France | Excursion en forêt de Brocéliande

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Brocéliande, terre de légendes

On poursuit notre week-end franco-suisse avec une virée à Brocéliande cette fois. C’est une jolie forêt entourant la ville de Paimpont. Mais c’est surtout le berceau des bien-connues légendes arthuriennes… Ces textes du Moyen-Âge mettent en scène Merlin, les fées Morgane et Viviane ainsi que plusieurs chevaliers de la table ronde !

Ren de tel que de de belles marches au coeur de la forêt de Brocéliande avec son chien sous une belle journée. Nous remontons donc le temps et on vous embarque avec nous sur ces lieux mythiques et enchanteurs. Retour au dimanche 13 septembre 2020 !

Sur la route nous apercevons un panneau indiquant « Ecoles militaires de Saint-Cyr » ! L’occasion était trop belle pour passer à côté sans y faire un petit détour. Je l’attends au tournant celui qui viendra nous dire qu’on n’a pas fait Saint-Cyr !

Direction les menhirs de Monteneuf

Malgré ce que l’on peut penser, la forêt de Brocéliande est un site très étendu. Cela implique donc de prendre la voiture entre les différents spots de visite. Alors pour commencer notre journée, nous nous rendons sur le site des menhirs de Monteneuf. Bon sachant que pour moi le terme de menhir, dolmen, monolithe et compagnie, ce n’est pas très clair… Je vous partage mes résultats de recherche sur le sujet.

C’est quoi un menhir ?

MENHIR signifie « longue pierre » en breton. Il s’agit donc d’un bloc de pierre (taillé ou brut) disposé verticalement. Celui-ci était alors isolé ou en groupe et avait pour vocation de servir de repère. Il pouvait alors marquer l’entrée d’un dolmen, d’une direction ou d’une frontière. Contrairement aux beaux menhirs taillés et livrés par Obélix, ceux que l’on retrouve aujourd’hui n’ont pas autant de style. Malheureusement, ils ont souvent été déplacés, couchés ou même concassés 😥…

Et un dolmen alors ?

DOLMEN est aussi un mot hérité du breton qui signifie quant à lui « table en pierre ». Il fait donc référence à une structure composée de plusieurs grosses pierres ressemblant à une table. En effet deux pierres sont généralement posées verticalement et recouvertes par une troisième posée horizontalement en équilibre. De base, les dolmens étaient recouverts de terre et constituaient des sépultures pour d’importants personnages.

Ok c’est clair, alors place à notre visite des menhirs de Monteneuf où les chiens sont autorisés à conditions d’être en laisse !

Entre légendes et gastronomie locale

À l’issu de cette visite, nous avons gagné la ville de Paimpont, au coeur de la forêt de Brocéliande. C’est d’ailleurs ici que se trouve la fameuse Porte des Secrets. Alors que nous nous attendions à un portail magique, il s’est avéré être un centre d’infos touristiques. Bon, c’est possible d’y vivre une expérience magique à ce qu’on dit mais nos amis les animaux n’y étant pas autorisés, nous avons passé notre chemin.

Nous avons donc remonté la jolie petite rue piétonne avant de visiter à tour de rôle l’église abbatiale et de rejoindre la grande esplanade herbeuse. C’est là, au bord de l’étang de Paimpont que nous avons jugé bon de nous poser pour le déjeuner. C’était statégique car on a pu finir en beauté sur un fabuleux kouign-amann de la Biscuiterie Merlin !

Caro sait à présent ce qu’est ce fameux gâteau de beurre et de sucré dont raffolent les bretons… Elle peut à présent être nationalisée française 😛, mais encore faudrait-il qu’elle le veuille !

La fontaine aux pets de farfadets !

Bien rassasiés, nous pouvons foncer découvrir les autres lieux locaux emplis de légendes. Alors direction du petit village de Folle-Pensée à proximité de Paimpont. Nous y démarrons une marche qui nous mènera à la Fontaine de Barenton.

On se perd un peu entre les arbres mais on est rapidement rassurés : nous sommes sur la bonne voie ! Ce n’est pas la truffe de nos boules de poils qui nous font en prendre conscience, mais bien d’autres touristes ayant vu le Graal au bout du chemin !

Cette fontaine bien particulière est mentionnée pour la première fois par Robert Wace, un historien normand du 12ème siècle. Il l’appelle alors Berrenton. Car en indo-européen, bher signifie « bouillonner » alors qu’en celtique, le mot andon fait référence à la « source ».

Une source aux incroyables pouvoirs

Toujours à cette époque, Chrétien de Troyes fait apparaître la fontaine dans son roman Yvain, le Chevalier au Lion. Lorsque son héros arrive à Barenton, il saisit un bassin en or accroché à la branche d’un pin environnant et le plonge dans la fontaine avant déverser l’eau sur la pierre.

Immédiatement, le ciel bleu s’assombrit, la pluie s’abat sur la forêt et les éclairs irradient le ciel. Après quelques terribles minutes, l’orage cesse enfin… C’est alors qu’aurait surgi au grand galop le chevalier noir, gardien de la fontaine. Un terrible combat s’engagea entre les deux hommes dont Yvain sortit vainqueur.

Les aventures d’Yvain ont perduré dans la tradition orale. Encore aujourd’hui, on raconte que si de l’eau est versée sur la pierre de la fontaine, la foudre et la tempête se déclencheraient instantanément… On n’a voulu fâcher personne et on ne se sentait pas à faire face à un cheval galopant avec nos 3 boules de poils… Pour éviter le carnage, on n’a donc pas tenté !

Du coup, la fontaine de Barenton porte bien son nom car, en effet, elle bouillonne malgré une eau froide comme le marbre ! Avec un peu de patience, nous avons nous aussi été témoins de ce prodige. D’ailleurs, ça a perturbé N’Lou comme le démontre la photo ci-dessous… Un jacuzzi pardi !

Le chêne à Guillotin

Alors, je vous rassure, j’ai moi-même très envie de changer son nom pour l’appeler « le chêne DE Guillotin » ! Mais bon, il paraît que ça fait partie de la légende… Il s’agit d’un immense chêne creux, d’environ 20 mètres de hauteur pour une circonférence de 9,6 mètres. A priori vieux d’au moins 500 ans, bien que d’autres sources lui donnent jusqu’à 1000 ans !

Ce chêne aurait la spécificité d’avoir un tronc creux lui permettant d’accueillir en son coeur des objets ou même une personne. C’est ainsi que dans la littérature, il permit à de nombreuses personnes d’échapper à leurs poursuivants voire même d’y cacher des choses. Ce fut d’ailleurs le cas du prêtre Pierre-Paul Guillotin qui y dissimula ses objets de culte durant la révolution.

Une autre légende exprime que l’ouverture du tronc aurait été réalisée par des chasseurs de trésors…

Quoiqu’il en soit, nous avons fait ce stop sur notre route à Concordet pour aller l’observer de nos propres yeux. Aujourd’hui, la passerelle sur laquelle nous étions encore montés l’an dernier a disparu… Nous pouvons donc observer l’arbre de loin et ainsi continuer à le préserver au vu de son vieil âge.

Le Val Sans Retour : un lieu empli de légendes

Le Val sans Retour, c’est le domaine de la Fée Morgane. Comment ça c’est qui celle-là ? La demi-sœur du roi Arthur, pardi… Elle fréquente le Val Sans Retour, attendant avec impatience la venue du chevalier Guyomard dont elle est éperdument amoureuse. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Car un jour, Morgane surprend son bien-aimé en compagnie d’une jeune femme. Folle de rage, la fée décide de se venger en pétrifiant les deux amants sur la crête du Val. On ne le savait pas encore au moment où nous avons escaladé les fauteurs de trouble avec Loulou…

Ces deux pierres, comme étreintes l’une à l’autre, forment ce qui s’appelle dorénavant le Rocher des Faux-Amants. Mais l’histoire ne s’arrête pas là… Morgane veut condamner les infidèles de corps et d’esprit. Pour cela, elle jette un sortilège sur tout le Val : en traversant la vallée, les infortunés se voyaient enfermés pour l’éternité sans notion de temps et de lieu. D’où le nom du Val sans Retour.

Heureusement, Lancelot du Lac, valeureux chevalier, par sa loyauté envers la reine Guenièvre, parvient à rompre le sortilège. Il obligea alors la Fée Morgane à libérer les prisonniers. Depuis, la Fée Morgane, on ne sait pas ce qu’elle est devenue… Pour autant, cela ne nous a pas dissuadé de nous rendre sur le chemin creusé dans la roche pourpre aux abords du village de Tréhorenteuc. Une belle balade avec les chiens dans le fameux Val sans Retour.

Le miroir aux fées

D’ailleurs, à l’entrée de celui-ci se trouve ce que l’on appelle le Miroir aux Fées. Il s’agit d’une petite étendue d’eau au creux de la vallée, qui autrefois alimentait un moulin. Son eau dite « vive et claire comme l’argent » aurait servi de demeure à 7 fées, toutes sœurs. La plus jeune d’entre elle, attisée par sa curiosité, se serait un jour approchée d’un humain dont elle serait tombée follement amoureuse (ah les filles)…

Le couple vécut de doux moments, en secret, jusqu’à ce que les sœurs découvrent le pot-aux-roses et décident de se venger… Eh bien, les Fées de Merlin, ce ne sont pas les gentilles fées des dessins-animés Disney on dirait.

L’arbre d’or

L’arbre d’or, le fameux ! Il s’agit en réalité d’une oeuvre d’art créé par François Davin en 1991. Cet arbre, recouvert de véritables feuilles d’or avait pour but de symboliser la renaissance de la forêt après deux terribles incendies à quelques jours d’intervalle.

En effet, en 1990, le feu avait alors dévasté plus de 400 hectares de landes. Il est d’ailleurs entouré de 5 arbres calcinés, qui quant à eux, représentent la disparition de la nature.

D’ailleurs, l’arbre d’or attire malheureusement les convoitises et a déjà été volé !

Le siège de Merlin

Pour finir notre balade dans le Val sans Retour, et parce que nous étions à côté… Nous nous sommes rendus au Siège de Merlin. Bon… On a été surpris voilà…

Nous sommes tombés truffes et nez sur une curieuse crête de roches appelées des schistes. Un schiste (car c’est a priori masculin) est une roche qui a pour particularité d’avoir un aspect feuilleté qui se débite en plaques fines.

D’après la légende, il s’agirait là, soit de l’épine dorsale d’un dragon soit du siège de Merlin…

Le tombeau de Merlin et la fontaine de Jouvence

Autre lieu incontournable de la forêt de Brocéliande… le Tombeau de Merlin. Celui-ci se trouve à proximité de Paimpont, au lieu dit « La Marette ». Il s’agit d’un grand mégalithe, malheureusement en partie détruit par les pilleurs de tombes.

C’est un haut lieu touristique où les visiteurs se rendent, mais où de nombreuses offrandes sont également faites. Il n’est d’ailleurs pas rare d’y observer des conteurs ou des musiciens venus ici se recueillir ou faire une représentation à la mémoire du magicien. Je dis cela pour les avoir vus plusieurs fois lors des balades avec les copains habitant dans le coin.

Quant à la fontaine de Jouvence, situé sur le même lieu, un peu plus loin, elle porte aussi le nom de fontaine de Vie ou fontaine d’Immortalité. C’est en effet le symbole du perpétuel rajeunissement pour quiconque boit ou se baigne dans son eau. Cosmos était presque tenté, mais Caro l’a rattrapé au vol au vu de la couleur de l’eau. Et on pense qu’elle a bien fait !

La fameuse épée d’Excalibur

Clap de fin pour notre journée de visite : direction le Lac de Tremelin pour un bain de… foule ! Nous avions lu qu’il y avait par ici une course trail ce jour-là mais ça nous était un peu sorti de la tête. Nous avons quand même rejoint ce célèbre lieu pour découvrir l’épée plantée dans la roche.

La légende de l’épée se recoupe avec celle du futur roi Arthur. Alors que celui-ci est encore un jeune garçon, il rencontre Merlin l’Enchanteur qui l’initie à la vie et aux mystères du monde animal. Il lui permet alors d’apprendre grâce à la métamorphose : l’enfant se change en poisson, apprend le langage des faucons, découvre la société guerrière des fourmis ou encore la liberté des oies sauvages.

Plus tard, alors que le trône du royaume de Bretagne était vacant et très convoité, Merlin convoqua les nobles du coin la veille de Noël. Dans la nuit, le magicien fit apparaître un immense bloc de pierre supportant une enclume dans laquelle était alors plantée une épée avec une inscription sur la lame. Il y était écrit que celui qui parviendrait à l’en retirer deviendrait le roi de toute la Bretagne.

Bien évidemment, personne n’y parvint, sauf le jeune Arthur ! Cette histoire inspira d’ailleurs le célèbre (et pas tout jeune) dessin animé de Walt Disney : « Merlin l’Enchanteur » sorti en 1963 ! Malheureusement, Cosmos ne succédera pas à Arthur cette année…

Et sur ces belles découvertes et la tête plein de légendes, nous sommes rentrés à la maison pour une (dernière) soirée tous ensemble.