Ah mais quelle nuit que cette deuxième nuit dans notre « auberge », lieu de replis pour quelques jours… le temps de nous refaire une santé !
Allant un peu mieux et le temps passant de moche à beau, nous avions convenu que je me rende la première voir les chutes d’Iguazú tandis que Damien profiterait de la journée pour se requinquer après avoir passé la veille à dormir… et son tour viendrait samedi tandis que je garderai N’Lou.
Mais pour aller aux chutes, il faut la voiture… Or le van est garé dans l’allée de l’auberge et une voiture en bloque la sortie. Hier depuis 14h je les tannais pour dire que j’avais besoin de la voiture dès 07h30 vendredi matin. J’ai insisté et ils m’ont dit qu’ils s’en chargeaient… Sauf qu’ils sont venus frapper à la porte à 23h38 alors que nous dormions depuis au moins 1h30 pour nous faire déplacer la voiture ! Réveil en fanfare et en sursaut… 😪
Et tout ça pour se retaper une nouvelle voiture devant le camion en ce vendredi matin et recommencer le jeu de « à qui est la voiture qui gêne » dès le réveil ! Après un petit-déjeuner rapide, je laisse donc Damien qui n’est encore pas très en forme mais toujours pas décidé à aller chez le médecin. Il va se recoucher et rester tranquille avec Loulou.
07h32 je prends la direction des chutes situées à 18 kms de l’auberge. L’idée était d’arriver au parc pour l’ouverture et profiter du site alors qu’il n’y a pas grand monde, c’est donc chose réussie. Il ne m’aurait pas fallu arriver plus tard car une manifestation a eu lieu et l’accès a été bloqué plus tard. Il y avait des protestations relatives à l’aéroport situé à proximité des chutes justement !
Mais c’est quoi ces chutes ? Jamais entendu parler ! Allez, minute culture…
Les chutes d’Iguazú sont situées au milieu de la forêt tropicale, à la frontière entre l’Argentine (80 %) et le Brésil (20 %). Elles sont une merveille naturelle inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984. Le premier Européen à les contempler est Álvar Núñez Cabeza de Vaca au 15ème siècle. De part et d’autre des chutes ont été créés des parcs nationaux, le parc national de l’Iguaçu au Brésil et le parc national d’Iguazú en Argentine.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une chute, mais d’un ensemble de 275 cascades formant un front de 3 kilomètres environ. La plus haute d’entre elles atteint 80 mètres de hauteur. On l’appelle la Garganta del Diablo (« gorge du Diable »). L’ensemble des cascades déverse jusqu’à six millions de litres d’eau (soit six mille tonnes) par seconde.
Ces chutes interrompent le cours de la rivière Iguaçu entre l’État brésilien du Paraná et la province argentine de Misiones. Elles comptent parmi les plus impressionnantes au monde. Pour « comparer », les chutes du Niagara tablent à 51 mètres de hauteur !
J’achète donc mon billet pour 800 pesos (9€) et je trace en direction de la première « randonnée ». En effet, différents sentiers permettent d’arpenter le parc et je me lance à l’assaut du plus long pour commencer « le Macuco trail » de 7 kms aller-retour. Ce serait dans cette partie du parc que se cachent les toucans ! On va y aller discrètement et voir ce qui se trame…
Pour la discrétion on repassera… après avoir doublé deux duos qui trainassaient sur le chemin à regarder dans les cimes des arbres, j’ai compris que je devenais « l’ouvreuse » de sentier quand j’ai pris mes premières toiles d’araignées dans le visage en laissant échapper cris et gestes désarticulés pour me décoller cette horreur de la peau au plus vite. J’ai levé la tête et découvert qu’il y avait des dizaines de toiles partout autour de moi et des centaines en m’enfonçant sur le sentier.
J’ai pensé à rebrousser chemin plus d’une fois mais j’ai pris mon courage à deux mains… et surtout un gros bâton que j’agitais devant moi pour casser toute toile potentielle. Mais après les araignées sont arrivés les papillons 😢… des trucs gigantesques de toutes les couleurs ! C’est vraiment pas ma tasse de thé la jungle !
Et soudain j’entends le « croa » du toucan que nous avions déjà pu écouter et apercevoir à Rio ! Je reconnais le bruit significatif et vois soudain l’oiseau passer au dessus de moi ! Je n’ai pas été assez vive pour une photo mais c’était cool à voir ! Puis plus loin, une biche… et des étranges animaux que je ne saurais décrire. Des espèces d’énormes cochons d’Inde / castors de la forêt. J’ai croisé un carpincho dans l’après-midi, mais ces trucs de ce matin, je doute qu’ils en aient été.
Puis finalement, après mes péripéties, j’ai enfin rejoint la cascade Arrechea qui plonge en contrebas sur une vingtaine de mètres. Je suis descendue l’observer au pied des rochers avant de rebrousser chemin pour la suite de la visite ! Sur le retour, j’étais à nouveau presque seule au monde car j’ai du croiser 10-12 personnes maximum. C’était pas le sentier le plus fou du parc mais ça valait le coup d’être fait… et d’affronter ses peurs !
Après ce premier sentier, c’est parti pour rejoindre le Sendero verde cette fois-ci qui en 600 mètres nous propulse au croisement de nombreux autres sentiers : le sentier inférieur pour voir les chutes d’en bas, le sentier supérieur… pour voir les chutes (allez, je suis certaines que vous pouvez trouver) … oui oui d’en haut ! Et finalement le tout dernier sentier qui emmène au point clé du parc : la « gorge du diable » !
J’ai donc suivi cet ordre là et admiré l’ensemble des cascades crescendo en déambulant dans le parc. Pour le dernier sentier, je ne trouvais pas cela super bien indiqué et j’ai demandé mon chemin en espagnol à un guide qui m’a répondu en français « vous voulez que je vous envoie au diable ? ». Amusée je lui ai demandé comment il savait que j’étais française et sa réponse « l’accent » ! Ok… merci 😑 !
Bon j’ai quand même eu ma réponse qu’il me fallait suivre les rails du petit train sur 2,5 kms avant de tomber sur une grande passerelle ! Ok ! J’étais solo pour la montée et j’ai croisé seulement 4 marcheurs ! Ah oui ok tous les autres sont fainéants et prennent le train ! Je trouvais ça dingue que tout le monde préfère payer que de marcher (l’argent étant un autre critère que la fatigue potentielle)… Ahah puis ils ont l’air bien « cons » tous dans le train tombé en panne au milieu de la voie quelques mètres plus loin ! Au final j’arriverai au sommet en même temps qu’eux !
La dernière ligne droite en plein soleil est fatale et même si je me suis arrêtée manger une empanada ce n’est pas ce qui me remplit l’estomac après toute cette marche mais a au moins permis de ne pas prendre un médoc avec le ventre vide… On n’a ni l’un ni l’autre de réel appétit en ce moment et se forcer à manger… c’est dur ! Du coup je ressens la fatigue. L’arrivée sur les chutes et la jolie vue me fait oublier cela pendants quelques minutes avant que la traversée de l’immense passerelle en fer ne reprenne. Puis en bon membre de la #teamboulet, j’ai oublié ma casquette ! Et il fait bien chaud !
Allez c’est décidé, je vais m’acheter un billet de train pour redescendre tout en bas du parc et m’épargner 4 kms supplémentaires. « Bonjour, une personne svp, combien je vous dois ? »… Réponse « c’est gratuit » ! Ah ok cool, ça explique mieux les flemmards !!! Je redescends donc tout en bas du parc et je m’achète une glace, puis deux car ça fait vachement du bien ! Je fais tamponner mon passeport (rien d’officiel, juste pour le fun) et le monsieur m’explique qu’il y a la manifestation et que je risque de mettre du temps à quitter le parc. Super manquait plus que ça !
Bon dernière bidouille : si l’on revient la journée consécutive, une réduction de 50% est donné sur le deuxième jour. Je vais tenter le truc ! On me demande mon passeport. « Oh mince il est dans la voiture… », et avec un sourire ça passe et le garde ne me demande que mon nom de famille… Je glisse celui de Damien et hop le tour est joué pour demain… il n’aura qu’à représenter le billet dont le numéro a été enregistré en système en donnant son nom. Tadam !
Bon les manifestations, pas de réel impact pour moi au final, car la situation semblait avoir été débloquée depuis. Cela me permet de rejoindre Damien un peu avant 15h pour qu’il me confie qu’il irait ben une voir le docteur. Il ne se sent toujours pas au top et la fièvre ne lui laisse ps une minute de répit !
Nous voilà donc repartis pour la clinique. J’écris pour Damien tous les symptômes en espagnol sur un papier mais malgré cela, il ne passe pas le cap de l’accueil… Et c’est compliqué à gérer avec N’Lou en parallèle et un personnel peu compatissant ! Au final j’explique le fonctionnement de notre assurance : que nous allons avancer tous les frais pour les régler et qu’en retour nous aurons besoin qu’ils nous signent un document justifiant de notre venue…
Une fois qu’on a parlé sous, ça va beaucoup mieux et Damien est pris en en charge… On finit par revenir me chercher dehors pour faire de la traduction entre Damien et le médecin. N’Lou sera donc contraint de nous attendre dans la voiture sous un soleil de plomb… malgré la place ombragée.
Le verdict tombe : Damien a un virus qu’il va devoir soigner au paracetamol et antibiotique. Dans le doute, le médecin me réexamine mais moi pas de virus, je continue avec mon paracetamol seul. Il nous conseille ensuite de faire ce qu’il appelle une « nébulisation » 4x par jour à l’hôtel sous la douche grâce à la vapeur chaude. Alors on lui explique notre situation et qu’on est en auberge et qu’on a pas de douche ou se faire un mode « sauna » ! Du coup, une infirmière nous fait faire cela sur place pour nous désencombrer lors de nos quintes de toux…
La soirée qui suit : pharmacie, courses et repos avant de demander à l’hôtel la possibilité de rester deux nuits de plus en espérant que nous soyons en pleine forme d’ici là ! On fait comme on peut pour se veiller dessus et N’Lou est aussi au taquet quand il s’agit de s’assurer que les quintes de toux nous laissent bien vivants… un coup de léchouille et le « oh non » est révélateur que oui, ils sont toujours en vie !
Allez, au dodo !
4 Comments
Nous espérons que tout va rentrer dans l’ordre très vite pour vous deux et que le périple va pouvoir reprendre… en attendant merci pour les nouvelles et bon rétablissement ! On pense à vous très fort ❤️❤️❤️❤️Bisous à bientôt
N’Lou continue la léchouille therapy ça va finir par marcher. Bon rétablissement Damien, Supernegociator t’a obtenu une sacrée réduction pour les chutes d’Iguazú et elle a même retiré toutes les toiles d’araignée.
Les traces semblent être celles d’un agouti d’Azara. Voici d’ailleurs le lien pour déchiffrer les empreintes des bestioles que vous risquez de croiser et il y a aussi le Carpincho ou Cabiaï
https://ipam.org.br/cartilhas-ipam/pegadas-identificando-mamiferos/
Merci !!!!!! Tu es un vrai détective en ligne !!! On vient de regarder la série « dont f**k with cats » sur netflix… tu aurais assuré grave dans le groupe Facebook ! Je n’en dis pas plus si pas encore vu ! 😱
Prenez soin de votre santé ,quand le corps ne veut plus il ne faut pas insister, c’est lui qui décide de la suite gros gros bisous