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Avec notre bâche, cachant l’entrée de notre shelter et ce vent nocturne, j’ai eu l’impression d’être dans un bateau cette nuit ! Malgré la grosse sortie d’hier, je n’ai pas si bien dormi que ça, mais je ne vais pas me plaindre, c’est seulement une nuit sur les quarante dernières !
Le réveil sonne à l’heure, en ce mardi 24 mai 2022 et je me hâte d’aller prendre la température extérieure ! Nous sommes sur la fin d’une averse a priori… Et en consultant la météo sur le net, la prochaine devrait avoir lieu en début d’après-midi !
C’est donc maintenant qu’il faut y aller… nous nous hâtons de ranger nos affaires sans réveiller notre voisin de nuit, qui lui a pour habitude de ne décoller que vers 11h00. Chacun son rythme ! Sur nos selles à 09h15, nous voilà à remonter encore une fois la côte ouest du Danemark. Oui elle est longue et y’en a pour quelques jours… Le temps est menaçant mais par chance, le vent est toujours à notre avantage ! On fuse sur un asphalte (encore une fois) parfait.
Si nous n’étions que tous les deux avec Marine, je pense que l’on pourrait se faire la sortie d’une traite ! Mais nos deux loulous nous rappellent vite à l’ordre pour nous faire comprendre qu’ils sont là… Et bien évidement, nous les sortons à la moindre occasion pour les hydrater et leurs permettre de se dégourdir les pattes ! En plus, on a trouvé une balle de tennis en route pour leur plus grand bonheur.
D’ailleurs, c’est l’heure de l’une de ses pauses où N’Lou et Madjo courraient à nos côtés dans un chemin, que le drame est arrivé ! Une des roues de ma carriole s’est fait la malle… Mieux vaut aujourd’hui et à vide qu’hier lors de nos grandes pointes de vitesse… À décharge de la marque, nous avions enlevé les roues la nuit dernière pour entrer les carrioles dans le shelter pour que les chiens puissent y dormir… En espérant que ce soit un cas isolé. À suivre !
Nos réserves alimentaires sont presque à sec… Dire que pourtant, nous nous sommes trainé des kilos de nourriture pendant plusieurs semaines sans jamais trop les écouler… Mais cette fois les sacoches sont vides de chez vides ! Nous nous arrêtons dans un premier supermarché pour acheter de quoi se sustenter pour au moins ce midi… Quant au reste, on avisera plus tard car nous devrions croiser un Aldi en chemin…
Dans nos têtes, Lidl et Aldi sont des valeurs « sûres » pour trouver des choses que nous connaissons. Finalement, Marine ressort avec un premier ravitaillement conséquent et m’informe qu’il y a même du gaz ! On prend une bouteille en plus et on maintient ainsi notre stock à niveau ! Nous en profitons aussi pour prendre un encas (un délicieux rouleau à la cannelle) qui nous permettra de tenir un peu avant l’arrêt déjeuner… La banane et les deux carrés de chocolat du petit-déjeuner sont déjà loin.
La route continue… Mais le problème de ce midi, à travers ces magnifiques champs de dunes, que nous traversons encore et encore, c’est de trouver un coin pour déjeuner ! Finalement nous nous stoppons de force au bout de 45 kilomètres sur un spot où une table fut un temps accessible… Mais là, nous avons les genoux dans le menton car le sable des dunes a commencé à la recouvrir : « la montée des sables », c’est bien connu ! Une salade de légumes crus, sans sauce… C’est un peu fadasse mais ça remplit l’estomac et nous permet de repartir de plus belle pour les 18 kilomètres qu’il nous reste jusqu’à l’arrivée.
Nous faisons une seconde halte chez Aldi afin de compléter nos achats du matin et nous voilà ok pour les prochains jours avec nos 70€ de courses en tout genre ! On a même trouvé du saucisson : des fuets bien durs et en promo… On dirait que les danois ont clairement sous-estimé cette ressource… Tant mieux pour nous car c’est tellement réconfortant 😊 Notre campement du soir approche à grands pas et il n’est que 14h30 !
Avant de filer nous backer avant la potentielle averse, nous nous arrêtons à Vigsø sur un spot bien connu de cette partie là du pays : les bunkers de la mer du nord. Il faut savoir que la région que nous traversons actuellement (le Jutland) a été la scène de grandes batailles pendant la première Guerre Mondiale. Ainsi, la « bien nommée » bataille du Jutland est la plus grande bataille navale de l’époque et probablement l’une des plus complexes de l’histoire. Elle opposa pendant deux jours la Royal Navy (Royaume-Uni) à la Kaiserliche Marine (Allemagne) en mer du Nord, à 200 km au nord-ouest de la péninsule danoise du Jutland en mai-juin 1916.
Le 31 mai 1916, au plus fort de la « Grande Guerre », les troupes anglaises et allemandes s’affrontent dans le Jutland, au large du Danemark. Appelée bataille du Skagger-Rack par les Allemands, c’est la seule bataille navale importante de la Première Guerre mondiale depuis celle de Coronel, 19 mois plus tôt.
Sous le commandement de l’amiral Reinhard-Scheer, la flotte allemande remporte une victoire tactique. Elle évite l’encerclement et oblige la Royal Navy, commandée par l’amiral John Jellicoe, à rompre le combat au prix de pertes importantes : 5769 hommes et 9 croiseurs. Les Allemands perdent de leur côté 2853 hommes, un vieux cuirassé et 3 croiseurs tandis que le reste de leur flotte regagne ses ports.
Le Mur de l’Atlantique au Danemark était un système de défense côtier sur la Mer du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale… Et oui, maintenant, on change d’époque ! Il se composait d’environ 8000 structures en béton différentes, dont environ 2000 étaient des bunkers. À certains endroits, ces bunkers ont été enlevés ou recouverts… Mais ceux que nous avons découvert cet après-midi, sont comme la majeure partie, encore tels qu’ils étaient à la fin de la guerre.
Nous grimpons les dunes pour découvrir ces géants de pierre en vrac sur le sable quelques mètres plus bas. En marchant à côté, nous avons vraiment le sentiment d’être tous petits mais surtout d’être dans un film post-apocalyptique…
Ce sont finalement quelques photos de drone qui nous permettront de voir, d’en haut, les stigmates de cette guerre qui n’a définitivement pas touché que la France et l’Allemagne !
C’est finalement 2 kilomètres plus loin que nous trouvons notre petit coin de paradis de ce soir. Il s’agit d’un shelter dans une petite clairière isolée où nous nous posons vers 15h45… Nous avons pourtant bien roulé et réalisé nos 60 kilomètres journaliers, visité ce qu’il y avait à voir sur notre route… Et nous arrivons à nous installer à temps pour prendre le goûter… C’est assez rare pour être souligné !
La fin d’après-midi me permet de refaire un petit réglage sur le vélo, de revoir l’installation de mon porte-bagages avant mais aussi de réparer la chambre à air de la veille ! De son côté, Marine nous met à jour sur le blog et prend soin de partager notre épopée sur les réseaux pour confirmer que voyager avec un (voire des) chien(s) c’est tout à fait possible ! Des fois que certains l’oublieraient à l’approche de la période estivale.
Enfin, nous sommes chanceux : la pluie n’a finalement pas pointé le bout de son nez pour notre plus grand bonheur ! Nous profitons même d’une éclaircie pour prendre nos douches au gant de toilettes, cuisiner nos knakis-purée de ce soir avant de nous mettre au chaud à l’abri de notre cabane. Ne pas avoir à sortir la tente, ça a du bon je vous l’assure !
3 Comments
Bravo encore les loulous …. Comme tous les jours beaucoup de kms . Bravo pour les magnifiques photos avec le drone. Bon appétit donc et gros dodo 🛌. Bisous et à demain pour la suite ❤️❤️❤️❤️✌️
Encore une belle journée.
Pour la roue de la carriole, Damien a voulu rejouer Bourvil dans un remake du Corniaud 😂
https://youtu.be/lgCiVQ7gaLw
Superbes photos de drone…