Suisse | Crestasee, Lavertezzo & Val d’Anniviers

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Je ne veux pas sortir la tête du duvet !

Ah quelle bonne idée ce N’Lou et ce Damien qui se collent chacun d’un côté de moi ce matin… Oula… Il fait jour, ça sent l’entourloupe tout ça ! Bingo, il est déjà 07h54 et décidément, Damien est réglé comme une horloge suisse en ce mercredi 05 août 2020. C’est mort pour ma grasse-mat.

La température dehors n’est encore pas des plus chaudes bien que le ciel soit bleu et que le soleil ait fait son apparition. On est à l’ombre et pour se réchauffer il va falloir que je sorte la tête et le corps du sac de couchage, que j’enfile ce jean glacé, ces sous-vêtements et ce tee-shirt gelés… Brrr… Pas envie ! Mais bon, pas le choix, quand faut y aller… Faut y aller !

Après un petit-déjeuner, une nouvelle douche chaude et le repliage de la tente, nous pouvons enfin décoller aux alentours de 09h30. On file vers le Nord du canton des Grisons pour découvrir le lac de Crestasee. Le programme de la journée (arrangé à notre sauce Marine), on le doit à notre duo national Caro & Cosmos qui nous a donné plein d’idées de belles choses à découvrir dans en Suisse.

A l’assaut du Lac de Crestasee

On prend donc la route pour une grosse demi-heure vers le nord de Filisur. On découvre en route des paysages superbes, au coeur des montagnes parfois enneigées ! On enchaîne les tunnels, puis les épingles et l’on retrouve même notre petit train rouge en cours de route (bon c’est surement pas le même qu’hier, mais ça faisait mieux pour l’histoire) !

Finalement, on se gare sur un parking aux abords du Lac et l’on apprécie le système easypark qui nous permet grâce à une appli sur le téléphone de régler notre parking selon le timing voulu (modifiable à distance)… Une aubaine pour nous qui n’avions pas encore pris le temps de retirer des francs suisses dans un distributeur… On peut donc filer faire notre balade sereins sans se soucier du parcmètre !

Après 500 mètres de balade avec un chouillas de dénivelé sur la fin, on arrive aux abords du lac. D’abord sur une petite plage aménagée ou des enfants sautent déjà des pontons avant s’éloigner un peu pour dénicher un petit coin au calme pour une baignade de notre loustic… Dès qu’il y a de l’eau celui-ci… C’en est fini, il ne pense plus qu’à ça ! Il peut enfin sauter à son aise dans l’eau et s’en donner encore une fois à coeur joie. Qu’on n’aille pas nous dire qu’il est malheureux !

L’eau est turquoise avec un dégradé de bleu vert qui nous donnerait nous aussi bien envie de piquer une tête mais nous n’avions pas du tout prévu les maillots de bain… Et puis on a plein d’autres belles choses à voir aujourd’hui. Alors une fois N’Lou rassasié (obligé de sortir de l’eau), on finira le tour complet de ce joli lac avant de rejoindre notre voiture. Définitivement, quand on aura récupéré notre van, on viendra visiter la Suisse avec notre cher Picco…

(Picco c’est notre van, un FIAT Scudo aménagé, actuellement bloqué au Chili cause Covid pour ceux qui viendraient de rejoindre nos aventure en cours de route).

Un arrêt improvisé au Lac Majeur

Nous avons donc repris la route pour 2 grosses heures afin de rejoindre la ville de Lavertezzo, plus au Sud-Ouest dans le canton du Tessin à présent. Mais c’était sans compter sur le Lac Majeur (ou Lago Maggiore) venu se mettre en travers de notre route. Et oui, ce fameux lac italien, déborde en Suisse ! Autant vous dire que j’ai eu la chanson « Il neige sur le lac Majeur » de Mort Schuman en tête tout l’après-midi, pour le grand bonheur de Damien…

Nous avons donc profité de quelques courses dans un supermarché local (COOP) avant de nous trouver un petit coin d’ombre au bord du lac en squattant le parking d’un camping, pour déjeuner au calme. Cette pause déjeuner nous a fait un bien fou et nous a permis de tester la viande des Grisons ! Grande découverte pour moi… Car même si j’en avais déjà mangé, je confondais le terme « grisons » et « bisons » !

Du coup, pour ma gouverne (et la vôtre au passage), la viande des Grisons est une salaison de viande de bœuf élaborée en Suisse, spécialité du canton des Grisons. Elle est d’ailleurs protégée par une indication géographique protégée suisse depuis 2000. Elle est faite à partir d’une cuisse de bovin de provenance non définie et de sels, herbes des Alpes suisses et épices.

Le célèbre Ponte dei Salti de Lavertezzo

Allez, rassasiés, il est temps pour nous de reprendre la route en direction du village de Lavertezzo sur les hauteurs ! L’occasion pour nous de découvrir les vignobles de la région, bien rangés à flanc de collines… Là-haut nous y trouverons un superbe pont plutôt célèbre. Rapidement nous réussissons à nous garer (à l’ombre en plus) grâce à un parcmètre EasyPark à nouveau (je peux parrainer hein si jamais) et nous filerons à la découverte des lieux en repérage à pied !

Le pont de pierre à deux arches Ponte dei Salti (ou Pont des Sauts une fois traduit) enjambe les eaux turquoises et cristallines de la rivière Verzasca. 400 ans après sa construction, il attire une ribambelle de touristes chaque jour. Tandis que certains photographient le pont aux alluresde carte postale sous toutes ses coutures, d’autres l’utilisent comme plongeoir pour atteindre l’eau rafraîchissante 14 mètres plus bas. On ne s’y sera pas essayé…

Après avoir observé les quelques sauts enchainés par des jeunes plutôt dégourdis et autorisé une baignade à Loulou, nous reprendrons notre chemin… C’est alors que nous découvrirons un immense barrage. Il s’agit du barrage de Contra qui est ce que l’on appelle un barrage voûte (du fait de sa forme arquée) situé dans le val Verzasca sur la commune de Tenero-Contra. Il mesure 220 mètres de haut et c’était plutôt impressionnant à voir.

Direction un nouveau canton par le col du Simplon

Nous poursuivons notre route avec pour objectif d’atteindre ce soir la commune du Val d’Anniviers dans le canton du Valais à 03h20 de route de là. Le GPS nous fait alors repasser par l’Italie pour couper au plus court et nous prenons plaisir à redécouvrir l’architecture bien particulière et très jolie des bâtiments que nous croisons sur la route comme ce sanctuaire appelé Madonna del Sangue dans la commune de Re.

Finalement, nous rattraperons la Suisse un peu plus loin pour passer le Col du Simplon que j’avais déjà emprunté avec N’Lou deux ans auparavant pour éviter le Tunnel de Fréjus. Un joli col qu’il est d’ailleurs préférable de passer en voiture qu’en vélo au vu du traffic… Il y a du poids lourd par ici. Ce col culmine à 2005 mètres et nous n’y ferons même pas de pause car le temps nous est compté.

Dernière ligne droite pour rejoindre le camping

Nous avons déjà demandé à notre amie suisse Caro d’appeler pour nous un camping (car les appels en Suisse ne sont pas compris dans notre forfait) et on avait annoncé notre arrivée à 19h. Sauf que soudain, on s’est pris 30 minutes de bouchons dans la vue et qu’il nous a fallu lui demander d’appeler de nouveau pour nous. Elle s’est donc fait passer pour moi… Vais-je devoir prendre l’accent suisse en arrivant au camping ? Parlent-ils français d’ailleurs ? Ahah… Oui on est du « bon côté de la Suisse » me dit Caro, ils vont nous comprendre !

Finalement, sur les derniers kilomètres, les nerfs lâchent et l’on rigole pour rien. Surtout quand la chanson du groupe O-zone « Dragosta din tein » se lance dans la voiture… Ne reste plus que pour nous à la chanter à tue-tête (enfin surtout moi, au grand damn de Damien). Vous savez, ça fait « Ma-i-a hi, Ma-i-a hu, Ma-i-a ho, Ma-i-a ha-ha…« 

On finira les derniers kilomètres en musique, pour finir les derniers virages et enfin atteindre notre camping, avec des affichages annonçant bientôt la 47ème édition de la fameuse course Trail « Sierre-Zinal »… Damien est déjà aux anges, elle est mythique et son chouchou le traiteur Kilian Jornet l’a déjà réalisée et gagnée !

Installation du camp et dodo immédiat

Parvenus au camping, nous utilisons encore notre joker avec un dernier appel de Caro aux proprios qui vont nous rejoindre à l’accueil… Elle nous aura bien aidé sur ce coup-là ! Finalement, pas de bol pour nous, ils n’acceptent pas les cartes de crédit, alors il nous faut trouver un distributeur au village (proche) pour retirer des francs suisses. Et bim 42 francs suisses la nuit (1EUR = 0,93 CHF) pour un carré d’herbe en bord de route. Mais bon pas le choix et nous sommes bien contents qu’ils nous aient attendus !

On montera très vite le camp entre nos deux douches et on enchainera sur la cuisson de nos spaëtzle avec option poulet rôti avant de se faufiler sous la tente, bien décidés à passer une bonne nuit de sommeil avant la marche qui nous attend demain. Cette journée était au poil et nous avons encore vu de bien belles choses, en étant bien conseillés ! Merci Caro pour toutes ces bonnes idées… Demain c’est encore sur ses bons conseils que nous nous élancerons sur une nouvelle randonnée !

En attendant, bonneuuuh nuit euh !