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Malgré notre spot bien planqués, nous sommes réveillés de bon matin en ce vendredi 11 août 2023. Voilà qu’un « kéké tunning » a eu la bonne idée de venir, à 07h45, immortaliser un selfie de lui et sa voiture sous la voûte. J’observe son manège depuis le camion avec ma porte entrouverte pour aérer l’habitacle pendant la nuit.
Il n’est pas stressé avec son bas de caisse qui raye le gravier et nous dit « tranquilo tranquilo » quand on lui propose de se décaler pour qu’il puisse avoir une meilleure trajectoire ! Il a fait un tel chantier qu’on se demande à notre tour si nous pourrons bien quitter le lieu 🤣
Après un départ compliqué pour notre champion du jour, nous sommes tranquilles pour petit-déjeuner face à la rivière, et ce, encore à l’abri du soleil… La nuit encore été bien chaude et nous sommes moites à nouveau. Les chiens ont beaucoup haleté et nous les avons humidifié pendant la nuit ainsi que donné beaucoup à boire… Vivement que nous retrouvons des températures décentes plus au nord. Car coincés dans notre boîte de conserve, nous prenons cher !
Le programme de la matinée : s’enfoncer encore plus dans les terres à la recherche d’un petit village abandonné au pied d’une similo Muraille de Chine naturellement creusée dans la roches. Cependant, pour y accéder, nous retombons dans nos travers d’Amérique du Sud : les chemins de terre (« le ripio ») ! C’est étrange car très souvent depuis ce début de voyage nous nous disons « on dirait l’Argentine » ou encore « le Brésil » ou le « Chili » tellement les paysages sont variés et la chaleur bien présente !
Du coup, c’est environ 12 kilomètres de piste qui nous attendent. On va voir si Picco a gardé son savoir-faire sud-américain et s’il gère toujours le mode 4×4. Finalement le sentier est moins agressif que la Carretera Austral mais, par contre, tout aussi poussiéreux.
En cours de « route », nous atteignons le Pont de Penavera qui nous fait passer au dessus d’un vaste canyon verdoyant ! La rivière en contrebas, presque à sec aujourd’hui a dû permettre à cette végétation luxuriante de se développer ! C’est magnifique et totalement inattendu…
Après un petit passage technique bien négocié (42.007791, 0.584289), nous voilà venus à bout de cette voie et nous pouvons nous garer tranquillement (42.026581, 0.613095). Il faut savoir qu’en route, nous n’avons croisé que des véhicules de français. À croire que chacun se passe le mot… D’ailleurs certains semblent avoir réussi à aller plus loin sur la piste via une alternative que nous pensons être celle-ci (42.008408, 0.580174) !
Par contre… la poussière est intraitable : elle a réussi à envahir l’habitacle, et ce jusqu’à nos draps… Ce soir on est bons pour tout secouer ! Et ce même si nous protégeons bien nos affaires de nuit avec un drap housse : au top contre saletés de chiens et poussières !
Depuis le point de stationnement (déniché sur le blog voyage de La-Poze), nous avons 3 kilomètres de marche pour atteindre la cité perdue. On démarre cette rando par la descente ce qui signifie que ça piquera plutôt que le retour ! Le soleil, lui, ne nous a pas oubliés. Nous chargeons la mule (moi-même) en eau et nous voilà à descendre à travers les pierriers et par chance une végétation dense qui résiste à ces chaleurs.
À l’issue d’une bonne marche, nous atteignons enfin le village fantôme de Finestras. En effet, celui-ci a été abandonné dans les années 60 suite à la construction du barrage de Canelles à proximité. Ce dernier a causé l’inondation de la plupart des terres cultivables des locaux qui n’ont pas tardé à se faire la malle, laissant leurs maisons derrière eux. Au vu des débris, on croirait presque que Finestras a subi une attaque aérienne, mais que nenni !
Comme nous, quelques autres touristes se sont frayé un chemin pour rejoindre la cité digne d’un Indiana Jones. Sur les hauteurs, nous grimpons jusqu’à l’ermitage de San Marco, une petite chapelle qui nous offre un superbe panorama sur les environs : un lac artificiel bleu azur et notre fameuse Grande Muraille version espagnole, formée d’écailles rocheuses ! Toutefois, la sécheresse qui touche cette partie du pays fait que la réserve d’eau n’atteint pas cette muraille lors de notre passage.
Nous redescendons plus bas pour voir de plus près cette bien étrange formation rocheuse qui fend la montagne et traverse la vallée. Elle nous rappelle bien l’emblème de la Chine mais pourtant elle est bien située en Espagne à la frontière entre la Catalogne et l’Aragon… Complètement perdue au cœur des montagnes de Montsec, ce mur de pierres est long de 500 mètres et semble même être une construction humaine.
Elle est constituée de deux plaques de roche parallèles et dentelées qui montrent bien que c’est totalement naturel ! Pourtant on imaginerait bien Gandalf en haut de cette tour à faire le guet comme depuis le gouffre d’Helm… ou encore Gimli et Legolas se taper des orques depuis les meurtrières !
Ces roches calcaires portent en réalité le nom de « Roques de la Vila » et nous montrent que seule la nature est capable de créer de tels sites d’exception ! C’est magnifique et nous contemplons ces impressionnantes dents de roche pendant un bon bout de temps. Elles sont le résultat de mouvements géologiques et ont ensuite été forgées par l’érosion de l’eau amenée ici par l’homme !
Il faut désormais remonter au camion et ça grimpe sec sous la chaleur (3 kilomètres pour 374 de D+). Puis Picco prend le relais et parvient à nous ramener sur le chemin retour vers la route bitumée. Nous fonçons à présent plein ouest pour arriver ce soir aux portes du Désert de Bardenas Reales. Un lieu dont on a beaucoup entendu parler, et ce depuis meme le Chili où Chrys et Alex (@waitandsea) nous avaient vanté la beauté de ce parc !
En attendant de trouver les décors désertiques, nous rêvons d’une pelouse douillette pour y poser notre tente… Celle-ci sera sans aucun doute plus ventilée que notre camion. Et c’est bientôt chose faite sur une aire proche de la voie rapide ! Nous avions repérée cette dernière sur Park4night, mais à son approche, un grand feu nous a fait bien peur. C’était en réalité une voiture qui brûlait (très impressionnant le brasier et la chaleur en passant à côté).
Au final, nous ne tardons pas à nous installer, cachés par des arbres. On s’installe pour se mettre rapidement à l’abri des moustiques après une soirée burgers comme on les aime ! La nuit sera sûrement bruyante avec la proximité de la voie rapide mais après les nuits du voyage à vélo, on dort sur nos deux oreilles et plus aucun bruit ne nous arrête… Alors, ça fera bien l’affaire !
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1 Comment
Encore de bien belles photo et une journée bien remplie. Le repos du soir est bien mérité et le repas également. Bisous à vous 4 et à plus .