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Mardi 08 août 2022… Je le sens bien, cela va être une belle journée. Bon bah forcément pour la météo, mais y’a un truc qui me dit que ça va bien se passer. Tous les deux ce matin, nous nous réveillons après avoir « mal » dormi. Vous savez, ces fameuses nuits où l’excitation est à son comble… parce qu’on part en vacances, parce que l’on attend quelque chose. Et bien nous avons tous les deux ce ressenti. Comme si nous étions la veille de quelque chose.
Nous nous levons tous calmement mais l’organisation est militaire. Tout est calé depuis la veille et Oscar est aussi dans le même mood. Nous prenons le petit-déjeuner et en rigolant on se dit « si ça se trouve, nous aussi on peut faire 157 kilomètres aujourd’hui ». Car pour Oscar c’est déjà tout vu, ce sera son étape. Pour lui ce serait dommage de finir son voyage sur une petite étape classique de 60-70 kilomètres. Il devient notre héros, une si grosse étape, c’est impressionnant !
Et puis c’est l’heure de fermer les sacoches, faire un brin de ménage et… de faire bouillir ma cup ! Oui désolée pépé, mais il faut que je donne tous les détails de cette fabuleuse épopée. Car je partirais sur celle-ci avec « mes trucs de fille » ! Vous voyez l’humeur de la nana qui écrit ces quelques lignes ?
C’est donc à 09h05 que nous sommes parés pour le décollage. Le soleil reste caché derrière les nuages et il semble faire frais quand même… Mais c’est sûrement aussi lié à la sensation de chaleur si merveilleuse que nous avions dans notre cabine au réveil ! Nous enfourchons donc nos montures et regagnons le centre de Skaidi pour trouver la station essence qui fait aussi office de supérette.
Là-bas, c’est approvisionnement au cas où : une bière et un ice-tea pour l’arrivée, des barres chocolatées, des bonbons et de quoi grignoter car la route sera encore bien déserte. Et nous nous élançons dans la première côte de la journée qui va durer 7 kilomètres pour prendre 200 mètres de dénivelé positif. Ça démarre bien et rapidement nous arrivons au village suivant à Olderfjord. Nous croisons énormément de cyclistes aujourd’hui, et nous le savons, tous ont le même objectif, ou en reviennent… Car bientôt la route n’aura plus d’autre alternative que de monter tout là-haut !
Nous continuons sur notre bonne lancée et poussons jusqu’à la barre des 50 kilomètres pour prendre notre déjeuner. Cela nous permet notamment de passer l’un des principaux tunnels que nous avons sur notre route et qui s’étend sur près de 3 kilomètres. Il est fort sombre et bien humide, alors nous ne nous attardons guère ! C’est une fois sorti de celui-ci, tiraillés par la faim et le besoin de faire courir les chiens que nous trouvons un coin d’herbe… en plein vent. Pas trop d’autre alternative, alors eux profitent et nous… nous mangeons vite notre taboulé pour repartir de plus belle.
On continue de plus belle avec pour objectif d’aller chercher le gros tunnel ce soir… qui nous amènera autour de 110 kilomètres. C’est un maxi boss final niveau tunnel et puisqu’on se sent plutôt en forme, autant le tenter ce soir et ça nous rapprochera de notre but. Mais alors que les panneaux défilent sous nos yeux annonçant les kilomètres restants vers notre destination… il est l’heure de faire une nouvelle pause.
Je ralentis à la hauteur de Damien qui avait pris la tête du convoi. Il me dit « ça va ? », je réponds « je suis chaude comme la braise »… Réponse « Moi aussi ». Avec un sourire en coin on sait très bien tous les deux ce que cela signifie… On ne se le dit pas clairement mais on a envie de se faire cette étape épique. A ce stade, « plus que 78 kilomètres » jusqu’au sommet. Nous sommes donc à la moitié de l’étape potentielle.
Devant nous, nous pouvons compter sur les informations données par Oscar, Juan Carlos et Rafael qui sont devant nous sur l’étape. Les infos reçues au fur et à mesure nous rassurent. Oscar est super précis et nous avons les mêmes ressentis que lui. Allez, plus qu’une côte vent de face juste avant le tunnel en dernière grosse difficulté et nous serons enfin arrivés au gros mastodonte, quand même un peu redouté…
On en a tellement entendu parler comme la bête noire du voyage, que forcément on redoute son passage. Pourquoi donc ? Allez, on se fait un petit point culture tunnel ! Le fameux tunnel du Cap Nord est l’un des tunnels routiers sous-marins les plus longs de Norvège. Il fait partie de l’E69 qui passe sous le détroit de Magerøysundet entre le continent norvégien et la grande île de Magerøya (où se trouve le fameux Nordkapp). Il n’est pas si vieux car il a été inauguré en juin 1999 par le roi Harald V de Norvège quand le Cap Nord s’est avéré devenir une véritable attraction touristique.
Ce tunnel que nous nous apprêtons à emprunter mesure 6,875 kilomètres de long et atteint une profondeur de 212 mètres sous le niveau de la mer. Avant qu’il ne soit construit, un ferry faisait la liaison entre les deux villages alentours… Puis le tunnel est apparu et était initialement payant à hauteur de 14€ / voiture, 4€ par adulte et 2€ par enfant… Et ceux dans les deux sens… Pas donné pour une petite famille !
Et donc ce tunnel nous fait « peur » pour la simple et bonne raison qu’il va descendre très fort pendant 3 kilomètres (-212 mètres pour passer sous la mer… ouais en plus faudrait pas qu’il casse quoi), être plat pour 1 kilomètre environ avant de remonter sur 3 kilomètres pour regagner la surface à +212 mètres ! Comme dit Oscar « ça va, c’est vraiment le dernier kilomètre et demi qui est bien raide ».
Nous avons descendu comme des flèches à 62 km/h, bien poussés par nos carrioles, profité de notre lancée pour passer le plat avant d’attaquer la côte. Et franchement, c’était bien ardu sur la fin… D’autant plus que la température était super fraiche (on nous avait prévenu de bien nous couvrir) et que nous évacuions de la buée à chaque souffle dans la montée. Damien est parti devant avec Madjo et j’ai fini par le rejoindre pour boucler la traversée en 01h05 ! Ça c’est fait, une grosse étape de cochée…
Il est temps de faire une pause et se poser aussi les bonnes questions. Quelle est la prochaine étape ? On va au bout ou pas. ? En premier lieu, il est 19h30 et nous avons besoin de manger. Au menu, ce sera une soupe instantanée à la tomate avec des lamelles de fromage fondu dedans pour en raviver les saveurs. Les chiens ont également le droit à leur pâtée et leurs croquettes. La journée est longue pour eux aussi, mais ils sont super compréhensifs… Ils pignent moins aujourd’hui et nous avons pas mal varié les équipages…
Les garçons nous demandent ce que l’on compte faire. Ils hésitent à redescendre à cause du vent présent au sommet, mais veulent aussi nous attendre alors si on monte ils restent là-haut. Oscar nous avoue que la dernière montée est très dure et que le vent met en difficulté « est-ce bien raisonnable avec les carrioles » ajoute-t-il. Nous sommes un peu perdus… Demain le vent sera pire. On se sent en forme ce soir mais effectivement le vent nous l’aurons de face ou de côté… On va rallier la dernière ville et aviser. Encore 15 kilomètres pour rejoindre celle-ci.
Alors que nous progressons vers Honningsvåg, il ne faudra pas longtemps à la pluie pour nous rattraper. Nous avions déjà eu quelques averses dans l’après-midi nous obligeant à revêtir nos plus belles tenues… Mais là c’est plus costaud, ça mouille beaucoup… Damien me dit que c’est mort, que « là les carottes sont cuites ». Je comprends mais je ne veux pas l’entendre… Et c’est ce tunnel inattendu de 4,4 kilomètres va nous sauver la mise. Même s’il est légèrement montant, au moins nous sommes au sec. Et aussi improbable que cela puisse paraître, il ne pleut plus du tout de l’autre côté quand nous en sortons. Le beau temps est de retour.
Entre les gars qui nous motivent au sommet et le beau temps qui est de retour, let’s go. Motivés comme « Jaja » (on sait toujours pas qui c’est ça 😛), on enfourche nos montures après une dernière sortie des chines et let’s go pour les 31 kilomètres restants. À nous l’ascension finale vers le Northcape !
« 👏🏼👏🏼👏🏼👏🏼👏🏼 Ánimo, ya estáis casi!!🙌🏼🙌🏼🙌🏼😘😘 » (courage vous y êtes presque !)
« We are going to spend the night here (don’t know where)…. We are waiting for you!! Courage!!!!💪🏼💪🏼💪🏼👏🏼👏🏼👏🏼👏🏼 » (on va passer la nuit ici, on sait pas où mais on vous attend, courage)
« Hey!!! How is it going?!! C’mon, you have it done now!!!! Let us know when do you expect to arrive, we would really like to welcome you!!! » (Comment ça va ? Allez vous l’avez presque fait, dites nous quand vous arrivez qu’on vienne vous accueillir)
« Nice!! The whiskey of victory is waiting for you!!!💪🏼👏🏼👏🏼👏🏼😘😘😘 » (Le whisky de la victoire vous attend)
La suite dans le blog de demain pour laisser un peu de suspense 💨
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1 Comment
C’ bon bien réussi, le but est là !!!bravo c’ gagné,c’ mieux que le loto.car il faut le faire,ce qui n’est pas le cas avec le loto ,ça te tombe du ciel aucun mérite. Bisous bisous de mamie