Pays-Bas | Entre Berkhout et Lelystad

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En ce vendredi 29 avril, nous sommes emmitouflés dans nos duvets quand le réveil sonne à nouveau à 08h00… Je retrouve N’Lou le museau sur le dos de Marine qui sort de son sommeil elle aussi. Hop c’est parti, je laisse l’experte de la tente gérer le matos tandis que je file soulager ma vessie et celle de nos toutous. Du côté de nos amis syklopattes, aucun bruit pour le moment…

C’est donc en silence que nous replions la tente et que nous tentons de rappeler nos chiens qui sont déjà en train de réveiller leur copain Mallo qui aboie à plusieurs reprises… Oups ! À la baie vitrée de nos hôtes, nous apercevons le bébé (Arto) qui est en train de découvrir les grosses bêtes poilues que sont nos chiens, un peu intrigué ! Bob est en train de prendre son petit-déjeuner et nous laisse l’accès à la maison pour profiter d’une douche chaude !

Marine file la première tandis que je partage un café avec Bob en discutant de choses et d’autres, avant d’être rejoints par Alex et Lucie qui lèvent aussi le camp. Une fois toutes les douches prises, nous évoquons nos futures étapes et constatons qu’aujourd’hui nos routes se séparent déjà. Les syklopattes fileront plus au nord et traverseront l’estuaire grâce à un bus exprès pour les cyclos. De notre côté, nous partons vers le Nord-est avec l’idée de traverser une digue d’environ 30 kilomètres direction la province de Flevoland. Nous sommes les premiers à partir et a saluer Bob et sa petite famille. Nous espérons pouvoir recroiser nos amis cyclos avant le Cap Nord !

Ps : Marine va sûrement vous coller là des photos d’un étrange robinet et sa bonbonne : le Quooker, invention néerlandaise ! C’est trop pratique : relié au robinet, ça permet d’obtenir de l’eau brûlante (90°C) en une pression ! Parfait pour l’eau du thé ou du café… ou même pour gagner du temps sur la cuisson des pâtes 🤪 Je pense que ça ferait plaisir à Marine pour son anniversaire si vous manquez d’idées !

La traversée en vélo de la digue entre Enkhuizen et Lelystad

Le temps est grisâtre aujourd’hui et nous sortons les moufles pour rouler. Nous devons avoir autour de 4°C au ressenti. La route se passe tranquillement sur les 24 premiers kilomètres avec toujours du vent et des tulipes dans les champs environnants. C’est finalement vers 12h30 que nous atteignons la digue pour enfin prendre une première pause et à cette occasion notre déjeuner.

Nous avons encore de la salade de pâtes en stock pour rassasier nos gros estomacS. Hier soir, Merle (la femme de Bob) nous demandait si nous sentions nos corps fatigués et la perte de poids. On rigolait car on a l’impression de manger comme des bœufs depuis le début du voyage… Mais en réalité, si… On s’est forcément raffermi et affiné !

La pause nous permet aussi de voir si le vent sera derrière ou devant nous pour cette traversée. Ce paramètre peut paraître un détail pour vous… mais pour nous ça veut dire beaucoup 😜 Je vous assure qu’avoir le vent en pleine face avec la mer à gauche et un lac à droite pourrait vite devenir un calvaire… Après avoir pris un café sur le pouce, on s’aperçoit que les dieux du vent sont avec nous… Improbable mais vrai !

Nous l’avons d’abord légèrement de côté puis après un long virage sur notre droite, il nous pousse dans le dos. C’est un pur bonheur et nous atteignons une vitesse de 20 km/h très très facilement et cela pendant une dizaine de kilomètres. Cette sensation de vitesse, nous l’avons réellement pour la première fois depuis le début de notre voyage.

Pour l’anecdote, Marine propose alors dans l’euphorie de rallonger notre étape pour pousser plus loin et profiter du vent dans le dos. Une fois sortie de cette digue nous nous apercevons que finalement cette journée de de 58 kilomètres sera très bien pour aujourd’hui.

La digue et la province « artificielle » de Flevoland

Cette digue que nous venons de traversée a été créée en 1976 et fait 28 kilomètres de long. C’est un des nombreux ouvrages néerlandais qui permet la gestion des eaux, chose capitale pour le pays partiellement situé sous le niveau de la mer comme nous l’avions expliqué précédemment. Plus au nord, là où passeront nos amis dans l’après-midi, une autre digue existe et est a priori encore plus impressionnante : elle a nécessité une quinzaine d’années pour sa mise en place.

Je pense qu’il faudrait un article en entier pour expliquer toutes les architectures néerlandaise lié à la gestion des eaux… Mais le plus intéressant reste quand même cette île de Flevoland sur laquelle nous arrivons au par la ville de Lelystad. Je m’explique : île artificielle car les néerlandais l’ont clairement « sortie de l’eau » !

Le Flevoland est la douzième et dernière province des Pays-Bas, établie en 1986 et située à l’est de la Hollande-Septentrionale. Elle est née presque intégralement de terres gagnées sur la mer, inexistantes au début du 20ème siècle, grâce à l’ingénierie néerlandaise… Elle naît ainsi grâce à la réunion de deux polders formés grâce à l’assèchement d’une partie du Zuiderzee, un ancien golfe maritime.

Et pour aller plus loin dans le détail : un polder est une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau (le plus souvent dont le niveau est inférieur à celui de la mer) à partir de marais, estuaires, lacs ou des zones littorales.

Après-midi et soirée « pépères »

C’est finalement vers 15h30 que nous atteignons le camping que nous visions. Marine avait anticipé en en appelant plusieurs et avait bien fait… car l’un d’eux nous a recalé « les emplacements ou les chiens sont autorisés sont tous pris » ! Après tout… c’est toujours les vacances scolaires ici… Pn se retrouve rapidement dans un endroit très calme et verdoyant. Je crois que c’est la première fois que nous nous posons aussi tôt depuis le départ et ça tombe bien… Tant qu’à payer (cher : 31 euros la nuitée), autant en profiter !

Il est aussi très important de reprendre petit à petit notre rythme après ces trois jours de pause. Cette soirée au calme sans être chez un Warmshowers et sans être accompagnés nous permet donc de planifier étape par étape la suite du voyage. Nous pensons du coup atteindre la ville de Rostock en Allemagne d’où nous prendrions un ferry vers Gedser au Danemark. Une traversée de deux heures pour atteindre la partie est du pays et sa capitale Copenhague avant de rejoindre l’ouest du pays par la suite !

Au planning sinon : rattrapage de blog, vaisselle, installation du camp, balade en forêt et délicieux repas à base de nos portions toutes prêtes. Ce soir c’est fin du pesto veggie que nous nous étions cuisiné chez Johannes… Ouais ouais avec les températures actuelles pas besoin de frigo, tout se garde dans les carrioles avec le frais ambiant ! Allez au dodo ici !