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Nous y voilà, une nouvelle journée se lève aux abords de la Manche ! Moi qui avait en tête que nous étions près de l’océan Atlantique, fâcheuse erreur ! En effet, nous sommes bien plus haut sur la carte, toujours dans cette petite péninsule qui rebique : le Cotentin !
Madjo qui s’était endormie à l’heure des poules hier soir est toute fraîche toute pimpante à 05h08 du matin… Je n’ai plus qu’à lui faire comprendre que ce n’est pas l’heure et qu’il lui faut encore se reposer. Mais à entendre ma voix, elle bat encore plus fort de la queue… Réussirons-nous à nous rendormir ? La réponse est oui ! J’ai fait la morte et elle s’est recouchée jusqu’à ce que le réveil nous tire de nos songes à 08h00 pétantes. Nous allons bientôt pouvoir nous remettre en route !
Alors que nous sortons tout juste du camion, notre voisine de camping-car s’approche de nous ! J’ai encore la voix d’ours qui n’a pas encore vraiment parlé, les yeux tous embués, mais peu importe ! Elle est intriguée par le camion et me demande si elle peut prendre quelques photos pour sa fille. Cette dernière aurait un projet similaire et cette taille de véhicule pourrait bien lui convenir.
Nous engageons ainsi la discussion avant que son mari ne nous rejoigne. Les chiens pendant ce temps-là se la jouent cool Raoul et vadrouillent sur le parking. A cette heure encore relativement matinale, nous sommes toujours seuls au monde et ce n’est pas pour me déplaire ! Nous papotons donc de voyages et destinations françaises avant de trouver des points communs : Damien et la mari ont participé à un même évènement cycliste en 2018 ! Comme quoi le monde est parfois petit !
Finalement, nous prendrons congés ce qui me permettra d’embarquer les chiens pour une balade un peu plus sympa ! J’en profite pour sortir le drone et voir à quoi ressemble ce joli coin depuis le ciel. Nous finirons sur un brin de petit-déj avant de nous élancer vers une nouvelle destination… Toujours dans la Manche vu que ce département est particulièrement étendu.
Nous avons rendez-vous avec Damien vers 12h30 à Granville, l’occasion de profiter encore d’une belle matinée de visites ! Même s’il ne faut pas négliger le temps de route pour redescendre une bonne partie de la côte manchoise. Oui moi aussi je suis déçue que l’on ne dise pas manchote… Nous nous dirigeons donc vers le sud avec un premier arrêt prévu dans la bourgade de Biville.
Rapidement, en cherchant à rejoindre la plage du même nom, nous atterrissons dans un massif dunaire impressionnant avec de superbes paysages en contrebas. Avec autant d’espace, pas compliqué d’imaginer qu’il s’agissait d’un immense terrain de jeux pour les manœuvres militaires. Tandis que la commune de Biville a repris la main sur la propriété de sa part de dunes (si l’on peut dire), ce n’est pas forcément le cas de la ville voisine. En effet, à Vasteville, la dune appartient au Ministère de la Défense !
Nous avons profité là encore d’une belle balade sur la plage en découvrant avec surprise un nombre de surfeurs impressionnant ! Une activité que je ne m’attendais pas à découvrir ici pourtant, les vagues sont bien au rendez-vous. Quant à la plage, je dirai qu’elle est typique de Normandie…
Une immense plage de sable fin bordant la Manche, où poussent des blockhaus ! Ça alors… Les dunes s’étant retirées petit à petit, ont laissé apparaitre des blocs de pierre, restes des batailles qui se sont déroulées ici. Aujourd’hui, le Beach-art leur redonne une seconde jeunesse avec quelques jolies couleurs pour le plaisir des yeux.
Allez ce n’est pas tout mais nous avons encore un peu de route à parcourir ! D’ailleurs, je me fais une réflexion en longeant ces champs de choux à perte de vue… Moi qui pensais que c’étaient les vendéens que nous appelions les Ventrachoux. Les normands ne sont pas mal non plus dans leur genre !
Et c’est en écrivant cela que je découvre la réelle histoire de ce surnom tiré des guerres de Vendée. Il ne s’agit pas de gastronomie, mais d’une habitude de combattant ! En effet, les soldats avaient pris partie de s’embusquer en se mettant à plat ventre dans les champs de choux pour échapper aux troupes républicaines. Quelle histoire !
Tout cela pour dire que nous avons croisé bon nombre de champs… De chou blanc, de chou rouge, de chou multicolore et même de chou de Bruxelles ! Je ne pensais pas que les plants ressemblaient à de mini palmiers au passage. Photo à l’appui… Presque aussi nombreux que les fameuses vaches du bocage normand.
Nous continuerons ensuite notre descente avec un stop à la Maison du Biscuit à Sortosville-en-Beaumont puis à Portbail. Dans ce deuxième petit village, je profiterai d’un ciel dégagé pour ressortir le drone et observer le fameux havre depuis là-haut. Le Cotentin regroupe huit havres sur sa côte ouest aussi appelée la Côte des Havres. Il faut savoir qu’en langage maritime, un havre peut être à la fois :
⛵ Une petite baie ou une crique qui donne sur la mer et où les bateaux sont en sécurité même en cas de mauvais temps.
⛵ Un port côtier naturel plutôt refermé sur lui-même avec là aussi un abri sûr pour les bateaux amarrés. D’où le nom havre de paix.
Pour la petite histoire, c’est aussi de là que Le Havre tire son nom… Du fait de son passé historique au temps de François Ier ! Mais un jour nous irons visiter cette ville alors je m’en garde un peu sous le coude pour ce moment-là !
C’est finalement à l’heure précise de rendez-vous fixée que nous nous retrouvons avec Damien aux abords du port de Granville ! Ce grand courageux vient d’allier la pratique du vélo pour son entraînement et l’envie d’un roadtrip en notre compagnie. C’est donc sans tarder que nous démontons le vélo pour le passer dans le van avant d’aller nous poser pour le déjeuner bien mérité. Nous profiterons d’une vue dégagée sur la mer en dévorant notre salade de riz aussi bonne que copieuse !
C’est avec l’estomac bien rempli que nous nous élancerons pour une balade au cœur de la ville. Nous ne loupons rien : ville haute, basse ville et la promenade aux abords du Casino ! C’est là que Damien a décidé de la ramener avec un point de science qui m’était inconnu. Puisqu’il y a un casino, Granville est forcément une station balnéaire. Plaît-il ? Il y a un lien vraiment ? Et bien oui. C’est ce que nous avons pu découvrir à retardement…
Le thermalisme est une médecine naturelle qui base ses bienfaits sur l’utilisation des eaux de sources minérales, riches en sels et oligo-éléments. C’est pourquoi les grecs puis les romains étaient fans des bains collectifs à l’époque. La tradition s’est perpétuée et amplifiée jusqu’au 19ème siècle où il était de bon ton de « prendre les eaux ». Les stations thermales deviennent alors des lieux de villégiature et les villes d’eaux développent leurs infrastructures pour attirer les clients.
Alors qu’il cherche à lutter contre les jeux d’argent clandestin, Napoléon III crée un lieu de jeu officiel : le casino. Il éditera également une loi en 1806 autorisant l’ouverture de ces casinos uniquement au sein des villes thermales et balnéaires. Damien avait raison. CQFD ! Même si depuis la loi a un peu évolué avec l’accord du Ministre de l’Intérieur. Les casinos sont désormais autorisés dans un périmètre un peu plus large, toujours en lien avec les villes d’eaux ou le tourisme que je qualifierais « de masse » !
En quittant Granville en direction de Pirou, plus au Nord, nous ne manquerons pas l’arrêt au Havre de la Vanlée. Ici entre dunes et marais, les moutons évoluent en liberté. Ils profitent d’une herbe de qualité dans ces marais régulièrement recouverts par la marée… D’où le mouton de pré-salé, produit du terroir du département de la Manche !
C’est finalement à Gouville-sur-Mer que nous débarquerons en fin d’après-midi ! Direction les abords de la plage pour découvrir (à nouveau) ces jolies petites cabanes toutes colorées. J’avais eu l’occasion pour ma part de les découvrir il y a quelques années à l’occasion des photos de mariage de copains. Un cadre vraiment idyllique ! Aujourd’hui, pas de mariés en vue, juste de nombreux promeneurs venus errer comme nous, mais aussi des familles qui profitent de leur propriété.
Dans les années 1920, ces cabines étaient peu nombreuses et avaient notamment pour vocation de servir de vestiaire… En effet, les touristes pouvaient s’y changer avant de se rendre à la plage. Malheureusement, avec la guerre et l’occupation allemande, elles sont détruites et disparaissent du paysage. Néanmoins, après la Libération, l’heure est à la reconstruction : des villes et des cabanes. Elles s’inscrivent désormais comme élément du patrimoine gouvillais et sont transmises en famille de générations en générations. Leur but ? Stocker quelques affaires de plage et profiter d’un petit abri pour profiter du paysage ! Allez on vous embarque pour la visite des lieux.
Finalement, c’est sur Pirou-Plage que nous jetons notre dévolu pour la nuit. Non pas par hasard, car c’est ici que nous étions venus 2 ans auparavant pour l’une de nos premières échappées en van. Nous retrouvons donc notre spot avec grand plaisir et la tranquillité des lieux, seuls au monde.
Pour la programme de la soirée, ce sera assez simple : profiter de l’air marin, du paysage dunaire et d’un apéro avant le dîner dans le frais manchois. Le timing reste serré car encore une fois, couvre-feu oblige, il sera l’heure de replier les goals un peu avant 19 heures. Dernière balade, pipi et au lit après avoir observé un superbe pré-coucher de soleil. Et ce, avec pour toile de fond, Jersey, une des îles Anglo-Normandes de la Manche.
Alors bonne nuit et à bientôt pour de prochaines aventures 💛 !
5 Comments
Belles balades, belles rencontres et de toujours superbes photos.
Profitez bien On vous embrasse. 🥰😍😘😘
Pendant que certains éternuent dans leur manche, d’autres y trouvent un espace d’évasion 😜 Quelle inventivité !!
Nous avons appris plein de choses ….. merci pour les photos et gros bisous à toute la troupe de baroudeurs 🤪😍😍😍
Bientôt je t’embarquerai en virée van ! On ira chercher les cartes postales de Sainte Mère Eglise 😉
[…] pérégrinations, vous vous souviendrez du laïus partagé il y a peu sur Granville relative à la station balnéaire = casino […]