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Jeudi 21 juillet 2022… On peut dire que l’aire de repos porte bien son nom ! Nous avons dormi comme des bébés auprès de notre table de pique-nique. Cependant, la pluie qui « flic floc » sur notre tente lorsque le réveil sonne nous permet de prolonger notre nuit d’une petite demi-heure (quand même !).
À 08h00, je consulte la météo pour constater que nous avons une ouverture d’une heure pile pour plier bagages. C’est remue-ménages dans la tente et nous remballons au plus vite (c’est-à-dire au rythme habituel car nous sommes déjà au max de nos capacités et efficaces il faut croire…). L’application météo (yr.no) a encore vu juste car à 09h00, alors que nous terminons notre petit-déjeuner sous le porche des toilettes, ça bruine ! l’abris
Nous saluons nos cyclopotes français qui n’ont définitivement pas le même rythme que nous le matin. C’est marrant d’ailleurs, nous nous faisions la réflexion suivante : pour nous les cyclos étaient forcément matinaux, mais en fait pas du tout ! La plupart de ceux que nous avons rencontré prennent leur temps mais il faut dire qu’ils pédalent aussi généralement plus vite que nous en étant « plus légers » !
Nous filons, aujourd’hui, droit vers la ville de Bodø qui s’avère être notre troisième et dernière étape symbolique de la Norvège (après Oslo et Bergen). Celle-ci est la porte d’entrée (ou de sortie) sur les célèbres îles Lofoten. C’est donc de là que nous pourrons prochainement pendre le ferry pour cette destination que nous attendons avec impatience.
C’est donc une nouvelle fois sous la pluie que nous débutons l’étape. D’entrée de jeu, deux belles côtes corsent l’affaire. La première est assez longue et nous élève rapidement dans la bruine et le brouillard. Afin de sécuriser mon équipage, j’allume ma lampe de carriole et enfile ma lampe frontale pour indiquer ma présence aux voitures de dos et de face. C’est une telle purée de pois que même Marine, derrière moi, peine à me voir. Heureusement, la longue descente arrive à son tour pour nous mener gentiment vers notre pause déjeuner !
Soudain, en démarrant une énième petite montée, je vois quelque chose bouger du coin de l’œil. Je pense avoir mal vu, mais dans le doute, je fais demi-tour. Marine qui arrive face à moi ne comprend pas… Mais j’avais vu juste : notre premier renne est là tranquille en train de brouter sur le bas-côté de la route ! C’est magique et cela nous fait bien réaliser que nous sommes dans le Grand Nord. Il suffisait donc de passer le cercle polaire pour voir du Bambi ?
L’arrêt de mi-journée se fait après 30 kilomètres (sur une étape de 60 en général, c’est cool de se dire que la moitié est déjà passée) à Salstraumen. Après un stop courses qui devenait urgent (rien pour ce midi… car on devient minimaliste en réserves), nous profitons d’un arrêt de bus pour se remplir l’estomac ! Ce sera tartines et soupe pour ce midi. Nous sommes humides et avons besoin de nous réchauffer… La soupe c’est bon pour le corps et pour le moral aussi. Ça réchauffe pour repartir requinqués !
Nous voilà donc parés pour grimper le grand pont de la ville d’où nous pouvons observer un phénomène un peu particulier. Il s’agit du « un pont pour voir le phénomène suivant : le Malstrøm ! L’effet de la marée montante et de la marée descendante crée sur la rivière des sortes de micro-tourbillons au même titre qu’une machine à laver. Même si c’est à marée haute que l’effet est le plus impressionnant (18h00 ce jour), nous en voyons tout de même les prémices. Avec un grand soleil, nous aurions peut-être eu envie de patienter mais avec ces nuages menaçants, notre tête est déjà sur les îles.
Le temps est plus sec cet après-midi… Pourtant nous avons quand même un peu froid. Clairement, en plus de l’humidité de nos vêtements, c’est la fatigue qui nous gagne. Chemin faisant, nous nous faisons remarquer que nous n’avons pas pris de pause depuis 14 jours non stop. Et ce en comptant la journée de bus vers Trondheim qui n’était pas vraiment de tout repos.
Malgré tout, nous avons envie d’avancer car une fenêtre météo favorable est annoncée pour 2-3 jours à compter de samedi sur les îles. Nous aviserons donc en fonction pour trouver le moment et l’endroit les plus opportuns pour nous poser un peu : dormir, chiller… et faire une bonne lessive et des repas pantagruéliques !
Nous arrivons autour de 16h sur Bodø, et nous sommes « larges » étant donné que le ferry est à 18h45. Nous profitons donc de faire le plein en croquettes (12 kg) pour nous assurer de ne manquer de rien sur les îles. Les dernières étapes ayant été compliquées car nous sommes clairement en flux tendu… Mais en campagne, les vétos sont plus souvent dans les fermes que dans leurs « bureaux » et la seule solution c’est les supermarchés… Donc ça colle pas trop à l’alimentation des loulous ! Alors on anticipe du mieux que possible…
Nous profitons aussi d’un stop chez BILTEMA pour nous fournir deux gilets jaunes pour une visibilité maximale dans les tunnels dorénavant… Et notamment pour le plus gros tunnel de l’histoire qui nous attend juste avent le cap Nord pour près de 7 kilomètres (sous la mer) ! On reprend aussi du gros scotch pour solidifier notre tente… En espérant que le vent ne soit pas trop fort et qu’elle continue d’être notre parfait petit abri de nuit.
Avec tout ça, nous arrivons au port à 17h15, juste à temps pour prendre le ferry de 17h30 si nous le souhaitons. Nous visions le suivant mais on nous informe qu’il sera retardé (sans raison précise) peut-être à 19h00 où 20h00. Le hic c’est que celui-ci passe d’abord par des petites îles au sud (Røst et Vaærøy) et nous ferait arriver à notre destination (Moskenes) autour de minuit.
Nous n’avons pas l’esprit très clair et nous décisions de la jouer aventuriers et montons à bord. En 06h45 de traversée, nous aurons bien le temps de réfléchir à bord… À noter quand même que la traversée est gratuite entre Bodø et Moskenes pour les cyclistes, nous avons seulement annoté nos noms à l’arrivée sur un listing et n’avons eu à faire aucune réservation !
Ce ferry s’avère un peu différent de ceux que nous avons emprunté jusqu’ici… et ce que plusieurs points. D’abord, les chiens doivent être installés dans une pièce spéciale (qu’ils appellent « pet store » ?!) durant la traversée. Nous avons beaucoup de peine les laisser là et les installons ensemble dans la même cage… L’équipage nous informe que nous pourrons aller les voir en nous adressant au bar, quand nous le voudrons. Mais nous n’avons pas le droit de rester avec eux. Avec eux, deux autres chiens et un chat… Ça aboie et ça miaule là-dedans…
Quant à nous, nous montons dans le « salon » où sont disposés plusieurs fauteuils inclinables, un bar, ainsi que des tables pour manger. Les gens doivent être habitués, chacun est déjà bien installé ou a « réservé » sa place en étalant ses affaires pour avoir une rangée complète. A priori ça va pioncer sec pendant la traversée !
Une fois en pleine mer, après une heure de traversée, le temps se gâte un peu et les secousses dans le bateau se font bien ressentir. J’en ai une à ma gauche qui est bien blanche et ne fait pas la maligne. Ça lui rappelle une de ses premières traversée en ferry chez Lactalis pour aller en Angleterre où elle avait passé plus de temps dans les toilettes que sur son siège !
Pour ma part, je kiffe : les sièges sont confortables et nous n’avons qu’à nous occuper de nous… C’est étrange mais je m’assoupis un peu pour recharger les batteries. Marine descend voir les chiens une première fois et N’Lou aboyait comme un dingue… Il faut dire que nous n’avons pas du tout été séparés au cours des 100 derniers jours et que la montée sur le bateau s’est faite sans aucune transition.
En prime, la pièce supposée être calme et fraîche (ça oui) est vraiment bruyante dans la cale. Le petit chat a été bien malade et les chiens (les autres ?) ont du se lâcher… Ça sent fort l’urine et il y en a sur le sol… Elle n’a pourtant pas le droit de rester dans la cale et remonte en informant l’équipage que le chat a été malade.
Alors que nous arrivons au premier stop à Røst (20h45), Marine en profite pour se faufiler parmi les passagers qui descendent ici pour accéder à la cale et rejoindre les chiens sans informer l’équipage. Tout le monde est descendu à cet arrêt et elle décide de rester avec nos loulous dans la pièce en les sortant de leur cage.
J’irai lui apporter quelques vivres lors du second arrêt (22h30) pour elle et N’Lou / Madjo… Ces derniers se sont calmés et ont pu dormir sereinement avec Marine pour la suite de la traversée. Il est minuit passé, le bateau a un peu de retard, alors je laisse la main pour la suite du récit qui démarrera donc à 00h01 de notre prochaine journée 🤪
Mais sinon : ÇA Y EST !!! ON EST SUR LES ÎLES LOFOTEN !!!! Ça paraissait tellement loin et pourtant… Je n’ai plus qu’une hâte : une journée de repos pour se requinquer avant de les découvrir (sous le soleil 🤞🏻🥰) !
Voilà, c'est officiel...
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2 Comments
Une Ferry good traversée après cette approche dans la brume. Vivement la suite 🤓 La nuit va être courte je sens.
Et bien une nouvelle étape de franchie ! Sans la pluie mais dans le brouillard….. bon courage et on attend la suite. Bisous ❤️❤️👍👍👍👍