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Dimanche 24 juillet 2022… Et bien, on ne peut pas dire que la nuit ait été de tout repos… Installés en cours de soirée, une famille de touristes polonais n’a certainement pas gagné la palme d’or de la discrétion. L’homme de la famille a ronflé toute la nuit et aurait aisément fait éclater un compteur de décibels (dire qu’on avait annoncé à notre voisine allemande que Madjo ronflait… elle a pris peur !).
Et après avoir passé sa meilleure nuit, cet infâme individu n’a rien trouvé de mieux que de faire un appel vidéo à 07h00 du mat autour des tentes encore endormies. C’est donc Marine, fidèle à elle même, qui est sortie de la tente pour dire « we are sleeping !!! » ! Tant pis pour la grasse matinée…
Le soleil est au rendez-vous et le camping commence à s’éveiller. Chacun se réveille à son rythme, ce qui nous permet de prendre un petit-déjeuner avec tous les copains rencontrés ces derniers jours… Marine se fait même offrir un maquereau par le gang de bretons qui n’a pas réussi à tout manger hier soir. Le dîner du jour est donc tout trouvé et en plus il est déjà cuit ! Le bonheur !
Il est temps de reprendre la route, au grand damne des chiens qui auraient bien passé la journée à jouer avec les campeurs et à quémander encore plus à manger ! Ils ont failli eux aussi repartir avec un maquereau pour le dîner… C’est ainsi qu’à 11h00, nous enfourchons nos vélos pour faire un petit tour vers la ville de « Å » (que l’on prononce « O ») dans le sud de l’île où nous sommes. C’est a priori à 4,5 kilomètres du camping (mais plutôt 6 en réel et assez valloné).
En chemin, nous croisons Jacqueline qui s’est trompée de chemin à l’intersection pour rejoindre la randonnée que nous avons fait hier… Heureusement un gentil norvégien l’embarque pour lui éviter de faire 6 kilomètres dans l’autre sens. Sinon on l’aurait bien mise dans une carriole ! Après un tour rapide de la petite ville, nous pouvons à présent faire un gros demi-tour et filer cette fois-ci droit vers le nord. Nous pourrons alors dire que nous avons traversé les Lofoten du sud au nord !
Cet archipel norvégien s’étend en effet sur 150 kilomètres depuis la ville de Å jusqu’à Fiskebøl. Ces bouts de terre qui le composent sont occupés par 25000 habitants et « Lofoten » signifie (en vieux narrois) « patte (fótr) de lynx (ló) » du fait de sa forme particulière… Mais je vous laisse en juger par vous-mêmes.
Le temps est magnifique aujourd’hui mais tout n’est pas parfait malgré la présence du soleil. Le vent généralement « de dos » ici, sera finalement de face aujourd’hui. Ce serait bien trop facile sinon. Cela va venir nous l’affaire en plus de nos mollets et nos cuisses toujours bien durs de la randonnée d’hier !
Cette première journée à vélo annonce aussi la couleur du terrain que nous aurons à apprivoiser dans les jours à venir : un enchaînement de légères montées et légères descentes. C’est assez agréable mais tout de même très fatigant ! Et enfin, un autre facteur à prendre en compte, et non des moindres : c’est aussi le nombre de touristes.
Les Lofoten étant sans doute la région la plus visitée du pays sans parler du fait que nous sommes en plein été ! Nous sommes donc dépassés par des files de véhicules de tout type. Finie la tranquillité du sud… Il va aussi falloir être prudents. Car si les norvégiens sont calmes et respectueux, nous avons déjà pris des coups de klaxon et ce n’était pas des encouragements enthousiastes venus de locaux !
Après une pause dans l’un des rares supermarchés du coin (surtout un dimanche), nous tombons sur un spot pique-nique assez atypique : nous déjeunons auprès de séchoirs de têtes de poissons, aussi appelées « stockfish » (ou tørrfisk en norvégien).
Depuis le temps des Vikings, les Norvégiens font sécher du poisson en extérieur en exposant celui-ci au vent venu de l’océan. Produit principalement à base de cabillaud pêché au-dessus du cercle arctique, c’est là que l’on retrouve les conditions de séchage idéales. De février à mai, le poisson est suspendu à l’air libre en bord de mer, exposé aux éléments (températures avoisinant 0°C, vent, soleil et pluie).
Cette méthode de séchage vieille de plusieurs millénaires permet une très bonne conservation du poisson. C’est la raison pour laquelle le stockfish norvégien était une marchandise couramment transportée sur les navires comme pitance pour les marins, ce qui l’a fait connaître dans le monde entier. Tandis que le corps sera exporté et consommé pour ses propriétés nutritives hors du commun… Les têtes des poissons sont quant à elles séchées à part (comme celles que nous avions devant nous ce midi) et envoyées en Afrique (essentiellement au Nigéria) où elles sont cuisinées en soupe.
Minute culture bonus : morue et cabillaud vous saviez que c’était le même poisson ? Le terme cabillaud s’applique généralement au poisson frais (ou surgelé) et il devient morue quand il est salé et parfois séché (voire stockfish dans ce cas).
C’est sans doute la première fois depuis le début de la Norvège que nous avons l’impression de changer de paysages. Nous traversons des « Alpes » qui se jettent dans l’océan et c’est assez incroyable. En fin d’après-midi, nous rejoignons Sarah et Joris sur la plage de Flakstad au pied de leur camping qu’ils occupent depuis la veille. Nous nous racontons nos journées respectives en nous plaignant de nos douleurs de rando tandis que les chiens font leur bain de soleil.
Même si le camping a des emplacements alléchants, le temps au beau fixe nous permet d’assurer un bivouac et nous allons en profiter. C’est peu de temps après, avec 50 kilomètres au compteur, que nous stoppons l’avancée pour ce soir en trouvant un petit coin d’herbe assez sèche (malgré la pluie des derniers jours, dernières semaines). Nous sommes un peu en hauteur par rapport à la route : l’endroit sera parfait pour la nuit. Une tente est déjà présente mais nous serons discrets pour nos voisins apparement déjà cachés dans leur « maison ».
Tandis que le soleil joue à cache-cache avec les montagnes, nous dégustons notre maquereau frais de la veille avec de la semoule. Nous sommes comblés par ce goût si frais et si local ! De la canne à l’assiette… Un régal ! Finalement, nous nous réfugions tôt sous la tente pour ne pas subir les attaques de midges et de moustiques… et tentons par trois techniques de réparer le matelas de Marine dont nous avons identifié la fuite : sûrement liée à un coup de griffe de N’Lou qui dort dans les bras de sa maîtresse toutes les nuits. Au final, on espère que technique de la rustine sera la bonne. Allez, au dodo !
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4 Comments
Encore de magnifiques photos et de beaux paysages avec en prime du soleil ☀️. Nous espérons que la rustine va tenir sur le matelas…… Gros bisous à vous quatre et à plus pour la suite ❤️❤️❤️👍👍
Que c’ beau tout ce paysage !merci de nous partager votre voyage !gros gros bisous mamie qui pense à vous à tout instant de la journée.❤️❤️❤️❤️
À Nice et sur la Côte d’Azur, une vieille recette: le Stockfish…
Et huuuu ça date pas d’hier! Mais le troc de l’époque entre marins a fait que le poisson est resté au sud et on y rajoutait des ingrédients du pauvre…
Une sorte de ragoût!!! 😉
Superbes paysages 🤩 Vous allez être spécialistes pour gérer les trucs qui (se) gonflent : pneus, matelas et polonais ronfleur 😂
Faudrait apprendre à dire « śpimy » avec l’accent polonais, ça pourrait aider 😏💤