Norvège | De Mandal à Farsund

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Un réveil en plein soleil

Ce matin, c’est bien avant le réveil de 07h30 que nous nous réveillons ! En effet, le soleil tape déjà fort sur la tente en ce jeudi 16 juin 2022 et nous force à sortir de la tente ! Pas un pet de nuage dans le ciel, la journée s’annonce belle et chaude aussi ! Nous préparons nos affaires, prenons un bon petit-déjeuner et nous voilà parés pour le départ !

Nous ne savons pas encore, pour notre part, quel sera notre trajet du jour. Nous sommes tiraillés entre l’envie de rester avec les copains, les jolis paysages qui s’annoncent et également par le « on fait au plus court » pour rejoindre Stavanger. Nous laissons couler la journée et nous verrons bien où cela nous mène !

La journée démarre sur les chapeaux de roue en attaquant directement sur des montées… et sur de la piste un peu gravilloneuse à travers les bois. L’avantage c’est que les chiens vont pouvoir courir un peu si nous sécurisons l’avant et l’arrière du convoi. Nous montons encore et encore, c’est la descente qui n’en sera que plus belle…

Il faut prendre une décision

Alors que nous continuons d’avancer, nous ne savons toujours pas quelle route nous allons emprunter. Nous sommes malgré tout tentés de dire aux copains de filer devant tandis que nous prendront plus au nord pour rejoindre la ville de Lyngdal puis celle de Liknes. En effet, celle-ci comporte un énorme bras de mer qu’il est nécessaire de contourner par un gros détour, plus vite nous y serons, plus nous nous rapprocherons de Stavanger.

Pourtant, les copains restent à nos côtés quand nous nous arrêtons à 11h30 pour un coup de fil ! Et au bord de cette crique donnant sur la mer nous sommes aux anges. Bien que l’eau soit froide (très très froide), cela nous fait un bien fou de nous poser ! Nous en profiterons pour déjeuner dès midi et nous dévorons notre salade de pâtes quotidienne… Nous n’avons que 22 kilomètres au compteur, mais le dénivelé était déjà costaud ! A chaque côte sa peine et nous avançons petit à petit.

Quand nous repartons, nous sommes toujours décidés à monter vers Liknes mais nous bifurquerons dans une quinzaine de kilomètres. Sarah me glisse alors qu’elle a perdu son pari avec Maxime. Elle avait tout misé sur le fait qu’on resterait avec eux et du coup elle va devoir aller se baigner ce soir dans l’eau glaciale ! On ne peut pas lui imposer cela… Allez on va rester avec eux alors. Mais surtout, même si nous aurons plus de kilomètres au compteur, nous savons que les étapes qui s’annoncent seront difficiles… alors autant être à plusieurs pour se motiver les uns les autres et être ainsi tirés « vers le haut » !

Le pire reste à venir !

L’étape du jour est de loin la plus difficile que nous ayons rencontré jusqu’ici ! Les virages s’enchaînent et le dénivelé avec. Alors que nous checkons le nombre de kilomètres restants, nous remarquons que le « gros pétard » c’est pour bientôt… Une montée de 3 kilomètres avec des passages compris entre 10 et 14%… C’est dur dur et j’en souffre énormément. Damien a voulu me laisser de l’avance pour ne pas subir ma vitesse, mais quand il me rattrape, jai « déjà » mis pied à terre. Je vois Maxime et Sarah avancer « tout doucement » dans une épingle plus haut et voir ainsi la raideur qui m’attend, a raison de moi.

Damien passe devant et il n’est pas seul. Il s’est fait récupéré par deux Bruxellois qui progressent eux aussi tranquillement dans la montée. Ils démarrent tout juste leur voyage depuis 2 jours en Norvège et clairement ils n’étaient pas préparés à ça (non plus). Finalement, je descends N’Lou à mes côtés tandis que je pousse le vélo, mais c’est tout aussi dur. D’autant plus que Loulou est habitué à être à ma gauche mais la route est passante et il doit rester à droite entre la rambarde et mon vélo pour être en sécurité.

Un peu plus haut, je parviens à remonter sur le vélo. Mais je progresse difficilement, toujours avec N’Lou sur la chaussée. Je m’arrête à chaque voiture pour le sécuriser. Bientôt, Damien arrive vers moi en courant. Il prend le vélo tandis que je monte à pied avec N’Lou sur les 500 prochains mètres. Nous sommes à la moitié de la côte…

Après une petite pause, nous repartons de plus belle pour finir cette côte de l’enfer. C’est tellement raide que j’ai l’impression d’être sur un vélo elliptique debout sur les pédales. Damien revient à mon secours. Je fais descendre N’Lou et cette fois c’est lui qui le garde à ses côtés… Sauf qu’au sommet de la côte ça a bien failli être le drame… Une voiture en face, N’Lou qui fait un écart pour regarder où je suis, moi qui hurle DAAAAAAAAMIEEEEENNN et la voiture qui me dit « les chiens c’est en laisse ». Elle a pris quelques noms d’oiseaux dans la figure elle car j’ai complètement perdu mon sang froid… Plus de peur que de mal au final.

Un shelter nommé désir !

Autant dire qu’à l’issue de cette côte, on pensait avoir soupé assez de dénivelé pour les six mois à venir mais non… Sur les 25 kilomètres restants, nous ne sommes pas au bout de nos surprises… « Allez serre les dents, c’est bientôt fini » ne cesse de me répéter Damien ! Nous faisons une nouvelle pause pour manger un morceau car nous sommes tous les quatre au bord de l’hypoglycémie. Et après ça, on repart !

Autant vous dire que les derniers kilomètres nous les décomptions comme jamais. 14… 8… 3,6… 1,25… avant de finalement atteindre Farsund où nous pouvons refaire le plein d’eau et quelques courses. Ce soir on va manger des calories à tout va ! En prime, on partagera une énorme pastèque avec Sarah et Maxime dont on a rêvé tout l’après-midi. A défaut d’un spot en pleine ville, nous repérons un petit lac et tentons de nous y aventurer… Quand soudain un shelter sort encore une fois de nulle part, et celui-ci est plus que bienvenu après cette rude journée.

Nous nous hâtons de monter la tente, se faire une toilette de chat et enfin nous pouvons trinquer à la journée, mais aussi aux 2 mois de vélo dès belges et à leurs 3000 kilomètres. Au menu du soir : hamburgers (2 pour Marine, 3 pour Damien) avant de finir sous la tente à 22 heures après une invasion de mini moucherons… On est cramés ! J’ai changé en douce le réveil de Damien pendant un instant d’inattention. Nous espérons nous autres (Sarah, Maxime et moi) qu’il sera fatigué et que la lumière ou l’habitude ne le réveilleront pas à 07h30… Si on peut avoir droit à une grasse matinée, on prend ! Allez, au dodo !