Norvège | Entre Hailevang et Førde

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« J’y vais mais j’ai peur »

En ce jeudi 30 juin 2022, à l’orée d’un nouveau mois, le soleil est au rendez-vous et tape bien sur la tente encore ce matin. Ça a le don de nous mettre de bonne humeur et rendre la vue extérieure encore plus magnifique une fois les fermetures éclair tirées ! En prime, le petit-déjeuner au soleil est aussi bien plus agréable.

Et aujourd’hui, il va falloir que beaucoup de choses aillent dans le bon sens… avec la grande montée qui nous attend sur cette journée de vélo. Même en profitant, nous sommes prêts dès 08h30. Et pourtant ! Marine sait ce qui nous attend en guise de mise en bouche : dès la sortie du bivouac, nous avons un col de 12 kilomètres à gravir avant de pouvoir nous refroidir dans la descente de la même distance. C’est a ce moment précis, qu’elle me demande de lire quelques pages de son livre avant de partir… Vous l’avez bien compris, elle repousse l’échéance ! Elle a même pas pris de photo ce matin, c’est pour dire…

La plus grande montée de l’histoire !

C’est pourtant bien à 09h00 que je la pousse à décoller… Je la laisse partir devant et je n’emboîterai son pas que 10 minutes plus tard afin de ne pas nous marcher dessus durant la montée ! Nous ne sommes plus dans des pourcentages aussi élevés que dans la partie sud du pays mais davantage sur une pente régulière… Bien que celle-ci soit beaucoup beaucoup plus longue ! Ça demande donc de l’énergie et surtout énormément de patience. J’ai bien fait de laisser Marine devant car la patience c’est son fort 😂 !

Toutefois, il faut noter le paysage… La montée est facilitée par la beauté du panorama qui se déploie autour de nous. En effet, nous sommes entourés de sommets qui culminent autour de 700 mètres et qui pourtant sont encore blancs de neige ! Le paysage est donc grandiose quand ces pics viennent surplomber les fjords. A deux reprises, je rattrape Marine (km 7,5 et km 11) mais je coupe mon effort avant de la coller.

Elle évolue avec N’Lou à ses côté. Ils sont en plein exercice de dressage pour l’habituer à marcher à droite (il marche normalement à gauche) et je ne voudrais surtout pas le déranger… Il faut dire qu’il gère vraiment bien aujourd’hui. De mon côté, je teste l’exercice avec Madjo, mais étant moi-même un très mauvais éducateur, je coupe l’exercice à chaque passage de voiture.

L’arrivée approche… On voit de la lumière au bout du tunnel (normal ça ?). C’est après celui-ci qui s’étend sur 400 mètres que l’effort se coupe. Marine m’attend au sommet pour la pause. Nous avons mis 02h10 à monter ces 12 kilomètres pour un dénivelé positif de mètres. Un record ! Et du coup, on peut dire que Loulou a grimpé son premier col routier… à pattes !

Descente et tunnel surprise !

Maintenant que nous sommes au sommet, place à la descente. Avant celle-ci, nous décidons de terminer notre journée en bas du col. Nous arrivons sur la grande agglomération de Førde et cette ville dispose d’un camping qui semble très bien équipé. L’occasion parfaite de prendre une bonne vraie douche, laver notre linge pour de vrai (aussi) et cuisiner sans bouffer toutes nos réserves de gaz ! Enfin, accessoirement nous pourrons aussi tous les quatre nous y reposer à notre aise.

Nous voilà lancés, tambour battant, dans la longue descente en respectant une distance de sécurité au cas où. C’est en bas de celle-ci que nous sommes bloqués… Nous nous trouvons face à un tunnel, interdit aux piétons et aux vélo tandis que le passage que nous devions empruntés est bloqué pour travaux. Une seule solution nous vient à l’esprit (celle de faire machine arrière par l’unique route n’en a jamais été une) : stopper un automobiliste qui nous servira de voiture balai comme sur le tour ! Il ne lui manquait plus que le gyrophare sur ces 800 mètres de tunnel !

Avant de filer au camping, nous faisons un stop au magasin intersport afin que je puisse me racheter une veste polaire pour remplacer celle perdue la veille. C’est à cette occasion que nous rencontrons des polonais vivant en Espagne. Ils sont aussi en plein voyagé à vélo en direction du cap nord ! Nous sommes surpris de l’extrême maigreur de l’un d’entre eux : il nous exprime qu’ici ils ne font pas beaucoup de kilomètres pour ne pas avoir à trop manger car la nourriture est très cher ! Il ne faudrait pas que son vélo lui tombe dessus au risque de lui casser une jambe celui-ci…

Je me trouve ce qu’il me faut et fait d’une pierre deux coups en me procurant du gaz.
C’est finalement à 13h00 que nous atteignons le camping très bien situé au calme et près d’un centre commercial… où nous avons d’ailleurs investi dans une canne à pêche ! Si vous avez des conseils pour les nuls, on prend… Paraît que pêcher en Norvège sur la côte ouest est dingue alors on espère ne pas repartir bredouilles ! Au camping, les installations sont parfaites. Nous réglons 250 NOK la nuit pour deux cyclos en tente (chiens gratuits) et 75 NOK pour un timing unique de 3h de machine à laver ! Nous n’avons plus qu’à poser notre tente et profiter.

A tableeeeeuh !

Le soleil nous permet d’installer sur notre emplacement un étendoir à linge géant. En attendant que cela sèche, me voilà en maillot de bain pour l’après-midi… Dommage qu’il n’y ait pas de piscine ! J’ai un peu l’impression d’être Dubosc dans camping « alors on n’attend pas Patrick ? » 😂

Un après-midi repos, pas tout à fait :

1/ Nous faisons le point compte en banque, en notant toutes nos dépense sur une application. Cela nous permet de connaître chaque poste de dépense… et notre principal carburant c’est la nourriture ! Suivre les dépenses nous permet aussi de ne pas trop nous disperser dans ce long pays.

2/ Nous réalisons la suite de l’itinéraire pour la semaine à venir, car l’eurovelo a ses limites avec ses détours à gogo… C’est rassurant de savoir ce qui nous attend et voir à peu près où nous serons jour après jour. Et mine de rien tout ça prend du temps !

Enfin, profitant du supermarché d’à-côté, Marine va faire les course pour ce soir. Nous voulions faire nos feignasses en mangeant une pizza surgelée (premier plat national en Norvège…) mais en voyant les prix avoisinant les 7 euros la pizza, nous optons pour la faire nous-mêmes car en prime elle sera sûrement meilleure. Et puis livrés à nous-mêmes dans une cuisine équipée, on anticipe les prochains repas : deux portions de taboulé, des patates douces sautées, des pancakes à la banane… On aura de quoi bien démarrer nos prochaines journées…

La journée s’achève dans la fraîcheur et annonce une nuit dans de bonnes conditions… Si les hélicoptères de l’hôpital voisin cessent de passer au dessus de notre tente… Allez, à demain pour la suite de nos aventures !

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