Norvège | Entre Skei et Stryn

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“Joie du vent qui souffle…”

Samedi 02 juillet 2022 ! Je peux vous dire qu’il y a eu du vent dans les voiles cette nuit… Et ce n’est pas peu dire ! J’ai été obligé de me lever a deux reprises entre 01 et 02 heures du matin. La première fois pour tenter de mettre des sardines afin de maintenir la tente (mais dans des graviers… faut s’accrocher) et la seconde pour ranger la bâche couvrant les vélos. Celle-ci allait se faire la malle ! Marine a bien cru que nous allions perdre la tente tellement ça bougeait… Elle s’accrochait aux chiens au cas où !

Après ces péripéties nocturnes, le réveil a donc été repoussé plusieurs fois pour finalement émerger un peu avant 08h30. En nous levant, nous constatons qu’il ne pleut pas mais il fait beaucoup plus froid que les jours précédents. On se couvre bien pour démarrer la journée. Ca faisait un bail qu’on avait pas sorti les pulls le matin. Les petits pancakes préparés par Marine font plaisir pour se remplir l’estomac après cette dure nuit !

Quand ça veut pas… ça veut pas !

Nous nous élançons vers 09h30 en sachant que nous entamons l’étape par 15 kilomètres au profil descendant ! Ça va être une régalade ! Sauf que… j’ai une de mes roues de carriole qui est crevée. Le vent devait piquer cette nuit. Je démonte tout et ne trouvant pas la fuite, je remonte tel quel afin de la gonfler à son maximum… Alors in challah et on verra !

Le faux plat est extraordinaire ! Nous fusons à travers un paysage montagneux féerique empli de cascades et de sommets enneigés. Pouvoir observer ce dernier sans être dans la douleur a quelque chose de très plaisant !
Mais une fois parvenus au village de Byrkjelo, c’est une toute autre histoire. Une vraie difficulté nous y attend.

Voilà que se présente devant nous un col de 7 kilomètres à 7% de moyenne (statistiques vues après coup, et heureusement, j’en connais une qui aurait grisé !). Je peux vous dire que nous y avons passé du temps sur celui-ci (deux heures). Marine devant montant à son rythme et moi derrière maintenant une distance avec elle. Assez facilement d’ailleurs car je ne roule pas bien ce matin…

Après 3 kilomètres, je remarque que mon pneu droit de la carriole est ENCORE à plat. Je sors donc une chambre à air neuve. Mais pas de bol, ce ne sont pas les bons embouts (un problème de valve presta vs scharder, encore une erreur de débutant). Heureusement que dans ce sens, ça passe quand même et je remonte tant bien que mal le pneu avant de repartir !

Il était costaud celui-ci !

Je rattrape Marine sur les coups de midi à 2 kilomètres de l’arrivée. Arrêtée sur le bas côté, elle m’explique qu’elle a eu un souci avec N’lou. Marchant à côté d’elle pendant la grimpe du col, ils sont passés sur un passage à bovins un peu différent de ceux déjà vu (les fameux passages canadiens). Celui-ci était électrifié. Autant vous dire que ça a fait tout drôle à Loulou… qui a eu du mal à revenir vers Marine et la carriole à l’idée d’éventuellement repasser dessus. Plus de peur que de mal au final, il a vite gambadé à nouveau pendant la pause.

Je reprends la tête pour terminer ce col afin que Madjo pigne moins… Ces deux-là sont toujours terribles et aucun des deux chiens ne veut fermer la marche. Je gagne en tranquillité et cela soulage un peu mes oreilles tandis que plus bas N’Lou prend le relais ! Nous bouclons ce col en deux heures… attaqué à 150 mètres d’altitude et finalisé à 650 mètres ! La prise de hauteur nous a rafraîchi et nous sortons alors polaire, coupe vent et tour de cou pour la descente !

Nous voilà à descendre sur 8,8 kilomètres en « tout schuss » ! C’était grisant et les freins étaient brûlants en bas ! Nous avons quand même fait un stop photo où nous étions plus l’attraction que le paysage au milieu d’un bus de retraités américains… Il est déjà 13h30 quand nous parvenons à Utvik et le temps s’assombrit. Nous avons à peine eu le temps de finir notre taboulé que nous sommes déjà en train de courir sous un abri. Un garage ouvert fera le job… On ne s’est même pas posé la question de savoir si nous étions chez des particuliers mais il semblait désert ! Je profite de me faire un petit café et nous voilà repartis.

Fin d’une bonne journée en selle

Nous avons passé la seule grosse difficulté de la journée. L’après-midi sera consacré à un terrain plutôt plat tout au long du fjord qui nous rappelle l’Italie avec sa forme de botte. Nous pouvons apercevoir sur l’autre rive les villes que nous passerons demain et c’est un peu frustrant d’ailleurs. C’est juste là en face mais à 28 kilomètres par la route. Heureusement ça avance vite et bien !

Nous nous arrêtons dans un village assez touristique pour y faire quelques courses et voir au passage le départ d’un bateau de croisière italien. Ça a l’air plutôt animé là-dedans. A quai, la musique qui retentissait était d’ailleurs « Con te partiró » d’Andrea Bocceli.

Nous sommes déjà à plus de 60 kilomètres et la ville de Loen où nous visions un bivouac n’avait rien a nous proposer : camping interdit dans toute la station balnéaire ! Ouch… Mais comme à chaque fois, que nous croyons finir au camping le plus proche, nous sommes plutôt chanceux. Après 10 kilomètres complémentaires (il faut les faire en fin de journée), nous longeons un tunnel par un chemin piétonnier (itinéraire bis bonjour) et nous tombons sur un petit coin d’herbe pour la tente.

L’endroit est une nouvelle fois parfait pour la soirée avec une vue superbe sur les hauteurs du fjord que nous avons longé tout l’après-midi. Nous ne pouvons que constater la route empruntée. Repas au poil avec du saumon et des petits légumes surgelés (des patates oui oui ce sont des légumes…) avant de prendre une douche et filer sous la tente chassés par quelques gouttes de pluie. Demain c’est dimanche, et une chose est sûre : nous n’aurons pas de croissants au pied de la tente 😒