Alors c’était folklo cette nuit… Déjà l’isolation est très faible alors on entend tout ce qu’il se passe dehors, des conversations des passants (qu’on pige pas…), au rythme des voitures dans le carrefour, et on a même l’option lumière comme il n’y a pas de rideaux… 🤣 donc on sait si le feu est rouge ou vert !
Puis après ce détail, il y a les allers retours de chacun aux toilettes, la grand-mère qui rentre à 23h (je n’ai pas précisé mais elle a un gros chien qui reste enfermé dans sa chambre en journée) et enfin mon « coloc couchsurfer » qui est rentré quant à lui à 3h du matin. Je suis forte je tiens le coup ! C’est la vie à la russe je me dis ! Et puis en soit personne n’est méchant là-dedans, c’est juste pas les mêmes coutumes que chez nous…
Finalement, ce matin je suis réveillée assez tard quand je vois qu’il est 09h à ma montre… par Rahel qui a décidé qu’il était l’heure de caresser N’Lou 😩 ! Du coup le coloc se réveille et me dit désolé pour cette nuit et me demande comment je m’appelle et d’où je viens ! Je n’ai pas retenu son nom mais lui est égyptien à priori ici en couchsurfing depuis 7 jours et en Russie pour 3 mois.
J’irai ensuite promener N’Lou pour les besoins du matin et acheter de quoi petit-déjeuner… J’ai laissé N’Lou attaché à un arbre dehors, pas très fière et toujours un peu craintive qu’on puisse me l’embarquer… Au vu du chien dément qu’il est devenu à la minute où j’ai mis les pieds dans le magasin, pas de risque. Il aboyait à mort sur tous les passants et clients qui ressortaient… Il a du penser qu’ils m’avaient kidnappée je ne sais pas…
Je ressors avec les gros yeux mais j’ai fini par mettre la main sur des bananes, du lait et des céréales… compliqué cette affaire ! Les céréales sont dans des petits sachets et non dans des boites en carton comme chez nous. Je ne cherchais donc pas le bon « standard » de corn flakes !
Je me joins à Lisa et les enfants qui sont aussi juste réveillés et en train de finir leur petit-déjeuner. Nous convenons ensuite d’aller marcher vers un parc où N’Lou pourra jouer avec ses chiens probablement et ensuite on pourra aller en bus jusqu’à une gare pour prendre des renseignements sur le transsibérien. Lisa se propose de m’accompagner…
Pour nous rendre au parc Petrovski, on passe à proximité du palais du éponyme : le palais Petrovski. Celui-ci fut bâti dès 1776 à la demande de la Grande Catherine, en l’honneur de la victoire de la Russie impériale sur l’Empire ottoman, après la guerre russo-turque de 1768-1774. Ce palais impérial, construit par Matveï Kazakov (fameux architecte local), servait de résidence de repos avant l’arrivée à Moscou de la route de Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui il est devenu un hôtel de luxe.
Dans le parc autant N’Lou que les enfants ont eu l’occasion de jouer au milieu des feuilles d’automne et N’Lou s’est fait des copains, sauf le petit chien d’une nana détestable qui comme son chien hargneux était plus petit a considéré que les jeux de N’Lou étaient trop agressifs. Elle a donc repris son Kiki dans ses bras et s’est éloignée sur le trottoir d’en face… Bon débarras !
Puis nous avons pris le bus afin de nous rendre à la station de train appelée « Beloruskaya » car c’est la gare qui permet d’aller en Biélorussie. Comme nous à Paris, les gares portent le nom de la région vers laquelle les trains vont (gare de Lyon, Gare du Nord, Gare de l’Est…), ici c’est la ville où le pays de destination !
On arrive donc dans la zone « grandes lignes » et on attend qu’un comptoir se libère. Je suis avec intérêt la conversation qui se déroule sous mes yeux entre la guichetière et Lisa sans en piper un mot pour autant… Au final Lisa me dit que je ferais mieux de prendre l’avion que ce sera moins cher. Bon je n’insiste pas trop et je demande quand même un prix approximatif et elle me parle de 200€ l’aller simple pour aller jusque Kazan.
Pour pouvoir prendre le train avec un chien en Russie, il est nécessaire de réserver un compartiment complet… C’est-à-dire les quatre places de ce box. Du coup cela implique les deux couchettes du bas qui sont plus chères car on peut s’y asseoir confortablement et les deux couches du haut un peu moins prisées donc moins chères. L’idéal aurait été de trouver des compagnons de voyage qui aiment les chiens !
Enfin, la discussion s’arrête là et je désespère un peu de rester à Moscou pendant tout mon séjour… Mais pour le moment, statu quo. Lisa va rentrer avec les enfants car sa fille a un cours de poterie dans l’après-midi et de mon côté je vais profiter de la ville de Moscou. Heureusement je suis partie avec mon sac car ça s’est un peu improvisé ! Mais tout va bien j’ai mes affaires chaudes, mes gants… il me manque que mon bonnet !
Je descends donc dans le métro mais sans plan, avec idée de me rendre au cœur de Moscou sur la place rouge. Un monsieur me parle en russe en me montrant le chien, je réponds « sorry I don’t russian » et il me fait un pouce en l’air en gros pour signifier que N’Lou est beau ! Je dis merci en russe et je tente « Red Square, you know the stop ? »… Il me pose la main sur l’épaule et me dit en russe des mots. Et avec sa main fait le signe « 2 » puis un signe de moulinette. J’en déduis que je prends le métro devant moi sur deux stations et qu’ensuite je dois changer de métro…
Ça marchait son idée, mais entre temps j’ai mis mon GPS hors ligne qui connaît les lignes de métro et en descendant au troisième arrêt de cette ligne indiquée je pouvais arriver pas très loin. Ça nous fera marcher un peu ! On sort de la rame et on remonte à la surface de la terre pour tomber sur une petite place où des musiques russes tournent en boucle invitant à danser de manière folklorique cette danse accroupi / bras croisés (dont le nom m’échappe) au vu du rythme effréné !
Nous remontons vers les rues plus vivantes et tombons sur une grande artère piétonne avec des guirlandes de Noël déjà déployée. Nous rejoindrons d’ici là place rouge où l’installation du marché de Noël est en cours. Là se dressent un musée historique, le mausolée de Lénine, le Kremlin, l’immense centre commercial GUM et la cathédrale Basile-le-Bienheureux. On longera cette place plusieurs fois pour bien en profiter avant de prendre la direction du parc Zariadie.
On s’en fera vite jeter… « Pas de Chewbacca ici » qu’on nous dit en russe ! D’où il traite mon chien de Chewbacca eux ? Je comprendrais plus tard à force d’entendre tout le monde dire Chewbacca, qu’un chien en russe se dit « собака » (sobaka)… Ça va hein ! Du coup on a fait le tour et j’ai vu des affiches qui expliquaient en anglais que du fait des plantes présentes dans le parc et pour respecter la biodiversité, les amis chiens n’étaient pas admis.
Du coup, j’ai triché un peu en faisant le tour pour accéder à une passerelle avec une jolie vue sur la rivière. Elle était dans le parc mais y’avait pas de plantes alors on s’est faufilés avec Loulou et je le tenais en mode rapproché pour éviter un éventuel pipi !
Puis je me suis décidée à manger un morceau car la faim devenait de plus en plus présente. Après nous être fait refusés trois fois dans des restos, je ne sais plus quoi faire… Je me décide à rejoindre le métro et on trouve un petit stand qui accepte la carte… Car oui en plus je n’ai pas de monnaie avec mes problèmes de cartes bleues et comptes inaccessibles sur N26 !
Je choisis un espèce de roulé à la saucisse, une crêpe à la viande et une crêpe au poulet (qui en soit est aussi de la viande…). La dame propose de nous les réchauffer et pour moins de 2€ (150 roubles) on se régale assis dans les marches du métro ! Le chien, le sac en plastique de nourriture et le manteau de ski on passe nickel assis dans le métro ! C’était un régal ! Les crêpes (a la française) étaient fourrées de viande et roulées comme des nems.
Puis on reprend le métro en direction de la gare où je suis bien décidée à aller comprendre mon histoire de transsibérien à nouveau ! J’y arrive et je demande à la dame des infos si un des comptoirs parle anglais… elle me montre du doigt une dame en me parlant en russe. Je fais la queue à ce comptoir et elle m’attrape par le bras pour m’amener vers une autre qui dit qu’elle parle pas anglais. Une troisième nana arrive et pendant ce temps un mec relou caresse N’Lou. Voyant que je suis saoulée par lui, la première dame lui dit de dégager avec un regard noir !
Puis un autre monsieur vient nous rejoindre avec son google traduction et fait l’intermédiaire… nous voilà donc à 5 à essayer de résoudre mon histoire de billet. On me propose donc au final : un aller le 26/11 à 23:38 pour arriver le le demain à Kazan après 12h de train et un retour le 29/11 de nuit également. Il me faut compter environ 19000 roubles pour les 4 couchettes dans un box fermé. Je remercie tout ce petit monde et je m’éloigne pour réfléchir. Je voudrais convertir cela et checker les données mais je n’ai pas de wifi.
La première conseillère me propose son téléphone si j’ai besoin d’Internet et j’essaie de lui demander si les draps / nourriture sont compris dans le tarif donné. Un autre monsieur arrive à mon secours avec son téléphone et fait parler la conseillère pour traduire. Mais comme Google est inexact parfois son long baratin s’est transformé en 3 phrases incompréhensibles… du genre « tu dois me nourrir »…
Du coup on retente le google traduction et elle me fait des gestes de quelqu’un qui dort, qui se jette une couette sur le dos et un pouce en lair. Ok draps compris ! C’est là que je suis contente d’avoir fait des parties de Time’s up à gogo et d’être bonne en mimes ! Je retourne toute contente au comptoir et feu on y va on commande ! Je donne mon passeport, je confirme que je payerai en carte de crédit et on m’imprime mes 4 billets aller et 4 billets retour pour environ 260€ (17600 roubles) euh c’est quoi tout ce qu’il y a écrit dessus ?
La guichetière commence à m’expliquer et le premier monsieur revient à ma rescousse pour me donner plus de détail. Aussi dans ma mémoire me revient le schéma lu la veille dans mon guide transsibérien : numéro de train, numéro de wagon, numéro de compartiment, gare, dates, heures,… Je m’assure que les heures renseignées sont bien celles du fuseau horaire où je prends le train et non basées sur l’heure moscovite ! Et je repars ravie. La première dame est bien contente pour moi et je remercie tout le monde de « spasiba » à gogo !
On prendra une photo souvenir avec cette fameuse personne qui nous a beaucoup aidé et je me dirige ensuite vers un Starbucks pour fêter cela. Je rentre dans le café et j’assois N’Lou dans l’entrée en demandant gentiment si je peux prendre une boisson avec lui au chaud. La réponse est « oui » ! La nana a un grand sourire en le voyant tout penaud dans l’entrée. Elle doit aimer les chiens, j’ai de la chance !
On se posera là un petit moment avec un chocolat chaud et le wifi avant de reprendre le chemin du retour. Le prochain bus direct est dans 43 minutes alors on se dirige vers le métro car en une station on sera tout proche à pied pour rentrer.
Je passe la sécurité et ça commence les embrouilles, un mec me fait signe que N’Lou doit être muselé. J’explique que je n’ai pas de muselière avec moi mais il ne veut rien entendre. Il appelle un collègue, puis un autre, puis une autre collègue et finalement un chef et tous me disent « mussel mussel ».
J’explique que je n’en ai pas, que je voyage avec lui depuis 2 jours dans les transports et que je dois rentrer à la maison. La nana me dit qu’il faut acheter une muselière. Je mets la laisse autour du museau. Mais ça passe pas. Je joue ma meilleure larme… qui n’a pas mis longtemps à sortir avec ces gens aussi relous avec mon pauvre chien… et un des mecs me dit de venir avec lui et m’ouvre les portes pour me laisser entrer dans le metro. N’Lou me saute déjà dessus pour me faire ravaler mes autres larmes… Quelle froideur… Je n’en reviens pas qu’ils soient aussi fermés et méchants… C’est pas facile…
J’arrive finalement à la station dynamo, où des policiers sont déployés partout autour du stade. Je demande à l’un d’eux la raison et il me répond « match, football, dynamo team ». Et je rentrerai à pied en une quinzaine de minutes chez Lisa. Il est 19:00 environ et elle est en train de cuisiner une tarte citrouille / banane. J’avais demandé si je devais acheter quelque chose mais sa réponse ne m’est parvenue qu’en rentrant chez elle une fois mon téléphone reconnecté au wifi. Je laisse donc Loulou et fonce acheter dès raisins secs et des noisettes à la supérette du quartier pour ajouter à la préparation.
On mangera cette bonne tarte et on ressortira ensemble pour une petite marche nocturne dans le quartier avant une nuit de sommeil bien méritée… Mais avant cela j’ai convenu avec elle de rester deux jours de plus avant de prendre mon train pour Kazan. Ce sera plus simple et ça lui fait plaisir de nous avoir avec elle.
J’annule donc mon airbnb qui m’envoie un e-mail disant que l’annulation est tardive et que je ne recevrai pas de remboursement… donc je contacte le service client et c’est normalement résolu et je serai remboursée et je me relance dans une interminable conversation avec N26 à propos de ma carte toujours bloquée… J’attends de leurs infos et peut être vont ils m’en renvoyer une ici à Moscou… À suivre !
Je peux donc me coucher… il est à présent 01h du matin alors que je finis cet article ! Grosse journée !
4 Comments
Merci Mounette pour ces bonnes nouvelles, encore une journée bien remplie et pleine de rebondissements . La danse russe c’est le Kazatchoc . Dors bien et fais de beaux rêves. 😘❤️❤️Bisous
Ma petite Marine tu m’as donné des sueurs froides, j’ai eu peur pour toi enfin heureusement que tu fais une pose et que tu connais cette charmante personne, c’est quand même pas simple.Tout le monde n’est pas aussi cohérent ??bisous bisous et merci pour les nouvelles.bonne suite
Ils sont cheuloup ces russes fait bien attention à toi bisous
Au moins on leur exporte nos fromages qui puent si chers à Cosmos.