[2020-03-18] Retour sur terre pour une quarantaine ?

Eh bien un nouveau réveil sur un bord de route. On a pas mal dormi encore ! Je ne suis pas certaine d’entendre le réveil à mon retour avec notre oreille qui s’est accoutumée à tous les bruits environnants… enfin si on revient parce qu’ici aussi, le déroulé de la journée nous fait prendre conscience qu’on va sûrement être bloqués un peu !

Mais avant ça, on se décide dès le saut du lit de nous rendre un peu plus loin afin de prendre un petit-déjeuner au calme ! Nous rejoindrons à cette occasion le bourg de Cucao à environ 30 kms de notre point de nuit. On y découvre une toute petite bourgade avec quelques maisons colorées mais on s’écarte vers les plages pour se poser à l’écart en toute tranquillité au milieu d’une grande « prairie » pas loin de la mer déchaînée ! Les vagues sont énormes.

Petit-déjeuner nature !

Le petit bourg de Cucao, côté nature

On allait repartir en arrière mais j’ai eu une illumination… C’est par ici que se trouve le « muelle de las almas », un site touristique qui a l’air plutôt sympa. Allez Go, on y va en empruntant pour cela un chemin de ripio… Oui Picco, on n’est pas fichus de tenir nos promesses, on avait pourtant dit plus de ripio ! Et là en face de nous, arrive une « dameuse de terre » qui me fait craindre notre retour… à retourner de la terre fraîche sur un chemin de cailloux jusque là bien sec…

Et les caches elles bougent ?

Et c’est avec une grande surprise que l’on découvre que l’entrée est payante. Allez 1500 pesos / personne (soit environ 1,73€), pas grand chose, mais c’est pas fini, après faut repayer le parking plus loin pour 2000 pesos (2,31€ cette fois). C’est pas grand chose mais un peu un traquenard car pas d’infos préalables et quand tu es rendu sur le ripio, tu fais pas demi tour quoi.

Bon, au final ça valait le coup car la marche de 5 kms était très sympathique au cœur des collines pour rejoindre un lieu splendide sur les hauteurs de grandes falaises surplombant la mer agitée. Mais comment dire… La « balade » prend rapidement une autre tournure quand on apprend que l’état d’urgence a été décrété au Chili et que les routes vont fermer, l’île probablement aussi… Je vous assure que ça donne un coup de chaud !

Pour l’histoire et la culture 📚 : la Pointe Pirulil, habitée principalement par des populations indigènes, est le lieu où se trouve le mythique « pont des âmes ». La légende raconte que lorsqu’une personne meurt, son âme vient se poser sur ce pont pour demander à être « transportée ». Un bateau aux voiles blanches s’approche alors et le capitaine demande deux pièces… en échange de conduire l’âme vers l’au-delà…

Direction le « Muelle de las almas »

La vue est plutôt sympa !

Les collines nous en font suer !

Pour les hispanophones qui veulent en savoir plus…

On y arrive…

On aperçoit le pont des âmes en contrebas

Bon c’est quand même un spot photo touristique !

Damien prêt à vendre son âme au diable ?

« Fais pas ça, me laisse pas tout seul avec elle stp… on a dit qu’on se serrait les cou…des »

Et soudain les idées s’emballent au fur et à mesure que nous recevons les informations… Chrys a créé une conversation WhatsApp depuis 2 jours dans laquelle plusieurs voyageurs véhiculés comme nous échangent sur leur position et leur programme des prochains jours car on parle aussi à présent de quarantaine, de confinement… Bref, un peu déconnectés de tout cela, on se prend un coup de massue au fur et à mesure qu’on apprend les infos.

On obtient les mêmes informations de la part de Ralph, un voyageur en moto avec son chien Chaparro qui vit en Équateur et avec qui on échange régulièrement. On a failli à plusieurs reprises le croiser, mais nos routes évoluaient à des rythmes différents. On espérait le voir chez lui en Équateur du coup, mais on ne sait pas comment ça évoluera… Il est à présent bloqué en Argentine où les mesures de confinement ont été plus rapides à se mettre en place pour les voyageurs avec fermeture des villes. Merci le nez fin d’avoir pris la décision de filer au Chili !

Les nouvelles reçues via le site Ariane sur lequel on serait enregistrés avant le départ et qu’on a mis à jour avec l’évolution actuelle des choses :

On ne traîne donc pas et la fin de la randonnée se fait sur un bon rythme… Nous reprenons ensuite la route en espérant attraper le ferry et ne pas rester bloqués sur une île ! Sur ce tronçon de route, après avoir échangé sur 50000 possibilités (au moins… et j’en oublie peut-être quelques unes), on s’est finalement arrêtés sur la décision suivantes : on rejoindra Chrys et Alex à Puerto Montt pour gagner ensuite ensemble la ville d’Ensenada au pied du Volcan Osorno. Là-bas on retrouvera Margaux et Vincent, également français et en van.

Après deux grosses heures de route, nous rejoignons le port au nord de l’île et ouf, les ferries circulent et on monte même direct sur le bateau comme à l’aller. On règlera notre traversée sur le pont, à la fenêtre du camion : 13200 pesos (soit 15,26€). Pendant ce temps, toujours en contact avec les amis, ils nous retireront des sous et nous rechargeront le téléphone à distance pour nous faire gagner du temps sur la route ensuite !

Retour sur la terre ferme !

Débarqués, nous les rejoindrons chez une amie de Chrys qui vit à Puerto Montt depuis plusieurs années pour un rapide bonjour avant de filer ! Bon sur la route j’essayerai de trouver des tongs car on n’a toujours pas remplacé les miennes… et quitte à être confinés autant avoir les pieds à l’air. Je ne supporte plus les baskets… Mais autant dire qu’entre les queues devant les supermarchés, les boutiques qui ne vendent plus d’affaires d’été et les rayons vides… Encore une fois je regrette de n’avoir pas réagi plus tôt au Brésil !

Ici aussi les gens craignent une pénurie de PQ ?

Vue sur le volcan Osorno depuis Puerto Varas

Finalement, on arrivera au camping en début de soirée vers 19h et l’on s’installera aux emplacements réservés par nos nouveaux amis de camionnette ! Et le conseil des sages se réunira bientôt sur la plage autour d’un apéro, et au pied du splendide volcan Osorno pour décider de ce qu’il adviendra de la suite des voyages… Mais la décision n’est pas facile à prendre ! Remonter plus au nord pour trouver quoi ? Quid du confinement et de la quarantaine ? Rien n’est clair en fait… Et à présent l’ambassade diffuse un document invitant les français au Chili à s’identifier.

Notre emplacement de camping du jour

Avec accès direct à la plage…

Alex, Damien, Chrys, N’Lou, Vincent, Margaux (+ Gabriella cachée et Matthias de dos)

Pas dégueu la vue si on est confinés là

Avec un magnifique coucher de soleil en prime

Et voilà un formulaire à mettre à jour… Je vous passe le fait que ce soit un format word (merci l’administration française, y’a pas plus simple 😅) :

Bon, on va aller se faire à manger, on arrivera peut-être à mieux se décider ! Après une assiette de pâtes aux légumes frais, on est fatigués et on lâche vite l’engouement général qui est de trouver un camping plus au nord ce soir… Après la journée de route, on a juste envie de dormir et l’on rejoint le camion vers 23h pour rejoindre très rapidement les bras de Morphée. Demain il fera jour…

Pâtes, courgette, oignon, carotte et sauce tomate !

Ah si on m’avait dit que ce genre de chose arriverait un jour, j’aurais bien ri au nez de celui qui l’aurait prédit. Un bon scénario de film, rien de plus…

Pensée du soir, bonsoir : Je viens (à peine) de passer le cap de la trentaine et on me parle déjà de quarantaine 😪 !

Zzz…