Norvège | Entre Molde et Kristiansund

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C’est le jour de la reprise !

Vendredi 08 juillet 2022… Comme à notre habitude, nous ne nous pressons pas un matin de camping ! D’autant plus que ce matin, il n’est pas (plus) question de ce défiler. Le temps est plutôt correct et nous décollerons à 11h45 après un ménage de fond et le chargement de notre paquetage ! C’est parti pour la reprise et… ça va ! On sait encore pédaler, ouf !

On démarre cette journée pas si tranquillement : car c’est avec 8 kilomètres de montée que nous nous échauffons. Pour cette demi-journée de « travail », nous visons « la route de l’Atlantique » avec le fameux pont courbé qui relie deux îles. Vous verrez un peu plus bas, c’était bien sympa à voir…

Mais avant ça, nous avons 50 kilomètres à faire et fort heureusement, le vent nous sera d’une grande aide pour atteindre notre but. D’abord en nous poussant dans le dos pour rejoindre la mer puis en tournant de juste ce qu’il faut et pour nous propulser afin de passer le fameux pont.

La célèbre route de l’Atlantique

A l’approche de celui-ci, le paysage est fabuleux car son architecture est incroyable. Une fois dessus par contre, nous remarquons à peine que le pont est aussi fou. Il faut l’avoir vu de ses propres yeux se dresser à 23 mètres (seulement ?) au dessus de l’eau pour le croire…

Pour la minute culture : la route de l’Atlantique (en norvégien : Atlanterhavsveien) a une longueur totale de 8274 mètres. Les travaux de construction ont débuté en 1983 alors qu’elle n’a été inaugurée que 6 ans plus tard, en juillet 1989. Cette route est construite sur plusieurs petites îles et récifs qui sont reliés par huit ponts.Elle est célèbre pour le côté scénique qu’elle offre en ayant une vue sur la mer ouverte, ce qui est rare sur les routes du long de la côte norvégienne. On peut également y voir les fjords et les montagnes à proximité de la route.

Spectaculaire, elle est rapidement devenue une attraction touristique et a même été élue « construction norvégienne du siècle » en septembre 2005. En Norvège, elle est actuellement la deuxième route la plus visitée après celle de Trollstigen (que nous ne verrons pas car elle est un peu plus dans les terres, mais qui semble sublime aussi).

Quand la pêche aux infos nous fait monter dans le bus !

Le vent est là, mais la pluie aussi et la soirée risque d’être à l’image des deux derniers jours : humide. Une fois les îles traversées, nous nous ravisons une nouvelle pour prendre un camping, en tente cette fois-ci. Nous voudrions pouvoir profiter de l’espace commun caractéristique aux campings scandinaves pour nous mettre à l’abri et au chaud tandis que la pluie s’abat sur nous.

D’ailleurs c’est quand nous voulons rejoindre le camping le plus proche, que Marine interpelle un chauffeur de bus pour se renseigner pour demain… Car la véloroute emprunte un tunnel… interdit aux cyclos ! Nous le savions mais nous voulions surtout savoir comment gérer la chose avec tout notre attirail ! La chauffeur parle bien anglais et Marine lui demande si c’est cette compagnie qui gère le transfert pour le tunnel. Oui ! Et d’ailleurs il y va maintenant. On se regarde et il nous propose de nous aider à monter nos affaires… Allez c’est parti !

Ce n’était pas forcément le plan et nous ne savons pas où dormir mais au moins nous avançons ! Nous démontons les carrioles plus vite qu’il ne nous faut de temps pour le dire et les chargeons en soute. Quant à nos vélos, ils trouvent leur place dans le bus avec nous. C’est un peu en équilibre instable mais ça fera le job pour les 30 minutes qu’il nous faudra pour atteindre la ville de Kristiansund.

Je dirais même plus : « les bus » !

Durant le trajet, Marine plaisante en me disant « imagine faut changer de bus en cours de route ». Que n’a-t-elle pas dit là ! Le bus s’arrête dans une gare routière et le sympathique chauffeur nous indique qu’il faut prendre le bus de devant ! Allez, on est bons pour descendre tout notre bazar aidés par deux jeunes et le chauffeur… Ils ont été au top et la transition s’est faite sans accroc ni oubli malgré la précipitation.

On est parés pour passer le fameux tunnel sous la mer… Sur le dernier arrêt avant ledit tunnel, nous récupérons deux voyageurs à vélo norvégiens qui rallient aussi le Cap Nord ! Ils ont failli ne pas monter à cause de nous car les bus sont limités à trois vélos. Mais celui-ci était quasiment vide et on les a aidé à monter leur matériel… Ça passe large ! Leur timing : arriver le premier août à la pointe norvégienne… soit 15-20 jours avant nous !

Ce soir ils s’arrêtent dans un camping de la ville près d’un petit aéroport. On imagine qu’ils ont étudié le truc alors nous allons faire comme eux. Ils descendent au premier arrêt après le pont tandis que nous nous octroyons quelques arrêts supplémentaires sur les conseils de notre jeune norvégienne.

Hop on se retrouve avec tout notre matériel sur le trottoir et il nous faut tout « remonter » à présent. Heureusement, nous sommes maintenant rodés et efficaces pour rejoindre le camping au plus vite. Nous les appelons tout de même pour assurer qu’ils aient de la place et acceptent les chiens : c’est ok !

Soirée camping !

La pluie a cessé et c’est tant mieux pour réaliser les 7 kilomètres jusqu’au lieu de dodo. Tout juste arrivés sur place, le temps se gâte à nouveau et nous montons la tente sous la pluie. Pas de répit pour les braves en Norvège. Pour moins de 16€ (160 NOK), nous avons accès à l’espace commun. De base les chiens n’y sont pas autorisés, mais voyant mon air dépité et le temps à l’extérieur, la nana accepte qu’ils restent couchés dans l’entrée avec nous. Au moins, tout le monde est au sec.

Ce hall est le point de passage de tous les occupants du camping et donc nous échangeons avec chacun d’entre eux. Plutôt sympa la compagnie ! Un couple néerlandais en caravane, un couple allemand en deux chevaux et trois cyclistes : deux norvégiens du bus et une allemande déjà rencontrée hier soir à Molde ! Nous avions échangé avec elle qui rejoint Trondheim et une autre française qui faisait du stop pour rentrer à Brest ! Que d’aventuriers !

Ce soir, pour nous c’est hot dog party : plat efficace et pas cher pour nous requinquer après cet après-midi bien chargée ! Nous n’avons rien avalé de consistant à midi car nous voulions rouler au plus vite pour éviter la pluie. On finit la journée avec 66 kilomètre au compteur et plus de 800 mètres de D+ (plus 30 kilomètres de bus environ) ! On a fait un vrai bond et on en a pris plein les yeux !