours aussi agréable à lire et à revivre ce moment où quand une supportrice passe sur la piste. Bravo à la finichieuse 🤪 👏👏👏
😂😂😂
Quel courage ! Admirative je suis. Bravo 👏
Bravo la Mounette❤️❤️❤️❤️Gros bisous
Merci pour ton article !!! J’ai eu l’impression de le vivre avec toi et je vois mieux ce qui m’attend dans… 6 mois!!!! 😱😱😱
Bravo championne ! Tu m’as donné envie et j’espère que je le finirai aussi !! Moi c’est le vélo qui me fait peur et notamment… la descente (j’aime pô les descentes… 😒😒)
Merci Marjo! Je ne doute pas que tu vas assurer grave ! On aurait bien aimé être là pour vous encourager comme vous l’avez fait pour nous, on vous suivra à distance via le WhatsApp sans faute 💪🏻💪🏻💪🏻
Super récit !! On avait l’impression d’être avec toi 😉
Merci MIKa !!