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À journée exceptionnelle, blog exceptionnel ! Cette journée commence très tôt ou peut-être devrais-je même dire qu’elle se termine très tard… Car pour être raccord avec le récit entrepris par Marine hier, je reprends le cours de la journée du lundi 08 août 2022 pour vous amener tranquillement à celle du mardi 09 août 2022 !
Comme Marine l’a dévoilé hier, nous avons décidé de doubler notre dernière étape en avalant d’une traite les kilomètres restants pour atteindre le fameux Nordkapp cette nuit. Il est à peine 22 heures quand nous atteignons la ville d’Honningsvåg afin de retrouver (pour la dernière fois de ce voyage), une nature complètement dépeuplée…
Nous y faisons un dernier plein de sucreries au Rema 1000 (supermarché ouvert jusqu’à 23h00) et nous voilà à l’assaut du boss final : 31 km de montée pour 700 de dénivelé positif. Alors j’aime autant vous le dire de suite : même si l’on avait conscience des dernières côtes qui nous attendaient… Nous avions sous-estimé l’importance de celles-ci et leur dénivelé en souhaitant rejoindre, sur un « coupe de tête », le sommet avec déjà 127 kilomètres dans les pattes !
Ce sont spécifiquement deux difficultés qui nous attendent et que nous allons devoir gravir. La première fait 6 kilomètres (avec une portion de 3 kilomètres à 9% de moyenne) et la seconde s’étire sur 3 kilomètres (avec notamment 680 mètres à 16,9%). Le tout sera agrémenté d’un bon vent à décorner les bœufs (ou à « faire décoller les bœufs » comme diraient nos belges préférés).
Je prends les devants avec N’Lou tandis que Marine et Madjo ferment le peloton. Pourtant, nous échangeons rapidement les équipages car Marine veut « son » chien qui est pour elle une source de motivation… Je la soupçonne aussi de vouloir le faire courir un peu à ses côtés pour se soulager. Mais elle n’en aura pas l’occasion.
En cours d’ascension, la pluie fait rapidement son apparition. La Norvège c’est beau mais c’est aussi très dur, nous n’allons pas nous mentir… Ce pays grandiose et magnifique va laisser des marques sur nos corps déjà fatigués… Avec la pluie qui nous arrive (et nous permet ainsi de « finir » avec les conditions sous lesquelles nous avons évolué dans le pays), notre montée devient très vite un véritable calvaire. C’est « épique » !
Pour donner un exemple du calvaire que nous vivons : Marine avance au ralenti dans le col. Le vent souffle, la pluie nous poque les yeux, elle zigzague sur la route en tenant de maintenir le Cap mais c’est dur. Elle finit par s’arrêter sur le bas-côté et souhaite pousser son vélo un peu. Mais ça reste assez périlleux car nous sommes dans un virage, très exposé au vent… Avec bien sûr des voitures, bus, motos et camping-cars qui évoluent dans les deux sens autour de nous. Pour l’aider, j’ai préféré aller déposer mon vélo et Madjo enfermée dans sa carriole un peu plus loin en sécurité pour revenir pousser Marine afin qu’elle finisse ce fichu col.
C’est à ce moment-là, 22 kilomètres avant le sommet, et en désespoir de cause, qu’elle a eu l’idée saugrenue de pourquoi pas planter la tente ici pour finir demain. Alors là, je dois jouer le régulateur et contester fermement. Nous ne sommes pas véritablement en danger et avec notre mental d’acier, on va la finir en beauté cette dernière étape de notre voyage.
En prime, nous avons énormément de soutien de personnes qui passent à nos côtés : des coups de klaxon d’encouragement, des pouces en l’air, des sourires béats, des fenêtres baissées pour nous dire quelques mots (que nous ne comprenons pas toujours), des motards qui roulent à nos côtés… Et des « you’re strong » « super », « come on guys ! »…
Au-delà de ces notes positives, qui nous redonnent sourire et courage, nous faisons aussi face à beaucoup de regards sidérés ! Il est bientôt minuit… Que font là ces deux fous à vélo avec des carrioles bâchées. S’agit-il d’enfants, d’animaux ? A vrai dire, ils n’en savent rien. Ils voient seulement deux dingues en train de lutter contre le vent et sous la pluie…
Bientôt, la pluie est là par intermittence avant de disparaître un peu plus tard en laissant place à un paysage particulier. Un paysage complètement imbibé d’eau avec des rennes qui se baladent ici et là. Il fait entre 8 et 10 degrés selon mon compteur, même si notre ressenti est bien plus bas. Enfin, nous trouvons un peu de replat et c’est finalement reparti pour le dernier col de la journée.
Nous grimpons depuis déjà depuis deux heures… Cette montée n’en finit pas. Et à ce moment-là, nous ne le savons pas encore c’est encore autant de temps qu’il nous reste pour atteindre le sommet. Même si la pluie et le ciel couvert nous empêchent d’en profiter pleinement, cette ascension nous permet quand même d’assister à la fois au coucher (22h30) et au lever du soleil (02h30).
La fin est vraiment très dure. Je m’auto-encourage pour me donner des forces. Ça agace Marine qui prend mes « allez, vas-y, appuie sur les pédales » pour elle comme si elle n’avançait pas assez vite. Pourtant, moi, me parler pendant l’effort, est quelque chose que je pratique en compétition et qui me réussit plutôt bien. Après le dernier virage à 90 degrés, il ne reste « plus que » 8 kilomètres avant le sommet. Nous tournons et profitons enfin d’un vent à notre avantage (trois quart dos)… Et au loin, nous l’apercevons enfin : la falaise qui caractérise l’arrivée au Cap Nord, le fameux bout du monde que nous sommes venus chercher !
Allez, on a progressé, maintenant, il ne reste « plus que » 3 kilomètres. Marine s’est fixé un rythme d’un bonbon mangé par kilomètre avancé. De mon côté, je rationne mes Snickers. Cela nous donne un coup de boost et surtout du baume au cœur ! Ça faisait longtemps que l’on n’avait pas mangé autant de sucre… Merci à Oscar qui nous a inspiré sur ce coup en nous faisant saliver avec ses barres chocolatées et ses bonbecs !
Au loin, le soleil pointe le bout de son nez ! Nous fera-t’il l’honneur d’être toujours là à notre arrivée ? Dans tous les cas, nous pouvons compter sur Oscar, Juan Carlos et Rafael qui nous attendent là-haut de pied ferme. Marine les a informés petit à petit de notre progression en envoyant sporadiquement des messages annonçant « 8 km » (01h04), « 6 km » (01h28) puis « 2,5 km » (01h40) ! Et oui, en réalité beaucoup de temps s’est passé entre ces différents messages alors que nous n’avons pas lésiné sur nos efforts.
On aperçoit bientôt un cycliste qui arrive dans notre direction en faisant des grands signes. C’est Juan Carlos qui est venu à notre rencontre pour faire le dernier kilomètre à nos côtés ! Il nous encourage et nous lâche un « allez c’est la descente jusque là-bas maintenant ». En réalité, on arrive devant une dernière côte bien bien raide. Un mur dans nos esprits… Et ce à 500 mètres de la fin.
C’est vraiment dur. Je vois que Marine a le regard dans le vide et du mal à y croire. Je la vois se goinfrer de bonbons, elle me confiera plus tard qu’elle a senti toutes ses forces la quitter en voyant Juan Carlos. Elle s’est dit alors que c’était bel et bien fini et son corps lui a fait comprendre par une petite hypo (qu’elle a compensé par le sucre), des jambes qui flagellent et la fatigue qui l’a assommée d’un coup !
Nous apercevons enfin Oscar et Rafael qui nous applaudissent et nous filment au loin. Ça y est, nous sommes enfin sur le parking du fameux Cap Nord. Celui qui a nourri nos esprits sur les 4 derniers mois et bien avant encore… Plus qu’une centaine de mètres (même si Oscar annonce 1 kilomètre à Marine qui déchante direct) pour atteindre le monument mythique du Nordkapp : le globe.
Nous nous élançons suivis de nos amis et lâchons nos ultimes forces pour l’atteindre, posons les vélos, libérons nos chiens extrêmement courageux et nous nous prenons dans les bras l’un de l’autre : nous l’avons fait ! A ce moment, nous sommes véritablement émus mais sans pour autant que les larmes ne prennent le dessus. C’est avant tout une immense joie que nous ressentons tous les deux. Elle est indescriptible.
La joie d’avoir accompli quelque chose de grand à nos yeux et aussi celle d’être bien entourés. Nous avions avec nous des amis de galère, des personnes qui comme nous ont vaincu ces difficultés et ont partagé avec nous ces quelques dernières journées. Tant d’émotions d’être ici réunis. Beaucoup d’abrazos (accolades chaleureuses à l’espagnole), de félicitations et de sourires sur nos 5 visages !
Les cyclopotes nous aident à faire grimper les vélos sur la plate-forme malgré un vent encore bien présent et c’est parti pour la séance photos officielle… Le tout avec le pompom de Gaëlle que nous trimbalons depuis notre départ de Mayenne le 06 avril 2022. Nous avons rempli notre contrat et l’avons emmené jusqu’au Cap Nord !
Il doit être autour de 03h00… La bonne heure pour trinquer et savourer cette victoire avec les amis ! Nous leur sommes tellement reconnaissants d’avoir été présents à nos côtés… Même si nous ne nous connaissions pas encore il y a encore quelques jours / semaines, ces efforts nous rapprochent et nous unissent.
Nous avons la même passion, fourni les mêmes efforts et possédons à présent la même sensation du devoir accompli. Être tous ensemble au sommet a clairement contribué à rendre ce moment (encore plus) magique qu’il ne l’aurait été seuls. En prime, il nous permet aussi de symboliquement « tourner la page » d’un beau chapitre de la meilleure manière qui soit.
Et enfin, nous avons en prime bénéficié du lieu pour nous tous seuls… Avec les quelques rayons de soleil filtrant entre les nuages. C’est d’autant plus fantastique car quelques heures plus tard, c’est devenu Disneyland avec les bus de touristes ! Allez trinquons. C’est le moment de boire un coup : une fiole de whisky Jack Daniel’s, une bière et de l’ice tea nous permettront de nous remettre de cet exploit !
Bon ce n’est pas tout, nous devons à présent monter la tente. Les gars ont déjà anticipé et nous ont trouvé un endroit parfaitement abrité du vent. Même s’il n’y a pas de pancarte, ce n’est sans doute pas « le » lieu de bivouac autorisé par excellence… Mais ils ont croisé un saisonnier qui a fermé les yeux à condition de lever le camp à 08 heures demain matin (quand le bâtiment ouvrira à nouveau ses portes). La nuit sera donc courte, mais au moins, nous ne prenons pas de risque avec ce vent et notre tente toujours à faible et rafistolée.
Nous installons le campement toujours en présence des cyclopotes en racontant chacun à notre tour, les péripéties de nos ascensions respectives. Il faut dire qu’elle a été épique pour tout le monde avec les conditions météo et le dénivelé. Quand nous nous installons, nous sommes crados après tant d’heures en selle (12 heures) mais la fatigue nous fait tout oublier. Il est déjà 03h30 quand nous fermons la tente et enclenchons le réveil pour 07h30 afin de respecter le deal…
Nous venons de vivre une journée incroyable et riche en émotions en tous genres. Nous concluons ce formidable périple avec une dernière étape de 158 kilomètres pour 2100 mètres de dénivelé positif. Outre les chiffres, nous sommes venus au bout de cette aventure gâchée n’était pas gagné) et ce, de manière incroyable ! Sincèrement, je pensais que ça serait beaucoup plus facile. La Norvège a été surprenante et magique par ses paysages mais aussi par la façon qu’elle a eu de nous pousser dans nos retranchements.
Je sais déjà que nous allons ressortir encore « grandis » de cette expérience hors du commun… Celle-ci m’a fait prendre conscience d’énormément de choses sur moi-même et j’ai déjà hâte de mettre à profit ces expériences dans mes prochaines compétitions voire dans la vie de tous les jours. Mais pour l’heure, place au repos tant mérité !
La nuit fut courte et un peu compliquée : j’ai eu l’impression de pédaler encore et encore jusqu’au réveil. J’ai même mal au crâne mais c’est aussi certainement lié à un manque d’hydratation et aux quelques gorgées de whisky qui ont dû faire leur effet. En ce mardi 09 août 2022 (voilà, nous y sommes), nous plions la tente rapidement et discrètement comme prévu et nous voilà fin prêts pour le petit-déjeuner.
Nos compères ont déjà repéré le truc et nous en faisaient saliver depuis cette nuit : le centre d’accueil et d’informations du Cap Nord propose un buffet à volonté pour 17 euros par tête. Ce sera notre récompense pour fêter cette arrivée triomphante. Mais pas de bol, la joie est de courte durée : les chiens sont interdits dans le bâtiment. Nous allons devoir jouer la carte de la garde alternée : l’un mange tandis que l’autre revêt son rôle de dog-sitter pendant ce temps. Mais le plus embêtant dans cette histoire, c’est pour le temps que nous allons devoir passer ici…
Par chance, Marine a pu décaler notre bus prévu initialement le 12/08 à 01h00 du matin au 10/08, à la même heure (sans frais si ce n’est les 17 euros de hors forfait 🤓). C’est donc cette nuit que nous repartions du site en direction de Rovaniemi en Finlande… Attendre dehors jusqu’à une heure du matin, ça va être dur avec les conditions météo du lieu. Je ne vous fais pas de dessin, je pense qu’on les a déjà bien assez abordées !
Je pars le premier déjeuner avec les copains qui ont déjà retrouvé l’un de nos voisins de la nuit : un allemand finisher de la NorthCape4000. Ce que c’est ? Une course de vélo en totale autonomie ralliant le Lac de Garde en Italie jusqu’au Nordkapp. Étant fan de ce genre de courses d’ultra-cycling, je l’assomme de questions ! Il a mis 16 jours (sur une durée max de 21 jours autorisés) pour parcourir les 4000 bornes, tandis que le premier homme a fini en 9 jours de vélo… Des grands malades ! Et pourtant, aucun comité d’accueil à l’arrivée, pas d’arche ni de récompense. Juste la satisfaction personnelle d’avoir réussi.
Le ventre bien rempli, je passe le relais à Marine qui profitera d’un petit déjeuner gratuit… L’accueil a donné un ticket par erreur en plus à Oscar qui a décidé de la régaler. Il fait bon et chaud à l’intérieur et la nourriture est divine : œufs brouillés, bacon, saucisses, charcuterie, pain frais, fromage, viennoiseries, jus, boissons chaudes… Rien ne nous échappe et nous mangeons jusqu’à n’en plus pouvoir et je peux vous dire qu’on a de sacrés estomacs. C’est le moment où il est préférable de nous avoir en photo… Mais attention on rentre bientôt !
Après deux heures alternées dehors avec les chiens, nous nous glissons avec N’Lou et Madjo dans l’immense SAS d’entrée chauffé du bâtiment. Il doit faire 20m2, entre deux portes coulissantes, ça fera le job et nous permettra de patienter au « chaud » et au sec tous les quatre. Alors que les touristes s’extasient devant la sagesse et beauté des chiens depuis une demi-heure, les choses se gâtent. La réceptionniste vient à notre rencontre et nous informe (en anglais et finalement en français) que nous ne pouvons pas rester là avec nos chiens.
Nous lui expliquons que nous sommes cyclistes et que nous devons attendre un bus jusqu’à 01h00 du matin… Nous n’avons aucun lieu où nous abriter du vent et de la pluie qui tombe dehors, sait-elle où nous pourrions aller dans ce cas ? Elle nous rétorque, toujours dans un français impeccable : « Dans ce cas vous ne pouvez pas rester là il faut redescendre à Honningsvåg et revenir pour votre bus » (petit rappel : ce sont les 30 derniers kilomètres de l’enfer, avec un vent qui a redoublé depuis hier). Nous sommes sidérés. On explique que ce n’est pas possible… Nouvelle réponse : « Vous n’avez qu’à aller vous promener, ça va vous réchauffer ».
La réponse qu’il ne fallait pas nous donner. Nous sommes sciés ! Marine éclate en sanglots avec la fatigue accumulée et moi je reste abasourdi devant la réponse de cette nana. Je sors Marine et les chiens avant que cela ne parte en vrille… Mais Marine m’échappe et rentre d’un pas décidé à l’intérieur, ça ne présage rien de bon, comme ça, à vif.
Elle a besoin de lui exprimer cet énorme manque de tact dont elle vient de vers preuve. Mais surtout (nous ne voulons pas passer pour les relous de service ou ceux qui outrepassent les règles), ce qui nous étonne énormément c’est qu’il faut savoir que le Cap Nord est l’un des lieux de Norvège les plus visités (le second après Lofoten)… On peut le rejoindre par une unique route et pour le quitter, les moyens de transport sont limités et les heures parfois un peu tordues (pour preuve, notre départ à 01 heure du matin avec un bus finlandais Lapin Linjnat).
Malgré cela, aucun endroit n’est mis à disposition des voyageurs : pas d’abri de bus, pas de shelter, rien, nada, nothing. Seul le grand bâtiment qui englobe le restaurant, un musée et une boutique de souvenirs existe « au bout du monde ». Or, celui-ci n’est pas forcément a destination des voyageurs qui sont là pour attendre. L’entrée dans ce bâtiment est gratuit pour les cyclos et randonneurs mais payant (310 NOK = 31 euros) pour les autres visiteurs…
La réceptionniste essaie d’amener Marine (en pleurs) à l’écart du hall d’entrée où se trouvent plusieurs visiteurs en proposant un café ou un thé, mais elle ne comprend pas que ce n’est pas ça le problème. Marine lui explique qu’elle veut juste s’abriter quelque part, que nous venons de consommer au buffet en gardant nos chiens à tour de rôle a l’extérieur, que l’on est gelés et qu’il nous reste 13 heures à attendre… dehors !
Elle change d’attitude et nous dit de patienter (dehors) quelques minutes, qu’elle va essayer de trouver une solution. Marine est étonnée du revirement de situation mais ressort. Quinze minutes plus tard, elle me retrouve pour m’expliquer qu’elle nous laisse exceptionnellement (au vu des conditions) nous assoir dans un petit coin du hall, chiens à l’abri des regards, où personne ne passe. Nous pouvons y rester jusqu’à 18 heures, avant que le bar n’ouvre pour la soirée. Nous la remercions et Marine lui présente aussi ses excuses.
Je n’y croyais pas, mais Marine a eu raison de s’exprimer car cela va véritablement sauver une partie de notre journée. Je vous promets qu’avec un tel temps, vous ne mettriez pas le museau de votre chien dehors. Il ne me serait même pas venu à l’idée de laisser des gens en extérieur avec les rafales qui frappaient le bâtiment. Nous sommes donc bien soulagés de pouvoir nous reposer dans notre petit coin au chaud, et sans déranger personne.
Nos copains voyageurs sont sur le départ. Les espagnols retournent en bus vers Alta pour s’envoler demain vers Alicante (via Oslo). Mais leur retour ne sera pas sans embûche… Il n’y a qu’un seul bus par jour avec un nombre limité de places vélo (4 normalement) mais en ce moment, avec la course NorthCape4000 qui se termine ici, ce sont douze cyclistes qui attendent de pied ferme ce fameux bus… Juan Carlos imagine déjà devoir remonter sur le vélo, mais ouf le conducteur fera une exception en chargeant TOUS les vélos !
Quand à Oscar, lui retourne sur Honningsvåg, où un hôtel l’attend avant de monter à bord du fameux bateau de croisière Hurtigruten jusque Bergen avant différents trains pour regagner la France ! Tous nos voyages s’achèvent donc ici, chacun à sa manière. Nous ne pourrons malheureusement pas donner d’accolade à Oscar dont le bus est parti plus tôt que prévu. C’est donc par texto que l’on se dira au revoir !
Notre état de fatigue ne nous permet pas de faire grand chose d’intellectuel cet après-midi. Nous scrollons pas mal sur nos téléphones en ne réalisant pas forcément ce que nous venons d’accomplir. Dehors, les touristes arrivent par vagues pour prendre une photo venteuse et repartent, satisfaits de leur cliché. Dire qu’on a fait 6654 kilomètres pour en faire de même… C’est un balai incessant au gré des bus qui défilent tout au long de la journée.
Puis 18h00 arrivent et le bar ouvre… Il est l’heure pour nous de déguerpir pour nous poser dehors pour les 7 prochaines heures en attendant le bus. Ça va être vraiment long ! Nous nous installons sur notre spot d’hier soir pour être le plus possible à l’abri du vent… J’essaie de nous isoler au mieux en positionnant les vélos et les carrioles devant nous.
Tandis que je commence à nous préparer une soupe lyophilisée, un membre du personnel m’interpelle et me dit que c’est interdit de camper ici. Décidément… Mec on ne campe pas, on s’abrite vu qu’on ne peut pas rester a l’intérieur avec les chiens… Il veut qu’on se rapproche du bout de falaise plutôt ? Finalement, il semble compréhensif et nous laisse tranquilles.
La soupe avalée, Marine décide d’aller jouer de ses yeux de chat à la réception… Les équipes ont tourné et c’est un nouveau réceptionniste qui est à l’accueil, lui aussi français d’ailleurs. Elle explique que ce matin nous avions eu le droit de nous installer dans un coin jusqu’à l’ouverture du bar.
Il a eu vent de notre situation par sa « manager » ce matin avec qui nous avions échangé, et bien plus facilement il accepte que l’on se remette discrètement dans notre petit coin… Nous sommes reconnaissants et vraiment soulagés. Les intempéries de la journée doivent jouer sur le fait que moins de touristes soient montés au Cap Nord ce soir… et que personne n’est au bar ! En même temps, payer 310 NOK pour s’assoun verre à je ne sais pas combien, c’est entant mais on merci !
Pour tuer le temps restant, nous nous relançons dans la rédaction de notre blog… Car des choses à raconter, vous le voyez, il y en a… à la pelle et tout autant de photos à trier… Nous profitons en parallèle d’une éclaircie pour découvrir le coucher de soleil aux teintes rosées derrière notre immense vitre panoramique.
Et puis, je ne vais pas faire des heures sup de rédacteur… Voilà minuit qui arrive à grands pas, alors je passe la plume à Marine pour l’article suivant ! Vu les transports de nuit et journées bien remplies qui nous attendent vous risquez d’être 24/7 avec nous pour les prochains jours… #bigbrother !
Un dernier grand merci à Oscar, Juan Carlos et Raphaël pour leurs encouragements et ces souvenirs photos et vidéos pris sur le vif ! Votre soutien, vos sourires et vos encouragements ont été très précieux pour nous.
Merci aussi à Aurélie, Corentin et Guillaume pour leurs conseils avisés (#coachingperso) au cours de cette ascension et leurs encouragements de loin ! Ils nous ont ainsi (re)motivés quand c’était nécessaire !
Et pour finir, c’est cette phrase que nous avons en tête : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » – Mark Twain
Les commandes sont lancées pour notre livre
et ça se passe directement sur le site dédié :
EN QUÊTE DE LIBERTÉ
PS : Vous pouvez faire les curieux.ses en cliquant sur le lien,
ça n'engage en rien 😉
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12 Comments
MA-GNI-FI-QUE Voyage, magnifiques rencontres,
Vous avez réussi cette grande aventure que nous avons suivi sur le blog.
Un Grand BRAVO.
Chantal et Bernard Gîte du Hibou
Oh la la mais tellement d émotions en vous lisant , j avoir j ai eu la larme à l œil . Un grand BRAVO à tous les 4 . Vous êtes formidable !! J si tellement hâte chaque jour de vous lire, je vous suit aussi sur Instagram. Merci de nous partager vos aventures.
Encore une fois bravo . Et je vous adore ❤️
Un grand bravo ,je dois vous avouer que l j’ai moi aussi pleuré en lisant vos prouesses ,vous êtes des héros !gros bisous et bon retour.mamie
BRAVO BRAVO à tous les 4 !!! sacré challenge cette dernière étape de 158 km !!! que d’émotions …
Merci pour tous ces partages , j’ai adoré suivre votre aventure pieds et pattes liées, vous formez une belle équipe attachante … je vous souhaite un bon retour ( je sais que c’est un autre challenge, un peu moins fun mais ça fait partie de l’aventure alors courage et que tout se passe au mieux )… et surtout SAVOUREZ un max
Woooow… vous m’avez fait frissonner !!! Que d’émotions ! Quel exploit sportif ! Physique et mental !
Je n’en reviens pas du manque d’empathie des salariés du Nordkapp 😅
Bravo à vous encore et encore 😘
Enfin j’ai retrouvé le blog !!! Pas reçu de mail ?? Depuis deux jours ?? Félicitations donc avec du retard mais pas volontaire…. Gros bisous et encore bravo ma Mounette et Damien bien entendu !! A plus ❤️❤️❤️❤️👍👍👍😊
Magnifique, j adorais vous lire, vous pouvez être fière de vous 4
On espère que vous nous ferez vivre votre voyage retour qui ne parait pas simple non plus
Bon courage
Whouahhhhhh !!
Quel périple final !
Vous nous faites rêver (et pleurer aussi dixit Claire).
Bravo ! Vous pouvez savourer ce moment, vous êtes les meilleurs 🥰
Pierre & Claire
Eh beh!! Sacré bonne femme la Mounette!!
Grand bravo à tous les 4, vous êtes des héros!! ❤
Félicitations et bravo pour cette belle aventure !!!👍👏👏👏
Quel ténacité incroyable et quel mental à toutes épreuves ! Vous êtes nos cyclo-toutous héroïques !! Remettez vous bien de toutes ces émotions et grosses bises des Diplodocus !
Bravo à vous, j’ai adoré vous suivre dans votre aventure! Vous m’avez fait rêver! You are the best! Bon retour!!