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Bip bip bip bip… bip bip bip bip… L’alarme retentit à 05h10 en ce mardi 28 juillet 2020 matin. Mais entre la tête dans le pâté et le chien couché sur le téléphone, il n’y a pas que notre tente qui a dû être réveillée… Oups ! Pour la suite, promis on a été plutôt discrets… 2 cafés pour Damien et quelques céréales pour moi tandis que N’Lou se laisse tenter par ses croquettes.
Les sacs sont déjà prêts de la veille, il ne reste qu’à passer aux toilettes et faire un petit tour à N’Lou pour éviter les popos sur les chemins de rando (je suis un peu trop optimiste là) ! Et finalement, à 05h55, tous les voyants sont au vert pour filer direction le Rifugio d’Auronzo de Cadore à une trentaine de minutes de là. Sur la route, peu de voiture ce matin malgré un temps sublime. Pas un seul nuage dans le ciel, on la tient notre belle journée… Malgré une météo annonçant des orages toute la semaine.
Sur le chemin, on s’acquittera des 30 euros de péage pour notre véhicule (péage ou parking, on ne sait pas trop et on ne comprend même pas que la route soit payante). Peut-être est-ce lié au Giro d’Italia (le Tour de France italien) qui emprunte régulièrement ce tronçon… Autant dire que le bitume y est impeccable et que Damien s’y voit déjà. Mais là, on ne sait pas si on arrivera à lui caler une montée de col vu le programme chargé ! En tout cas ça tape dans le « jusqu’à 19% » alors il a les yeux qui brillent…
Nous voilà arrivés au sommet du col et l’on se gare au plus près du refuge Auronzo, lieu de départ de notre boucle pour la journée. On s’attaque aujourd’hui au tour des Tre Cime pour « théoriquement » 12 kilomètres. Si l’on a respecté ? La suite nous le dira. On s’élance donc à 06h45 pour une belle et longue randonnée (du moins c’est ce qui est annoncé sur le papier et déjà incrusté dans nos têtes).
Il y a déjà quelques randonneurs et le premier parking était plein d’ailleurs. Nous avançons à notre rythme et sommes rapidement confrontés à plusieurs chemins possibles. Certains montent déjà vers les Tre Cime, ces trois grandes tours emblématiques du parc des Dolomites qui ont un grand air de Chili à nos yeux. On a l’impression de faire un bond en arrière et de revenir au cœur du parc de Torres del Paine. Là-bas d’ailleurs, on trouvait que ça avait un air d’Italie ! Ah les souvenirs…
Finalement, on se décide à rester sur le chemin principal car les pierres, merci on en a assez mangé hier. On atteint rapidement le Rifugio Lavaredo où l’on se décide à prendre le chemin le plus proche des tours qui grimpe davantage que l’autre. Mais les deux mènent au même endroit avec une pente plus douce et plus longue ou plus courte et plus abrupte. On a donc choisi l’option deux. Les tours se dévoilent petit à petit tandis que la lumière du soleil danse et leur donne de jolies teintes rosées.
Nous continuons notre route et là encore, deux nouvelles options. Soit on monte direct sur un chemin étroit de pierre à flanc de montagne, soit on descend pour remonter sur un sentier plus large ! Eh bien oui, option 1 cette fois-ci, on est des fous ! Bon j’avoue que j’ai un peu regretté quand on est arrivés sur un passage un peu sensible où c’était à moitié de l’escalade sur une partie très très étroite… Non pas pour nous, mais j’ai surtout eu peur pour Loulou. Mais ce chien est très agile et a géré comme un chef en s’élançant juste après moi.
On rejoint donc le refuge Locatelli d’où la vue sur les trois tours et les montagnes environnantes est splendide. En plus en contrebas, nous distinguons deux jolis lacs aux couleurs vert-turquoise qui invitent à un rafraichissement ! Mais non… C’est surement glacé. Tant pis ! Nous allons donc prendre encore un peu plus de hauteur en montant sur le mont Sasso di Sesto…
De loin, nous avons aperçu plusieurs grottes et parmi elles se cache certainement la jolie ouverture qui offre une vue imprenable sur les Tre Cime. La photo circule sur les réseaux bien entendu, car les jolis coins ne restent plus secrets très longtemps. Je suis donc bien décidée à voir cet endroit de mes propres yeux !
Et à notre arrivée sur les hauteurs, nous ne sommes vraiment pas déçus ! La vue est magnifique… On se pose un peu dans le coin pour immortaliser quelques clichés mais rapidement, l’histoire nous ramène à la réalité de l’existence de cette caverne.
Les Dolomites En effet, les Dolomites ont une douloureuse histoire… Lorsque débute la 1ère Guerre Mondiale, les Dolomites sont rattachées à l’EmpireAustro-Hongrois. Elles ont été très marquées par la Grande Guerre puisque leurs crêtes constituaient une ligne de front.
Ainsi, entre 1915 et 1918, Italiens et Autrichiens s’y sont affrontés dans des combats d’une incroyable barbarie. Les militaires des deux camps ont creusé des tranchées, équipé les parois abruptes pour pouvoir s’y déplacer, évidé montagnes et glaciers pour créer les infrastructures qui leur étaient nécessaires : galeries, dortoirs, stocks d’armes, de munitions, hôpital…
Il existe donc de nombreux vestiges de constructions militaires et nous avons croisé notamment plusieurs grottes aujourd’hui sur notre chemin… On cherche dans la verticalité des parois les anciens postes d’observation, de tir et retrouve sur le sol différents débris de cette époque : des planches de bois, des piquets, des barbelés…
Après la 1ère guerre mondiale la région a été annexée à l’Italie… partiellement contre la volonté des populations. De ce passé douloureux, la région a conservé un multilinguisme fort. C’est notamment pour cette raison que les lieux locaux (villes, lacs, sommets) ou les informations les concernant sont données plusieurs langues et notamment en Italie et allemand-autrichien !
Allez, on poursuit notre tour. Étonnement, ce n’est pas réellement le tour des Tre Cime que nous allons réaliser car nous partons dans le sens opposé. Nous traversons d’abord un désert de terre et de pierres blanches, où malgré tout poussent quelques fleurs ! Et nous observons tous les trois nos premières marmottes crieuses ! C’est génial… On les voit se dresser sur leurs pattes arrière, pousser de grands cris et courir à travers les grands espaces verts en contrebas. Elles nous accompagneront dès lors pour tout le reste de la randonnée !
Bon et comme hier, quand on pense avoir fait le plus dur, c’est là que ça se gâte ! On retrouve une grande portion de montée pour atteindre un croisement en haut d’une crête. De là, c’est la descente finale m’annonce Damien. A priori pas super bien rencardé le mec… Car après la graaaande descente (je plaignais les personnes que l’on voyait grimper) c’est la graaaaande montée. Va falloir reprendre des forces alors on s’arrête un moment à l’ombre d’une pierrre.
C’est à ce moment précis, qu’un guide et sa petite troupe surgit et qu’on a l’impression d’être des bêtes de cirque ! Ils sont tous plantés devant nous alors que nous dégustons du pain, du fromage et des tomates cerise. Euh bonjour… On comprend après en se relevant que la pierre sur laquelle nous nous étions adossés en bord de chemin a en réalité une forme spéciale : on dirait une tête de cheval !
On a vaincu (surtout moi) la montée ! J’étais rincée et c’était dur de mettre un pied devant l’autre ! Ça grimpe sec leurs montagnes ici, ça change de la butte du Christ à Coupeau ! Va falloir revoir les sessions entrainement à la randonnée en Mayenne…
Et finalement, quand on arrive au sommet, on est… Je n’ai même pas de mots… On hallucine de voir le lieu noir de monde. Partout les gens arrivent sur les chemins et ça devient compliqué de marcher malgré un N’Lou remis en laisse. C’est l’autoroute des vacances, le parc d’attraction ! Il est entre midi et midi et demi mais a priori tout le monde ne mange pas…
Nous serons donc ravis de notre choix de nous être levés tôt pour profiter d’une marche très tranquille et des belles lumières de la matinée. A cette heure, tout est bien différent et plus aussi authentique qu’au réveil… même si c’est dur de sortir du sac de couchage et de s’habiller de vêtements froids…
On voulait faire quelques courses mais pas de bol, les magasins sont fermés et il faudra revenir après 15h30. Nous rentrons donc au camping pour une bolée de pâtes, dernière provision restante au bataillon avant de foncer vers les douches.
Le temps est toujours au beau fixe et avant que cela ne se gâte en fin de journée), on en profite pour utiliser machine et sèche-linge du camping ! Retrouver des vêtements propres et qui sentent bons ne seront pas un luxe après deux jours de rando…
On finira l’après-midi par des courses, un petit tour en ville dans Cortina d’Ampezzo et une bonne glace avant le diner… Oui toujours le sucré en premier. C’est juste qu’on a été gourmands et qu’on l’avait bien mérité ! Au menu du soir : une salade roquette, tomates, mozza et œufs avec des gressins achetés frais en boulangerie. Un régal. On ne parle toujours pas italien mais avec le sourire et quelques mots francisés, ça passe !
Bon, ce n’est pas tout mais demain on se tente une dernière rando… Le camping est bien et l’on s’y plait, alors on profite. En plus, on a changé de place et on a tout ce qu’il faut : de l’électricité, de l’eau, des voisins sympas et de l’ombre ! Comme chaises. : toujours nos sacs poubelles à même le sol. Ça a l’air d’en désoler certains mais nous on n’est pas malheureux !
Allez, au dodo sous un orage battant. Brrrr je n’aime pas ça du tout. Ça tonne et ça s’illumine partout à travers la tente… Je comprends mieux pourquoi Damien a déjà la tête sous… mais c’est mon oreiller ! Zzz…
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3 Comments
Super journée et belles photos comme d’hab. bisous 😘❤️❤️❤️On pense à vous 😘😊
👏💪🙎🏻♀️🧔🏻🐶 Encore des vues à couper le souffle 🤩🤩🤩
Rien de tel qu’un départ matinal en rando pour voir la nature se réveiller et éviter la cohue 👌
Comme c’est beau! C’est génial !
Bisous😘😘😘