Espagne | Bardenas Réales

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Prêts de bon matin pour Bardenas Reales !

Samedi 12 août 2023… Nous nous réveillons d’une nuit fort agréable et cela nous change bien de celles vécues depuis le début du voyage. Et pour cause, nous avons retrouvé notre petite tente, nos duvets et nos matelas qui ont déjà du vécu. Les chiens se sont empaffés tout comme nous sitôt allongés sous la toile. En cours de nuit, se glisser dans les duvets était un vrai plaisir et c’est là que Baloo dirait, que parfois, « il en faut peu pour être heureux » !

À 07h00, c’est Damien qui se réveille un peu avant que le gong ne retentisse. Les chiens n’en demandent pas moins pour se réveiller et même s’ils se réveillent tout juste aussi, ils sont au taquet ! Nous replions nos affaires, prenons un petit-déjeuner frugal et en avant toute ! Le désert nous attend. Nous y serions bien entrés plus tôt, mais le Parc, même s’il est gratuit et que l’on y rentre comme dans un moulin, par diverses routes, à des horaires. On ne peut d’ailleurs pas dormir à l’intérieur en tente ou en véhicule aménagé pour le préserver. Actuellement (cela varie selon le coucher du soleil), il est ouvert entre 08h00 et 20h30.

Qu’est-ce que le désert de Bardenas Reales ?

Minute culture quand tu nous tiens

Voici le moment culture tant attendu 🤓 ! C’est une vaste zone de près de 390 km2, située au Sud-est de la région de Navarre, localisée elle-même au Nord de l’Espagne ! Ça va vous suivez ?

Le nom de Bardenas Reales serait un dérivé d’un terme local « pardinas » désignant les pâturages des plaines alentours. Quant au terme « Reales », il rappelle que cette région fût une propriété royale de la région.

Des zones aux paysages variés

Au sein du désert, on retrouve 3 grands secteurs :

• El Plano au nord : vaste plateau où se trouvent quelques collines et de nombreuses cultures.
• La Negra au sud : zone composés de collines et de hauts plateaux. Elle doit son nom au boisement important de pins d’Alep et de chênes Kermès qui assombrissent le paysage. Les cultures y sont cependant quasi inexistantes.
• La Blanca au centre : elle trouve sa place entre les hautes collines de La Negra et les falaises d’El Plano avec une superficie de 170 km2. C’est la partie la plus basse du désert où se trouve notamment la cheminée de fée « Castil de Tierra », symbole du parc et de la région.

Module culture avancé pour les plus scientifiques

Mais ce qui nous a le plus marqué, c’est la variété des paysages qui fait largement penser au Grand Ouest américain ! Les ouvrages de la nature façonnés par l’érosion sont essentiellement constitués de marne (mix d’argile et de calcaire), de calcaire ou encore de grès. Enfin, le sel que l’on retrouve notamment la zone centrale de la Blanca résultent de l’assèchement d’un grand lac salé préhistorique…

Enfin, le relief est caractérisé par de nombreuses couches horizontales aux multiples couleurs. Étant donné le peu de végétation au cœur du parc, les vents et les pluies ont pu façonner la région à leur guise, d’où la forte érosion dans la région. Pour rappel, l’érosion désigne le déplacement de sols ou de roches sous l’action combinée de la gravité et des éléments naturels (vent, pluie, ruissellement de l’eau, vagues…).

Ici, les précipitations et le vent sec dit « cierzo » ont formé des monolithes, des orgues accrochés à flanc de falaises, des terrasses ou encore des plissements qui créent des rigoles sur les flancs des reliefs. Le ruissellement de l’eau vient jusqu’à creuser les sols et créer de nombreux ravins que l’on nomme les « barrancos ». Ceux-ci ramènent toutes les eaux de pluie qui tombent sur le désert directement vers l’Ebre. Autant dire que ça donne des paysages très diversifiés et sublimes à observer !

Pour les geeks à présent

Il faut savoir que ces paysages uniques en Europe ont été le théâtre de nombreux tournages de films, clips et séries ! On en dénombre pas moins d’une soixantaine par an… Parmi eux, on note notamment :

• Le clip « On veut des légendes » de Johnny Hallyday et Eddy Mitchell
• L’un des célèbres James Bond : « Le monde ne suffit pas »
• Ou encore la série « Game of Thrones » (saison 6) : Le désert des Dothrakis

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Virée dans le désert de Bardenas Reales

Castil de Tierra, symbole du parc

C’est donc un peu après 08h00 que nous pénétrons dans le parc national via Arguedas. A cette heure-ci, le centre d’infos des visiteurs n’est pas encore ouvert mais nous nous étions renseignés sur la possibilité de faire une boucle en voiture d’une quarantaine de kilomètres.

Nous prenons celle-ci dans le sens où elle nous vient et démarrons par le clou du spectacle : le Castil de Tierra, symbole du parc. En soi ce n’est pas gênant… Il est tôt et cela nous permet de profiter à 100 % du lieu et ne l’avoir que pour nous l’espace d’un instant. C’est sublime et nous pouvons découvrir les différentes couches créées au fur et à mesure par l’érosion !

Mirador Juan Obispo

Nous poursuivons notre route en en prenant plein les yeux des paysages qui nous entourent. C’est varié et coloré et nous n’en manquons pas une miette. Plus loin nous grimpons sur le Mirador Juan Obispo qui nous permet de prendre de la hauteur sur le parc. Malheureusement, au sommet, nous sommes choqués de découvrir un chien laissé dans une voiture en plein soleil. Alors même si les vitres sont légèrement entrouvertes, nous sommes au beau milieu d’un désert ! Les gens sont inconscients.

Brigitte Bardot me guide dans ma succession d’appel : d’abord le visitor center qui ne peut rien faire… et me conseille d’appeler le 112. Quand je dis que ce chien pourrait mourir, la nana me répond « ok, hasta luego ». Merci… bonsoir ! J’appelle donc le 112 qui note la position exacte via WhatsApp avant de me mettre en relation avec la police qui me demande la race du chien et la plaque d’immatriculation du véhicule pour appeler les propriétaires… Nous n’aurons pas le fin mot de l’histoire mais ces derniers étaient vraisemblablement partis en randonnée après une soirée illégalement passée dans le parc ! Bande de nazes…

Sinon la vue depuis là-haut : magique !

Entre sentiers, canyons et hauts plateaux

Nous nous engageons finalement sur de plus petites routes (autorisées bien entendu) qui nous éloignent un peu de l’autoroute des vacances que le parc devient peu à peu en se remplissant de voitures et camping-cars en tous genres ! A défaut de flore, la faune est belle et bien présente et l’on observe de grands rapaces au dessus de nos têtes ! Ils sont immenses et majestueux.

Au sol, nous tombons sur un lac artificiel, destiné à la pêche notamment. Puis nous regagnons tranquillement la sortie du parc avant de nous finir sur une petite marche pour rejoindre Cabezo de las Cortinillas. Quelques 200 marches plus haut, nous atteignons le sommet du plateau qui nous offre une vue très photogénique sur les Bardenas ! C’est sur ce dernier souvenir que nous laisserons le désert derrière nous après 03h30 passées à le parcourir en prenant notre temps pour faire la boucle en voiture.

Nous aurions bien évidemment pu y passer plus de temps pour parcourir de fond en comble les trois zones du parc, toutefois dès 11h30, la chaleur commençait à se faire bien ressentir. Nous avons donc trouvé plus sage de s’échapper pour cette fois-ci afin de trouver un coin tranquille où manger et peut-être profiter d’un plouf dans l’après-midi pour tous se rafraîchir !

En quête de fraîcheur !

À l’unanimité, mains et pattes levées, nous décidons de remonter plus au Nord pour retrouver un semblant de fraîcheur. Mais avant cela, stop course pour une salade de saison tomates-mozzarella et dénichage d’un spot repas au top… Picco a pris goût au off-road et grâce à Google Maps, nous gagnons une petite rivière au bout d’un champ. Cependant celle-ci n’est pas facilement accessible alors pour la baignade, on improvise un bain dans un petit canal d’irrigation et ça fait un bien fou ! N’Lou y nage en se laissant porter par le micro courant tandis que j’y plonge (Marine) tout habillée comme dans une baignoire !

Puis, plus loin sur la route, nous arrivons aux abords d’un lac. Damien en profite pour piquer une tête tandis que je fais la difficile… C’est un champ de vase pour accéder à l’eau. Non merci d’autant plus que les températures se sont déjà bien rafraîchies. Je passe mon tour. La recherche du spot pour la nuit n’est pas si simple et nous mène finalement sur la côte basque espagnole. C’est donc blindé de touristes et les aires potentielles sont assaillies de vans et de camping-cars. Nous regrettons déjà nos spots nature, d’autant plus qu’il pleut et que nous avons déjà perdu plus de 20 degrés en une demi-journée (de 41 à 20 degrés, la différence est notable).

Au final, c’est sur un bord de route, à l’entrée d’un petit chemin de terre que nous passerons la nuit avec une bolée de pâtes et une douche sauvage ! Le seul avantage que l’on y voit là, c’est que nous dormirons dans le van sans grosses chaleurs et sous la couette qui plus est ! La suite du trip commence à se confirmer, faite de hasards et c’est top ainsi ! Ne pas savoir où nous serons le lendemain ni où nous dormirons, c’est le pied ! On se laisse porter et ça ce sont les vraies vacances…