Contenu de l'article
Après avoir découvert la fabuleuse côte de Cornouaille, puis la presqu’île de Crozon, c’est un beau tour de la Bretagne qui nous attend. Une nuit tumultueuse aussi, mais vous le lirez bien assez vite ! En cette nouvelle journée, nous aurons alors l’occasion d’en découvrir d’autres facettes à travers la longue côte péninsulaire bretonne. A nous la découverte des différents tronçons depuis la côte des légendes à la côte de granit rose en passant par la ceinture dorée.
Et dire qu’hier soir, nous nous endormions la veille au pied du Phare du Petit Minou sur la côte… Notre réveil ce matin, toujours en Bretagne certes, est pourtant tout autre et bien moins glamour. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Emission matinale bonjour ! A évènements spéciaux, couverture et édition spéciales… Nous reprenons le récit des faits autour de 1h50 du matin en ce dimanche 27 mai. Claire semble profondément endormie tandis qu’une moto arrive au loin et se gare dans un boucan d’enfer devant notre porte coulissante. N’Lou commence déjà à grogner tandis que je m’imagine déjà nez-à-nez avec un gendarme venu nous chasser.
Et là c’est le drame… Le moteur se coupe et la personne frappe à la porte ! Oui, à 01h50 du matin. Pour qui, pourquoi ? Pas la moindre idée mais c’est branle-bas de combat dans le camion ! Claire se réveille en sursaut, N’Lou aboie comme un dingue et moi j’allume malencontreusement la lumière avec mes pieds… pour distinguer le regard interrogateur et paniqué de mon amie. Personnellement, je ne dois pas en mener large non plus à essayer de calmer N’Lou pour comprendre ce que veut le type dehors…
« C’est pour quoi ? Je n’entends pas » j’ai glissé étant donné que N’Lou aboie toujours en mode furie. Je l’entends alors s’éloigner et échanger avec d’autres personnes garées en voiture un peu plus loin. Que veut-il ? Pourquoi avoir toqué à notre porte alors qu’il y a au moins deux autres véhicules autour (une voiture de fumeurs et un autre van) ? Entre temps, la lumière est à nouveau éteinte et je peux à présent distinguer à travers une petite ouverture du rideau occultant un oeil sous un casque de moto…On ne fait plus de bruit mais lui est toujours là, au carreau passager à présent. Il finit par s’éloigner en glissant (nous hallucinons) un « désolé de vous avoir dérangés« … Il est sérieux le mec ? Et là, la moto redémarre et repart.
Nous nous allongeons à nouveau, avec quand même pas mal de questionnements. Que voulait-il, et qui était-il ? Est-il vraiment parti ? Quelqu’un est-il resté ? La fatigue est telle que je suis au bord de l’endormissement malgré cet épisode, et je me sens en sécurité à l’intérieur du camion… Mais Claire m’avoue ne pas être forcément rassurée et je me dis alors qu’il serait plus sûr de bouger.
Ni une ni deux, je passe à l’avant et je m’apprête malgré la peur à enlever les pare-vitres sur le pare-brise et les deux fenêtres avant. Une grosse frayeur s’empare de moi quand la lumière du phare projette mon ombre à l’intérieur du van. Claire reste à l’arrière tandis que je démarre en trombe. Pas question de faire chauffer le moteur et on fera avec la buée… Le tout est de filer rapidement et on remonte la côte pour aller un peu plus loin dans une ville.
C’était sans compter sur des gyrophares à deux kilomètres à peine du spot qui nous font penser à une embuscade. Oui, à ce moment-là, dans nos têtes tout est possible…Claire se dépêche de jouer la contorsionniste pour repasser à l’avant avec N’Lou et moi… Nous contemplons, silencieux, la scène devant nous, complètement irréelle… Un camion de pompier, un motard et une voiture juste devant nous. On aperçoit un brancard à la lumière aléatoire du camion de pompier. On nous demande de mettre nos warnings et nous attendons là pendant près d’une demi-heure. Devant nous 4 jeunes descendent et se rendent sur la scène en faisant des allers-retours à leur voiture… Mais qu’est-ce qu’ils br****** ?!
Finalement, après 30 minutes d’attente, nous avons le droit de passer et apprenons qu’un motard a glissé dans un virage. Est-ce celui qui est venu nous parler ? Malheureusement, nos interrogations resteront sans réponses. Nous apprendrons simplement que ce n’est pas grave et qu’il a été pris en charge. C’est ainsi que nous reprenons la route pour rejoindre une aire de camping-car a priori calme. Mais ça c’était avant de nous garer, d’éteindre le moteur pour ensuite profiter d’une grosse fête à la musique assourdissante jusqu’au bout de la nuit…
Décidément, nous n’avons vraiment pas de bol ! Mais il est bien trop tard pour bouger à nouveau, et pour aller où de toute manière ? Nous ferons donc avec pour cette nuit et demain il fera jour ! Et effectivement, lorsque notre réveil sonne à 07h30 (ça pique), il fait jour ! La musique bien rythmée a disparu et nous découvrons l’environnement alentour… Oh des poubelles ! Bienvenue dans le monde de la vanlife Claire… C’est donc ainsi que nous nous sommes endormies près d’un superbe phare, et réveillées au pied d’une poubelle ! Envie d’un itinéraire vanlife ? De spots de rêve en Bretagne, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire pour obtenir notre itinéraire sur la côte 🤪 !
Allez, il est temps pour nous de bouger pour trouver des toilettes et si possible de quoi faire la vaisselle. Nous trouverons alors notre bonheur aux abords d’une petite plage ou un autre van semble avoir les mêmes besoins que nous de si bon matin. Alors habillées et la vaisselle lavée, nous préférons prendre la route vers notre premier arrêt du jour où nous profiterons d’un cadre plus sympa pour le petit-déj. Direction le Conquet sur la côte bretonne.
Nous voilà parvenus à notre point de destination pour la première balade du jour. Mais avant cela, il est temps de prendre un petit-déjeuner histoire de se remettre les yeux en face des trous ! A nous le café et le nesquik avant de partir découvrir la péninsule et son phare. En contrebas de notre sentier, nous retrouvons de jolies eaux turquoises et une grande engouffrée (ça se dit ?) de la mer dans les terres. Il s’agit en réalité de ce que l’on appelle un aber. Et celui-ci s’appelle plus précisément l’aber Conq.
Qu’est-ce qu’un aber ? C’est en réalité un estuaire qui entaille la côte… et l’on en retrouve plusieurs en Bretagne ! Ces abers sont un véritable spectacle à marée haute quand la mer s’engouffre dans l’estuaire. A l’inverse, à marée basse, l’aber est presque à sec et laisse les curieux entrevoir ses fonds vaseux…
Quant à ce port du Conquet, il était situé à un emplacement stratégique et était autrefois très actif grâce au commerce du sel, du vin puis de la production d’iode (à partir du goëmon). En moins drôle, il était également la cible de nombreux pillards puis bientôt l’enjeu de batailles entre anglais et français. La ville a d’ailleurs subi plusieurs sièges et fut même détruite dans sa quasi-totalité par les anglais en 1558… à l’exception de 8 maisons appartenant à des anglais ! Aujourd’hui le port se consacre essentiellement à la pêche au crabe et aux poissons nobles mais aussi aux liaisons vers les îles de Ouessant et de Molène.
Finalement, nous reprendrons la presqu’île Saint-Laurent sur la côte bretonne de Porspoder. Cette presqu’île n’est rattachée à la terre ferme que par un mince isthme entouré par les plages de La Grève Blanche et de La Grève des Bateaux (aussi nommée aussi plage des curés). Nous profiterons là aussi d’une balade au milieu des prés où doivent souvent être laissés des troupeaux de moutons. Les eaux sont encore turquoises et cristallines et nous en apprécions les paysages environnants. Les paysages commencent à évoluer pour devenir ceux que je connaissais de la côte de granit rose avec de jolies pierres rondes sculptées par les flots.
Après ces deux balades au grand air, nous avons continué de longer notre jolie Bretagne par la côte en faisant des stops en route. L’un d’eux a d’ailleurs été pour contempler la petit chapelle Saint Samson surplombant l’océan. Au milieu de la Lande, elle attire nombre de curieux.ses qui comme nous se garent là quelques minutes pour l’observer ou prendre une pause bien méritée.
Pas besoin de s’attarder davantage et nous reprenons la route en direction de Portsall. Ce drôle de nom (comprendre « Port sale ») lui vient aussi d’une bien triste renommée… En effet, en 1977, il a subi de plein fouet le naufrage de l’Amoco Cadiz. Ce tanker géant s’était alors échoué un jour de tempête en provoquant alors la pollution des côtes sur plus de 150 kilomètres.
Une bien triste histoire quand on sait que, non loin de là, une partie de la Bretagne porte le nom de côte des légendes. J’y viendrai juste après 😉 ! En attendant, il se fait faim et la Bretagne par la côte on dit oui, mais à condition de profiter aussi de la gastronomie locale ! Et ça tombe bien, on se dégote une petite crêperie pour midi avec vue sur un nouvel aber que nous ne manquerons pas d’admirer ensuite. Le plus connu de tous, qui plus est : l’aber wrac’h !
Enfin, nous finirons de digérer face au phare de l’île vierge qui se situe légèrement en marge de la côte, à 1,5 km ! Situé à Plouguerneau, le phare de l’île Vierge est un précieux repère pour les marins. Il a d’ailleurs existé deux phares sur cette petite île… Un premier à la portée lumineuse un peu courte et donc dangereuse du fait des nombreux recifs… et l’actuel, haut de 82 mètres avec une lumière visible à près de 52 kilomètres au large ! Dommage qu’il soit entièrement automatisé depuis 2010, le panorama du gardien de phare devait y être grandiose. Il suffirait de le visiter pour confirmer ce dire 😊
On appelle ce petit morceau de côte de 34 km « la côte des légendes » pour une raison que j’ignorais… Je m’attendais à des histoires de trolls et de korrigans, un peu dans la lignée de la féerie de la forêt de Brocéliande… que nenni ! On la surnomme aussi la « côte des naufrageurs » (et non des naufragés !). Cela fait allusion à l’époque où certains paysans mal intentionnés auraient causé Bon nombre d’accidents.
La légende raconte qu’ils se promenaient sur les dunes, au cours de la nuit et qu’ils attiraient les bateaux. Ils usaient pour cela de différents stratagèmes, tantôt avec une lanterne à la main ou en allumant des feux. Une fois les navires échoués, ils étaient libres alors de les piller. Légende ou vérité… À chacun de trancher !
En attendant, nous profitons des derniers rayons du soleil alors que le tonnerre gronde à l’horizon. Et pour cela. nous nous rendons sur le site de Meneham. Nous y découvrons une jolie maison en toute de granit construite, entourée d’un amas de gros rochers pour la protéger des vents. Elle veille sur l’ancien petit village de paysans goémoniers. Aujourd’hui, son charme et sa renommée ont contribué à la restauration du village et des maisons alentours pour y accueillir divers artistes. Comme quoi le tourisme a du bon aussi !
Enfin, nous longerons la plage de Pontusval pour défouler le fauve et observer ses rochers si caractéristiques du coin au milieu des eaux translucides. C’est finalement sur la route en direction de Roscoff que l’orage nous rattrapera, nous contraignant à rayer cette visite, faute de fenêtre météo favorable.
Tant pis, nous ne nous sommes pas attardées pas dans cette région légumière qui est sûrement aussi fertile grâce au temps breton. Elle porte d’ailleurs le nom de « ceinture dorée » depuis les années 1880, en raison des richesses que procuraient les cultures. Entre le temps et le sol super fertile, les cultures d’oignons, de choux-fleurs, d’artichauts et de pommes de terre vont bon train dans les environs de Saint-Pol-de-Léon.
Pour notre part, on file droit vers Trébeurden, plus à l’est où le temps semble plus clément. Ce sera notre stop pour la nuit et ceci dans le camping Roz Ar Mor ! Là encore, une grande première pour Claire qui m’a fait bien rire. Alors que j’ai pour ma part eu l’opportunité de découvrir le camping en colo ou en centre de vacances une fois animatrice, pour Claire c’est la découverte… Et oui au camping, il faut :
C’est tellement bête, mais ses choses je les ai découvertes (à mes dépens parfois) au cours de ces dernières années ! Maintenant c’est rentré dans les normes. En tout cas, nous profitons pleinement de notre soirée en nous remémorant les faits de la veille au cours d’une vidéo fou-rire qui nous restera en tête pour bien des souvenirs. J’ai hâte que tu te maries ma chère Claire pour te la ressortir celle-ci 🤪 !
Finalement, nous finirons notre soirée sur la plage avec un bon petit burger local et délicieux ! Voilà qui nous ravit pour cette dernière soirée du week-end. Que d’aventures ! Allez, au dodo pour profiter encore d’une belle journée qui s’annonce sur la côte de granit rose dès demain matin. Nous mettons le réveil pour ne pas louper les premiers rayons de soleil sur la côte, toujours Bretagne !
5 Comments
Que de péripéties XD ça pimente un peu ^^
N’Lou au phare du Minou, ça aurait dû vous alerter sur le fait qu’un truc pas normal qui allait se passer 😛
Gros bisous la Mounette .encore une aventure……
A plus 😊
Heureusement que vous avez votre NLou pour veiller sur vous ! Bisous bisous
Moi j’aurai vraiment eu les fifettes ! Seigneur, quelle histoire !!