France | Asco (GR20) & le cirque de la Solitude

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On part sur de la rando aujourd’hui !

En ce vendredi 24 octobre 2025, nous avions un programme bien plus clair pour la journée et espérions que la tempête serait passée ! Le vent a été bien sévère toute la nuit et ce n’était pas de tout repos. N’Lou aboyait dès que la porte craquait sous les rafales… Et même la tête sous l’oreiller, cela ne suffisait pas à masquer ces bruits sourds de soufflerie ! Heureusement, ça a fini par cesser après 3 heures du mat ! 

Le réveil est encore une fois matinal, mais on s’y accoutume pas trop mal en réalité. C’est définitivement plus facile de se lever tôt en vacances que pour aller au boulot… et il faut dire que l’on a quelques heures de route. On avait prévu de lever le camp autour de 08h00 et on est largement dans le timing. Le petit-déj pris, cap donc sur Asco, en plein cœur de la Corse, d’où démarrera notre randonnée du jour ! 

On a été aiguillés sur celle-ci par Erwan qui a vanté la beauté du tracé ! Nous grimpons donc en voiture jusqu’à la station… Damien m’avait annoncé des températures de 14 degrés au sommet. Que nenni… Il en fait 8 en réalité… Ça pique un peu à vrai dire, d’autant plus que nous avons quitté le logement sous 24 degrés à 08h00 ! Plus qu’à bien s’équiper et à trouver le point de la rando entre les départs qui partent dans tous les sens (nord, sud et ouest) !

Départ sur le sentier Nord du GR20

Nous décidons d’emprunter le fameux GR20. Mais si je ne cesse de parler de ces deux lettres et deux chiffres, c’est parce que c’est un peu une institution par ici ! De quoi s’agit-il ? Du sentier de Grande Randonnée (GR) qui sillonne la Corse du Nord au Sud (ou inversement) depuis la ville de Calenzana et Conza. La randonnée s’étend sur près de 180 kilomètres en 16 étapes officielles…

Toutefois, certaines sont souvent doublées voire triplées par les randonneurs expérimentés pour le terminer en 5 à 10 jours… Mais il y a aussi les grands malades qui s’y élancent en version course… Les records actuels sont détenus par Lambert Santelli (30h25) pour les hommes et par Anne-Lise Rouset (35h50) pour les femmes… Incroyable… Car il faut quand même se farcir les 12 000 mètres de dénivelé positif !

Pour nous l’étape sera bien plus courte, avec un aller-retour prévu entre Asco Stagnu et le refuge de Carozzu… Une étape courte (5 km donc 10 en aller-retour) mais non moins technique… On verra bien ce que ça donne mais il fait grand beau et c’est déjà un point positif !

Savoir s’écouter… et parfois renoncer !

Nous finissons par trouver le point de départ du GR20 vers le Nord et remontons un petit sentier forestier sous les pins quand d’un seul coup BIM ça bifurque dans les pierres sur la droite. Ce qui est cool c’est que c’est ludique… On passe de pierre en pierre et l’on ressent bien moins le côté dénivelé que sur un sentier classique qui monte de manière uniforme.

Le point négatif : c’est que si tu regardes pas tes pieds l’entorse n’est pas loin… Et il faut aussi être vigilant(e) aux marques rouges et blanches qui balisent le sentier pour ne pas se retrouver en dehors de l’itinéraire. Heureusement, N’Lou vaut tous les GPX du monde et s’avère être très bon pour suivre les coups de peinture !

Après une bonne grimpette en forêt, nous débouchons sur une partie plus rocailleuse et avançons à tâtons en prenant soin d’aider les chiens dans les passages un peu plus techniques… On progresse bien et eux sont super à l’aise et nous impressionnent par leur capacité d’adaptation !

Mais à un moment, il nous faut nous rendre à l’évidence : ça devient presque dangereux. Et encore, nous sommes en montée et nous pouvons les « pousser » pour les aider à grimper. Qu’en sera-t-il de la descente alors que nous n’aurons pas de prise pour les assurer en toute sécurité ?

On décide de s’arrêter après 1,5 km de montée pour 400 mètres de dénivelé positif. Le point de bascule au sommet n’était plus très loin mais tant pis ! On redescend après une pause pique-nique et une autre idée derrière la tête !

Demi-tour et cap sur le Cirque de la Solitude

La descente n’était pas de tout repos… Il nous fallait être alertes et très attentifs à nos chiens. J’ai bien failli me faire une cheville, mais c’est finalement un de mes bâtons qui m’a rattrapé et qui s’est tordu à ma place ! Paix à son âme… 

Nous voilà donc de retour à la station d’Asco et on décide de bifurquer sur un itinéraire bis (toujours conseillé par Erwan) et dit « plus plat » (ça c’était très subjectif)… Il doit alors nous mener vers un cirque (en géologie et en montagne : une enceinte naturelle à parois abruptes, de forme semi-circulaire) : le Cirque de la Solitude.

Le sentier est parfait pour sa première partie, ludique encore, en pleine forêt… Jusqu’à ce que l’on parvienne sur les premières hauteurs complètement dégagées et qu’un vent glacial prenne le relais. Et là, c’est devenu un peu plus galère : les mains avaient froid et les oreilles prenaient cher. On a pris notre mal en patience en nous régalant des paysages alentours. D’ailleurs on a aussi vu une famille de marcassins (que Madjo avait flairé depuis plusieurs minutes) courir au loin !  

En plein cœur du Mordor à la sauce corse !

J’ai l’impression d’être un Hobbit qui progresse dans un paysage lunaire en défiant les éléments. Le vent est vraiment violent… Pour preuve, Damien est tombé trois fois avec l’impression d’être une voile dans laquelle on souffle. Pour ma part je m’arrêtais fréquemment pour laisser passer les bourrasques avant de continuer mon cheminement. 

Après 2 grosses heures de montée (pour 4 kilomètres et environ 600 mètres de dénivelé positif), nous atteignons enfin de Cirque de la Solitude, perché à 2043 mètres d’altitude ! C’est joli et l’on se sent tous petits au pied de ces grandes parois. Nous prenons quelques photos et décidons que le pique-nique ce sera vachement mieux en bas, au chaud dans la voiture 😅) ! 

Nous reprenons donc le chemin averse en nous aidant de nos bâtons pour ne pas glisser dans les pierriers. La randonnée s’achève autour de 15 heures par une salade de pâtes après 10,5 km pour 1150 mètres de dénivelé positif. Le ratio est pas mal… croyez-nous !  

Retour à des températures plus clémentes

Alors que nous nous apprêtons à partir, une randonneuse que nous avions saluée quelques minutes plus tôt s’approche de la voiture et nous demande si nous pourrions les déposer elle et son mari dans la vallée. Aucun souci, nous organisons la voiture pour pouvoir les accueillir et c’est ainsi que nous faisons 1 une bonne heure de trajet avec Marlène et Jonathan, deux bordelais, d’environ 40 ans. 

Ils sont ici en voyage de noces… et ont été désabusé par les conditions climatiques d’hier sur le GR20. La tempête les a surpris et ils ont fait 5 kilomètres en 8 heures… La catastrophe, les affaires détrempés et le sentiment de faire du canyoning dans les descentes. Nous avons bien papoté et c’était une belle rencontre (encore une fois) !

Nous les laissons à Ponte-Leccia devant une laverie et rentrons vers la maison. Heureusement que Damien a géré la conduite car nous trois autres avons roupillé sec jusqu’à la plage… où nous étions bien décidés à nous baigner ! Quitter les montagnes en doudoune et affaires de randonnée pour rejoindre la vallée et se baigner… Une grande première pour Damien ! Les 23 degrés étaient bien plus agréables en cette fin de soirée. Au calme à présent. Pas de réveil demain, on avisera quand on sera au petit-déj ! Bonne nuit 🌙

Et si vous ne l’aviez pas encore compris, la Corse en automne : c’est un grand oui ! 😍