Suède | Entre Kungälv et Henån

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C’est reparti pour un tour !

Malgré une discothèque de plein air qui battait son plein de 23h00 à minuit, nous avons plutôt bien dormi dans notre petit coin de paradis ! Et en ce dimanche 29 mai 2022, malgré l’absence de réveil, nous sommes debout à 08h00. Notre habituel 07h30 a été quelque peu bousculé en cette journée dominicale.

Nos voisins allemands était déjà en plein petit-déjeuner lorsque j’entreprends la balade des chiens. Le lâchage des fauves a dès heures si matinales, n’a rien pour plaire aux chevreuils du coin qui aboient à notre passage ! Madjo est aux aguets…

Le temps est magnifique et je me serai bien attardé au petit-déjeuner mais nos provisions ne sont pas dignes d’un buffet d’hôtel ! Pourtant il faut prendre des forces car nous entamons aujourd’hui notre 10ème jour de route sans véritable pause (pas de journées off on veut dire…).

L’allemansrätt : le droit d’accès à la nature

Notre objectif du jour n’est autre que la ville d’Henån. Elle n’est pas connue, mais elle est à une distance raisonnable selon notre quota kilométrique journalier (60 km). Elle est située au milieu d’une île et s’avère être entourée d’un fjord, ça devrait être sympa. Toutefois même si nous visions cette destination, nous ne savons pas forcément où nous allons dormir. Peu importe nous direz-vous, car la Suède (et la Norvège aussi) marque un tournant au niveau législation pour le bivouac.

En effet, en Suède, l’accès à la nature est libre et nous pouvons bivouaquer « partout » selon un paragraphe de leur Constitution. Cela s’appelle « allemansrätt » et stipule même qu’une propriété privée doit pouvoir être disponible pour tous ! On a hâte d’installer notre tente sur le perron d’un petit couple de retraités 😜 !

Mais nous serons quand même respectueux en respectant la distance conseillée de 100 mètres par rapport à une habitation et sans toutefois être en vis-à-vis avec les fenêtres de celle-ci ! Autant vous dire que le champ d’action et le terrain de jeux restent quand même hyper large !

Pause déjeuner et itinéraire bis !

Le début de notre trajet se situe aux abords d’une nationale mais nous sommes toujours à l’abri sur notre piste cyclable. Les cyclos du dimanche sont nombreux et hyper joyeux à notre égard sans manquer de nous saluer. C’est plutôt sympathique d’échanger un bonjour chaleureux en retour. Après un stop dans un supermarché (ouverts pour la plupart tous les jours parfois même de 06h00 à 23h00), nous voilà ravitaillés pour la journée.

En attendant Marine, j’échange avec un suédois et ses deux enfants super contents de pouvoir caresser nos chiens. Il me propose même de nous délester de nos animaux pour que notre montée au Cap Nord soit facilitée ! J’ai cru un instant voir une lueur d’espoir dans le regard de Madjo…

C’est finalement un peu plus loin, après 30 kilomètres affiches au compteur que nos chiens feront leur première baignade suédoise ! À priori l’eau est plutôt bonne car ils n’hésitent pas une seconde pour se jeter dedans ! Cette pause déjeuner est bien plus agréable que nos arrêts dans les parcs urbains il faut dire !

Durant le déjeuner, en checkant le parcours, je m’aperçois que nous avons deux alternatives pour rejoindre Henån… Si nous montons un peu plus haut dans les terres, nous pouvons prendre un ferry pour traverser un bras du fjord. Cela ne nous fait pas gagner en nombre de kilomètres, mais nous permet de d’éviter quelques côtes… Et en prime le bac semble gratuit.

Crevaisons : 2 à 1 !

C’est donc reparti sous le soleil… Sur la route, nous nous stoppons dans une station service qui sera notre RDV quotidien pour nous recharger en eau… En effet, l’eau dans le cimetière en Suède est dite non potable… Mais nous ne savons pas ce qu’il en est réellement. Marine en profite pour charger les photos pour le blog grâce au WIFI gratuit car nous avons de soucis de réseau. Nous sommes bien connectés en 4G, mais impossible de réellement faire fonctionner internet sur nos téléphones… D’où les news en décalé !

À quelque pas du ferry, nous tombons sur une pompe mise à disposition par la ville. On s’arrête donc avec l’idée de redonner un coup à mes pneus… Après la dernière crevaison, le gonflage à la pompe à main était compliqué. Un coup de pompe à pied sera donc préférable et nous pouvons alors repartir avec un gonflage digne de ce nom. Mais quelques mètres plus loin, Marine m’annonce « Houston, on a un gros problème »…

Une punaise vient de s’enfoncer dans un des pneus de la carriole… Elle avait posé son vélo sous un panneau d’affichage pour m’aider à tenir le mien lors du gonflage. Bon au moins, le geste est désormais rodé et je répare sa chambre à air directement avec une rustine ! Heureusement, la pompe était encore à disposition, une vaine dans notre malheur ! Décidément les ferries ne nous réussissent pas on dirait ! Et pourtant… en Norvège nous devrions en prendre une vingtaine 😱 !

Un bivouac plutôt citadin !

Finalement nous n’attendons qu’une quinzaine de minutes le traversier entre Kolhättan et Svanesunds. La traversée est rapide et sans fioritures : même pas un agent pour nous aiguiller, c’est du ferry de compet que les locaux doivent emprunter quotidiennement.Parvenus de l’autre côté, il ne nous reste plus que 20 kilomètres de vélo à travers les petites routes bucoliques suédoises… Cette Suède, elle est comme on l’imagine avec énormément d’arbres sur des collines verdoyantes qui débouchent sur des fjords : magnifique !

Même si la vue est incroyable, le dénivelé l’est tout autant ! Le point de chute le voilà, perché au sommet d’une nouvelle colline avec vue sur le fjord ! Il se mérite. Nous établissons notre camp sur un parking de bas-côté en espérant y être tranquilles pour la nuit !

Nous y croisons un voyageur à vélo belge qui a déjà quelques kilomètres au compteur depuis plus de 20 ans à voyager un peu partout dans le monde dès qu’il en a l’occasion. Il nous informe également que nombre de routes norvégiennes sont encore fermées dans le centre du pays à cause de la neige… On ira voir cela par nous-mêmes !

En attendant, nous profitons de l’eau chaude et de la grandeur des toilettes handicapés pour faire notre brin de toilettes avant de dîner une bonne poêlée de légumes sur son lit de tagliatelles ! A 22h00, nous sommes sous la tente pour un gros dodo ! Bon ce que nous n’avions pas prévu, c’était de se retrouver sous la lumière des projecteurs à la tombée de la nuit… Nous qui voulions être discrets sur cette aire de repos 🙄