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Bon en ce dimanche 09 août 2020, on est un peu mieux organisés. Le réveil est toujours compliqué mais on ne perdra pas autant de temps qu’hier à tout mettre en branle. En même temps, nous avons deux bonnes heures de route alors on fait en sorte de décoller juste après 09h30.
Le petit-déjeuner est bien avalé, le pique-nique est préparé et il y a peu de virages annoncés pour le trajet du jour. Nous n’aurons qu’à nous laisser conduire sur l’autoroute par Caro qui nous embarque dans sa région suisse préférée. A nous le canton du Valais pour la randonnée du jour !
Bon pas de bol, sur la route ça bouchonne… De quoi se faire conter bien des histoires et notions de la culture suisse par notre hôte à nouveau. Notamment que les galeries souterraines et blindées construites dans les montagnes des Alpes afin de se préparer à toute éventuelle attaque… Oui oui, des grottes cachées dans les montagnes abritent des avions de chase !
Bon même si le gruyère en réalité n’a pas de trou, les suisses appellent quand même leur ligne de défense au sein des alpes le « gruyère ». Celui-ci représente des centaines de kilomètres de galeries souterraines blindées, des bases aériennes, des arsenaux et des abris antinucléaires… Dissimulés dans la montagne et au milieu des chalets. Et oui, ce pays de paix s’avère en réalité bien paré pour la guerre !
En Suisse, l’armée est partout, mais on ne la voit pas. Pourtant, chaque citoyen helvète effectue au sein de la Schweizer Army « des périodes » de trois à six semaines par an. Ainsi, chaque conscrit possède son arme et son uniforme chez lui. Comme eux, les pilotes civils effectuent des vols dans les F-5 Tiger ou F/A-18 Hornet de l’armée de l’air dans l’une des six bases aériennes souterraines suisses.
Après chaque vol, les avions viennent se mettre à l’abri dans une « caverne » creusée sous la montagne. Comme ils ne peuvent pas y entrer seuls, un ingénieux système permet à un petit tracteur de tirer leur train d’atterrissage en suivant, à l’aide d’une loupe, une ligne peinte au sol pour éviter toute collision dans le tunnel d’accès en S (une forme de fortification spécifique pour détourner les missiles).
Ces bases souterraines ont été imaginées pendant le dernier conflit mondial et réalisées au moment de la guerre froide pour protéger l’arsenal suisse des éventuelles frappes du bloc de l’Est. A l’intérieur, des ateliers de stockage et de réparation des avions, ainsi que des dortoirs, cantines et hôpitaux à l’abri d’attaques extérieures, protégés notamment contre des explosions nucléaires.
Un peu partout, les militaires ont développé un réseau de faux chalets mais de vrais bunkers antichars, totalement intégrés dans un décor de carte postale. Un réseau de 200 à 300 chalets qui visait, jusqu’à très récemment, à « casser » une offensive ennemie en aval du réseau fortifié dans les montagnes. Tout est ingénieusement dissimulé dans le paysage à la manière d’une gigantesque ligne Maginot.
Vous êtes sciés ? Oui nous l’avons été aussi… Pour plus d’infos, l’article du magazine Figaro où j’ai pompé pas mal de ces éléments : Dans le « gruyère » de la défense suisse. C’est exactement ce que nous a appris Caro, en déjà bien rédigé !
Avec toutes ces fabuleuses histoires suisses, nous voilà arrivés à Vercorin au pied du télécabine. Mais nous ne le prenons pas, nous allons grimper à pied. Même si Caro dit que c’est tout plat… Elle m’a encore bien eue 😛 ! M’enfin c’était pour la bonne cause, car après on a trouvé ça super canon !
Nous avons donc emprunté le sentier de randonnée depuis la ville qui avait pour but de longer le bisse de Vercorin jusqu’au joli vallon de Réchy. Mais du coup, ça peut être bien d’expliquer ce qu’est un bisse (parce que ça n’a rien à voir avec la bisque de homard) !
Dans le canton où nous sommes, en Valais, il existe des sentiers qui longent des conduites d’eau vieilles de plusieurs siècles, localement appelées « bisses ». Ces canaux captent l’eau des glaciers pour l’amener jusque dans des vallées où les précipitations sont rares. Très populaires et utilisés au cours du 19ème siècle, ces ouvrages, d’une longueur totale de 1800 kilomètres, alimentaient en eau tout le Valais, lui assurant ainsi une activité agricole prospère.
Le Bisse de Vercorin a été construit en 1358 et est toujours parfaitement entretenu. Tout le long du chemin, il nous a permis de suivre un petit canal d’irrigation en sillonnent à travers les bois sur 7 kilomètres de « montée » (plate selon Caro, ouais j’insiste mais les photos parleront d’elles-mêmes).
En cours de route, nous nous sommes autorisés un stop pique-nique pour dévorer le taboulé et les gougères préparés par Caro. De quoi nous insuffler les dernières forces nécessaires pour rejoindre le vallon où l’eau de la rivière nous permettra de faire une pause au doux son divulgué par son ruissellement. Ceci avant d’attaquer la descente…
En chemin, nous nous sommes également autorisés une petite course de pommes de pin. D’ailleurs, on appelle ça des « pives » en Suisse… N’Lou nous a rapidement disqualifié en plongeant ramasser nos vaisseaux dans l’eau pour laisser gagner Caro ! Quel traitre…
Finalement, nous rejoindrons le village assez rapidement pour profiter d’une boisson bien fraîche et revigorante… Avant de reprendre la route direction Genève en presque 3 heures (avec les bouchons en prime) !
Nous voilà de retour, parés pour un douche chaude, un bon repas à base de burata et de cervelas pour nous petits français qui découvrons la gastronomie suisse… D’ailleurs pendant que Caro est sous la douche, les loulous s’amusent. « Oooh ils sont trop mignons avec leur jeu ». Jusqu’à entendre Damien me dire « Caro elle va te défoncer, c’est sa chaussette d’aujourd’hui ». Du coup c’est pas du tout le genre de Caro… Elle en a ri autant que nous. Maintenant elle aura une paire de chaussette plus symétrique c’est tout.
Et puis l’extinction des feux ne tardera pas… Nous sommes tous KO entre la route et la randonnée du jour. Le repos est nécessaire ! Demain sera notre dernière journée chez Caro avant la suite des aventures. Aventures qui s’achèveront aussi bientôt car d’ici une semaine nous serons de retour dans notre Mayenne… Travail oblige !
Allez, nous on va se réduire… (ça veut dire aller se coucher pour les suisses)…
Pour ceux qui aimeraient pousser un peu et découvrir les expressions idiomatiques de ce beau pays qu’est la Suisse : voilà c’est cadeau !
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4 Comments
Pas de temps creux,vous êtes de vrais sportifs, les photos sont superbes. Je pense que les journées ne sont pas assez longues pour vous. Bisous bisous
Le Valais c’est décidément bien moche, avec habitantes très peu accueillantes, une météo plutôt pourrie, très peu de chemin de randonnée et une gastronomie très pauvre. Vraiment pas un coin pour aller se promener et encore moins avec un chien 🤣🤣🤣
On en apprend des choses sur les suisses . Bisous à vous deux et bon courage 😍❤️❤️❤️❤️
[…] Retrouve ici l’article qu’ils ont consacré au bisse de Vercorin : On voyage à travers la Suisse : Le bisse de Vercorin (Valais) […]