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Nous voilà confinés, période propice pour la réflexion et la rédaction de nos bilans car oui, en confinement, on a appris qu’il fallait prendre son temps.
Alors on applique, on reste chez nous et on n’a plus l’excuse de « on s’en met plein les yeux, on fera ça plus tard » pour procrastiner… Alors, profitons-en pendant que c’est encore assez frais dans nos têtes !
L’Argentine a symbolisé pour nous le début de la liberté que nous attendions avec impatience depuis le début du voyage. En tant que vanlifers, on s’est sentis à la fois très bien accueillis et en sécurité dans ce pays. C’est étonnant car rapidement, ici, nous avons commencé à croiser d’autres voyageurs en véhicules aménagés (et de nombreux cyclistes aussi) et même notre premier camion avec plaques françaises (d’ailleurs Damien je te rappelle que tu me dois un resto pour ça, c’était le deal pour le premier qui en verrait un 😁) !
Nous avons traversé l’Argentine en van du Nord au Sud avant de remonter à nouveau vers le Nord, tout en profitant au même moment des paysages chiliens : de Puerto Iguazú à Intregración Austral puis de San Sebastian à Ushuaia (aller retour), avant d’attaquer le tronçon Rio Don Guillermo jusque Chile Chico et enfin finir sur Futaleufú à Paso Cardenal Antonio Samoré. Toutes ces frontières nous ont fait zigzaguer entre Argentine et Chili avant notre rapatriement (temporaire) en France.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit récapitulatif de la situation du pays est nécessaire… En effet, lors de notre arrivée, l’Argentine était un pays dit « en crise » (la pire que le pays ait connu depuis 2001, s’est on laissé dire) et par conséquent la monnaie a subi une forte dévaluation. Inflation, explosion du taux de pauvreté et récession économique : autant dire que ce n’était pas très joyeux tout cela.
Pour donner un peu de sens notamment sur la crise financière, le taux de change officiel donnait ces chiffres-là (mais il y a aussi un taux officieux dont on parle plus bas) :
Et pour mieux comprendre, voici un bref résumé réalisé par le journal Les Échos :
« La monnaie argentine s’effondre, la Bourse aussi et la dette de l’Etat est sous haute tension. Cela s’explique par le résultat des élections primaires en août dernier : le gouvernement actuel libéral va être battu en octobre par les populistes.
Le gouvernement va être chassé du pouvoir parce que les réformes qu’il a tenté de mettre en oeuvre (ouvrir le pays, en finir avec le contrôle des capitaux et des changes) se sont révélées, pour toutes sortes de raisons, catastrophiques. Macri a même dû appeler le FMI à la rescousse, une institution qui a laissé un mauvais souvenir dans le pays. Il y a toujours beaucoup d’inflation, la croissance n’est pas franchement bonne : les Argentins veulent donc changer de politique. »
Bon allez, faisons le point sur nos finances : une fois n’est pas coutume, on commence par les sous !
Soit :
Un total de 2061,05€
40 jours sur la route du 22/01/2020 au 13/02/2020 puis du 21/02/2020 au 02/03/2020 et enfin du 10/03/2020 au 15/03/2020.
2 adultes 👩🏻🧔🏻 : Marine et Damien
1 chien 🐶 : N’Lou
Alors ça donne quoi ? Et bien un total de 25,76€ / jour / personne. A quelques centimes près, nous rentrions dans le budget dit « à la roots » estimé par le site « tourdumondiste » pour les voyageurs aux petits budgets (25€ / jour / personne) !
Quand même, si on triche et qu’on enlève les réparations du van… C’est beaucoup mieux car on passe à 21,75€ / jour / personne. Dans les deux cas, on reste dans une bonne dynamique de dépenses. Autant dire, que ce sera autre chose pour le budget « confinés en France », où on va faire péter les scores avec 80% des dépenses en alimentation je pense 😜 !
8727 km parcourus (soit 300 km de plus qu’au Brésil).
750L de gasoil remplis en Argentine (mais on s’est aussi servi de ces pleins, économiquement plus intéressants, pour rouler au Chili).
7,3L / 100 de conso moyenne sur la période (entre Argentine et Chili avec de forts vents, variation de la qualité du carburant, beaucoup de ripio et variation du prix de l’essence et du taux de change).
Prix du gasoil chilien oscillant entre 0,52€ / L et 0,72€ / L.
La base de notre nourriture au quotidien. Et souvent dans notre supermarché préféré, La Anonima, enseigne très répandue dans le sud argentin (région de la Patagonie).
Quelques empañadas par-ci par-là, des passages aux parrillas (grills typiques argentins) ou encore quelques pizzas et nourriture « au kilo » prise à emporter.
A Ushuaia, nous avons succombé à la tentation de nous réfugier au chaud lors des fraîches soirées mais aussi pour reprendre des forces après de belles randonnées (c’était bien mérité).
Alors Picco, qu’a-t-il fallu changer pour toi, fidèle destrier ?
– 5 nuits sur Puerto Iguazú cause maladie. L’auberge n’était pas dingue mais on avait au moins toutes les commodités pour affronter ces longues journées où l’on était KO à tour de rôle.
– 2 nuits de camping sur la Péninsule Valdès afin de disposer des douches et des commodités (le virus de Damien frappant à nouveau).
– 1 nuit où nous avons été invités chez Evelin, Daniel et Ivo à La Plata. Cet adorable couple d’argentins nous a invité à les rejoindre pour une soirée chez eux alors que nous les avions rencontrés à Rio durant leurs vacances. Nous avions gardé contact et avons passé deux très belles journées en leur compagnie.
– 1 nuit à Bariloche pour assurer notre sécurité. La ville n’étant pas décrite comme parmi les plus safe donc on a préféré assurer le coup avec une nuit en camping pour éviter toute mauvaise surprise.
Le foure-tout :
On retrouve principalement des douches et des lessives, mais aussi divers produits d’hygiène corporelle et liés au nettoyage (pour faire la vaisselle par ex).
1 casquette, 1 tee-shirt, 1 tour de cou et des petites choses que l’on ne dévoilera pas si toutefois on les récupère bien un jour… eheh c’est pas drôle sinon !
N’Lou a eu droit à deux visites vétérinaires et les validations SENASA (organisme officiel pour certifier les dires du véto… L’Argentine un pays bureaucratique, nooooon). Les coûts ne sont pas élevés (environ 9€ pour chaque passage véto et même montant pour la SENASA). Ce sont les délais qui peuvent être contraignants. Et ces documents sont valables 15 jours.
Nous avons aussi fait trois passages chez le vétérinaire suite à des « éternuements inversés », qui sont des sons rauques qui nous laissaient penser que N’Lou s’étouffait. En réalité, il était sujet à une allergie. 3 piqûres plus tard, on retrouvé notre Loulou en pleine forme et sans ces bruits parasites.
Enfin, ce Loulou a été gâté : des biscroks, une nouvelle gamelle et de beaux sacs à crottes ! Rien de bien folichon non plus… Mais c’est dans son budget.
Le forfait Free nous a fait comprendre ses limites, en arrivant au-delà de son seuil de 25 Go avec un joli hors-forfait à la clé (qui heureusement s’est bloqué à 50€ après m’avoir créé le post instagram le plus cher de l’histoire) !
Nous avons donc investi dans des cartes SIM locales argentines (Movistar et Claro). 2 cartes SIM en effet. Non pas pour en avoir une chacun car ce n’était pas du tout nécessaire mais plutôt pour avoir le choix des deux opérateurs distincts et assurer ainsi un rayonnage maximum du réseau quelque soit notre point de chute dans le pays.
Pas grand chose à détailler, simplement des péages dans la région de Buenos Aires.
Nos frais de virement bancaires de Western Union (1€ par transfert). On explique ce principe un peu plus bas 😉 !
Le parking des chutes d’Iguazú (sur deux journées cause garde de N’Lou alternée et maladie). A noter que le parking pour les étrangers est bien plus élevé que pour un local, faut bien qu’ils aient quelques avantages quand même !
Vous le croirez, ou non, mais il s’agit de DEUX courses UBER de quelques kilomètres dans Buenos Aires quand nous avons cherché à rejoindre le quartier de la Boca. Il n’était pas forcément conseillé de se balader aux abords de celui-ci en mode piéton et quand on a vu le prix, on n’a pas pris de risques !
Aucun ! Pas de bateau ni traversées ferry empruntés.
Aucun non plus ! En effet on est entrés et sortis de l’Argentine par voie terrestre.
Merci à notre assurance, qui nous a remboursé 100% de nos dépenses très rapidement (pour un montant total de 57,05€ équivalent à trois consultations et deux inhalations, le truc où il faut respirer de la vapeur pour se dégager les bronches) !
Et surprise, du fait du taux de change, ils ont remboursé plus que ce que nous n’avions déboursé car ils se sont basés sur le taux de change des banques alors que nous avions un taux de change bien plus favorable (que nous leur avions communiqué of course). Du coup, on a pris ça comme une participation aux frais d’hôtel lors de la maladie !
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#vanlife #couple #ameriquedusud #voyageravecsonchien
– On ne peut pas parler de la Patagonie sans évoquer ses belles randonnées. Avec une première place haut-la-main pour celle du Fitz Roy (dénommée Laguna de los Tres) que nous avons démarré à la frontale pour profiter d’un superbe lever de soleil sur le sommet. On garde aussi en mémoire celle du Cerro Torre dans ce même parc et les deux randonnées réalisées à Ushuaia : le Glacier Vinciguerra (où on s’est perdus histoire de rajouter du dénivelé à une balade déjà bien raide) et la Laguna Esmeralda (pour observer les tourbières et les repère de castors).
– Le Perito Moreno où contrastaient les couleurs bleutées de l’eau et de la glace vierge avec le blanc du glacier. On a apprécié la promenade en bois aux abords de cette immensité de glace et la chance que nous avons eue d’observer la chute d’un immense bloc. Ca c’était alors que je tannais Damien pour refaire une photo et obtenir un résultat bien spécifique (d’ailleurs, mes photos ont du bon parfois, sinon on serait passés à côté de cela surement avec un regret).
– Enfin, les différents paysages et les animaux rencontrés nous ont ravis. En terme de paysages, on est passés des superbes chutes d’Iguacú à la Cordillère des Andes en traversant pampa, chemins gravillonnés et parfois routes en lacets. Quant aux animaux, on a découvert nos premiers manchots dans d’immenses pinguineras, des lions de mer, des guanacos, des ñandus, des coatis, des capybaras… Une faune très variée.
– La possibilité en tant que vanlifers de pouvoir nous poser là et où nous le voulions avec une sensation de bien-être, de sécurité et de liberté (contrairement au Brésil).
– La Patagonie, région sur laquelle je misais beaucoup avant de partir et je n’ai pas été déçu : d’abord le nord avec des espaces vierges et plats qui s’étendaient à perte de vue (sans pour autant être comparable à la Beauce française). Puis plus au Sud, la Patagonie comme berceau de la Cordillère des Andes, avec ses montagnes aux pics dignes des Dolomites italiennes.
– Ushuaia… Rien que son accès la rend unique : passage par le Chili obligatoire avant de retrouver l’Argentine et accéder a cette ville du bout du monde (même si c’est la ville chilienne de Puerto Williams lui vole la vedette en étant encore plus au Sud, sur des îles). Je me suis senti bien dans cet endroit et j’aurais pu y rester des semaines afin de découvrir tous les recoins de la région.
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– Alors que la chute du cours de la monnaie permettait, à nous européens, d’avoir un pouvoir d’achat beaucoup plus important qu’il y a un an, c’est une vraie catastrophe pour les locaux. Un business s’est monté… Dans les rues de la capitale, énormément de vendeurs de rue crient à tue-tête « cambio cambio cambio » pour proposer de réaliser du change sur lequel ils peuvent s’octroyer une petite commission.
– La « fameuse » Route des Sept Lacs en partance de Bariloche qui ne nous a pas émerveillés autant qu’elle l’aurait dû. On a trouvé le coin un peu trop touristique à notre goût et les points de vue désignés nous ont donné l’impression de suivre un fil rouge imposé dans un musée (ou le chemin en sens unique chez IKEA si ça vous parle davantage). Ces fameux points de vue étaient peu dégagés et avaient pris l’aspect de décharges à ciel ouvert avec des restes de mouchoirs jonchant le sol (si vous voyez ce que l’on veut dire). C’est bien dommage 😓 !
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– Celle d’entretenir notre van… En Argentine, il existe une politique d’importation stricte et très peu d’ouverture sur les modèles automobiles européens, ce qui rend compliqué le changement de pièces. Notre Fiat Scudo n’existait donc pas en Argentine. Ainsi, nous avons pu changer les plaquettes de freins mais pas les rotules de direction ni les amortisseurs. Pour votre culture personnelle : il faut savoir que certains modèles de véhicules sont propres à l’Amérique du Sud. Par exemple on retrouve la « Gol », un modèle de « Golf » propre au continent…
– On a un peu galéré à deux reprises, à trouver une entité capable de nous faire un certificat d’assurance pour notre van (français) car notre plaque n’entrait pas dans leurs systèmes informatisés (et formatés aux plaques argentines). On a fini par obtenir ces fameuses cartes vertes en insistant un peu. On doit avouer qu’on ne sait pas trop ce que ça aurait donné en cas d’accident (et on souhaite ne jamais le savoir) mais pour une vingtaine d’euros par mois, nous étions assurés au tiers avec notre véhicule étranger en Argentine.
– Le lendemain du passage de la frontière, on a été bien malades et nous avons eu affaire à nos premières consultations médicales. On s’est donc posés une semaine durant dans une auberge de jeunesse nous remettre sur pattes avec pour seul mot d’ordre : REPOS. C’est surtout Damien qui a souffert de la situation car il avait attrapé un virus. Mais on n’a eu aucune véritable info car les médecins n’était pas très causants… Alors il a suivi (bêtement) le traitement antibiotiques / paracétamol et c’était reparti comme en 40 !
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Oui ! Le bon plan Western Union en Argentine ! Celui-ci nous a permis de gagner en pouvoir d’achat grâce à un taux de change parallèle plutôt indécent comparé à ce que les banques ou les bureaux de change auraient pu nous offrir ! En gros, on laisse de côté le taux de change officiel pour profiter d’un taux officieux en toute légalité bien entendu ! On s’est fait des transferts bancaires de nous à nous via l’application Western Union pour profiter du taux de change très favorable et ainsi gagner près de 35% de pouvoir d’achat complémentaire.
Pour chaque euro, nous obtenions entre 87 et 94 pesos selon les dates de change (et donc les variations du taux). Et en plus, comme nous étions plutôt prévoyants et organisés, on anticipait nos futurs retraits et la commission n’était que de 1€ par opération (délai de 2-3 jours pour mise à disposition des fonds) contre 5€ pour un retrait en 30 minutes (cela dit très pratique en cas de « coup dur ») !
Juste pour info… Au 10/05/2020 alors que je finalise cet article, le taux de change actuel est de 1€ = 126 pesos… 😱 Le coronavirus n’a pas du faire de bien à cela.
Ce qu’il faut savoir :
Enfin, un autre bon plan, pour ceux qui possèdent une carte sim locale, il est possible de recharger son téléphone avec du liquide directement dans les enseignes Pago Facil que l’on retrouve un peu partout en ville. Ainsi, plutôt que de payer en ligne avec sa CB, on peut utiliser l’argent liquide retiré avec Western Union ! Généralement, les enseignes sont rassemblées.
Grâce à cela, nous n’avons jamais eu à sortir notre carte bleue pour payer quoi que ce soit et ça nous a permis de faire de sacrées économies !
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– Tout le monde était bien plus serein avec le sentiment de sécurité dont nous avons bénéficié à notre arrivée dans en Argentine. Il a été beaucoup plus facile de nous balader et notamment à Buenos Aires où le quartier de Puerto Madero était idéal avec son immense parc (nous y avons d’ailleurs élu domicile plusieurs jours).
– Les températures sont devenues bien plus agréables (plus clémentes) au fur et à mesure de notre descente dans le pays… jusqu’à trouver la fraîcheur qui allait bien à notre fauve en Patagonie !
– Il n’a pas toujours été évident de se faire accepter avec N’Lou. Que ce soit en Argentine ou au Chili, les chiens errants sont nombreux et la culture de l’animal domestique n’est pas aussi développée que celle que nous avons en Europe.
– Il a eu le droit à quelques restes de viandes bien plus fréquemment étant donné que l’Argentine est le pays du boeuf par excellence (encore faut-il tomber sur le bon morceau) et surtout, on a pu refaire le plein de biscroks pour son plus grand plaisir !
Voilà c’est fini pour les bilans de notre première partie d’épopée en Argentine… On a hâte de reprendre notre périple et de découvrir le Nord du Pays, ses paysages plus arides, ses bodegas et ses salines, pour un avant-goût de Bolivie !
Tiens bon Picco, promis, on va revenir !
2 Comments
Bonjour,
Merci pour votre article et les tips.
Nous avons pour projet de partir 1 mois en Argentine en van depuis Salta jusque Bariloche et j’ai quelques questions:
– Le camping sauvage est-il autorisé ?
–Y a-t-il des campings aménagés pour van sur le trajet ?
– Où dormiez-vous généralement ?
– Est-il facile de vider ses déchets et trouver de l’eau pour la douche dans le cas d’un camping-car ?
Merci beaucoup de Toto précision
Hélène
Bonjour Hélène
Avec plaisir 🙂 C’est malheureusement la partie que nous n’avons pas pu faire car après Bariloche, nous avons bifurqué vers le Chili pour cause de fermeture des frontières, COVID oblige…
Toutefois, je peux donner quelques réponses :
– En 2019-2020, nous avons trouvé sans souci des spots pour dormir via les application iOverlander ou encore Park4night (le premier étant tout de même plus développé en Amérique du Sud).
– Nous avons peu été en camping, mais bien entendu, il en existe. Et c’est comme en France sur le concept.
– Nous checkions toujours les spots à proximité via les applications suscitées, et trouvions parfois aussi de belles pépites par nous-mêmes.
– Nous n’avions pas de douche (si ce n’est solaire) dans notre van. Le remplissage pouvait se faire en station service la plupart du temps ou toilettes publiques. Quant aux déchets, si on parle de poubelles oui, très facile… Si on parle d’eaux usées ou toilettes de CC, je n’ai pas d’infos sur le sujet car nous n’étions pas concernés.
En espérant avoir pu vous aider 😉
Marine