Italie | Randonnée dans les Dolomites – Lago di Sorapis

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Levés aux aurores et dans la brume

Malgré les averses nocturnes, nous ne nous démotivons pas (trop) lorsque le réveil fait des siennes à 05h25. C’est tôt, oui, mais on part en randonnée aujourd’hui ! J’en vois déjà certains de vous avec les yeux grands écarquillés à se dire que ce n’est pas de tout repas notre affaire… Mais on aime ça !

Marine jette la tête à l’extérieur la première avant de revenir aussitôt dans son sac de couchage. Le temps doit être gris et frais ! Elle a déjà les yeux rivés sur son téléphone pour checker la météo. Il devrait faire beau même si ça risque d’être quand même couvert ! Avec un élan de courage, je motive tout le monde là-dedans pour sortir définitivement de cette tente… Effectivement c’est gris, mais pas de doute, ça va se lever !

Dans un camping encore très endormi, nous déjeunons calmement… Il est 06h10 lorsque nous traversons les barrières de sécurité à peine levées pour prendre la route vers notre lieu de départ de rando à environ 15 minutes de là.

Départ vers le Lago di Sorapis

Direction le Passo Tre Croci où nous laisserons la voiture sur le parking près d’un hôtel pour le temps de notre « balade ». Ce col est ainsi nommé et signifie « Trois croix » en mémoire d’une tragédie survenue en février 1789. A ce moment-là, une une mère aurait quitté Auronzo di Cadore pour Cortina d’Ampezzo avec ses deux enfants à la recherche de travail. Malheureusement, elle est morte d’engelures près du col. En mémoire de ce qui s’est passé, trois croix en bois ont été érigées.

C’est donc parti pour environ 13 kilomètres et 600m mètres de dénivelé positif. Ça devrait représenter 4 à 5 heures marche a notre allure habituelle. Nous rejoignons le sentier 215 et le début de la marche s’avère être plutôt plate ! Un régal pour les yeux car cela nous laisse le temps de savourer les Dolomites dans toute leur splendeur sans être à cours de souffle !

Doucement, le soleil se lève (sans grande surprise) ou plutôt… Nous passons au-dessus des nuages rapidement en enchaînant les lacets en direction du col. Le parking y est quasiment vide malgré la haute saison… En même temps, il est 06h30 ! Nous avons gardé les bonnes habitudes de la Patagonie en nous levant tôt pour profiter des chemins de rando rien que pour nous !

L’ascension devient un peu plus technique

Après avoir passé la zone pastorale au démarrage du sentier, nous pouvons enfin laisser N’Lou en liberté, non bien loin de nous, afin qu’il puisse profiter lui aussi à son rythme ! Et surtout ne pas nous contraindre à un faux rythme et à une prise de risque dans l’ascension.

Peu de randonneurs sont au rendez vous malgré le temps parfait pour l’exercice ! Pour tout dire, nous n’en croiserons que 11 sur toute la montée dont 9 descendaient… Ils avaient dû assister au lever du soleil voire même pour certains bivouaquer au vu de leur attirail !

Le temps passe plutôt vite et bientôt nous arrivons aux premières difficultés. Les chemins se réduisent, la pente s’accentue et nous avons même droit à des marches et des câbles pour nous aider à gravir les difficultés. Sur notre gauche, le précipice est proche et nous gardons N’Lou en laisse bien proche de nous pour éviter tout incartade. On ne passe qu’à un homme vu la largeur des chemins.

Enfin, le lac s’offre à nous !

Marine reconnait le refuge Vandelli au sommet qui borde le lac. Elle était déjà venue faire cette rando (par un autre sentier) il y a quelques années et elle tenait absolument à recommencer tellement le spot en valait la peine. C’est donc sans hésitation que je lui ai fait confiance. En plus, ce lac est dit comme le plus beau de la région !

Nous y sommes presque et nous sommes plutôt contents de ne pas avoir trop souffert de la pente ! Place maintenant à la découverte du Lago di Sorapis. Une merveille ! Bien qu’il soit à peine sorti de l’ombre des montagnes… L’ambiance y est paisible malgré les quelques randonneurs déjà présents. C’est N’Lou qui troublera le silence du lieu en poussant quelques gémissements demandant une baignade. Mais non, c’est interdit. Surement pour préserver la beauté de cette eau turquoise et laiteuse à la fois.

Nous empruntons un petit chemin longeant le lac pour se retirer du passage, mais surtout pour grimper un peu plus. Ce sera mieux pour nos futures prises de vue au drone ! La prise de hauteur nous permet de savourer mieux encore les dégradés de bleu !

Les quelques nuages qui s’attardent au-dessus de nos têtes refroidissent rapidement l’atmosphère alors que nous sommes à l’arrêt ! Alors on ne tarde pas à se remettre en marche. Nous ferons quelques derniers clichés au bord du lac…

D’ailleurs, soit dit en passant, il sert aussi à des séances photos mariage (pas d’annonce, ne vous en faites pas). A votre avis, les mariés sont-ils montés en robe et en costume ? Ça restera pour nous un grand mystère !

On sera au camping pour déjeuner à midi !

Allez, reprise du chemin en sens inverse. Si nous nous débrouillons bien, nous serons de retour au camping juste avant midi pour déjeuner ! Mais mon esprit me ramène vite à la réalité… « Attends, attends Damien, tu ne connais pas Marine ? Si ! Bon alors tu ne crois pas qu’elle va te sortir un super détour de derrière les fagots ? Euh, peut-être pas cette fois ?!« 

Et c’est ainsi qu’un kilomètre plus bas, j’ai le droit à « Tiens on pourrait prendre le sentier 216, il mène vers le même point de départ avec un petit détour, j’ai lu hier qu’il y avait une super vue en chemin » ! La bonne idée… Ainsi on évitera la foule qui est en train de monter !

Et voilà, nous y sommes dans le petit détour… Les photos parleront d’elles-mêmes ! C’était tellement escarpé (400m à 27,1% quand même) qu’en marchant à peine 1 mètre derrière ma chère et tendre, j’avais déjà ses fesses au niveau de mon nez… Vous voyez le topo du dénivelé du petit détour ? Et ce, pendant 2 kilomètres…

Et dire qu’on ne devait plus que descendre…

Ça ne paraît rien comme ça mais nous progressons de 400 mètres en presque 15 minutes… C’est long et les nombreuses pauses n’arrangent rien. Nous espérons à chaque tournant la fin de la montée mais nos espoirs sont vains. En tout cas, la vue en regardant derrière nous est superbe. On aperçoit le lac en contrebas, très loin…

Les efforts ont tardé à être récompensés mais ont tout de même payé ! Nous arrivons enfin au sommet de la montagne… Pour découvrir qu’on doit redescendre encore pour remonter aussi… Mais qu’est-ce qu’elle nous a pondu la Marine ? En tout cas, elle ne pipe pas un mot !

Allez, plus qu’une belle descente et nous y serons ! Bon la montée de folie, la descente a été aussi éprouvante… Le sol était de type gravas, très technique et très glissant. J’ai donc pris mes distances avec Marine et le chien afin de ne pas leur glisser dessus ! Les personnes en train de monter n’étaient pas hyper rassurées… On peut dire que cette partie a été un vrai calvaire ! Cela nous a aussi permis de garder en mémoire que la randonnée en haute montagne est loin d’être un parc d’attractions et qu’il est nécessaire d’être vigilant à chaque instant !

Enfin la descente devient plus agréable dans un décor que je me fais des Alpes suisses : avec une belle verdure et de jolies fleurs multicolores… Il ne manquait que les marmottes à l’appel. C’est finalement après 05h30 de marche que nous rejoignons la voiture… Quelle matinée ! Je crois qu’une sieste va s’imposer.

Un après-midi sous le signe du repos

Avant de revenir au camping déjeuner, nous allons repérer l’aventure de demain. Notamment l’accès au parking des Tre Cime qui est réglementé et surtout facturé 30 euros / 24h pour une voiture. C’est très cher mais ça devrait valoir le coup en admettant le beau temps soit avec nous.

Après ça, retour à la « maison » ! Notre repas à base de tortellini (pâtes fourrées) et de coppa nous a fait un bien fou, accompagnées d’un bon melon pour nous hydrater de la sortie ! La sieste ne tarde pas à venir et à peine posés dans la tente, que nous nous empaffons tous les trois sans rechigner ! A noter quand même la rareté de cette activité…

En fin d’après-midi, nous profitons des derniers rayons du soleil pour aller faire un tour dans la ville de Cortina d’Ampezzo. Cette dernière est uniquement axée sur le tourisme avec ses grands hôtels plutôt haut de gamme et ses magasins de luxe. Tiens tiens, ça me rappelle une ville que je connais bien en Savoie !

Un peu de gastronomie avant l’extinction des feux

Nous finirons la balade par une petite glace artisanale pour récompenser nos efforts et hop nous filons au camping pour la douche chaude bien méritée. Aux abords du camping se trouve un autre camping avec une pizzeria ! On va donc tester pour ce soir ce repas tout fait en espérant retrouver dans celui-ci tout le savoir-faire italien !

Loupé, on prenait un risque aussi à commander dans un resto de camping, mais bon… Ça aura au moins eu le mérite de changer de nos repas habituels à base de pâtes à toutes les sauces…

Demain la randonnée est déjà programmée et c’est sur une réveil à 05h10 que nous nous quittons à présent. Ça va piquer grave, mais c’est pour la bonne cause ! Allez, ciao. Zzz…