Écosse | L’ascension du Ben Nevis

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J’ai presque décidé toute seule d’y aller

Hier j’évoquais à mon cher et tendre (Damien, parce que N’Lou ne cause pas en retour), que j’étais près du Ben Nevis. Il m’a dit clairement que je ne pouvais pas louper cette randonnée… Que c’était le plus haut sommet du Royaume-Uni alors feu dès le lendemain. Je checke la météo et il semble qu’elle soit en accord pour que nous nous élancions. Je n’ai rien dit encore à N’Lou mais je suis certaine que pour lui ce sera de la régalade !

C’est donc après une nuit agitée (je n’ai eu cesse de me réveiller alors que le spot était calme, le froid peut-être)… Que nous nous levons pour affronter les fraîches températures. Nous sommes garés pleine ombre et ça caille sévère ! N’Lou s’est encore glissé sous la couette ce matin et c’est un plaisir que de l’avoir en bouillotte géante. J’en profite pour glisser mes fringues du jour entre nous deux pour les réchauffer ! Car enfiler un soutif, un tee-shirt et un pantalon frigorifié, ça pique sévère !

Nous quittons rapidement le spot avec le chauffage à fond pour finir de dégivrer l’intérieur du pare-brise et fonçons vers la ville de Glencoe. Un panneau devant un resto m’amuse « dog & family friendly ». Dans mon esprit, je me dis qu’ils acceptent autant les chiens que les mômes qui braillent (voire les deux) ! Je me trouve une supérette pour acheter un pique-nique pour ce midi et je dévore un pain au chocolat. Après ça, nous sommes prêts pour attaquer la randonnée du siècle (pas loin…) !

Euh ça meule sévère là !

Quand nous rejoignons le parking du visitor centre de Glen Nevis. À savoir qu’un « Glen » désigne une vallée longue et profonde, souvent d’origine glaciaire (en opposition à un « Strath » qui s’avère être une vallée large et peu creusée). Du coup Glen Nevis au pied du plus haut sommet du pays, porte bien son nom ! Et du coup « Ben » sert à qualifier un haut sommet… D’où le Ben Nevis que nous explorerons aujourd’hui ! D’ailleurs il culmine à 1345 mètres d’altitude et attire près de 130 000 randonneurs chaque année. Je trouve pas ça si conséquent… Mais j’ai pas vraiment de comparatif !

Bref, on arrive sur le parking et le petit voyant de la température clignote ! Il fait -1°C ! Alors celle-ci, je ne m’y attendais pas du tout. Je me dis que j’ai été sacrément idiote de partir de la maison sans gant, pas du tout consciente des températures qui m’attendaient… Je me gare et file vers le parcmètre qui s’avère être bien en fonctionnement. Le tarif est simple c’est 6 GBP jusqu’à 3 heures ou 8 GBP pour 24 heures. Le calcul est vite fait, la randonnée est donnée pour 16 kilomètres en 08h20 en moyenne. Le tout pour un niveau difficile (source visorando).

Je paye et je prépare mon sac : le pique-nique du midi, deux litres et demi d’eau pour N’Lou et moi-même, sa gamelle, mes bâtons, l’appareil photo, mes papiers, mon coupe-vent, une batterie externe et câble… Et enfin le kit de cani-rando (harnais, longe et baudrier)… Le but de ce dernier étant d’avoir les mains libres pour user de mes bâtons… Et l’aide de N’Lou me sera précieuse, je n’en doute pas une seconde ! Alors let’s go…

L’ascension du Ben Nevis

Nous démarrons dans un froid de canard et je fais un détour sur un chemin parallèle au parking pour défouler N’Lou et qu’il fasse ses besoins. L’idée de me traîner un caca dans une poche sur 16 kilomètres ne m’emballe pas des masses. Mon plan a fonctionné… Ouf ! Nous pouvons démarrer la marche pour de vrai. La brume s’est trouvée une place dans les pâturages où nous commençons à évoluer en début de randonnée. Nous avons un bon rythme et nous doublons pas mal de monde. Nous commençons par grimper sur des premiers lacets avec des marches de pierre plus ou moins égales. Ça me rappelle les douleurs musculaires d’hier mais je pense que la descente sera pire ce soir !

Nous grimpons petit à petit et le point positif consiste en plusieurs petits ruisseaux qui traversent le sentier. Cela permet à N’Lou de s’abreuver à son aise et fréquemment sans avoir à taper dans nos réserves ! Nous contournons la montagne appelée Meall An t-Suidhe en grimpant sur son flanc. À ce moment-là, je n’ai pas encore compris que la grande cascade que je prends en photo sur ma droite est en réalité celle du Ben Nevis et que l’on aperçoit même des randonneurs. C’est seulement plus haut que je le comprends et je me dis qu’il nous reste un sacré bout de chemin à parcourir ! Avec une moyenne de 3 km/h, il nous faudra environ 3 heures pour atteindre le sommet.

La suite devient plus rocailleuse avec d’immenses lacets qui serpente sur le Ben Nevis. Un peu de neige aussi sur les bas-côtés… Avant de rentrer dans le vif du sujet et d’être carrément DANS LA NEIGE. J’avais pas du tout prévu cela ! Et quand on pense être arrivés, y’en a encore des centaines de mètres a parcourir. Et ce, à deux reprises. J’ai l’impression de suivre un convoi d’alpinistes dans l’Himalaya ! Ne manquait que les piolets…

Sur le toit du Royaume-Uni !

Enfin, nous y sommes et c’est super venteux. Si on s’arrête, on sera gelés en deux-deux… Mais comment résister à l’attrait d’une petite photo ? Par chance, parmi la foule, un jeune présent le propose de monter à ses côtés sur « la stèle » pendant qu’il range ses affaires ! J’en profite pour réclamer une photo et je lui conseille de jouer de « miaou » pour attirer l’attention de N’Lou ! Mais les écossais imitent le chat bizarrement, et il n’y a que moi que ça fait rire… Tandis que N’Lou dresse l’oreille.

Au sommet sinon, pas grand chose : des ruines d’un ancien observatoire météorologique et un petit refuge pour accueillir d’éventuels randonneurs pour la nuit. Il est loin d’être propre, c’est bien dommage car c’est sans doute une très chouette expérience ! En prime il semble bien protégé du vent. Nous ne traînons pas. Un coup d’eau, pour ma part quelques fruits achetés en morceaux ce matin et nous redescendons. J’ai perdu l’usage de mes deux mains, mes extrémités sont gelées et je dois tenir mes bâtons pour éviter de glisser, en cordée avec N’Lou, sur un sol givré !

La descente n’est pas de tout repos, mais nous avons encore une fois un bon rythme. Au fond de moi, j’espère égaliser voire faire mieux que Damien, 6 ans plus tôt ! Il était venu avec son pote Mikaël pour ses 30 ans mais avaient subi le brouillard et rien vu au sommet. Au final, nous atteignons le parking après 05h13 de bons et loyaux services… Je dépose les armes, on mange et c’est finito pour aujourd’hui !

Plus de son, plus de lumière pour N’Lou !

Enfin presque ! Car c’est à ce moment précis, voulant profiter de l’eau chaude des toilettes pour laver mes sous-vêtements, que je réalise que… Je n’ai pris que 3 petites culottes ! Mais à quoi je pensais ? Gros gros craquage… Me voilà donc en train de laver et sécher ma dentelle quand une maman rentre avec sa gamine en poussette. Gamine sans filtre « maman, elle fait quoi la dame ?! » ! J’ai fait l’étrangère qui ne comprenait pas 😂

Après ça, on s’est fait la malle avec N’Lou direction un endroit où trouver un chocolat chaud bien mérité pour mettre à jour tranquillement le blog d’hier ! Pendant ce temps, N’Lou se requinque allongé de tout son long sur les sièges passagers. Enfin, nous reprenons la route pour une trentaine de minutes vers Glenfinnan. Nous y dormirons ce soir (dans un petit champ près d’une maison hantée) !

Je profite de la lumière du jour pour me faire une nouvelle toilette de chat de luxe (eau chaude et gant, comme en voyage à vélo) et ça fait un bien fou après une grosse rando ! Il 20h50, je termine ces quelques lignes… J’ai trié mes photos et je vais manger un morceau ! Quant à N’Lou ça doit faire au moins 3 heures qu’il a mangé et qu’il pionce alors qu’on a des vaches en rut pas loin du camion ! La nuit s’annonce folle…